Rien que pour la véracité de son propos, ce film mérite d'être vu. Il focalise sur un pan de l'histoire européenne et mondiale dont on ne peut se douter avant de l'avoir vu. Nous avons, - nous, troisième génération post seconde guerre mondiale -, tant été instruits quant aux terribles conditions carcérales réservées aux détenus sous la domination nazie qu'il est difficile d'imaginer que tel n'a pas toujours été le cas. Et pourtant, oui, un jour, il a bien fallu que quelqu'un révèle toutes ces atroces vérités au grand jour, avec tout le choc sociétal et personnel que cela peut engendrer. La force de film, à mes yeux, est de présenter cet immense pan de l'histoire avec toute l'apparente simplicité du récit de vie, c'est-à-dire, sans héroïsme excessif, sans sur dramatiser l'expérience du héros, sans vouloir nous faire pleurer à tout prix sous prétexte que le sujet est grave et sans vouloir nous faire considérer son jeune procureur comme une espèce de demi dieu exceptionnel (comme on aurait pu imaginer le cinéma américain le faire s'il s'était emparé d'une telle histoire). Au contraire, le récit reste sobre en ce sens qu'il se pose au plus près des faits et retransmet en cela un touchant humanisme. A regretter, seulement, le fait qu'il colle au classique schéma narratif du jeune homme d'origine modeste, qui, à force de travail et d'acharnement, parvient à se démarquer et grimper au sommet de l'échelle sociale
jusqu'à ce moment fatidique où tout s'effondre autour de lui, qu'il perd tout, son travail, ses amis et même sa femme, (pendant au moins cinq minutes !) se repente et retrouve sa joie d'antan à la fin (tada ! la vie est belle)
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