"Bis" nous propose un concept déjà exploité au cinéma : le voyage à travers le temps. Sauf que cela n’a pas été traité de la même façon que ça l’a été dans "Les visiteurs" ou "Retour vers le futur" : pas de passage sciemment provoqué, pas d’instrument scientifique pour être projeté dans une époque quelconque, rien de tout ça. Ici, le transport se fait incidemment, à la suite d’un souhait comme on en a tous fait un jour en refaisant le monde. La transposition de ce concept s’est faite autour d’un duo de copains inséparables depuis toujours, l’un ayant réussi mais qui s’ennuie, l’autre étant toujours dans les tâtonnements (dans tous les sens du terme) et baignant dans l’insatisfaction permanente. Seulement, la bascule se fait par le biais d’un effet visuel plutôt contestable. En tout cas, ça fait bizarre. L’idée de replonger nos deux personnages principaux en plein milieu des années 80 au moment de leur adolescence est une idée séduisante, surtout pour le spectateur de ma génération chez qui un brin de nostalgie va être suscité. Car il faut être honnête, l’ambiance des années 80 est bien retranscrite : une mobylette Peugeot 103 (qui faisait alors fureur), une incontournable Citroën BX (véhicule qui s’est vendu à plus de 2 millions d’exemplaires), une affiche du film "Le maître d’école", et les tenues vestimentaires qui pour certaines donnent des allures de lycéens américains. Montrer les deux quadragénaires enfermés dans leur corps d’ado est une idée loufoque mais elle a le mérite d’amener quelques situations cocasses. Ainsi, par exemple, on voit Kad Merad se recoiffer à plusieurs reprises… D’ailleurs parlons-en des situations cocasses : elles ne sont pas nombreuses que ça et si vous avez le malheur de visionner la bande annonce, vous en verrez la quasi-intégralité ! Malgré son énorme casting avec de très bons seconds rôles (Alexandra Lamy en tête, devant Anne Girouard, Gérard Darmon, et Julien Boisselier) "Bis" est donc une comédie très moyenne, voire pas terrible, qui ne fait pas rire autant que le trailer le promet. Cette comédie réserve même quelques petits passages médiocres
(entre autre l’aperçu très cliché sur Zinédine Zidane à 14ans)
. Certes on va bien se marrer deux/trois fois, mais au final la trame offre surtout un parfum de doux souvenirs quant aux années 80, d’autant plus que la bande originale nous gratifie de quelques tubes de l’époque. Evidemment, du haut de mes 45 piges, cet avis s’adresse en premier lieu aux personnes qui ont mon âge, car il m’est difficile d’offrir un point de vue comme si j’avais 20 ans de moins. Cela dit, pour les spectateurs plus jeunes que moi, j’imagine que "Bis" puisse se révéler un peu plus amusant, et en même temps un peu ringard.