Jugeant le nombre d’entrées largement suffisant (alors que celui fut en baisse dès sa première semaine d’exploitation), un deuxième numéro a été enclenché. Les premières secondes sont déjà surprenantes en voyant le logo UGC sous les couleurs britanniques. Tout de suite, l’inquiétude monte en pensant qu’on a pu se tromper de film. En fait, le déroulement de l’histoire a été déplacé à l’étranger, ce qui est souvent le cas quand on est en panne d’idées. Et effectivement, la quasi intégralité du film trahit ce manque flagrant d’idées. D’entrée, le ton est donné sous le signe de la caricature. Pire, c’est à la limite de l’idiotie la plus complète. En effet, on a des services secrets britanniques qui ont été tournés en dérision, et on a même droit aux références cinématographiques ("Harry Potter", "Il faut sauver le soldat Ryan"…). Pour couronner le tout (enfin si j’ose dire), aucun gag ne fonctionne. On sombre même dans le grand n’importe quoi avec la prof de Français (Amina) matérialisée en objet sexuel une fois de plus encore (en plus appuyé), et avec le prof de chimie qui fait joujou avec un préservatif. Vous l’aurez compris, ne vous mettez pas en quête de la moindre crédibilité, aussi infime soit-elle. Vous risquez de passer le restant de vos jours à la chercher. Et ce sera vain. Jamais de la vie les british viendront chercher des frenchies pour sauver l’honneur de la couronne d’Angleterre ! Tout le monde sait que français et anglais ne peuvent pas se voir en peinture, et cela dure depuis la nuit des temps. Mais si on devait accorder malgré tout le moindre crédit à cette histoire, alors oui l’enseignement français est à pleurer. Il est vrai que de réforme en réforme, l’enseignement va de plus en plus mal, ressemble de plus en plus à une cour de récré et toujours de plus en plus à une immense garderie où l’enfant est roi. Ça, c’est une réalité. Une bien triste réalité. Et ça ne donne pas envie de laisser y traîner ses baskets plus de temps que nécessaire. Dans tous les cas, "Les profs 2" n’est en aucun cas une vitrine du plus bel effet visant à montrer tous les bienfaits de l’enseignement français. Ni du cinéma français du reste. Alors que certains essaient de tirer le 7ème art hexagonal vers le haut, d’autres semblent s’appliquer à le saborder. C’est le cas de Pierre-François Martin Laval, que j’appellerai PFML. C’est plus court. Je veux bien qu’on essaie de faire du cinéma pour amuser le public, mais comme je l’ai dit, aucun gag ne fonctionne. Pas même ce petit blondinet d’english, très crispant. D’ailleurs il est lui-même très crispé. Pour un peu, il ferait presque peine. Mais voilà. J’ai eu beau essayer de regarder ce long métrage du côté burlesque, je n’ai pu m’empêcher de me dire que ce film aurait dû rester à l’état de BD. Cela dit, je serai incapable de dire si la bande-dessinée éponyme est adaptable au cinéma. Pour l’instant, PFML nous prouve le contraire. A croire que Christian Clavier l’a compris, puisqu’il n’a pas souhaité reprendre son rôle, privilégiant le tournage de "Babysitting 2". A croire que, pour reprendre les termes de Murtaugh dans "L’arme fatale", « je suis {devenu] trop vieux pour ces conneries ». Nul doute que ça plaira davantage à un jeune public. Et il semble que ce soit le cas. Cela dit, j’ai tout de même apprécié quelques petites choses, et c’est ce qui sauve selon moi ce film du zéro pointé. D’abord les surnoms trouvés par le prof de sport (Arnaud Ducret), toujours à propos en dépit du fait qu’il en fasse parfois un peu trop, surtout avec les pets (ça en devient lourdingue et épouvantablement répétitif). Ensuite l’idée d’exporter les cours : c’est joliment dit et bien amené, et marque le tournant de l’histoire. Ensuite la belle chanson de Mika qui accompagne les quelques séquences que Kev Adams et Gaia Weiss ont partagées, lesquelles s’en retrouvent sublimées. Et pour finir, le message fort distillé en fin de film qui préconise d’être ce que nous sommes et non ce que la condition nous réserve. Restent un rythme bien soutenu qui vous empêche de dormir, et une bonne bande originale. Mais ces points positifs sont loin de faire un bon film. En prime, on nous offre même pas la cerise sur le gâteau avec un bêtisier durant le générique de fin. La loose, quoi…