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Psah
12 abonnés
42 critiques
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4,5
Publiée le 4 juin 2015
J'ai trouvé ce film d'une très grande force. Et "indispensable à voir" : c'est un sentiment que j'ai rarement, une prescription que je trouve souvent dénuée de sens. Mais ici ... A la fois pour tout ce qu'il nous fait découvrir sur l'époque (1958, en Allemagne), sur un ton qui me semble nouveau : sans supplément de pathos. le personnage principal, jeune procureur débutant, voit poser la question à des passants : "qu'évoque pour vous ce nom : Auschwitz ?" Tous répondent, perplexes : "Rien". Et ce qu'il réfléchit de la nôtre. C'est un film peut-être sur l'indifférence. La question de savoir si on peut rester indifférent. Pas concerné. Et pourquoi. A ce qui se passe. préférer ne pas voir, ne pas savoir. Laisser les crapules en place : tentation frileuse de toutes les époques (rappelons-nous Papon, préfet de De Gaulle - ce "héros" -, après l'avoir été sous Vichy, et dans les deux cas de façon sanglante ...). Un film sur la jeunesse, l'enthousiasme ou le carriérisme. ça parle bien encore aujourd'hui.
Ce film m'a profondément attristé Ce n'est pas le premier film sur cette époque en effet mais ne pas voir la violence, l'imaginer est tout aussi difficile Admirative de cet auto jugement, le fait de se remettre en question, un peuple, une justice, un pays. Pourtant dans l'incompréhension de la victime devenant oppresseur. Et honteuse de moi même, silencieuse face aux cruautés humaines
Très bon film historique intéressant et prenant. Les musiques choisies correspondent parfaitement au film et permettre d'être totalement dans l'ambiance parfois très saisissante du film.
Pour son premier long-métrage, le réalisateur et scénariste Giulio Ricciarelli décide de s’atteler à un sujet assez lourd mais néanmoins très important. Il base son histoire entre 1958 et 1963, lorsqu’un jeune procureur allemand découvre les atrocités faites durant la guerre dans le camp d’Auschwitz. Il décide alors de rechercher les anciens SS ayant servi dans ce camp et va se confronter aux nombreuses hostilités du peuple allemand qui tente de fuir leur passé par tous les moyens possibles.
On remarque alors un long-métrage très ambitieux de la part du réalisateur, à l’image de son héros qui se lance dans un projet monstre de retrouver les huit mille officiers SS du désormais célèbre camp de concentration. Le film aborde très bien son sujet et l’exploite avec talent ainsi qu’avec une force émotionnelle juste. La réalisation reste très classique en soit mais cette neutralité artistique permet de mettre en avant tout le caractère historique de la chose qui parait très surprenant aujourd’hui. Car le film fait aussi un contraste entre la génération de l’époque et celle d’aujourd’hui, cette dernière étant, à l’apogée d’internet et du tout numérique, informé de tout ce qui s’est passé auparavant, chose qui n’était pas le cas lors des années 50 et 60, les jeunes étant laissés dans l’ignorance quant aux choses faites durant la Seconde Guerre mondiale.
Le Labyrinthe Du Silence est donc un film historique passionnant et très bien mené, sur une période assez dure à vivre où pratiquement tout le monde a un passé douteux. Terrifiant mais juste.
Un chef d'oeuvre à ne pas manquer. Ce film allemand sur la vérité dans une Allemagne de 1958 qui ne veut pas la regarder n'est pas un documentaire ni un film historique mais un film sur l'Histoire. On a une grosse boule dans la gorge pendant presque la moitié du film. Je n'avais pas réalisé qu'il y avait presque des nazis dans toutes les familles et que par conséquent toutes les générations qui sont nées entre 1945 et 1975 ont eu des parents impliqués. Ce film comme le procès qu'il relate est une oeuvre qui doit permettre aux jeunes générations de regarder l'histoire sans échappatoire mais aussi sans culpabilité. Les générations d'après guerre ne peuvent être tenues responsables des actes de leur père ou grand-parents. Il est heureux que ce film soit allemand, il prouve qu'un long chemin a été accompli entre cette période de négation et le courage d'instruire la jeunesse d'aujourd'hui, allemande mais aussi européenne -la France a aussi sa part de responsabilité dans Auschwitz- et même mondiale. je ne comprends pas qu'il ne soit pas davantage l'objet de publicité et surtout davantage présent dans les salles. J'ai pu le voir dans un petit cinéma plutôt spécialisé dans le cinéma d'art et essais. Pour terminer je m'interroge si le cinéma français ne devrait pas faire une oeuvre comparable sur la guerre d'Algérie pourquoi pas associé avec des intellectuels ou des producteurs algériens ? Ce travail sur la vérité historique n'est-elle pas nécessaire et préalable à une authentique sérénité et dans notre cas une amitié authentique entre les deux peuples ? Il me revient à l'esprit un propos d'un avocat algérien que j'ai rencontré récemment qui me disait : "ce n'est pas la colonisation que l'on reproche aux français mais les atrocités durant la guerre d'indépendance"....
Un très grand film, passionnant, émouvant et donnant sacrément à réfléchir dans nos temps de lâcheté intellectuelle. Un mélange intelligent d’histoire, sans être didactique, de fiction romanesque, bien intégrée dans l’histoire, de thriller, qui fait authentique. Une réalisation très classique mais irréprochable, des interprétations brillantes, un rythme et de la fluidité. Cette histoire illustre le courage politique d’une vraie justice, son ambivalence, la responsabilité collective, la lâcheté conformiste. Elle jette un éclairage méconnu sur les suites de la Shoah, sur la société allemande de l’époque, sur la résilience mais aussi sur la noirceur de l’âme humaine.
