Avis : Les Héritiers - Page 6

Repartie sur les bancs du lycée, Marie-Castille Mention-Schaar a observé dans de nombreux établissements scolaires des classes de secondes de différentes sections (histoire-géographie, mathématiques et français). Grâce à ce travail de documentation, le film montre avec réalisme une classe de ZEP d’aujourd’hui. Les dialogues, entre improvisation et écriture, semblent en effet tout droit sorties de la bouche d’adolescents taquins, drôles, naïfs et parfois cruels.

On regrettera cependant le manque de distance dans la réalisation et le montage. La "surexplication" de ce qui se joue et l’accompagnement systématique du spectateur provoque un basculement récurrent dans le pathos, particulièrement lors de leur rencontre avec un ancien déporté jouant son propre rôle.
Pour autant, l’histoire qui se joue tend malgré tout à nous émouvoir, de part son sujet évidemment, mais également grâce à l’énergie d’un groupe de comédiens professionnels et amateurs, et d’un professeur joué avec justesse par Ariane Ascaride.

On en est certain, Les Héritiers trouvera son public à sa sortie car au-delà de l’œuvre cinématographique, c’est l’histoire vraie d’un groupe d’élèves condamné à l'échec qui sera transcendé par la confiance d’un professeur à la vocation indiscutable et exemplaire.

Rafraichissant, simple, authentique et oui heureusement plein de bons sentiments. Enfin quelqu'un nous dit qu'il faut faire soi même et les choses iront mieux, si on s'engage un tout petit peu. Un bol d'air frais dans l'ambiance morose actuel.
Pour les scribes qui critiquent le manquent d'authenticité du film: le scénario a été écrit par un des anciens élèves de cette classe, la prof a collaboré à ce film.
Malgré le petit budget du film on reste scotché devant. Bravo et merci.

Pour les autres qui notent ce film avec 0. Ils n'ont manifestement pas vu et se permettent à verser leur fiel ici - ceci seulement car leur convictions leur permettent de traiter la shoah comme "un détail de l'histoire".
Le film n'est pas sur la shoah, mais sur des étudiants qui s'en sortent malgré un environnement hostile.
Pour moi, cela m'a conforté à continuer de m'engager auprès de mes étudiants.

A voir et à digérer.... Des messages à transmettre à notre jeunesse. Tout y est réfléchi et mesuré. Juste ce qu'il faut pour persuader. Ce film doit être vu par tous, j'espère qu'il sera diffusé dans tous les collèges et lycées.

Pour être franc, j'y suis allé un peu à reculons. L'affiche ressemble beaucoup à celle de Entre les murs et j'avais peur d'assister à une redite du film de Laurent Cantet. Très vite, on se rend compte que cela n'est pas du tout le cas. Ce troisième film de Marie-Castille Mention-Schaar (Ma première fois, Bowling, pas vus) n'est pas ce qu'on pourrait appeler un modèle de mise en scène ou de scénario. C'est parfois un peu chaotique avec des baisses de rythme et quelques clichés. Mais le thème transcende le film, surtout lorsque l'on sait que tout cela est vrai. Ahmed Dramé, acteur principal et co-scénariste, faisait parti de cette classe de seconde d'un lycée de Créteil. Plus le film avance et plus l'émotion gonfle et nous submerge. L'intervention d'un ancien déporté n'y est pas pour rien. Ariane Ascaride est vraiment très bien dans le rôle de la prof. Ainsi que tous les jeunes acteurs qui font preuve d'un naturel désarmant. On s'attache très facilement à tous les personnages. Malgré ses défauts, Les héritiers est donc un très beau film, plein de vitalité et d'espoir. Une belle surprise pleine d'émotion pour cette fin d'année.

