Pour ma 400ème critique, j'ai voulu changer la donne, prendre un risque, innover, sortir des sentiers battus. Exit le fantastique et les films de genre et bonjour le drame serbe. Oui monsieur, j'ose!
Le synopsis raconte tout le film. On a un petit garçon qui est fort bien interprété, il faut le reconnaitre, qui refuse de laisser son père. Le fait d'avoir été abandonné par sa mère peut y être pour quelque chose. Toujours est il qu'après avoir ruiné les plans de son père deux fois, ce dernier arrive enfin à quitter le Kosovo pour aller en Allemagne essayer de s'en sortir et si possible envoyer des sous à la famille au pays.
Cette dernière n'est pas malheureuse en soi puisqu'ils vivent certes tous dans le même foyer mais mangent à leur faim, on un tracteur, fusil, des sous, de quoi s'en sortir. On n'est pas là dans la misère extrême.
Lâché par son père et recueillit par la famille, le héros va voler tous les biens de ses hôtes, les mettant dans une précarité extrême et gâchant le mariage de son cousin pour retrouver son père.
Bien entendu, il va le retrouver et alors que ce dernier ne s'en sort déjà pas seul, son fils va finir de lui pourrir la vie en le faisant expulser de son foyer.
Que dire sur ce film? Il est pénible comme la mort! Le héros est insupportable et l'intrigue ultra-convenue. Sans surprise, tout se déroule comme on s'y attend.
Pire, alors que le réalisateur avait l'opportunité de dépeindre les conditions de vie dans le Kosovo d'après guerre ou la vie des migrants, ce dernier prend toujours le parti de focaliser la caméra sur le visage de l'enfant.
Ainsi, lors de la première partie du trajet, on reste dans la soute à bagage d'un bus avec un gros plan sur le mioche alors qu'on aurait pu avoir quelque chose de plus significatif. La seconde partie est dans un bateau de nuit sans éclairage et la dernière partie, à l'arrière d'un camion où tout le monde dort.
Donc on ne voit jamais rien... le film ne dénonce pas, il n'est pas militant. Non, il raconte l'histoire d'un fils incapable de couper le cordon avec son père et qui va tout faire pour rester à ses côtés quitte à plonger toute sa famille dans la déchéance.
Seule chose valable. Ce film est une illustration de la philosophie de Schopenhauer. Dans "Le monde comme volonté et comme représentation", le philosophe allemand explique deux personnes peuvent ne pas avoir la même perception du temps qui passe en fonction de ce qu'ils font alors que fondamentalement, le temps reste le même.
Ici, le film dure 1H44. J'ai l'impression qu'il a duré 4H. Ma représentation du temps a été altérée... Merci Visar Morina...
Bref, à moins d'aimer les trucs ennuyeux comme un jour de pluie, ce film est à éviter.