Le labyrinthe du silence ou comment le peuple allemand préférait, après la Seconde Guerre Mondiale, oublier plutôt que punir ; oublier pour panser ses plaies plutôt que punir pour définitivement oublier. Un sujet méritoire et vraiment captivant qui nous permet de nous rappeler que le devoir de mémoire n'est pas à sens unique... Un regard interne sur l'Allemagne post-nazi et son histoire qui refait surface puisqu'elle n'a jamais été vraiment ensevelie. Un film passionnant sur le travail de justice, la fine frontière entre le militaire et le civil et l'histoire de ces allemands qui s'en sont pris à d'autres allemands, leurs semblables, leurs frères. Ces personnages judicaires nous redonnent courage quand on se rend compte qu'ils représentent le meilleur de l'espèce humaine. Des êtres qui finiront par trouver son chemin au travers d'une double problématique -qui finalement se rejoint-, celle du labyrinthe (administratif tout d'abord, et judiciaire : il y avait autant de coupables à Auschwitz que de soldats allemands) et celle du fameux silence qui rendait muets ces gens en proie à douter de leur propre père, de leur propres amis, de leurs propres voisins quant à leur passé supposé. Ce film rappelle qu'il ne suffit que d'une chose pour découvrir la vérité : ouvrir les yeux bien grands et affronter ses démons. Condition sine qua non pour enterrer le passé, même le plus abominable des passés. Une très bonne surprise qui en fera certainement réfléchir plus d'un.
Film poignant sur un sujet très sombre et horrible de notre histoire !! L'histoire est captivante, grâce à une excellente prestations des acteurs notamment Alexander Felhing !! Dommage que par moment le rythme s’essouffle, laissant place à des longueurs !!
Les films sur la Seconde Guerre Mondiale et sur le régime nazi et ses atrocités sont légion, peu (aucun à ma connaissance) traitent de l'après-guerre (les années 50/60). Ce long-métrage est donc assez original dans son sujet. Après, le traitement du récit est assez commun et ressemble assez à ce que fait Hollywood dans ces drames juridiques où un homme ou un groupe d'hommes tentent de faire éclater la vérité : découverte du problème, obstacles rencontrés, débat intime, triomphe à la fin. De ce point de vue le film est assez mainstream et consensuel, pour ne pas dire terne. Le vrai plus du film est donc dans son intrigue : le combat d'un procureur (en réalité de plusieurs) pour faire traduire en justice tous ceux qui de faibles grades ou seulement militaires du rang ont échappé à tout jugement sur les crimes qu'ils ont commis en tant que gardes dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Là, le film devient vraiment intéressant, pas tant sur cette longue course pour traduire tout ce petit monde devant la justice - bien que ce soit intéressant malgré tout - mais dans l'état d'esprit des Allemands de la jeune RFA sur le sujet du IIIème Reich et sur les criminels de guerre. Il absolument atterrant de voir que la génération des moins de 25 ans de cette époque ignore presque tout de cette époque jusqu'à l'existence même du camp d'Auschwitz ! D'autre part on y voit l'attitude des élites allemandes qui, considérant que les procès de Nuremberg ont traité la chose, ne veulent pas que l'on s'intéresse aux passés de ses concitoyens. Comme dit un personnage dans le film les soldats sont rentrés à la maison, ont raccroché l'uniforme et ont repris leurs vies comme si rien ne s'était passé. Ce procès était donc une nécessité pour que l'Allemagne regarde en face ses fantômes et que la génération d'après-guerre réalise l'ampleur des crimes du régime nazi. Un film riche en enseignement sur cette période même s'il fait le récit de cette quête de justice de façon un peu conventionnelle et plan-plan. Un film très intéressant à défaut d'être totalement passionnant. À voir néanmoins absolument.
