L’objectif de cette suite précipitée, avec le non-charismatique Adams, incarnant un multi-récidiviste dans le redoublement, est de capitaliser sur le plus drôle du film original, à savoir le personnage de la prof d’anglais, lanceuse de craies hilarante, jouée par Isabelle Nanty, dans un franglais irrésistible. En fait, dans cette suite, on aperçoit peu cette dernière, mais c’est le contexte britannique et le systématisme du passage humoristique entre les deux langues qui sert ainsi de pont entre les deux films. Ainsi, avec une scène d’introduction à la "James Bond" improbable, nos "profs" sont kidnappés par les services secrets de Sa Majesté pour une mission assez ridicule, devoir remettre l’engeance de la reine sur le droit chemin dans un établissement privé d’outre-Manche aux allures de conte à la J.K. Rowling. Les allusions à "Harry Potter" sont d’ailleurs très fréquentes, jusqu’à certains seconds rôles chez les lycéens britanniques (un Drago Malefoy bis, notamment). Lâchés trop vite dans le cœur de l’action, le personnel enseignant français qui se retrouve dans une classe projet francophone n’a pas vraiment le temps d’exister à l’écran. Les scénaristes, paresseux, considèrent qu’ils sont déjà familiers au public, et font donc l’économie d’une réintroduction digne de ce nom. Ils les parachutent trop vite dans un récit qui ne sera en fait qu’une énième succession de sketchs décousus, légitimés à l’écran par un gag unique par segment, pas drôle, souvent "pouet pouet", toujours dans la redite par rapport au premier volet. Jamais le potentiel loufoque et excentrique des protagonistes n’est exploité. Bourdon semble absent, Martin-Laval, pourtant aussi réalisateur, est transparent... Ce film regroupe les pires clichés des comédies malodorantes françaises : de mauvais acteurs, un scénario indigent rédigé par un Cromagnon qui n'a jamais dû sortir de sa cave, du racisme à gogo, de la culture cassoulet à vomir, un humour Carambar qui aurait fait vaguement sourire en 1942. Le fait de rajouter le personnage de Boulard (et donc le très surestimé Adams) est tiré par les cheveux, sans aucune logique dans la continuité par rapport au premier film. Ici, les studios viennent de prouver leur misanthropie en ignorant totalement ce qu'est une réelle comédie familiale, et en négligeant l'écriture d'un scénario ayant un minimum de vraisemblabilité. Et ce, en faisant la recette classique du jeune acteur connu, accompagné d'un environnement improbable (Londres), de la même équipe et d'une histoire d'amour qui est là où on l'attend le moins, et pas du tout de la bonne manière. Encore une fois, le cinéma de comédies françaises de ces dernières années s’obstine à nous sortir des navets sans scénario ni même travail d’écriture, sans humour, sans imagination, sans talent, prenant le spectateur pour un consommateur abruti tout juste digne à sortir son argent à l’appel du matraquage commercial, en ne misant que sur une ou deux tête(s) d’affiche. Moins un film ado qu’un produit pour gamins, "Les Profs 2" est gentillet, dépourvu d’aspérité, avide de clichés sur les Britanniques et les Français pour un humour gloubi-boulga indigeste. On en ressort au mieux blasé, au pire consterné. Certes, le film dispose visiblement de plus de moyens, d’un décor avenant, mais il est affligeant d’assister à un projet commercial de cette importance affublé d’un script aussi indigent, qui néglige autant ses personnages vedettes. Bref, "Les Profs 2" est recalé et ne mérite même pas une session de rattrapage en vidéo ou à la télévision