C’est un petit film, tout petit film sans prétention vu hier et tout aussi vite oublié. Vraiment ? Non, vraiment pas. Le tout petit film ne se laisse pas oublier de sitôt.
L’histoire est mince, pas d’effets spéciaux, pas de musique grandiloquente, quelques décors naturels parisiens ou de la côte normande, on n’est pas allé tourner très loin.
Le film commence et finit pas un enterrement (on fait même un petit tour par le cimetière, une troisième fois, au milieu de l’histoire), et pourtant « les souvenirs » inspire tout sauf la tristesse en narrant une petite tranche de vie de trois générations : le petit-fils Romain, - formidable Mathieu Spinosi –, étudiant bientôt amoureux, nous renvoie un optimisme sans limite, les parents Chantal Lauby et Michel Blanc, poussés par une jeunesse qui a hâte de prendre leur place, s’ajustent mal à une retraite redoutée, et la grand-mère, incroyable Annie Cordy de 85 ans au tournage, génère par ses frasques, des inquiétudes chez tout ce petit monde.
« Les souvenirs » parlent de la vie : du temps qui passe et de la mort, mais aussi des milliers de petits et grands événements qui ponctuent nos existences : l’amour bien sûr, les crises du couple et des étapes de la vie, la séparation, la vie professionnelle et la retraite, avec de l’humour et des trouvailles à tout moment. Ces trouvailles, elles sont beaucoup dans les personnages secondaires : Karim, l’ami de Romain, qui cherche l’amour, le caissier omniscient de la station-service sur l’autoroute, un peintre très improbable, une directrice de maison de retraite peroxydée qui affronte bravement les émotions des familles de ses pensionnaires.
Tout cela est tendre, vrai, sincère. Aucun doute, on ressort des « Souvenirs » ému et avec l’envie d’embrasser le monde.