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Regis D
34 abonnés
167 critiques
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3,5
Publiée le 27 avril 2015
Tout part d'un drame, après on est concentrés sur l'humain. C'est lent mais cela sert le film, on est dans la tête des gens. James Franco est vraiment bien dans ce rôle. J'ai aussi aimé le lien entre isolement, nature, et la lumière.
La dimension picturale de certains plans confère un esthétisme au film de Wim Wenders. Je me suis dit à plusieurs reprises : "tiens, c'est beau là", mais je ne suis pas sûr que cela me touchait. Cette insensibilité, on la retrouve chez le personnage de Tomas. Sa compagne le lui en fait le reproche : il observe le monde avec froideur, sans émotion, même lorsqu'il intervient dans un drame. Comment se débrouille-t-on avec le traumatisme? Telle est l'une des questions centrales du film. Mais si comme nous l'indique le titre "chaque chose est bonne"... J'ajouterai "à prendre". Et cet écrivain, c'est ce qu'il fait. Son art le rend égoïste, sans empathie vis-à-vis de ceux qui l'entourent. On découvre aussi dans ce film, qu'on peut mourir de lire. Cela n'est pas sans évoquer la tragédie de janvier dernier, où publier conduit à être tué. Le livre tue. Quelle audace à une époque où le verbe s'assèche au profit de l'image, où l'information n'est le plus souvent que ragots colportés, de remettre le texte, son écriture au premier plan. Ce qui m'a beaucoup plu, c'est l'usage du champ/contre-champ, dont Wenders use de façon récurrente tout au long du film. Cela donne une vision de l'espace tout à fait singulière, puisqu'on examine comment il est habité par les personnages en changeant régulièrement d'angle de vue.
A la lecture des diverses critiques je m’attendais à quelque chose de très ennuyeux et vide … Mais je vais m’inscrire à contre-courant, j’ai en effet été portée par le film que j’ai apprécié.
Filmé de « caméra » de maître, de beaux cadrages et une narration fluide, en font un film apaisant, après l’horreur.
Le sujet est difficile, Wenders sait éviter une surcharge émotionnelle comme il évite la vision de l’insoutenable (contrairement à d'autres films sur la mort d’enfant tel « Alabama Monroe ») .
Un moment fort du film est spoiler: cette scène où Charlotte Gainsbourg brûle le livre de Faulkner qui l’a empêchée d’être vigilante dans la surveillance de ses enfants. La scène du livre qui brûle est centrale dans ce film et va marquer, par le pardon qu’il symbolise et par l’incandescente colère qu'il déplace, la possibilité pour Tomas de devenir un grand écrivain.
Pour s’en sortir, Tomas spoiler: apprend à tourner les pages et à apprivoiser ses émotions, il va mêler l'accident à un se ses romans .
La mère et surtout le frère de la victime auront un chemin plus douloureux.
J’aurais apprécié le film encore plus, s’il s’était davantage penché sur la relation entre le frère « Christopher » et Tomas. Wim Wenders effleure la question, laquelle clôture le film, elle aurait pu être son centre.
Le film tournée sur la durée de plusieurs années, présente le devenir des divers personnages, par alternance.
Je mets les 4 étoiles, parce que le décalage entre ce à quoi je m’attendais et le film est important. Et pour les quelques moments de grâce et d’émotion.
c'est un film déconcertant car en permanence au fur et à mesure que l'histoire se déroule, on imagine la suite... qui n'est pas celle à laquelle on s'attendait. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu un tel film avec cette impression que les choses ne se déroulent jamais comme on s'attendait à ce qu'elles se passent. Il y a une grande habileté dans la narration et celle ci rend à elle seule le film très original. Et j'exclus l'utilisation de la 3D comme originalité tant le procédé n'amène rien à l'intrigue et ne rend pas les choses plus bouleversantes qu'elles ne pourraient l'être. C'est un film au rythme très lent, l'effet de lenteur étant renforcé par les traits de caractère des personnages principaux qui ne respirent pas la joie de vivre. L'histoire est belle, et servie par une musique magnifique. On pourra regretter une mise en scène quelque peu molle, sans nul doute le film aurait gagné à être plus court, mais james franco et charlotte Gainsbourg sont particulièrement convaincants dans leurs rôles. Ce ne sera pas le film de l'année loin s'en faut, mais il reste quelque chose de la projection, c'est incontestable. On n'est pas face au Wim Wenders de paris texas, mais le film mérite d'être vu ne serait ce que pour sa capacité à surprendre le spectateur. C'est un film malin, sans y paraitre...
Il y a un vrai parti pris dans la réalisation : superposition d’images, montage original, une direction d’acteurs particulière et… l’utilisation de la 3D.
Ben ouais, de la 3D dans un film indépendant pur jus. Pourquoi pas ? Et bien, à part gagner un peu de profondeur de champ, ça ne sert pas à grand-chose. Surtout, les lunettes 3D assombrissent l’image. Car voilà, c’est toujours filmé dans une obscurité quasi permanente et avec les lunettes, on ne voit plus rien. On ajoute à cela des plans superposés, des personnages principaux toujours placés derrière des vitres et là, ça devient vraiment compliqué.
