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pietro bucca
71 abonnés
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4,0
Publiée le 24 janvier 2018
Dans le fin fond de l'Andalousie, deux flics essayent de mener a bien une enquete sur la mort de jeunes adolescentes. Très bon polar a l'Espagnole, ou l'ambiance malsaine et le suspense montent crescendos.
Film multi-récompensés aux Goya 2015 (équivalence des César en Espagne), dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur, La Isla Minima est un thriller policier froid et intriguant qui saura vous surprendre. La photographie et les décors sont étonnants et l’ensemble des séquences est prenant. On peut parfois regretter un rythme linéaire mais le scénario est vraiment bien ficelé et la performance des acteurs est sidérante. Alberto Rodriguez confirme sa maîtrise du genre et on a hâte de découvrir son prochain thriller. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Une merveille de film policier. En le regardant j'ai énormément penser à la série True détective pour l'ambiance et la manière de filmer l'Andalousie qui fait penser à la Louisiane de la série, mais aussi au Zulu de Jérôme Salle qui suivait une enquête dans l'Afrique du Sud post apartheid alors qu'ici on est dans l'Espagne après le franquisme. Mais on sent un tel amour pour le genre policier, une telle maîtrise de la mise en scène que si on sent les influences du film il n'en garde pas moins une identité propre fascinante. Le cadre, la photo et la lumière sont d'une beauté saisissante, souvent mises en valeur par une musique Andalouse suave et lancinante. L'enquête elle aussi est passionnante à suivre; on est loin des experts ici tout est question d'observation et de déduction, un travail de fourmis et pourtant on a l'impression que le film n'arrête jamais qu'on est constamment sous tension, une maîtrise du rythme vraiment admirable. Et puis il y a le sous texte sur l'Espagne sortant du franquisme, sur le voile jeté sur ces années sombres et une forme de secret omniprésent qui ne doit pas remonter à la surface. Un film admirable de bout en bout du très très grand cinéma.
C'est le genre de film que je ne vais pas forcément voir, manque un peu d'action, mais là, vu les critiques… J'y suis allé. Tout est pompé partout (surtout de True détective), et tout sonne faux. On voit les tours de passe passe et les ficelles. Sorti dégouté du film. Quelle arnaque.
On sent bien dans la "isla minima" les qualités de directeur de la photographie du réalisateur Alberto Rodriguez. En effet, le film débute par de superbes vues du ciel de la région du delta de Guadalquivir (à la Arthus- Bertrand). Dans un univers poisseux qui rappelle d’une certaine manière la Nouvelle Orléans (les marécages), on suit l’enquête de 2 policiers, dont le plus vieux a un passé trouble, sur la disparition et le meurtre d'adolescentes. A travers ce thriller, Alberto Rodriguez dépeint le climat social et politique particulier de l’Espagne des années 80 sortant du régime de Franco. Si La Isla minima dispose d'une intrigue intéressante, je lui reproche trop d'austérité (notamment dans le jeu d'acteurs) et le dénouement final (on en sait peu sur l'assassin).
Un film bardé de récompenses aux "César" espagnols et au festival du film policier de Beaune mais qui ne m'a pas convaincu. C'est du policier vu et revu : une enquête menée par un duo improbable, sur le meurtre de jeunes filles. Il trouve une petite originalité dans le cadre où il se situe : les paysages espagnols et l'après franquisme. Sorti de cela, rien de palpitant.
