Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,0
Publiée le 29 août 2014
Au fil de la quête d’acteurs non professionnels tchétchènes pour incarner Markov et son fils Khadji, le récit s’est enrichi d’une culture différente, d’une autre façon d’exprimer les sentiments, d’une autre notion d’intimité. Une distance qui ajoute une pudeur supplémentaire à cette rencontre entre trois hommes. Trois solitudes, trois volontés, et qui n’ont pour seule vraie richesse que le lien qui existe enter eux, malgré tout. On se demande en fin de compte qui est ce grand Homme. Markov le sincère, qui sacrifie sa vocation de guerrier pour la vie de son ami, et bataille pour devenir un père. Hamilton, si sûr de lui sur le terrain de la guerre et si démuni parmi ses contemporains, mais qui assumera l’engagement de son amitié jusqu’à se trouver lui-même. Ou encore le petit Khadji, qui supporte et ne renonce pas, qui n’a besoin que d’une boussole pour retrouver sa vie. Chacun à sa façon, ce sont trois apatrides, par choix ou par destin, et c’est ensemble qu’ils vont trouver, ou mieux encore choisir leur identité. Surho Sugaipov et le jeune Ramzan Idiev sont de belles découvertes, et Jérémie Renier compose un personnage à l’étonnante fragilité. Un film fort, mais jamais démonstratif, qui finalement parle bien moins de la mort inéluctable que de la vie, radieuse et toujours à portée de notre volonté.
Un film “d’hommes” beau et fort, sans fioritures mais profond et délicat. Terriblement dramatique, actuel – guerre d’Afghanistan, exilés, sans papiers –, mais sans mélo et plein d’espérances. À ne pas louper, bien supérieur à certains films verbeux que je ne nommerai pas.
Troisième film de Sarah Leonor, “Le grand homme” est un drame sur l'amitié et le deuil intéressant, assez captivant, mais pas non plus passionnant. La faute probablement à une absence d'émotions de la part des trois personnages qui sont tous les trois dans une forme de stoïcisme masculin face aux drames qui les frappent. Pourtant, on se prend d'affection pour ces deux hommes, à l'amitié forgée dans les feux de la guerre, et pour le fils de l'un d'eux. Malheureusement l'absence d'expression des sentiments, ainsi qu'une structure narrative très rigide (découpage en quatre chapitres) annihilent tout empathie pour ces trois êtres aussi solides dans la souffrance qu'incapables d'exprimer leur affection autrement que par des bravades. Les péripéties de ce drame sont en outre un peu molles et peinent à happer un spectateur qui reste un peu extérieur à ce qui se déroule sous ses yeux. En somme on a un drame un peu incolore qui, pour attachant qu'il soit à travers ses personnages, ne parvient pas tellement à faire rentrer le spectateur dans son histoire. Un film touchant par moment, mais qui manque paradoxalement d'émotion. À voir à l'occasion.
Ce film est une épopée, l'histoire de la quête d'identité et, peut être de normalité des trois personnages principaux , le tout rythmé par un thème musical envoutant de Martin Wheeler.Jérémie Rénier, excellent comme souvent, y donne la réplique à Surho Sugaipov alias Markov dans le film, un nouvel acteur au physique et à la présence incroyable. Le duo est guidé par un troisième petit homme, le fils de Markov, touchant et délicat. Les trois acteurs évoluent ensembles, sans vraiment s'en rendre compte, et dans la plus grande complicité, au milieu des difficultés sociales de la France d'aujourd'hui. Ils apprennent à (re)devenir des Hommes (avec un grand H).
