Après Intouchables, il fallait confirmer. C'est partiellement fait. Les réalisateurs prouvent encore qu'ils savent faire d'un sujet fort et complexe une petite histoire sympathique, qui ne masque pas le drame, mais qui montre qu'avant le drame, il y a l'humain. Le sujet des sans-papiers était encore plus casse-gueule que celui du handicap. L'approche via la comédie romantique est, de mon point de vue, particulièrement bien trouvée. Elle permet au film de trouver son accroche populaire, sa légèreté, pour masquer son ambition.
Pour autant, Samba ne touche pas autant qu'Intouchables, loin s'en faut. Déjà, par le jeu des acteurs. Personne ne démérite, mais l'accent africain que prend Omar Sy, certes justifié par le personnage, est grossier. Difficile de penser à "Omar et Fred" dans un tel long métrage. Ensuite, Charlotte Gainsbourg ne rayonne pas assez. Elle est juste, parfois attendrissante par ses maladresses et sa timidité, mais la flamme n'y est pas. Je pense que cela participe au grandement au fait que le côté doux-amer qui avait fait le succès d'Intouchables, plein de tendresse et de finesse, est ici faible.
Pourquoi comparer ces films au final, les auteurs ont parfaitement le droit de faire autre chose après un tel succès. Pourquoi ne pas juger Samba uniquement pour ce qu'il est ? Parce qu'une de ses forces, c'est qu'il s'inscrit directement dans un genre que Nakache et Toledano prennent apparemment comme une marque de fabrique, et bien leur en prend. Une "patte", c'est quelque chose de valorisable lorsqu'il ne s'agit pas de refaire constamment le même film. Il ne faut pas le leur reprocher, au contraire. Ils font des chroniques sociales populaires et légères, amusantes, avec du fond. Tant mieux. Et Samba est un film qui ne marquera pas, idéal pour un dimanche soir devant la télé, mais qui plaira. C'est déjà pas si mal.