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mat niro
356 abonnés
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4,0
Publiée le 12 janvier 2018
Pour son premier passage derrière la caméra, Sara Forestier réalise un film avec beaucoup d'énergie et d'émotion. J'ai trouvé celle-ci très convaincante dans son rôle de surdouée bègue devant gérer sa famille et rencontrant l'amour. Son physique juvénile lui permet d'incarner une lycéenne et "M" monte en puissance au fil des minutes. On se laisse porter par ce couple improbable (Redouanne Marjane est remarquable) au point de pardonner à la réalisatrice les approximations d'un premier film.
Je sors bouleversée par ce film d'une grande tendresse mais aussi d'une grande violence cela de la honte, de la peur et du désamour de soi-même quand on ne s'estime pas à la hauteur. Magnifique parcours de deux êtres qui vont oser se dépasser grâce à l'amour
"M" est à l'image du portrait que l'on se fait de Sara Forestier : borderline, exubérant, foutraque, attachant, écorché vif, troublant, volubile....... Certes, quelques maladresses d'écriture et des partis pris répétitifs de mise en scène empêchent une adhésion définitive mais la rage de filmer de Sara Forestier, son amour du cinéma et son regard curieux sur les autres irradient chaque plan, la caméra dévorant les visages pour mieux en exprimer toutes les nuances. Si Sara Forestier nous avait habitué à son jeu très physique, viscéral et sans calcul, la révélation du film est bien Redouanne Harjane d'une présence virile, douce, magnetique et troublante.
Bien jouer mais la intrigue pas assez complete. J'aime bien l'actrice dans ce film, dont le compétence de jouer et de directer est magnifique, extraordinaire!
Presque un chef d’œuvre cinématographiquement parlant et véritable chef d’œuvre par la profondeur psychologique.
LILA et MO s'aiment, mais ce n'est pas le mot juste. MO a pressenti chez LILA le même type de faille qu'il sent creusée en lui-même. Douloureuse au point qu'il ne peut pas en parler, qu'il la fuit dans des conduites à risques ou dans la violence, comme la jeune fille reste enfermée dans son bégaiement et s'obstine. Des prisonniers d'eux-mêmes pour qui l'amour est une solidarité.
Supérieurement joué, avec une mise en scène qui fait la part belle aux plans fixes sur des visages qui expriment la complexité d'êtres qui ne sont pas d'une pièce mais constitués de morceaux brisés et douloureux. Les plans larges sur des paysages urbains qui ressemblent aux personnages sont parfaitement adéquats. De vrais régals cinématographiques comme la dispute devant des portes de parking fermées ou le prof de français qui encourage LILA et parle de son bégaiement sur fond de tags sur les murs des toilettes. Les tags aussi bégaient !
Et pas de misérabilisme ou d’apitoiement : d'autres scènes sont à la frontière entre exacte le tragique et le comique, mais ni d'un côté ni de l'autre, comme la dispute de MO et du serveur au restaurant, avec coup de boule à la fin.
On ne parlera pas des quelques points discutables. Belle réussite de forme et de fond. Un premier film ? Sans doute pas le dernier. Normal qu'il ait si peu d'écho dans la "presse spécialisée" : exactement le contraire d'un film formaté.
Sara Forestier passe derrière la caméra, et grand bien lui en a pris. Elle est brillante mais bègue, il roule des mécaniques mais il est analphabète et crèverait plutôt que lui avouer. Et quand ces deux êtres abîmés par une histoire familiale déchirée se télescopent, sur une musique de Christophe à tomber, ça fait boum boum dans nos petits cœurs.
Une jolie fable poétique et émouvante, menée par un duo d'acteurs épatant. Les mélodies entêtantes de Christophe renforcent la puissance de ce premier film réussi.
De bons plans sur les parties du corps qui sont prégnantes dans les rencontres entre les personnages. Le langage non verbal est valorisé par la caméra. Ensuite les deux acteurs principaux soutiennent bien leur personnage notamment Redouanne. Certaines scènes sont extrêmement touchantes fortes en émotion et originales comme lorsque Mo ouvre les jambes de Lyla... mais d'autres sont trop clichées sans subtilité. Ce qui en fait un film déséquilibré. Mais en tt cas c'est encourageant et ça donne déjà envie de voir les prochains films de Sara.
Sara Forestier a mis toute son humanité, sa poésie au service d un film bouleversant. La réalisation est originale, les mots sont si importants qu ils sont inscrits comme une pause, une césure entre 2 moments. La bande son est millimétrée, les costumes sont des personnages à part entière et Liv Andren est aussi une superbe découverte. Redouanne Harjane bluffant, quant à Jean Pierre Leaud : chapeau bas...
J'adore Sara Forestier, sa façon de jouer et les émotions qu'elle dégage. Cependant, j'ai été assez déçue par cette première réalisation, pour plusieurs raisons. Premièrement (même si c'est tiré de sa propre histoire), cette histoire d'amour m'a mise mal à l'aise : l'image d'un homme violent (et surtout lui donner de "bonnes excuses" à être violent) avec les femmes qui est banalisée voire romantisée ... Deuxièmement, le cliché de l'homme maghrébin "voyou" que l'on retrouve dans beaucoup de films, c'est dommage. Troisièmement, ne pas donner le rôle principal à une vraie bègue est dérangeant !! Qui de mieux placée qu'une personne souffrant de bégaiement pour interpréter ce rôle ??? Sinon, l'idée d'une histoire d'amour entre une bègue et un illettré est intéressant mais traité de manière trop superficielle à mon goût !