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Evelyne75
15 abonnés
42 critiques
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4,0
Publiée le 29 avril 2015
Que retenir de ce film ? Une image émouvante de deux hommes s'étreignant dans le souvenir douloureux de leur vie d'épouvante, pour l'idéologie la quête de la vérité qui atteint chaque Homme
Certains films sont plus importants que d'autres. Et ce n'est pas toujours pour des raisons formelles mais parce que leur sujet est essentiel et permet de rappeler des événements peu connus de l'Histoire. Ainsi, le procès de Francfort, dans les années 60, le premier au monde où un pays jugeait ses propres criminels de guerre. Un tournant dans l'histoire de la RFA qui en finissait avec des années d'amnésie volontaire. Le labyrinthe du silence raconte comment l'instruction put avoir lieu après une enquête minutieuse en butte à l'hostilité de la majeure partie de l'opinion, jusqu'au président Adenauer qui souhaitait que l'on ne revienne plus sur cette période abominable. Le film de Giulio Ricciarelli, s'il n'est pas remarquable pour sa mise en scène, l'est pour son scénario, qui prend certes des libertés avec la vérité des faits (le personnage du procureur rassemble les traits de trois hommes qui ont mené à bien cette tâche titanesque), mais se révèle fidèle au processus dans ses grandes lignes en évitant tout dogmatisme ou démagogie. Le portrait de l'Allemagne de l'après-guerre est particulièrement saisissant avec cet argument largement entendu à l'époque ; "Voulez-vous que tous les jeunes allemands se demandent si leur père est un meurtrier ?" En mélangeant quelques éléments de fiction à la réalité, en rendant cette quête de justice viscérale, Le labyrinthe du silence ne s'érige pas seulement en oeuvre pédagogique. Il vise aussi le devoir de mémoire et l'hommage aux victimes anonymes d'un système barbare. Et ce n'est pas de culpabilité allemande qu'il s'agit en définitive mais d'un propos universel sur la mécanique de l'horreur et sa facilité à s'imposer au plus grand nombre dans sa terreur anesthésiante que l'on préfère occulter une fois reléguée dans le passé.
Le film nous plonge dans l'Allemagne des années 50, avec l'ascension d'un jeune juriste, pour qui la sentence est "Veritas". il s'intéresse aux anciens nazis, devient procureur et veut lancer une chasse au anciens nazis, avec peu de moyens, de façon candide, ingénue et naïve. L'identification et l'empathie du spectateur avec les principaux protagonistes sont particulièrement réussies. Leur recherche de la vérité devient notre recherche. Le film monte sans cesse en puissance et le scénario réserve son lot de surprises. La mise en scène est très sage, à l'image du personnage, mais les amateurs d'enquêtes y trouveront largement leur compte. Le film est presque un biopic, l'histoire d'une ascension personnelle qui marquera l'Histoire. Le film pose des questions essentielles, comme l'avait fait Margarethe von Trotta dans "Hannah Arendt" et montre la difficulté de faire témoigner les victimes, comme dans "Jugement a Nuremberg" de Stanley Kramer. Pour un premier film, c'est particulièrement maîtrisé. Beau travail d'éclairage et de choix des couleurs.
Très beau film qui raconte une histoire de la plus haute importance. C’est toujours intéressant de se replonger dans l’histoire avec un grand H pour ne pas oublier sachant que ces événements de la seconde guerre mondiale sont souvent l’objet de l’obsession des négationnistes. Il ne faut pas passer ces événements sous silence, jamais, il faut que cela se sache.
C’est exactement le raisonnement de ce jeune procureur de la toute aussi jeune RFA en 1958. Il ne connaissait pas Auschwitz au début de l’histoire de ce film, une honte pour lui comme le dit le personnage du journaliste. Mais pas simplement une honte pour ce magistrat mais une honte pour chaque allemand, chaque citoyen du monde et c’est une honte qui n’est pas acceptable.