Dans un lycée situé dans un quartier défavorisé, une prof d’histoire géographie va fédérer sa classe autour du concours national sur la déportation et la résistance.
Tiré d’une histoire vraie, ce film a pour vertu principale mais aussi essentielle de montrer comment une nation se construit autour d’un passé, d’une histoire partagée et d’un avenir commun. Devant les enjeux de ce concours et surtout la découverte pour la plus part des élèves des atrocités commises par les nazis sur de jeunes français, les différences ethniques, religieuses et sociales s’effacent devant le sentiment de partagé un passé et un futur commun. Ce film pose donc la question de savoir comment créer une nation à défaut de culture commune et comment l’école et les enseignants peuvent contribuer à ce projet de vie commun.
Ensuite ce film enchaine les clichés comme des perles dans des digressions trop souvent loin du propos même du film : le converti est le plus musulman et les autres sont tous des modérés, les tenues caricaturales des élèves les plus coincés mais qui prendront leur revanche à la fin, la jeune fille traitée de pute dans son quartier et qui change petit à petit de tenue vestimentaire, la jeune fille rebelle qui se prend petit à petit pour Simone Weil,… et on pourrait citer d’autres vignettes postées maladroitement par la réalisatrice et tombant comme un cheveu sur la soupe. Très souvent navrant.
Ensuite y’a aussi trop peu de cinéma dans ce film. Mis à part quelques monologues bien sentis d’Ariane Ascaride, le film est saucissonné tel de la chiffonnade : une phrase dite par un jeune puis cut puis une autre phrase ou une réponse puis recut… Afin d’éviter le côté zapping d’un tel procédé visant à dissimuler maladroitement le niveau médiocre de ses comédiens, elle utilise à de multiples reprises le même stratagème de faire passer quelqu’un entre la caméra et la scène pour un fondu au noir bien utile aux comédiens.
A montrer exclusivement à un jeune public à sensibiliser.

Une vraie pépite. Ce film est d'un équilibre absolument parfait. On a les élèves qu'on aime, ceux qu'on déteste, ceux qu'on ignore. Il y a ceux qui évoluent, ceux qui ne changent pas vraiment, ceux qui se révèlent, ceux qu'on apprend à détester. Tout le monde a sa part d'importance. On ne tombe pas dans une niaiserie inutile, il n'y a aucune prise de pitié avec des détails de leur vie personnelle, ou leur vie de famille difficile ou non. On reste concentré sur des élèves qui découvrent l'envie et le plaisir d'apprendre. Moi même j'ai appris des choses grâce à ce film, et j'ai été complètement passionné. J'ai été ému de leur progression, ému aux larmes quand ils rencontrent le vétéran. Le casting est riche, divers, harmonieux, parfait. La prof elle même est excellente. Sa compréhension et son statut proche des élèves, motivant, est digne d'exemple pour les autres - notamment la prof de français, qui agit exactement comme il ne faut pas le faire. Bref, on a ici un film d'utilité public, et pour ma part, l'un de mes gros coup de coeur de cette année.

à l'initiative d'une professeure, une classe de cancres se retrouvent dans un concours national de la résistance et de la déportation. Un défi qui va les transformer ... Tout d'abord, il s'agit d'une histoire vraie. Il faut reconnaitre aussi que les premières minutes sont assez pénibles : on a du mal à accrocher puis petit à petit, Marie Castille Mention-Schaar (déjà réalisatrice de "Ma première fois" - que j'avais adoré soit dit en passant - et qui confirme là son talent) commence à poser sa patte de velours sur son sujet, à mettre en place son histoire qui va redonner l'espoir à des jeunes que rien ne prédestinait à remporter ce concours. Les 20 dernières minutes sont bouleversantes (ça commence avec l'histoire du déporté ...) et font de ce film une très belle rencontre malgré quelques imperfections. Une vraie leçon d'optimisme dans un monde de brutes ...

un très bon film, qui ne manque pas de sens, de profondeur, avec une mise en scène dynamique et une interprétation exceptionnelle.

Ce film m'a touché... Il est très émouvant dans le choix de son sujet, avec cette idée de faire revivre des victimes de l'Holocauste auprès de jeunes d'aujourd'hui quelques peu désemparés. Donner à ces jeunes des repères pour qu'ils réalisent que l'avenir de la jeunesse a été autrefois beaucoup plus sombre qu'il ne l'est aujourd'hui. Leur apprendre que l'Histoire n'est pas un truc de vieux qu'on découvre dans des manuels poussiéreux, mais plutôt une leçon de vie. Un élément qui fédère, qui fait réfléchir et qui permet de relativiser la dureté de notre époque... La prof, jouée par une Ariane Ascaride formidablement humaine, est merveilleuse de finesse et de psychologie. On se laisse donc porter par l'optimisme fou de ce film, en savourant, la larme à l'oeil, les moments d'émotion, en particulier autour de l'ancien déporté ( scène vraiment magique ). Mais je n'ai pas tout aimé dans ce film assez démonstratif dans son message. Par son réalisme brutal, ce film nous interpelle aussi beaucoup : faut-il des profs au charisme exceptionnel, des super-héros de l'éducation nationale, pour enseigner à nos enfants et réussir à capter leur attention ? Avec les courants de tension qui agitent notre société en tout sens, l'Ecole arrive-t-elle à rester un lieu préservé, neutre de toute pression ou courant de pensée, avec pour seul objectif l'accumulation du savoir ? Le film ne rassure pas sur ce point, notamment dans le rapport à l'enseignant qui apparaît assez effrayant. Bref, si on adore ce film, on se dit au delà des images qu'il faudra à l'avenir des vrais missionnaires de l'éducation, avec une foi éducative chevillée au corps, pour accepter d'aller se plonger dans une telle fournaise. Le métier d'enseignant mérite, plus que jamais, notre plus total respect et notre entière admiration.

