Les Enquêtes du Département V : Profanation : les secrets du tournage

Avec 66 millions de couronnes danoises (environ 8 800 000 euros), Les Enquêtes du Département V : Profanation est le plus gros succès au box-office danois.

C'est la deuxième fois qu'un roman de Jussi Adler-Olsen est adapté au cinéma après Les Enquêtes du Département V : Miséricorde. Les Enquêtes du Département V : Profanation est la suite de Miséricorde.

C'est encore une fois Mikkel Norgaard qui s'est attelé à la tâche de l'adaptation du roman de Jussi Adler-Olsen. Il retrouve pour l'occasion l'acteur Fares Fares qui reprend son rôle de Hafez El-Assad et Nikolaj Lie Kaas en Carl Mørck.

Si Mikkel Norgaard est resté fidèle en grande majorité au livre, il s'est permis quelques omissions, notamment en ce qui concerne la vie privée des personnages. Il voulait ainsi se rapprocher des thrillers américains des années 1970 en présentant des personnes très professionnelles.

Dans le film, le personnage de Carl est dix ans plus jeune que dans le livre. Ayant à peine 40 ans, le personnage apparaît ainsi plus complexe. Le réalisateur explique : "En effet, il s'agit d'un homme qui a pas mal souffert et qui est assez désabusé : je me suis dit que s'il était plus âgé, cela pouvait facilement se comprendre, alors que s'il avait la petite quarantaine, on pouvait s'attendre à ce qu'il se batte pour s'en sortir."

Mikkel Norgaard s'est inspiré de Seven et Zodiac de David Fincher afin de créer l'ambiance de son film.

Avec Les Enquêtes du Département V : Profanation, Mikkel Norgaard a voulu s'éloigner des thrillers scandinaves, très "froids" (comme Millenium) et a ainsi créé une ambiance plus vivante et chaude, à la fois grâce au traitement de la lumière, mais également grâce aux décors. Il s'est pour cela inspiré des tons chauds de Dans ses yeux (oscar du meilleur film étranger).

Si Mikkel Norgaard s'est énormément inspiré de différents films, il est également allé voir du côté d'autres formes d'art pour réaliser Les Enquêtes du Département V : Profanation. Il explique : "En dehors du cinéma, je me suis inspiré d'un grand photographe américain, Gregory Crewdson : il prend parfois une semaine pour élaborer ses "mises en scène" très sophistiquées, et chacun de ses clichés raconte une histoire sur l'envers du rêve américain."

Il était important pour Mikkel Norgaard de donner à Profanation une identité différente de celle de Miséricorde, même si les deux histoires appartiennent à la même "saga". Il précise : "S'agissant de Miséricorde, c'est l'histoire, très claustrophobique, d'une femme enfermée dans une cage et de deux hommes qui tentent de comprendre ce qui lui est arrivé. Je voulais donc que la forme cinématographique soit réduite à sa plus simple expression. (...) À l'inverse, Profanation raconte une histoire foisonnante, aux multiples intrigues secondaires, qui brasse des émotions très fortes. Du coup, j'avais envie de "casser" les codes visuels que j'avais mis en place dans le premier opus."

Peu enclin à montrer la violence à l'image, le réalisateur Mikkel Norgaard était réticent à l'idée de devoir se plier à l'exercice. Il a ainsi passé beaucoup de temps à étudier la manière dont il devait l'amener pour relever le défi.