Ainsi, les protagonistes sont à la recherche de nazis à débusquer et il est assez effrayant de constater à quel point cette tâche s’avère difficile et à quel point ils seront entravés. Ainsi, on apprend que le Dr Mengele ne sera jamais inquiété pour toutes les atrocités qu’il a commises.
Mais ce film n’est pas que cela, il ne s’agit pas simplement d’histoire, c’est également une ambiance qui est parfois légère, parfois glaçante. On ressent le besoin d’oubli de ce peuple qui a tout de même vécu des choses terribles. Le besoin de se dire que la vie reste belle malgré tout. Mais plus on avance dans la découverte des horreurs, plus il est difficile d’oublier. En effet, chaque protagoniste se retrouve alors confronté à son passé, au passé des ses proches de ses parents et découvre qu’il était bien difficile à l’époque de ne pas être nazi.
Enfin, c’est un film sur la résilience. Résilience des victimes qui viennent témoigner afin de pouvoir passer à autre chose mais que le monde n’oublie pas. Résilience du jeune procureur qui devenu parano parvient à sa retrouver et savoir qui il est et où se trouve le bien. Et enfin résilience de l’amour qi demeure toujours possible même dans une RFA qui sort du nazisme. Malheureusement, il n’en a pas été de même en ex RDA où les autorités n’ont pas eu le même zèle à poursuivre les anciens nazis.
Sans l'info d'une cousine je n'aurais pas eu connaissance de ce film. Histoire forte sans angélisme, si j'avais été à cette époque ... Il n'y a pas l'opposition des bons et des méchants. Courageux furent ces hommes dont l'histoire est inspirée. Le casting joue juste et par moment la comédienne a un charme fou. Je recommande
(...) Évoquer la seconde guerre mondiale et ses conséquences n’a donc plus grand-chose de très original : mis à part découvrir une nouvelle figure ou fait historique que même Wikipedia a oublié, le cinéma semble – malheureusement – avoir déjà plus ou moins fait le tour de la question. LE LABYRINTHE DU SILENCE n’est en tout cas pas pas un modèle d’ingéniosité, tant dans la forme que dans le fond. En traitant les enquêtes qui menèrent au Procès de Francfort – où la justice allemande jugea, pour la première fois, ses criminels de guerre – dans une fiction-historique aux frontières du procédural, on ne peut cependant pas renier que Giulio Ricciarelli a trouvé un point de vue intéressant sur l’état d’esprit allemand des années 50 (...
L'intégralité de la critique de Vivien, sur Le Blog du Cinéma
Sujet et procès passés pratiquement "inaperçus" pour la majorité des êtres humains du 21è siècle que nous sommes. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.............. Chacun se fera sa propre opinion, même si elle n'a pas vraiment eu l'occasion d'être exprimée, même lors de la projection. A ce propos, le commentateur qui s'est proposé de nous présenter son analyse du film ( 15' sur 20 minutes) a souligné à juste titre l'importance des jeux cinématographiques entre la lumière et l'obscurité ou pénombre dans le film et nous a fait repérer ainsi l'ambiguïté progressive des personnages dans leurs prises de positions ou propos et celle des situations, pour finir sur les réalités du procès de l'époque, bien existantes !
Personnellement, j'ai apprécié que le réalisateur ne se vautre pas dans des images insoutenables, même gothiques, que le public un peu curieux et soucieux de vérités connait largement, tout en sachant donner suffisamment de fragments de leurs réalités par des mots et expressions largement significatifs et parlants pour rappeler l'ampleur des dégâts humains. Car la banalisation visuelle des actes de cruauté ne risque-t-elle pas par insensibiliser une partie de ceux qui les regardent ? Cette fragmentation d'histoires incomplètes finissait par former un tout, de par leur contenu et leurs causes implicites, pour aboutir en fait à une remise en cause du système de la société nazie et de ses manières de fonctionner. Cette perspective à permis au réalisateur de laisser place à une part de naïveté et de romantisme dans le personnage principal qu'est le jeune procureur, tout en lui donnant la possibilité de se remettre aussi en question face aux réalités et de faire preuve d'un peu plus d'humilité. Alors, ce besoin de vérités nuancées, même à postériori, est-il une nécessité pour dépasser les affres et déchirures de l'histoire comme de nos histoires pour en tirer des leçons et construire un avenir plus réjouissant ? Laissons aux futurs spectateurs le soin de répondre aux multiples interrogations que suscite ce film pour ne rien gâcher !
