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Léa A
52 abonnés
64 critiques
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4,0
Publiée le 26 février 2016
Car Fusi (titre original) raconte l’histoire d’un homme trop grand et trop gentil, perdu dans un monde sali par la perversion et le manque d’espoir. Fusi a appris à se contenter de peu et encaisser la brutalité des autres, car son physique et sa personnalité ne rentrent pas dans les normes dictées par la société moderne. Il tente alors de se faire aussi petit et discret qu’il le peut pour ne pas déranger l’ordre établi. Quelle connerie… Pourquoi le fait d’écouter du heavy metal et de représenter des batailles de la Seconde guerre Mondiale sur un plateau serait moins cool que de se bourrer la gueule devant des filles à moitié nues ? Bon, je l’avoue, la réponse est dans la question… Ha ha ! Mais quelle fille ne craquerait pas pour un homme qui lui tient compagnie alors qu’elle est enfermée dans un placard en pleine dépression, et qui lui dédicace sa chanson mielleuse préférée à la radio, quitte à se griller auprès de son présentateur fétiche. Certes, les femmes craquent toujours pour les bad boys superficiels en premier, mais face à Fusi, il y a de la concurrence, moi je vous le dis ! (...) Suite sur mon blog :)
J'ai aimé ce portrait d'un géant islandais (considéré comme simplet), qui montre une certaine délicatesse et une certaine gentillesse naïve...... Sans être tendre, le film avec réalisme insiste sur les relations avec les autres et leur difficultés (que ce soit dans le milieu professionnel ou dans la relation sentimentale.... Les émotions sont justes et signifiantes, elles sont souvent amères et le film n'est pas gai sans sombrer non plus dans un quelconque misérabilisme.... Il règne une douce mélancolie agrémentée par les paysages gris de Reykjavik (gros plans sur l'aéroport) ..... La réalisation est propre sans plus, sans poésie ou esthétisme maniéré, mais l'histoire doucement fidélise le spectateur par de petites anecdotes, de "petits" sentiments...... La fin est très réussie en terme d'émotion , au ton d'une musique subtile, le spectateur quitte la salle pensif et touché....Je conseille.....
Il était une fois un géant timide qui, à un moment de son existence, avait oublié de grandir en même temps que sa stature de colosse.
Bloqué quelque part entre l'innocence de l'enfance et les premiers stades de l'adolescence, coincé chez une mère en demande constante d'affection et enfermé dans la monotonie d'un emploi répétitif qui ne lui valait que des brimades de la part de ses collègues, Fúsi avait tout simplement oublié de vivre. Ses seuls échappatoires se résumaient à sa passion commune avec son meilleur ami pour les reconstitutions de batailles historiques en modèles réduits et à observer l'horizon maritime à l'intérieur de sa voiture en écoutant sa station radio favorite.
Puis, un beau jour, sa mère reporta son amour étouffant sur un nouvel homme et offrit (in)consciemment à Fúsi une porte de sortie au désert de sa vie en l'inscrivant à un cours de danse country. Forcément réticent à l'introduction d'une nouvelle inconnue dans l'équation routinière de son existence, Fúsi ne réussit qu'à franchir le seuil de la porte de ce club amateur avant de prendre une énième fois la fuite. De retour dans sa voiture, sans doute rempli de honte à la perspective de rentrer et d'expliquer à sa mère cette nouvelle manifestation de ses inaptitudes sociales, Fúsi attendit sur le parking. Alors qu'une tempête se levait, la personne qui allait à jamais bouleverser sa vie vînt lui demander s'il pouvait la reconduire chez elle. Fúsi accepta et plus rien ne fut jamais pareil.
Bien évidemment, c'est un amour naissant qui va illuminer la vie de notre géant mais, comme le lui dit son meilleur ami, séduire et être séduit sont probablement les meilleures et pires choses qu'il puisse nous arriver et, ça, Fúsi va l'apprendre à ses dépends car, tout comme lui, l'élue de son cœur a aussi quelques difficultés à embrasser pleinement la vie.
L'innocence désarmante de notre géant et les gestes qui en découleront face à cette rencontre nous emporteront avec eux, nous désarçonneront parfois par la force de leur simplicité et de leur générosité (en évitant toujours l'écueil de la naïveté) et nous bouleverseront à un tel point qu'on aura beaucoup de mal à quitter cet être attachant magistralement incarné par Gunnar Jónsson, acteur qui mériterait à lui tout seul un millier de récompenses par sa subtilité à peser chaque mot ou chaque non-dit à travers une intonation ou un regard d'une intensité et d'une complexité rarement vues pour mieux épouser l'intelligence de la réalisation de Dagur Kari.
La phrase de Francis Ford Coppola mise en exergue sur l'affiche est parfaite : "Si tout le monde était comme lui, le monde serait merveilleux". Oui, Francis, si tout le monde avait un coup de cœur aussi immense que ce géant pour ce film, le monde serait vraiment merveilleux.