Le labyrinthe des silences s'attelait à une tâche compliquée : démontrer que l'Allemagne ignorait tout des horreurs des camps et d'Auschwitz à travers le travail procédurier d'un procureur. Mais le film est rythmé, si la première partie se résume à l'obstination d'un homme et aux révélations qui peuvent se résumer par le regard de la dactylographe, on pouvait alors craindre une baisse de rythme ou d'enjeu mais pas du tout, la seconde partie est la plus terrible finalement, ils se rendent compte que c'était la guerre et qu'à ce titre l'Allemagne ne pourra s'en sortir et regarder cette vérité dans les yeux sans se salir les mains, sans affronter le regard des voisins - amis, de la famille qui ont, de près ou de loin, été témoins ou acteurs des drames des camps de concentration. Equilibré, tenu, passionnant, bien joué. Et utile. Encore et toujours. Malheureusement.
En 1958, Johann Radmann, un jeune procureur, alerté par un journaliste détenant des documents historiques,se lance dans la recherche des SS ayant servi dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Soutenu par le procureur général Fritz Bauer, il obtiendra l'ouverture d'un procès 5 ans plus tard. Le Labyrinthe du Silence raconte les origines du procès de Francfort où furent jugés 24 anciens soldats Allemands d'Auschwitz, et la complète ignorance ou dénégation du peuple et des autorités Allemandes qui misèrent sur l'oubli et le silence. Dans la réalité, le procureur général Fritz Bauer étaient secondés par trois assistants. Le personnage du film est une combinaison de ces trois personnages. Ce choix du réalisateur, lui permet de concentrer son film sur son héros. Et c'est sans doute la limite du scénario. Bien que disposant d'un sujet passionnant et peu traité jusqu'alors, le réalisateur néglige la grande Histoire pour laisser la part belle au romanesque à travers la vie et les sentiments de son héros. Alors, même si on peut se dire que le jeune procureur - Alexander Fehling, archétype parfait de l'aryen blond aux yeux bleus et excellent comédien - est à lui seul une représentation de la jeunesse Allemande qui découvre les horreurs que ses ainés ont commises, on aurait aimé que soit traité plus en profondeur les destins de ceux qui sont revenus des camps, victimes et bourreaux, qui ont dû reprendre une vie normale, côte à côte, et les sentiments que ces 20 mois de procès ont provoqués sur la population. Un peu décevant mais intéressant quand même.
Un film ô combien nécessaire sur le combat de quelques juristes allemands, dans les années 60, pour confondre et amener au tribunal des anciens compatriotes SS ayant servi à Auschwitz, ce qui fut en outre la révélation au peuple allemand de ce qu'était au juste ce camp dont très peu avaient entendu parler. Ceci étant, quand on apprend que 17 furent condamnés, s'ajoutant aux 150 nazis du procès de Nuremberg, pour une population de 600.000 SS (entendu dans le film), on se dit que l'immense majorité de ces gens ont tout de même fini leur vie tranquillement. L'Allemagne a sans doute honte de cette période, mais elle s'est toujours plus préoccupée de son avenir que de son passé. Mais on imagine qu'il en est ainsi dans tous les pays qui ont mené une guerre...faire comme si.
Film qui se veut volontairement lent... Mais qui au final, nous tient en haleine jusqu'à la fin. C'est bien joué malgré un casting d'inconnus. L'histoire vraie est bien relatée... À voir...
Film fidèle à la réalité de l'Allemagne post nazie, avec des décors et personnages d'époque (sauf le personnage principal, un jeune procureur, étonnant...), mais trop prévisible et larmoyant à mon goût, sur un thème mille fois exploité. Certes le génocide des juifs fut une horreur, mais il ne doit pas systématiquement servir d'argument d'autorité pour prétendre produire un grand film. A mettre devant les yeux des jeunes générations sans doute, mais pour ma part, malgré l'interprétation et les décors impeccables, ce film ne m'a rien appris de nouveau sur Auschwitz ou le docteur Mengele. En décidant de le regarder, je me suis retrouvé avec la sensation un peu désolante d'avoir trop trouvé ce que j'étais venu chercher.
