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petitbandit
94 abonnés
635 critiques
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4,0
Publiée le 20 juillet 2015
Un très bon polar au suspense haletant et à l'interprétation réussie. Une atmosphère lourde et pesante dans l'Espagne post franquiste au milieu des marais du guadalquivir, une ambiance à la True Détective vraiment oppressante. Malgré une certaine lenteur, on est toujours captivité par cette enquête, par cet antagonisme des 2 policiers. De superbes images aériennes donnent une dimension supplémentaire à ce film qui aurait mérité plus de promotion. A ne pas manquer....
La isla minima ne prend pas le temps de poser des personnages, des énigmes, une ambiance, on est directement au coeur du cinéma, au coeur d'un univers et d'un regard après quelques images du générique et ces paysages faciscinants et sauvages de l'Andalousie. Tout se construit pendant le film, lentement, sans grand discours, sans emphase, sans procédé lourdingue. L'intrigue policière est tendue, maitrisée, sombre mais l'intérêt majeur du film se retrouve dans l'ambiguïté de ses personnages, de ses enquêteurs, dans l'incapacité à faire face à l'injustice et à la non-résolution de toutes les énigmes de la vie, comme des films policiers.
La fin est selon moi une maitrise totale de cinéma, filmographique mais aussi et surtout idéologique, dans tout ce qu'elle exprime de beau et d'incroyablement laid. C'est, d'une toute autre manière, le même message que le labyrinthe des secrets sur l'impossibilité qu'un pays a d'effacer les pages les plus sombres de son histoire auxquelles des hommes, aujourd'hui oubliés par la justice, ont pris part.
Deux policiers à la recherche de ravisseurs et tueurs de jeunes filles. Un polar poisseux et glauque à souhait, mais à l'intrigue somme toute très classique et sans réelle surprise. L'originalité de ce film ne vient ni de son scénario ni de ses personnages (eux aussi classiques dans ce genre-là) mais de son cadre (le delta du Guadalquivir) et de son époque (le début des années 80) encore hantée par les démons du franquisme. Un film ni très bon ni très mauvais, par conséquent. 7/10
La Isla Minima est un polar sombre, sec et racé. Nul besoin de présenter les personnages, ces derniers débarquent sur les rives de Guadalquivir sans détour, ni présentation. Appelés pour une affaire de disparition, ces deux flics arrivent à pied alors que leur voiture est tombée en panne. Nous avons, dès le départ, comme un mauvais pressentiment. Celui-ci va se confirmer à la découverte de deux cadavres de jeunes filles. Celles que les enquêteurs recherchaient.
Les dialogues sont expédiés telle une bière fraiche qu’on boirait cul sec en pleine calicule. A l’instar de l’écriture, le montage est tout aussi cadencé. L’enquête progresse, classiquement. Si les langues ne se dénouent pas facilement, il suffit de brutaliser quelque peu un témoin, une balance ou même une victime. Tous les moyens sont bons pour toucher au but. Car ces deux flics ne sont pas là pour faire dans la dentelle ou ménager leur prochain. Car ici plus que nulle part ailleurs, autrui est une figure menaçante dans une Espagne post-franquiste plus que fragile.
Pour un bon polar, il faut de bons détectives. Ce sont eux qui représentent le nec plus ultra de ce film glacialement humide. Issus de milieux différents et appartenant à une classe politique opposée, ils se complètent dans leurs tâches de manière toujours fragile et exclusivement dans un seul but : la vérité, aussi sordide soit-elle. Le récit ne dévoile que peu d’éléments sur eux, pourtant, le spectateur peut se faire une idée précise de leurs motivations, et de leurs passés.
Formellement impeccable, La Isla Minima démarre avec des plans d’hélicoptère, filmant les paysages andalous à perte de vue. Ceux-ci ne ressemblent pas à divers terrains, mais à des artères, des vaisseaux sanguins et des formes préoccupantes. Grâce à ce procédé filmographique et cette musique lancinante (le brillant Santaolalla), le public est invité à un voyage en dehors du temps et de toute réalité. Le fantastique a pris racine sur ces terres devenues maudites.