Le film est super lent. Il fait beaucoup d’ellipses temporelles dont on ne comprend pas forcément l’intérêt tant il ne se passe pas grand-chose. Le personnage de James Franco est (LIRE LA SUITE SUR LE BLOG)
A la fois simple et complexe, cette histoire se déroulant sur plusieurs années ne perd jamais en chemin sa douceur et sa sensibilité, filmée avec beaucoup de grâce et d'élégance par un Wim Wenders visiblement aussi ému que nous par ses différents personnages, tous écrits avec beaucoup et délicatesse. Après, c'est sûr que le rythme est un peu lent (c'est quand même du Wenders !), mais on reste ému par l'évolution de chacun, offrant ainsi une belle réflexion sur la vie, l'amour, le temps... Jolies prestations de Rachel McAdams et Charlotte Gainsbourg, un peu moins convaincante de James Franco et Marie-Josée Croze, par ailleurs corrects. Bref, sans être le grand film qu'il aurait sans doute pu être, « Everything Will Be Fine » reste de ces beaux voyages dont on sort sincèrement touché : à découvrir.
Photo sublime de tous les extérieurs du film : Le sel de la terre a vraiment marqué Win Wenders et c'est tant mieu si, par la suite, il continue à avoir de telles images. En ce qui concerne le contenu, la prestation de Charlotte Gainsbourg est remarquable, toute en humanité, retenue et empathie. Il va moins bien pour le rôle de James Franco sur lequel on est en droit de s'interroger : le film est-il abouti ? WW a-t-il vraiment voulu nous peindre le portrait d'un taiseux, d'un artiste en mal de quête de lui-même ou plus simplement, et sûrement, d'une forme de perversité narcissique. Ce personnage sans âme, sans ego noble, est en effet un vrai pervers manipulateur des sentiments. Sujet à la mode. Le problème est que personne dans mon entourage n'a été capable de savoir ce que WW a vraiment voulu traiter comme sujet. Cela a gâché pour beaucoup le plaisir de la projection. A voir donc pour les images et les différents rôles et occulter James Franco : difficile tâche.
J'ai vu ce film en avant-première à Opéra. Film bouleversant et magnifique. Charlotte Gainsbourg est excellente. Du vrai Wenders! Je le conseille absolument
Peut-on se défaire de son passé ? Si oui, comment ? Wim Wenders se penche sur la question de la rédemption avec Every Thing Will Be Fine. Et si son film est d'un grand classicisme, pour une fois ce n'est pas grave, tant il est servi par une belle histoire et un sens de la photo rare. Trop propre. Trop lisse. Trop hors du temps. Les défauts du film sont autant de qualités que nous lui trouvons. On rejoindra juste la cohorte des déçus pour une chose, une seule : cette 3D, qu'on persiste à penser inutile.
La difficulté d'accueillir, de supporter la douleur, les épreuves de la vie, la mort d'être proches et d'y faire face. Une mère, un homme en couple, sortir plus fort ou pas des épreuves. Comédiens et comédiennes excellents.
Un très film de Wim Wenders, une oeuvre forte et puissante qui possède son lot de surprises et d'images de toute beauté. Et si vous zappiez un peu les balourds "Avengers" pour vous laisser séduire par du plus sobre ?
Le Québec comme vous ne l'avez jamais vu. Des thèmes rarement abordés au cinéma. Une photo particulièrement soignée et léchée. La musique en concordance. Des acteurs toujours justes. James Franco minimaliste et pourtant totalement expressif.
On en sort un peu grogui...par le rythme, la vision du cinéaste. C'est un beau film néanmoins, un thème difficile et un traitement à part par Wenders. Esthétiquement, c'est splendide. Les lumières, les couleurs, les paysages captent le spectateur dans cet univers au ralenti, une atmosphère d'autre monde (la 3D servirait-elle à qq chose au final?). L'interprétation est au diapason de cette ambiance quasi poétique parfois. Bémol pour James Franco, tout à fait crédible mais il joue de trop l'effet "auteur fatigué" avec des yeux cernés et pliés constamment, on se demande s'il dort debout. Cela contribue à l'ensemble amorphe. Le reste de la distribution est splendide, comme Charlotte Gainsbourg, toujours aussi puissante. Que serait le cinéma sans elle ?! L'émotion affleure heureusement beaucoup dans cette lenteur, les scènes "mutiques" parfois sont rattrapées par d'autres assez captivantes. On suit donc avec intérêt le destin tragique de ces personnages. Le film parle de la vie tout simplement, sur des années, comment des événements peuvent bouleverser et orienter tout une vie (voire plusieurs). Comment obtenir la rédemption ou avancer dans la culpabilité et la douleur de la perte ou de la cause d'un accident. Moment monumental au début quand l'accident de voiture se produit! On frissonne - et la lenteur de Wenders sert ici complètement le propos : comment la vie bascule et prend son temps...dans l'horreur, tout comme dans le deuil, la reconstruction (ou pas), la survie, le pardon. A voir au cinéma pour l'atmosphère vraiment particulière mais on peut aussi de demander en sortant : tout ça pour ça presque? Il faut alors accepter d'assister à une quasi "tranche de vie" tout simplement. Presque en douceur, alors que le sujet ne l'est pas. C'est tout le paradoxe et l'intérêt du film : décrire l'innommable dans un univers ouaté dans une nature splendide et intacte elle.