Malgré un sujet intéressant, d'actualité, sensible, Jean-Paul Rouve, qui avait formidablement débuté la réalisation avec "Sans armes, ni haine, ni violence", échoue totalement avec cette adaptation du roman homonyme de David Foenkinos, sur de nombreux plans : des dialogues qui s’enchaînent mal, tout comme les scènes (trop de blanc, de pose), du sans doute à une mauvaise direction des acteurs (car de leur coté, pour de nombreux, leur talent n'est plus à prouver), chacun jouant de son côté, avec en lien, une absence totale d'osmose créant un malaise plus que palpable sur l'écran. Jean-Paul Rouve use à outrance du physique avantageux du jeune Mathieu Spinosi (gros plans) car face à la pauvreté de son texte, il ne pouvait guère s'appuyer sur son expérience de comédien de série B (gauche, sans savoir quoi faire, il ne sait pas utiliser l'espace, combler les blancs par sa présence). Certaines scènes, plutôt drôles, ne passent pourtant pas. Elles sont plantées là sans vraiment de rapport avec le film. Annie Cordie, Chantal Lauby, Audrey Lamy et William Lebghil s'en tirent pas mal dans leur rôle alors que Michel Blanc, pas du tout crédible dans son personnage de vrai-faux colérique, surjoue outre mesure. Ce film décevant, presque pitoyable, qui trouve un peu de répit à la toute fin (il était temps) n'enlève rien au talent immense de Jean-Paul Rouve, qui, quand il prend la parole dans son film, assure enfin...