La Isla Minima, c’est juste le lieu du dénouement pour un splendide polar situé dans l’Espagne des années 1980. Une île minuscule dans les marais du Guadalquivir, en Andalousie. Vues du ciel, rizières et roselières dessinent entre les bras du delta d’immenses tableaux abstraits. Le cadre est aussi somptueux qu’inquiétant, car les pièges sont au détour de chaque chemin. Dépaysement garanti pour deux policiers venus enquêter sur la disparition de deux jeunes filles, lors d’une fête locale. Qui s’est acharné sur Estrella et Carmen, dont les corps ont été retrouvés salement amochés dans un canal ? Un beau dragueur vu avec elles le soir de leur disparition ? Le gardien d’un pavillon de chasse habitué à dépecer le gibier ? Un vieil amateur de chair fraiche qui se croit tout permis sur son domaine ? L’entourage n’est pas causant, les secrets peinent à émerger. Et puis les deux flics ne sont pas toujours raccord sur la méthode. Le plus ancien a gardé quelques mauvaises manières du temps où il servait la police politique de Franco… Fangeux et poisseux à souhait, lent et nerveux à la fois, « La Isla Minima » est un thriller caniculaire qui raconte aussi la confrontation de deux Espagne. Comme si la transition démocratique avait du retard dans « las marismas »… Dialogues au cordeau, interprétation sur le fil, plans d’une esthétique hyper soignée, le film d’Alberto Rodriguez est remarquablement maitrisé. L’intelligence du récit n’a d’égal que la qualité plastique des images. Maximo bravo !
Un thriller 100% qui use de tous les codes en vigueur dans ce genre de film avec une touche espagnole appliquée à l’après franquisme dans une région assez perdue de l’Andalousie. La géographie des lieux liée à la personnalité de ses habitants, des taciturnes, des taiseux donne un caractère très particulier à ce film aux multiples Goya. Je n’irais pas jusqu’à lui en attribuer une dizaine comme ce fut le cas, mais le film d'Alberto Rodriguez figure effectivement dans la lignée des belles œuvres sombres et inquiétantes, où les policiers venus de nulle part (la grande ville est quelque chose d’étranger) donnent le ton d’une dramaturgie qui confond le paysage et ses habitants. Sur la palette du cinéaste, ça devient éclatant, avec deux très bons comédiens Raúl Arévalo, et Javier Gutiérrez. Il est simplement dommage que le cinéaste prenne un tel plaisir à donner du suspense pour le suspense. La fin n'en finit pas, et je ne suis pas certain d'avoir la résolution de l'énigme... Pour en savoir plus
Au début des années 80, deux flics traquent un tueur en série. Un polar sombre et captivant, à la mise en scène maîtrisée, qui fait ressortir les fantômes du franquisme. Récompensé par 10 Goyas en Espagne.
La Isla Minima est un polar, lent, hypnotique, prenant place dans l'Espagne fraîchement démocratisée mais qui, malheureusement, n'en a pas fini avec les démons du fascisme. L'ombre de Franco est toujours présente. Ses partisans le sont toujours eux aussi même si partis vers d'autres cieux. Aussi, dans ces campagnes désertiques, rien ne s'est vraiment réglé avec la disparition du dictateur. Des jeunes filles meurent. C'est une chose horrible. Mais aussi horrible que soient ces meurtres, ils ne sont que l'arbre cachant la forêt. Derrière les cadavres, c'est de la pauvreté qu'il s'agit. De la misère. Une absence totale d'avenir, d'espoir, pour une jeunesse réduite à quitter les zones rurales, leurs racines, pour pouvoir trouver du travail et donc fuir vers les villes. Mais bon, au-delà du contexte social, l'enquête en elle-même est captivante à suivre à travers ces deux flics mal assortis (ça pique forcément la curiosité de voir la manière dont ils vont interagir entre eux au fur et à mesure que le film avance) pas aidés par une atmosphère chargée de mystère où tout le monde a l'air d'avoir quelque chose à cacher. Je me demande quand même si leur conscience va les laisser en paix ou pas quand on a commis ou eu connaissance de tels actes. Si ça ne finit pas par être trop lourd à porter.