Quel film passionnant, émouvant et tellement instructif ! Il faudrait le projeter dans toutes les classes de lycée car il vaut mieux que tous les discours. C'est difficile à dire mais Le Labyrinthe du silence est finalement beaucoup plus dérangeant que les images d'archives sur les camps de la mort, images auxquelles, hélas, on s'habitue trop vite...
70ans que la guerre est finie et chaque fois je souffre a l'évocation de ce qui s'est passé Ce filme est puissant car il nous prend aux tripes sans montrer AUSCHWIZ autrement qu'une prairie verte Très bien interprété un casting plus vrai que nature A voir absolument Il était temps
on ne voit pas passer les 2 heures de ce film tout en nuances qui à partir de faits véridiques -le procès de Francfort en 1963- décrit le combat courageux d'un jeune procureur pour retrouver les SS responsables des atrocités d'Auschwitz...j'ai particulièrement aimé la façon dont est traité le thème du labyrinthe (montagnes de paperasses, cauchemars) où effectivement le héros risque de se perdre, confronté à la découverte progressive de vérités cruelles sur ses proches...moment émouvant quand le silence se brise pour rendre justice aux victimes...à conseiller fortement
La Shoah passée à la moulinette du film grand public, ça ne donne jamais rien de bon. Ici, on a droit à tous les poncifs du genre "enquête-&-histoire-d'amour-mêlées". Un seul plan évoque vraiment l'horreur des camps : un simple travelling arrière de 5 mètres sur une porte nous cachant le premier témoin expliquant au procureur la réalité des camps. Un autre intérêt est de pointer le rôle du docteur Mengele et des horreurs qu'il a commise. Pour le reste, entre le procureur beau-gosse, la jolie brune et le collègue un peu niais qui finit par comprendre que fracassait le crâne d'un enfant de 5 ans pour prendre sa pomme, c'est pas bien, le film est loin loin loin des grands artistes ayant traité de ce terrible moment de l'histoire de l'humanité.
Les acteurs sont beaux, à l'image de l'Allemagne et de sa discipline de fer. Un nouveau monde créé après la guerre. Avec pour thème principal : l'oubli.
Sachant que cela est issue d'une histoire vraie, je ne peux que saluer le courage du procureur Fritz Bauer.
Je n'avais pas ressenti autant d'émotions dans un film depuis longtemps.
Expiation en Allemagne. Je me demande comment ce film a pu être accueilli chez nos voisins, je ne suis pas bien certain que les plaies soient refermées. Petit malaise quand même dans l'écart entre le sujet, traité sans outrance, et ce foisonnement de mobiliers délicieusement fifties. Un vrai régal entre formica, lampes et tables basses, sans parler des voitures d'époques toutes rutilantes. Le sujet ne se prêtait pas à ce défilé digne d'un catalogue d'antiquaire.
Le spectateur pourra être surpris de voir que la majorité des allemands n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait à Auschwitz, même 20 ans après. Le labyrinthe du silence aurait pu être une banale adaptation d'un fait historique, mais c'est en définitive tout l'inverse. La fameuse question de "qu'est ce que j'aurais fait à leur place ?" est balayée par d'autres thèmes plus novateurs. L'écriture du jeune procureur Radmann, fine et pertinente, invite le public à remettre en question sa manière de penser et réfléchir sur la notion de culpabilité.
Ce premier long-métrage est une superbe reconstitution historique. Grâce au cinéma, une nouvelle prise de conscience collective voit le jour. Film plein d'espoir et débordant d'humanité, son objectif premier reste celui de la justice. Avec le plus d'impartialité possible, Ricciarelli évite les amalgames et restitue les enjeux principaux de cette découverte, aussi décisive que terrifiante.
Le réalisateur ne souhaite pas donner une image fade et pessimiste de cette Allemagne d'après-guerre. Il montre toute la beauté de cette nation, à l'époque bien plus tolérante qu'on n'aurait pu le croire. C'est en effet le premier pays à avoir eu l'intention de juger ses propres criminels de guerre. Au-delà de l’aspect judicaire, c'est bien la fiancée de Radmann (pétillante et optimiste) qui incarne la renaissance de cet État. Ricciarelli prend même le public à contre-pied en filmant de nombreuses soirées, festives et guidées par la musique. Ces dernières permettent d'insuffler un rythme positif et bienfaiteur à cette œuvre, tragiquement essentielle.
germano académique dans la forme, le film nous raconte la genèse d'un procès qui marqua l'Allemagne de 1964.....le film a le mérite de n'être jamais pesant et de nous proposer des personnages parfaitement intégré au discours et à l'époque....C'est suffisamment vivant et mis en scène avec sincérité, introduction d'une histoire d'amour, de décors convaincants, de rappels historiques, pour ne pas se cantonner à un film trop administratif (loin de là), car la fin révèle qu'au fond l'homme est dépassé par l'histoire, et que quand on cherche un coupable nazi, on connait tous un proche qui est concerné si on est allemand.....C'est cette complexité de l'histoire que met en exergue le film, avec qualité mais aussi une émotion certaine diffusé par les dialogues et les situations.....Si l'histoire européenne vous intéresse c'est à voir assurément.....