Avril et le monde truqué où le film d’animation pour adulte que les français semblaient incapables de réaliser. ♥♥♥♥
Napoléon V règle sur la France, où, comme partout sur le globe, depuis 70 ans, les savants disparaissent mystérieusement, privant l’humanité d’inventions capitales. Ignorant notamment radio, télévision, électricité, aviation, moteur à explosion, cet univers est enlisé dans une technologie dépassée, comme endormi dans un savoir du XIXème siècle, gouverné par le charbon et la vapeur.
C’est dans ce monde étrange qu’une jeune fille, Avril, part à la recherche de ses parents, scientifiques disparus, en compagnie de Darwin, son chat parlant, et de Julius, jeune gredin des rues. Ce trio devra affronter les dangers et les mystères de ce Monde Truqué. Qui enlève les savants depuis des décennies ? Dans quel sinistre but ?
Attention Bijou !
Qui n’a pas rêvé d’un film d’animation pour adulte doté d’un scénario suffisamment complexe pour vous tenir heureux avec un gros sourire aux lèvres tout un film durant ?
Avril et le monde truqué, c’est la rencontre de Tardi et de scénaristes capables de chercher autre-chose que le ludique. D’où l’explosion sur grand écran d’inventivité et de fantaisie rétro !
Nous sommes ici dans la même veine du Congrès ou de Persepolis (d’ailleurs le film partage les mêmes producteurs), ses films à la fois identifiables par leur beauté visuelle et leur problématique adulte.
avriletlemondetruqué
L’histoire part d’une déformation de l’histoire pour extrapoler vers la création d’un monde inconnu. Imaginez un monde où les inventions n’auraient pas eu lieu…un monde de charbon et de vapeur et où l’industrie rend l’air irrespirable…Un monde où le temps s’est arrêté, juste après l’avènement de Jules Vernes et ses ballons dirigeables : Tardi y imagine la ville lumière dans un autre temps. Forcement proche des aventures d’Adele Blanc Sec qui était déjà l’adaptation d’une de ses bandes dessinées, Avril et le monde Truqué fait vivre ses personnages avec suffisamment de complexité pour les rendre attachants. Et la forme de servir le fond et inversement.
Ajoutons à cela une distribution de doublage quatre étoiles (Cotillard, Grondin, Rochefort, Gourmet pour n’en citer que quelques-uns) et vous obtiendrez un film qui brasse de multiples thématiques (la science, la guerre et l’écologie qui fait un écho à Miazaki) proposant d’ailleurs différents niveaux de compréhension qui forcement vous donneront envie de le revoir.
Du grand art.