Cela parait incroyable maintenant, alors que nos amis d'Outre-Rhin sont biberonés depuis leur plus jeune âge au devoir de mémoire (et heureusement !), mais dans les deux décennies qui ont suivi la guerre, l'Allemagne avait si profondément refoulé Auschwitz que les jeunes générations n'étaient même pas au courant de ce qui s'y était passé. On a beaucoup dit jusque dans les années 90 que les survivants n'avaient pas eu envie de parler... Et bien ce film démontre qu'on n'avait surtout pas beaucoup envie de les entendre. Les Américains et les Russes étaient obnubilés par la Guerre Froide, l'Allemagne pas vraiment dénazifiée et le reste du monde n'avait pas encore mesuré l'ampleur du désastre. Ce film raconte la prise de conscience d'un désastre et le début réel de la dénazification, un instant clef donc dans l'histoire allemande mais aussi européenne. Inutile de dire que le fond se suffit amplement à lui-même, alors reprocher au film un certain didactisme c'est être un peu à côté de la plaque, puisque ce Labyrinthe ne vise rien d'autre que le didactisme. Parfois, les considérations d'esthètes n'ont pas leur place dans toutes les critiques, et ce film doit être vu, même s'il est formaté, académique, blabla... on s'en moque. Salutaire...passionnant (pour ceux qui craindraient l'ennui), et parfois bouleversant (la scène du kaddish à Auschwitz m'a tiré une larme).
S'inspirant du véritable combat mené par le procureur allemand Fritz Bauer, Le labyrinthe du silence revient sur la période la plus sombre du pays. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, des officiers nazis se sont ainsi évanouis dans la nature parfois même avec l'aide de l’État échappant ainsi à toute condamnation. C'est donc un combat pour la justice mené ici mais également le respect d'un devoir de mémoire aussi douloureux soit-il qui doit permettre à un pays alors en ruines de se reconstruire sur des fondations plus solides. Si l’enquête ne propose pas réellement de rebondissements, on reste toutefois captivé par le parcours de ce procureur et de ses associés qui n'auront jamais reculé devant les nombreux obstacles.
Expiation en Allemagne. Je me demande comment ce film a pu être accueilli chez nos voisins, je ne suis pas bien certain que les plaies soient refermées. Petit malaise quand même dans l'écart entre le sujet, traité sans outrance, et ce foisonnement de mobiliers délicieusement fifties. Un vrai régal entre formica, lampes et tables basses, sans parler des voitures d'époques toutes rutilantes. Le sujet ne se prêtait pas à ce défilé digne d'un catalogue d'antiquaire.
Voila une production allemande qui a le mérite comme beaucoup d autres de ne pas faire un pas de clerc vs a vis de la réalité de l histoire...des horreurs du nazisme. Reconstitution minutieuse de l’époque des années 60... Sujet grave et plein de tact dans les jeux d acteurs. Dénouement historique heureux sous fond de reconstruction d une jeune démocratie et d oubli quasi induit du passé. Un labyrinthite qui a là aussi le mérité de nous rappeler que les dirigeants aux manettes de cette Allemagne "sixties" renaissante n étaient pas tous étrangers au contexte des années 40. Tous coupables ? tous absouts ? en tout cas des questions pour le spectateur de ce film qui ne sera pas déçu de la manière dont le sujet est traité.
Sous des airs de téléfilm Le labyrinthe du silence est un assez bon film de police/justice dans un contexte bien précis. Le développement est bien fait, on ne s'ennuie pas mais je n'ai pas trouvé que tous les acteurs étaient super dans leurs rôles.. Le final est assez fade, historiquement c'est là ou il est intéressant et terrible de se dire que beaucoup de tortionnaires s'en sont sortis.. VF à proscrire si possible.