A ma grande surprise , je ne vois aucun avis quant à ce film pourtant remarquable . Certes , il date de 1999 mais...C'est un film de genre ( de guerre en l'occurrence ) . Et évidement , me direz vous ,quand il s'agit de guerre, on nage vite dans l'absurdité : c'est même tristement banal ! Mais là , on franchit un palier : c'est l'absurdité dans l'absurdité . D'ordinaire, quand on part en guerre, le but est de lutter contre un ennemi et de sauver un maximum de vies amies ... pas dans les "Warriors " ! Qu'y voyons nous ? Nous sommes en 1992, des soldats britanniques sont en Bosnie , en pleine guerre civile ,avec leur joli casque bleu et leurs véhicules blindés blancs ( le " Warrior") aux couleurs onusiennes . Les contours, les buts de leur mission sont vagues et indéfinis : ils ne doivent pas s'opposer aux belligérants, ne pas intervenir dans le conflit, quitte à être humiliés voire attaqués .Ils ne doivent en aucun cas recueillir des civils dans la détresse . Dans cette hypothèse, ils favoriseraient ( dixit leur hiérarchie ) des déplacements de population et l'épuration ethnique pratiquée , entre autres , par les milices serbes et croates .Donc à part quelques blessés , ils ont ordre de laisser sur place femmes , nouveaux nés , enfants et vieillards . Et ainsi de les condamner au massacre . Le film évite ( mais on les devine ) les scènes les plus horribles ( viols , exécutions de masse , charniers ) et nous fait profondément ressentir la détresse et le dégout éprouvés par ces malheureux militaires . A signaler l'excellence des acteurs . La fin du film nous montre ces mêmes soldats revenus " at home " moralement brisés et psychologiquement détruits . Un beau sujet de réflexion ! Le film m'a d'autant plus touché, qu'il y a des années, j'ai rencontré un ex casque bleu français ( un lieutenant ) qui avait servi en Bosnie à l'époque évoquée par le film . Je reconnais que nous avions abusé de la dive bouteille ... mais quand il a parlé de son passé militaire , de sa mission dans les Balkans , d' atrocités inracontables , et ...qu'il s'est mis à pleurer .