A voir uniquement pour les beaux paysages de la sierra Nevada. Tout le reste ne présente aucun intérêt. Intrigue déjà vue et revue. La fin est prévisible et le déroulé du film abracadabrant
Enquête policière hispanique dans un climat glauque et oppressant !! Décors étonnants, mais l'ambiance vieillotte, absence de musique pratiquement, rendent le cheminement pénible et longuet. Thème : oui pourquoi pas ( pas réjouissant) mais quand on a vu les REC (n) on est blindé. Les marécages sont bien rendus et je ne savais pas qu'ils étaient si beaux !! Et rarement vu autant de pluie s'abattre sur ces pauvres acteurs.. !! **
Dix Goyas très mérités pour ce film. Une vraie claque, d'efficacité, de beauté des images, d'inventions de cadrage. Des acteurs parfaits, une horreur distillée de manière supportable pour des "âmes-sensibles-s'abstenir" comme moi... J'ai comparé ce film à la saison 1 de True Detectives, que je n'ai pas aimé du tout... Côté ricain, deux shows d'acteurs sublimes (Mac Conaughy en tête) ramant avec extase dans le glauque le marécageux et la philosophie machouillée. Côté espagnol, une maîtrise, rien d'inutile, du rythme, des gueules. Deux flics ici et là, du marécage et des meurtres atroces ici et là, des paysages inédits ici et là, et pourtant, sur l'Ile Minime, on n'a pas l'impression d'être pris en otage d'une commande bobo-chic qui se la pète à mort. Petit défaut de la cuirasse : l'acteur qui joue le flic ex-franquiste a un regard trop droit, trop paisible, pour qu'on y devine une âme peut-être tourmentée - c'est ce que j'ai ressenti. Mais à part ça, j'ai marché à tout. Intelligent d'avoir choisi la période post-franquiste pour dénoncer par petites touches la chape de plomb qu'était la dictature espagnole - alors qu'en France, nous n'avons reçu de cette période d'après 75 que les joyeux délires d'un Almodovar en régalade de lâchage (le jeune flic ne joue-t-il pas, au fait, dans la comédie musicale "les amants passagers", de notre Pedro ? J'essayais de l'oublier en train de chanter "I'm so excited"...) Dans mon collège campagnard du sud-ouest de la France, me souviens, on n'avait que 14 ans et pas énormément de conscience politique, mais on a dansé dans la cour de récré le jour de la mort de Franco. Sans penser qu'il faut du temps pour qu'un peuple se réveille après une dictature si écrasante. Encore bravo au réalisateur. Thriller impec et page d'histoire. Gagnant.
Alberto Rodriguez est un réalisateur qui aime prendre de la hauteur au sens figuré comme propre (vu le nombre de plans en plongée haute qu’il aime nous montrer !). Il signe là un film policier de bonne facture, plutôt bien écrit et interprété. Il réussit également à nous faire saisir tout le malaise de la société espagnole d’alors, sortant d’un franquisme dur. Ok mais après ? Car « La Isla minima » est un peu plan plan et ne s’écarte jamais de l’objectif du film carré. Ce manque d’originalité, malgré quelques tentatives (fausse piste ésotérique, humour caustique) plombe le film et le spectateur également. Récompensé par 10 Goya on pouvait s’attendre à du grand cinéma espagnol, déroutant à la De Iglesia, percutant à la Saura ou décalé à la Almodovar. Nous sommes à des années lumière cinématographiques de tout cela. Comme quoi les remises de prix sont parfois injustes, on se rappelle chez nous d’ailleurs qu’en 1983 les Césars ont couronné « La balance » meilleur film écartant de fait « Danton » de Wajda, « Passion » de Godard et Une chambre en ville » de Demy. Qui se souvient vraiment de « La balance » ?
Une enquête policière plutôt banale mais avec une ambiance plutôt réussie. Le scénario est suffisamment cohérent pour maintenir l intérêt du spectateur jusqu' au dénouement assez surprenant. Même si on s y attend plus ou moins, celui ci fait son petit effet. Un policier de bonne facture mais qui ne révolutionnera pas le genre non plus. Un bon moment malgré tout.
Un bon polar, un vrai bon polar, ça ne court pas les rues. Et quand, en plus, il a du style, que le scénario tient la route, que les acteurs déchirent et que la photo subjugue, il faut y aller séance tenante. LA ISLA MINIMA, c'est tout cela à la fois. L'histoire classique de deux flics aux méthodes opposées, chargés de résoudre une enquête sordide et de mettre fin aux meurtres ignobles d'un tueur en série. Dès les premiers plans, une immense zone marécageuse vue du ciel, dès les premières images, vaguement sépias, dès les premières notes de musique, subtiles mais entêtantes, on comprend qu'on a bien fait de venir. Alberto Rodriguez, réalisateur ET scénariste, situe son récit dans l'Espagne post-franquiste et c'est la grande idée du film. Les tensions politiques et sociales qui secouent le pays (et l'Andalousie en particulier), la corruption qui gangrène l'administration, les autorités déboussolées par le changement de régime imprègnent la société tout entière… L'ambiance du film doit beaucoup à ce contexte historique très finement rendu. Une atmosphère glauque et poisseuse, des personnages ambigus, des scènes d'action efficaces mais jamais vaines, au service d'une histoire qui vous retourne le cerveau jusqu'à la dernière minute… et même au-delà en ce qui me concerne !
Ce film nous dépeint une autre Espagne, loin des cartes postales... Une histoire sordide et glaçante où planent mystères et non-dits. La confrontation des deux policiers aux univers différents, magistralement interprétés par Javier Gutiérrez et Raul Arévalo, maintient une tension tout au long d'un scénario suintant le glauque et l'effroyable. Le film mérite largement ces 10 Goyas (équivalent espagnol de nos Césars).