A priori pas trop attiré par les sujets du film : banlieue, école, shoah, ... Je craignais une nouvelle accumulation de clichés sans grand intérêt cherchant à tout prix à nous tirer une petite larme. Et bien tout faux, sauf pour la petite larme mais pas par les moyens que j'imaginais. Par je ne sais quel procédé subtil on est pris aux tripes. Pas de côté larmoyant, le film développe un véritable optimisme communicatif. Tous les thèmes (communautarisme, intégrisme, difficulté des banlieue, intégration, ...) se mêlent avec intelligence et naturel. Une vraie claque et merci aux bonnes critiques sans lesquelles je serais passé à côté de cet excellent film.

Quand une version fanée de Michelle Pfeiffer rejoue "Esprits rebelles" dans un lycée de Créteil de type République au garde à vous pour célébrer la Shoah, cela donne les "Héritiers" de Marie Castille Mention Schaar, film hautement chargé en repentance à destination d'une génération de sauvageons que l'on éduque à coup de culpabilité éternelle, tout en faisant passer en douce, l'air de rien, les quelques notions de hiérarchie élémentaire (de quoi? La traite Négrière? Jamais entendu parler!) pour s'assurer une place de choix dans une société schizophrène au possible (ou comment d'un coté faire pleurer sur la France d'antan qui excluait les Juifs mais qui trouve parfaitement d'exclure une jeune fille parce qu'elle porte un bout de tissu sur la tête!

Véritable illustration de l'endoctrinement de masse que l'on nomme "éducation nationale", les Héritiers surjoue chacune de ses cartes pour mieux remporter la partie, que ce soit le cliché du converti, seul à refuser de se prêter à l'exercice pour cause de fanatisme (z'avez compris les jeunes? Dites non à la drogue et à l'Islamisme!) de la jeune fille qui commence à se voiler par peur d'être abusée sexuellement (z'avez compris les jeunes? Dites non à la drogue et... ouais vous avez compris!) ou mieux encore, du gentil Musulman épris de la jolie Juive, personnage interprété par le co-scénariste (Ahmed Dramé) jouant ici son propre rôle (bien que prénommé différemment), celui du jeune qui a bien compris que pour réaliser ses rêves (faire du cinéma) il fallait savoir verser la bonne larme à l'attention des bonnes personnes (la preuve ça a marché!

Nul doute qu'on entendra parler de lui dans quelques années, quand la place du gentil "gentil" Abd Al malik sera vacante et que le système aura besoin d'une nouvelle caution exotique pour dispenser la bonne parole laïque Républicaine en direction de Yad vashem!

Dés la première scène, je me suis dit, oula si tout le film est comme cela, je m'en vais(histoire d'une personne portant le voile).Mais, comme j'aime donner une seconde chance j'ai attendu. Et là, on assiste
pendant les 55 premières minutes à un scénario brouillon, raté où la caméra bouge et a beaucoup de mal à se poser. Certes on voulait montrer une classe de "cancres", mais pourquoi montrer celle-ci dans un total chaos. Le bruit de ces élèves est tellement fort que l'on a du mal à comprendre les dialogues. De plus, on à l'impression d'un empilage d'images. Le décalage est trop grand et si vous avez plus de 45 ans, vous avez du mal à comprendre le pourquoi du comment. Si vous avez résisté à ces premières minutes, la seconde partie porte plus sur les émotions. Et là, enfin on parle du sujet du film. La conférence d'un ancien déporté est particulièrement poignante. Malheureusement le scénario reste brouillon jusqu'au bout. Vraiment dommage, mais ce n'est pas à la hauteur des prétentions évoquées.

