En France, j’ai l’impression qu’on a toujours la crème de la crème de la production cinématographique allemande et je ne compte plus mes bonnes expériences; pour ne citer que le haut du panier de ces 16 dernières années : « La Vague (Die Welle, 2009) », « La Vie des Autres (Das Leben der Anderen, 2007) », « L'Expérience (Das Experiment, 2003) », « Good Bye Lenin ! » (2003), « Cours, Lola, Cours » (Lola rennt, 1999).
Ce film rejoint, en terme de qualité, les œuvres pré-citées et pourtant c’est une première œuvre de Giulio Ricciarelli avec un sujet pas facile à traiter. On pourra reprocher au réalisateur une forme très classique mais c’est bien un défaut mineur si on met cela en perspective du sujet, de l’interprétation, des décors et costumes et surtout de l’Histoire (avec un H majuscule). Certains dialogues sont même pleins d’humour dans un contexte qui n’est pas du tout drôle. Le film montre très bien l’ignorance des allemands sur leur propre histoire et le courage et la ténacité qu’il a fallu à un petit groupe de personnes, envers et contre tout, pour révéler à leurs compatriotes, d’abord, et au monde entier, ensuite, l’horreur du camp d’Auschwitz.
Ce film devrait servir de matériel pédagogique dans les collèges et lycées car il contient tout un tas de sujets qui peuvent servir aux générations futures : l’Histoire, bien sûr, mais pas seulement, il peut être utilisé pour définir des notions peu répandues aujourd’hui comme l’éthique, la justice, la notion d’effort dans le travail, la sobriété ou même le phénomène récent des lanceurs d’alerte. Il peut même servir à démonter le négationnisme, lui, de plus en plus répandu.