La semaine dernière, nous sommes allés voir en avant première Les Gorilles, le dernier film de Tristan Aurouet, réalisateur des Lascars, qui malgré un casting atypique n’a pas eu le succès attendu auprès du grand public … Peut être est-ce parce que la promotion de ce film a été lapidée par un Joey Starr, fidèle à lui-même, n’hésitant pas à insulter violemment certains journalistes et animateurs TV. Toujours est t-il que la comédie que nous a présenté Tristan Aurouet, fût une agréable surprise, compte tenue des mauvaises critiques qu’annonçait la presse écrite.
Walter (Manu Payet), jeune homme maladroit, se voit décerner par tricherie le diplôme d’agent de protection. Fièrement ravi de cette duperie il intègre, à l’occasion de son stage d’immersion, le Service de protection des hautes personnalités. Son tuteur n’est autre qu’Alfonso (Joey Starr), un agent marginal, qui semble ne pas aimer grand monde, particulièrement les têtes à claque bavardes comme Walter. Mais ce dernier va se donner à cœur joie de mettre à rude épreuve les nerfs déjà bien fragiles, de son formateur.
La première mission de ce duo invraisemblable est de protéger Jal-Y (Alice Belaïdi), une ancienne cagole de quartier sensible devenue la star française du R’n’B. Sa vie est mise en danger lorsque son ancien petit-ami, tout juste sortie de prison, décide de la kidnapper afin d’obtenir une rançon de son producteur de musique, Garnier (Sébastien Castro que l’on avait réellement apprécié dans Toute première fois). A cette occasion, ils se passeraient bien de la présence encombrante de Walter qui a raison de servir à la protection de la V.I.P multiplie les bourdes sous les yeux dépités d’Alfonso. Pourtant, Walter est persuadé, en toute naïveté, de pouvoir amadouer « ce gros bisounours » à la gueule cassée.
Les Gorilles : Photo Alice Belaïdi
En tant que fan inconditionné du monde des peoples, Walter, passe le plus clair de son temps de travail sur les réseaux sociaux à alerter les internautes des derniers scoops croustillants auxquels il assiste. Pendant ce temps, Alfonso, n’a plus le cœur à l’ouvrage et concentre toute son énergie à essayer de recoller les morceaux avec son ex petite-amie, Émilie (Camille Cottin, également hilarante dans Toute première fois). Il ira même jusqu’à l’espionner dans sa chambre d’hôtel afin de découvrir si cette dernière s’est amourachée d’une rock star avec qui elle travaille. A cet instant, le spectateur découvrira l’une des scènes les plus hilarantes du film lorsque Walter, ignorant que la femme montrée sur la caméra de surveillance est la compagne d’Alfonso, l’insultera lourdement à coup de « cougar vulgaire » et de « pute mal sapée » devant un Alfonso au bord de l’homicide.
Dès le commencement on sent, tout de suite, que l’humour choisi pour ce film est basé, simplement, sur des exagérations des personnalités de Joey Starr et Manu Payet afin d’avoir un résultat final d’avantage naturel et fluide que la plupart des récentes comédies françaises. Et nous devons l’avouer … cela fonctionne à la perfection. Les dialogues sont bien écrits et collent parfaitement aux personnages. Nous avons découvert un Manu Payet, extrêmement drôle, avec un charme à la fois gauche et agaçant, redoublant d’inventivité pour faire grimper la tension à un Joey Starr chez qui une hémiplégie faciale ne ferait qu’empirer la décomposition déjà en cours.
Les esprits un tant soit peu ronchons nous dirons que le scénario est inintéressant, vide de sens, cliché… et j’en passe. Mais c’est avant tout une comédie sans prétention, qui remplie son contrat de faire rire le spectateur à vif éclat du début à la fin, et nous n’en attendions pas plus.
Retrouvez nos autres critiques sur Une Graine dans un Pot :