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Isabelle E.C.
59 abonnés
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4,5
Publiée le 4 mai 2015
Ce film très classique est à voir ne serait-ce que pour ce qu’il raconte avec force, intelligence et sensibilité. Nous suivons, de 1958 à 1963, un jeune procureur de Francfort, aidé d’un journaliste et sous la protection d’un homme juste, qui instruit le dossier de ce qui sera le procès des SS du camps d’Auschwitz par les allemands eux même. Une page d’histoire racontée comme une enquête haletante avec toute la finesse que demande ce type de sujet pour ne pas devenir plombant. Très juste, très émouvant ce film ne plonge jamais dans le lacrymale. L’ambiguïté du sujet est très bien montrée par des acteurs principaux ou secondaires qui sont tous excellents. Mentions spéciales au héros qui est un jeune James Stewart germanique et à sa fiancée, une brune piquante pleine de répondant.
Sur une période méconnue de l’histoire allemande, Giulio Ricciarelli parvient à faire un film globalement réussi, par complètement exempt de défauts mais qui a le mérite de poser frontalement des questions essentielles comme la liberté individuelle, le devoir de jugement,… Et l’acteur principal est parfait, ce qui ne gâche rien…
Quand un pays a décidé de mettre un couvercle sur un passé bien sombre (les horreurs du nazisme), c'est un jeune procureur fraîchement arrivé en poste qui va mener un procès retentissant qui peut amener à la repentance. Des acteurs de talents vont nous faire suivre le réveil des consciences. A voir sans faute.
Le Labyrinthe du Silence a été une excellente surprise. Le scénario est très bien construit, que ce soit dans la manière dont ce jeune procureur va se prendre d'intérêt pour cette quête ou dans les relations qu'il développe avec les autres personnages. De plus, le film montre de manière très intéressante le regard de la population allemande sur la Seconde Guerre Mondiale en cette période d'après-guerre (il se déroule en 1958). Je ne me suis pas ennuyé un seul instant et recommande vivement ce long-métrage.
finalement je ne regrette pas d'avoir fait le pas pour sortir de mon petit cercle ce soir là, car j'ai trouvé ce film excellent !....ce qu'il ressort de cette séance, et applicable dans d'autres situations et dieu sait qu'elles ne manquent pas, c'est qu'on ne règle pas les zones d'ombres de son histoire en les classant sans suite dans les oubliettes, mais bien en les faisant ressurgir à la surface de la conscience afin de les régler une fois pour toute....en effet le bien être qui ensuite en ressortira, quitte à affronter des moments douloureux, sera bien plus grand pour les générations futures, qui sans cette action, auraient vécu avec ce poids indicible pdt des années ......ainsi on se retrouve dans le mm principe qu'une psychanalyse face à un déni collectif au niveau d'une nation, bref les acteurs et la mise en scène est convaincante, tant et si bien qu'on se sent mieux ensuite en quittant son siège, la démonstration a bien fonctionné !
Le spectateur pourra être surpris de voir que la majorité des allemands n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait à Auschwitz, même 20 ans après. Le labyrinthe du silence aurait pu être une banale adaptation d'un fait historique, mais c'est en définitive tout l'inverse. La fameuse question de "qu'est ce que j'aurais fait à leur place ?" est balayée par d'autres thèmes plus novateurs. L'écriture du jeune procureur Radmann, fine et pertinente, invite le public à remettre en question sa manière de penser et réfléchir sur la notion de culpabilité.
Ce premier long-métrage est une superbe reconstitution historique. Grâce au cinéma, une nouvelle prise de conscience collective voit le jour. Film plein d'espoir et débordant d'humanité, son objectif premier reste celui de la justice. Avec le plus d'impartialité possible, Ricciarelli évite les amalgames et restitue les enjeux principaux de cette découverte, aussi décisive que terrifiante.
Le réalisateur ne souhaite pas donner une image fade et pessimiste de cette Allemagne d'après-guerre. Il montre toute la beauté de cette nation, à l'époque bien plus tolérante qu'on n'aurait pu le croire. C'est en effet le premier pays à avoir eu l'intention de juger ses propres criminels de guerre. Au-delà de l’aspect judicaire, c'est bien la fiancée de Radmann (pétillante et optimiste) qui incarne la renaissance de cet État. Ricciarelli prend même le public à contre-pied en filmant de nombreuses soirées, festives et guidées par la musique. Ces dernières permettent d'insuffler un rythme positif et bienfaiteur à cette œuvre, tragiquement essentielle.
