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Loïck G.
341 abonnés
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3,5
Publiée le 8 janvier 2015
A travers plusieurs intrigues qui s’entremêlent le réalisateur tourne en dérision la sacralisation du football et dénonce la corruption dans le milieu. Une comédie à l’italienne qui n’est pas sans rappeler l’esprit des « Nouveaux monstres ». Mais le cinéaste y ajoute un supplément d’âme dans le décalage qu’il impose à ses héros, gentiment ridicules, mais tellement bien croqués. Le Noir et blanc, somptueux, est trompeur. A l’esthétique espérée par ce procédé, ce sont les failles qui resurgissent dans une satire parfaitement contrôlée. Ni caricature, ni pantalonnade. Attention, ce n’est pas « A mort l’arbitre » de Jean-Pierre Mocky (même si les dernières images peuvent y faire penser) ou « Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud. « L’arbitro » est une œuvre tout à fait originale, joyeusement servie par une kyrielle de comédiens dont la plupart me semble-t-il voyaient une caméra pour la première fois. Remarquable !
Avis bonus Le minimum syndical, mais on s’en contentera, le film est tellement bien … Pour en savoir plus
(...) Dès les premiers plans, Paolo Zucca annonce la couleur ; le film sera un spectacle absurde se basant entièrement sur du second degré. La mise en scène en fait des tonnes, elle est grandiloquente et multiplie les plans iconiques, comme si le réalisateur filmait un tournant historique ou un grand mélodrame humain ; devant la caméra, des paysans qui jouent au foot sur des terrains mal tracés pour la troisième division de football, en Sardaigne. Ce décalage sera la base d’un film qui multipliera les intrigues mafieuses et les rivalités entre deux équipes, prêtes à défendre l’honneur de leur village comme si leur vie en dépendait. Ainsi, le metteur en scène utilise la dérision et se met à la place de ses personnages, en créant une contradiction entre sa réalisation totalement italienne, hyper-référencée et théâtrale, et les enjeux bien moindres. L’utilisation de la musique va dans ce sens, ne lésinant pas sur les crescendos et les grandes mélodies totalement inappropriées aux situations. Ce décalage fait la force d’un film parfois franchement drôle, et doté d’un capital sympathie assez fort. Petit regret concernant la photographie du film, soignée mais se basant sur un parti pris qui peut laisser perplexe ; le choix du noir et blanc me semble en effet difficilement justifiable tant la réalisation aurait été propice aux couleurs flashy et à une direction artistique très colorée. Ceci dit, le film est toujours agréable visuellement et se permet de jouer agréablement sur les échelles de plans pour replacer les personnages dans leur situation bien plus modeste qu’ils ne se l’imaginent. Naviguant entre références bien senties et bonnes idées de mise en scène, L’Arbitro est un film parfois surprenant et globalement bien réalisé, ce qui est déjà beaucoup pour un premier long-métrage (...
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Un film décalé, doté d'un très beau noir et blanc, à la rencontre de Fellini et Bunuel, en errance entre ces deux cinémas. Le film mélange questionnement sur la religion, la corruption, les traditions, le voisinage et ... le foot. Un curiosité, un véritable film d'auteur, qui redonne du sens à cette expression. Pour cinéphiles avertis et ceux qui veulent voir autre chose que les arcanes hollywoodiennes ou nos produits nationaux.
Avec une narration d’apparence éclatée, en noir et blanc, soutenue par une BO parfaite, on suit deux histoires parallèles : celle, dans la campagne sarde éprise de football, pardon de calcio, d’une équipe de mollets cassés (entraînée par un coach aveugle) luttant contre une autre de propriétaires arrogants et violents et celle contant l’ascension d’un arbitre international à la façon d’un intègre moine-chevalier du Moyen-Âge pris dans la tourmente des petites combines entre amis.
Très hétéroclite dans la narration, porté par une interprétation amateure, pas toujours des plus justes, ce film, assez fin au niveau visuel mélange également plusieurs types d’humour durant sa première partie, satire sociale, comique de caractères et de situation, voire parodie (la cène finale) à la façon d’une farce, le genre italien par excellence depuis plus de 2 000 ans. Si la citation qui ouvre l’oeuvre est de Camus (grand amateur de football), l’ensemble fait en effet beaucoup plus penser à une satire d’Horace, le poète latin, et son sens incisif du détail et des rapports humains mis en perspective. La réalisation apporte en outre un grain qui rend le film intemporel.
La seconde partie est nettement plus sombre, quand se développent d’autres axes narratifs, à peine esquissés plus tôt, vendetta, corruption, jusqu’au final jouissif.
Un premier long métrage d’un auteur qu’il faudra assurément suivre tant il modernise avec talent la comédie à l’italienne, parfois caricaturale et en recherche d’un second souffle depuis des années.
L'arbitro est un petit bijou de ce qui se fait dans le domaine du court metrage. On sent l'énorme source d’inspiration qu'a été Sergio Leone pour Paolo Zucca notamment sur ces plans sur les visages ou les décors qui durent et qui mettent dans l'ambiance. L'humour et l'aspect des fois burlesques, chaotique, permet à l'aspect moral du film de ne pas être lourd. spoiler: le film part sur 2 axes
le 1er c'est la vengeance d'un homme qui a observé le vol d'une de ses bêtes par un de ses coéquipiers
et en parallèle l'histoire de Peschedo un arbitre corrompu qui s'est fait prendre, et qui se retrouver à exercer son métier en dans les tréfonds de la division sicilienne dans un match complètement surréaliste
Et la morale du film tient sur une espèce de parabole : il y a 2 voleurs, l'un a été condamné l'autre à été pardonné