4 554 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 26 septembre 2020
Hamilton et Markov sont des copains inséparables dans la Légion étrangère. Ils sont également assez jeunes pour désobéir aux ordres et se mettre en difficulté. spoiler: Ils s'éloignent de leur route de patrouille afghane et bien sûr Hamilton est grièvement blessé dans une embuscade. Markov le ramène à leur poste pour un traitement d'urgence lui sauvant ainsi la vie. Lorsque leur enrôlement est terminé ils sont retirés du service et Hamilton est libre de rentrer à Paris. Markov est également à Paris mais pas chez lui sa famille sont des étrangers non enregistrés et est renvoyée chez elle en Tchétchénie. Lui et son fils de 8 ans sont laissés à eux-mêmes avec inquiétude car son fils ne se souvient pas de lui ou ne l'aime pas beaucoup. À ce stade il restait encore une heure tiède à passer et je souhaitais qu'un élément de tension se produise lorsque les deux patrouillaient en Afghanistan. Ce qui suit est une histoire de type feuilleton racontée sur un seul ton de voix, un peu comme lire une lettre. Il n'y a pas de hauts ou de bas émotionnels pour arrêter le public ou pour nous donner un intérêt profond. Et donc nous regardons à distance et n'avons pas besoin de nous impliquer. Je blâme le réalisateur que je ne connais pas. Le Grand Homme est un film honnête, intéressant mais pas convaincant...
Difficile de donner une critique tranchée. D'un côté, un rythme peu soutenu avec des longueurs. De l'autre, des passages plus étincelants où les silences en disent plus que les dialogues. Bref, c'est sans grande surprise mais avec une bonne dose d'attention, on ne passe pas un si mauvais moment.
Je ne suis pas contre ce genre de réalisation « froide » et j’aime bien aussi ces films qui ne tombent pas dans le pathos mais pour ne pas tenir les spectateurs aussi éloignés, il faut que ça se « rattrape » ailleurs que ce soit dans le jeu des comédiens, la musique, la lumière, l’intensité des scènes ou des dialogues… Là tout était un peu faible à mon gout... Et très inégal... J’ai eu beaucoup de mal notamment au début et du mal aussi parfois à comprendre certain dialogue avec les accents des comédiens… Mais je suis contente d'avoir passé ce début "délicat".Le thème abordé qui est, en gros, la réintégration dans la société après la légion française d’un Tchéchène et de son co-équipier Français est très intéressante et à ma connaissance jamais exploitée au cinéma mais ce n’est pas assez approfondi à mon gout. Certain diront que c’est de la pudeur. Mais, comme je l'ai dit plus haut, s'il manque d'intensité par ailleurs (dialogues, jeu ou autres…) trop de pudeur fait qu’on ne ressent pas grand chose et qu'on reste loin du film et des personnages... Ce film touche un peu à tout, un peu de légion, un peu d’amitié légionnaire, un peu de l‘armée pas reconnaissante avec un point de vu intéressant mais... encore une fois, qui ne va pas plus loin... Heureusement, l’histoire du petit garçon m’a rattrapé et j’ai fini par passer un bon moment. J’aurais tendance à dire dommage, ça aurait pu être un excellent film alors qu'au final, je dirai que j'ai passé un moment "moyen plus".
Vraiment beau et profond. Aborde des questions actuelles avec honnêteté et retenue : Russie, guerre, sens du modèle du père. Une image et une lenteur belles
Un film à la fois puissant et émouvant sur des thèmes forts comme l'amitié et la paternité.Le petit garçon est vraiment étonnant de maturité. Mention spéciale à Jérémie Renier particulièrement animal dans ce film. C'est définitivement un grand comédien.
Ce film se présente a priori comme un petit film mais, en réalité, il monte en puissance, séquence après séquence, et finit par devenir un grand film: sensible, profond, émouvant. C'est une belle surprise dans le panorama actuel ! Notamment du fait de la singularité de son sujet et des thèmes abordés. Le scénario est habilement construit comme un mélodrame poignant alors qu'il distille mine de rien de nombreuses thématiques contemporaines. L'interprétation est remarquable (Jérémie Renier dépassant toujours ce qu'il sait faire, Surho Sugaipov se révélant pour la première fois comme acteur - et bon acteur de surcroit). Le film demeure plusieurs jours après son visionnage et mérite mon admiration.