Quelques moments émouvants...malgré tout des longueurs...le film est pas mal surtout grâce aux acteurs au jeu naturel...un très beau moment le vrai témoignage d'un survivant des camps de concentration

C'est l'histoire vraie d'une classe de secondes difficile de Créteil. La maîtresse (je sais pas si on dit la maîtresse) jouée par Ariane Ascaride, joliment déterminée à secouer sa bande de bras cassés, leur demande de faire un exposé sur les enfants et les ados dans les camps de concentration nazis. Ses ados, de sa classe à elle, ricanent bêtement, mais elle leur dit : renseignez-vous ! Et puis ils disent : on est pas capables. Elle leur dit : je suis sûre que vous êtes capables ! Elle les secoue : renseignez-vous ! Ils se renseignent sur cet affreux pan de l'histoire qu'ils ne connaissaient pas et ça va les souder, ça va les entraîner dans ce qui leur manquait, la confiance en eux. Et c'est une histoire vraie, je le répète. spoiler: Ils remportent le concours
. J'étais secouée d'émotion, évidemment, je pleurais aussi, un peu, un peu.

Quand j'ai su de quoi parlait le film, j'ai pas eu envie de le voir... Mais bon, devant les critiques élogieuses je me suis laissé tenter et la seule chose que j'ai appris c'est qu'il ne faut jamais se fier aux critiques élogieuses avec ce genre de film. Parce que c'est ce genre de film niais qui vous montre que tout le monde il est beau tout le monde il est gentil... Et puis qu'il parle de la Shoah... Je suis désolé : d'abord je ne déteste pas les films optimistes quand ils sont bien faits : le Fabuleux destin d'Amélie Poulain est optimiste mais jamais niais car très poétique... Ici c'est gnangnan, prévisible et ennuyeux. Et non, tous les films qui parlent de la Shoah ne sont pas des bons films : La liste de Schindler est un chef-d'œuvre, Le pianiste est très bon mais là non... Bon niveau points positifs : les acteurs, ados ou adultes, jouent bien, rien à dire on sent leur implication. Mais derrière... Le film s'ouvre sur la caricature du lycée de banlieue bien cliché, avec pleins de petites têtes à claques, mais qu'on est sûr qu'ils auront changé d'ici la fin du film... Et toutes ces petites têtes à claques incultes découvrent... Bah que la Shoah c'était pas cool en fait... Youpi, mais en quoi moi ça m'intéresse... Comprenez-moi, à la fin d'un film, je regarde ce qu'il m'a apporté : est-ce qu'il m'a diverti, ému, fait rire, est-ce qu'il m'a transporté, m'a raconté une histoire intéressante ou rendue intéressante, est-ce qu'il m'a fait prendre conscience de certaines choses... Là rien... Au final on voit juste une bande de neuneus incultes devenir moins incultes... Et en quoi ça me fait quelque chose à moi de savoir que tous ces gens dont je me fiche éperdument ont changé grâce à la Shoah... Moi je sais ce que c'est la Shoah, et puis si le film veut la dénoncer...ben il arrive un peu tard quoi : la Liste de Schindler et Le pianiste sont déjà passés par là... Et puis je me fiche de ces personnages mais au plus haut point : la petite peste, le cinéphile qui au final a pleuré devant La liste de Schindler... sauf que de sa cinéphilie on a deux images, sinon rien, du vent, le mec extrémiste... Au final le seul personnage que je trouvais intéressant c'était le mutique parce que je trouvais qu'il y avait quelque chose à faire avec son mutisme... Sauf que non le mutique est la caricature du gentil garçon timide mais travailleur... En fait ce film m'insupporte parce que j'ai juste l'impression qu'on a voulu m'émouvoir, qu'on a mis le paquet là-dedans mais qu'on y a pas réussi, qu'on a voulu faire un film choc mais qui au final n'a rien d'inédit... Et je me demande comment aimer ce film... Comment prendre plaisir à voir des ados complètement à la ramasse (pour pas avoir entendu parler de la Shoah en seconde faut l'être) découvrir les horreurs de la guerre... En fait on l'a tous vécu ça être horrifié par la Shoah alors pourquoi je devrais l'être pour eux... Et puis cette fin d'une mièvrerie avec grosse surenchère de musique alors que c'était prévisible... Trop c'est trop.
Ne vous y trompez pas, je ne hais pas les idéaux du film : c'est bien de vouloir émouvoir sur la Shoah, mais au final je m'ennuie, je sais ce qui va se passer à tel moment et puis je ne vois pas ce que ça peut m'apprendre de plus et en quoi ça peut m'intéresser... Si ça vous tente de voir un cliché d'ados décérébrés devenir moins bêtes... Et bien vous aimerez, mais trop peu pour moi. Si vous vous intéressez à la Shoah regardez plutôt La liste de Schindler ou Le pianiste (ou peut-être le documentaire Shoah mais je ne l'ai pas vu donc je ne peux pas le conseiller).