Francfort, 1958. Un rescapé d’Auschwitz identifie un professeur comme étant un ancien garde du camp de concentration. Mais ça n’intéresse plus personne… sauf un jeune procureur prêt à poursuivre l’ancien nazi. Au cours de son enquête, le magistrat va découvrir des pièces essentielles qui permettront de confondre une vingtaine d’anciens SS ayant sévi à Auschwitz. Ils seront condamnés en 1963, par le premier tribunal allemand à avoir jugé ses propres crimes de guerre.
Le film a deux versants. D’abord le côté policier de la longue traque des criminels qui va conduire le justicier jusqu’aux plus hauts responsables du camp. Avec courage et ténacité, il avance dans le dédale des dénis et des culpabilités. Au mépris des menaces et des pressions, comme lorsque sa hiérarchie le met en garde : « si vous devez juger qui est coupable, à demi-coupable, ou innocent, vous n’avez rien compris » ! L’autre aspect, c’est le travail sur la prise de conscience collective. Comment parler de culpabilité et de responsabilité, quand un peuple est encore en pleine reconstruction mémorielle. Comment entendre les jeunes générations dire « Auschwitz, connais pas ! ». Et comment ne pas se perdre dans le « labyrinthe du silence » quand les anciens « nappent la vérité de sucre », ou feignent l’oubli en fermant leur mémoire ?
C’est tout cela que raconte le film de Giulio Ricciarelli. Sorte de récit historique mené avec la nervosité et les rebonds d’un thriller. Si la mise en scène est d’un académisme sans surprise, le film a le grand mérite d’aborder un sujet fort de façon très didactique.
L'enquête d'un jeune juge dans l'Allemagne de la fin des années 50, qui, avec l'aide du journaliste qui lui a apporté l'affaire, cherche à démontrer la culpabilité d'un homme, maintenant instituteur, comme responsable d'un camp de concentration. Le film se place du point de vue allemand, pour montrer toutes les difficultés, politiques, humaines, psychologiques auxquelles est confrontée la mémoire du peuple allemand à cette époque. Les allemands ont pendant très longtemps refusé de parler des ravages du nazisme. Le film montre très bien qu'il n'est pas facile pour des allemands de 30 à 40 ans dans les années 50 à 60 de débusquer les anciens nazis, car ils peuvent découvrir qu'ils ont eu un membre de leur famille soit nazi soit ayant exécuté des ordres comme militaire. Le tout sans cliché et avec beaucoup de sensibilité, mais sans pathos. Ce film a obtenu 3 prix dans la catégorie fiction au festival du film d'histoire de Pessac en novembre 2014 : prix du Jury, prix du Jury étudiant et prix du Public.
Le vainqueur des 3 prix catégorie fiction du festival international du film d'histoire 2014 de Pessac. Le film narre l'histoire du procès de Francfort en suivant un jeune procureur, Johann Radmann qui fatigué d'instruire des faits de circulation, va prendre à cœur spoiler: (jusqu’à ne plus savoir différencier le bien du mal..) cette affaire à partir d'une première plainte contre un professeur des écoles dont personne ne veut s'occuper... dans une période ou le silence sur Auschwitz était devenu assourdissant... Un film très prenant et bien maitrisé.
Je croyais avoir tout et trop vu sur la seconde guerre mais là c'est encore différent .Le point de vue de la justice allemande, le silence sur les nazis ,la volonté de ne pas s'avouer que finalement tout le monde a un parent nazi et tout ça filmé par les allemands(quoique le réalisateur est d'origine italienne). Tout est juste, les acteurs sont vrais, on en finira jamais avec Auschwitz! Je le conseille