Assurément le meilleur polar de l’année, récompensé à juste titre de 10 Goya (le César espagnol). Ce film est d’une beauté sauvage fantastique, épouse un rythme assez lent mais qui vous scotche au siège, avec des explosions de violence brutales. La mise en scène est au cordeau et pleine d’originalité, les décors plombants mais bien adaptés, les dialogues parfaitement justes mais surtout, surtout, on se régale d’une interprétation impressionnante de la part des deux flics mais aussi de tous les seconds rôles – Nerrea Barros, mère de deux victimes, crève l’écran ! Ajoutons à cela l’intelligence de l’œuvre qui aborde, sur ce fond glauque, la difficile adaptation de l’Espagne après des décennies de pouvoir franquiste, sans aucun manichéisme ni aucune pédanterie morale. Une splendide réussite, on peut dire un chef-d’œuvre, à des années-lumière des séries B avec Tom Cruise ou Gérard Lanvin. C’est un bonheur de déguster un tel film, en plein été de surcroît !
Un retour en arrière pour ce polar espagnol très psychologique, bien mené et en constante évolution, de plus l’immersion est totale avec des véhicules d'époque...
A. Rodriguez nous propose un thriller bien ficelé, situé dans l’Andalousie dont il est originaire.
Dans un film policier, les méchants tuent des braves gens -ici des jeunes filles en l’occurrence- et les flics leur courent après et les attrapent autant que possible. Les ingrédients de base sont bien présents dans celui-ci, mais pas que. La description à la « Maigret » d’un certain climat social dans cette province du sud de l’Espagne à la sortie du franquisme, la condition des ouvriers exploités et des femmes abusées dressent un décor à l’intrigue, auquel ne manquent pas de s’ajouter divers trafics douteux, dans cette zone campagnarde éloignée du pouvoir central hispanique. L’action se déroule dans un décor-labyrinthe entre terre et mer, plusieurs fois filmés magnifiquement de haut à la verticale, sans toutefois abuser de cet artifice visuel.
La musique est discrète mais efficace. Les deux policiers ne peuvent pas se sentir, mais quand on veut sauver sa peau et ne pas rentrer bredouilles, il faut faire quelques arrangements avec la déontologie et la légalité des moyens employée. Un peu de sauce à la mode Inspecteur Harry ou Serpico vient donc fignoler une histoire dure, sans concession mais bien maitrisée dans sa conduite. Cinema1 - aout 2015
L'Espagne est définitivement la patrie du cinéma de genre comme le prouve ce nouveau film récompensé du Goya du meilleur film (impensable en France). Il y a du coup un contexte politique fort (la fin du règne de Franco) qui permet de donner plus d’ambiguïté aux personnages, un lieu de l'action qui sort de l'ordinaire (les marais du Sud du pays), une intrigue bien ficelée et particulièrement retors, une galerie de personnages troubles bref, de quoi faire un polar certes sous influence (on pense à "True detective" S1, immanquablement à "Seven") mais le réalisateur arrive à bien digérer tout ça pour offrir un film comportant son lot de plans sublimes sur une nature sauvage, troussant quelques séquences de haut niveau (la poursuite nocturne dans les marais), tenant de bout en bout son intrigue. Toutefois, je dois dire que la conclusion m'a paru un peu expédiée et facile tandis que la mise en scène est parfois plus cérébrale que viscérale mais en l'état, voilà un polar sombre, tendu, ténébreux, particulièrement intéressant qui ne renouvelle certes pas le genre mais en constitue un brillant représentant. D'autres critiques sur
Film policier espagnol de haute volée, c'est un triller ultra maîtrisé. Le rythme et l'écriture du scénario sont d'une précision hallucinante, et les deux protagonistes passionnants, rappellent la dynamique de True Detective.