Un très bon film qui raconte une histoire vraie absolument incroyable sur le refoulement allemand qui a suivie la seconde guerre. Ce film montre bien tout le silence et la volonté d'oubli qui a eu lieu après ses horreurs. Un beau film !
Film enquête sur l'obstination et le courage de procureurs allemands pour forcer leur pays et leur justice, qui veulent oublier, à juger et condamner les nazis et SS tortionnaires d'Aushwitz. Une fiction qui a l'allure d'un documentaire. Exemplaire.
Le Labyrinthe du silence évoque l'histoire tout à fait réelle du procès historique mais méconnu de quelques uns des SS d'Auschwitz (malheureusement seulement 22 des 6000 qui ont servi dans le camp de concentration !) qui s'est tenu de 1963 à 1965. Un procès historique parce que, contrairement à celui de Nüremberg en 1945-1946, engagé par les Alliés contre les dignitaires du régime vaincu, celui-ci fut mené par la jeune justice allemande et s'attaquait bien à la machine concentrationnaire et d'extermination et non uniquement aux crimes de guerre stricto sensu. Il visait ainsi tous les niveaux du système, depuis le simple kapo zélé jusqu'aux responsables du camp. Le film rend remarquablement la complexité de cette entreprise dantesque. Les procureurs ont dû affronter tous les blocages possibles à tous les échelons d'une administration comptant encore dans ses rangs nombre d'anciens nazis : documents introuvables, volonté affichée de la police de ne pas collaborer, dans un contexte politique où le chancelier Adenauer lui-même faisait tout pour freiner le nécessaire devoir de reconnaissance de la culpabilité d'une grande partie du peuple allemand. Utilisant intelligemment le personnage du jeune procureur idéaliste découvrant à la fois la complexité de son métier et l'histoire cachée de son pays, ponctué de moments particulièrement forts et émouvants, Le Labyrinthe du silence se suit tout autant comme un thriller judiciaire que comme un plaidoyer nécessaire contre l'oubli.
Ambiance fantastique et intrigue prenante. Le personnage principal est un jeune procureur charmant et ambitieux et surtout très Humain. L attachement au personnage n empêche quelques lourdeurs, sans lesquelles le film aurait été parfait. Un peu de pathos a certains moments qui sonne faux et a été ajouté artificiellement , notamment l ami cardiaque, l ami qui a été ss et l avoue contre toute attente aux 3/4 du film.. La démission puis réintégration .. Cette histoire d amitié n'est pas attachante. Par ailleurs je ne comprends pas ce titre en allégorie : un labyrinthe de secret ? Le procès de Francfort, pour faire le parallèle avec le procès de Nuremberg aurait été plus adéquate . Ce sont les seuls détails qui ont empêche un 5 sur 5.
Le principal mérite de ce film est de nous rappeler un procès pour l'histoire réalisé par des Allemands contre des Allemands par opposition aux procès menés par les Alliés (Nuremberg 1945-46), les Polonais (premier procès d'Auschwitz à Cracovie en 1947) ou les Israéliens (procès Eichmann en 1961 à Jerusalem). Ce second procès d'Auschwitz s'est déroulé à Francfort de 1963 à 1965.
L'enquête initiée à la fin des années 50 est difficile tant le refoulement du passé est grand et parce que des anciens nazis sont présents dans l'appareil judiciaire. C'est la conséquence de la politique d'Adenauer qui décida de réintégrer dans la fonction publique les anciens d'un parti qui compta plusieurs millions de membres. On est stupéfait de constater que la mémoire d'Auschwitz comme camp d'extermination est absente chez l'Allemand de l'Ouest de la fin des années 50. Il a fallu la reconstruire grâce à ce genre de procès pédagogique.
Le scénariste a choisi de fusionner les trois procureurs historiques en un seul personnage incarné par un acteur au look "aryen". Dans le film c'est par l'intermédiaire d'un journaliste que le procureur du film prend conscience puis prend l'initiative des poursuites. Il bénéficie ensuite de la bienveillance du Procureur Général, Fritz Bauer. Or, selon l'historien Guillaume Mouralis ce sont les autorités allemandes qui décident en octobre 1958 de créer une agence fédérale chargée d'enquêter sur les crimes nazis commis hors de la RFA. C'est cet organisme ainsi que le procureur général de la région de Hesse, Fritz Bauer (arrêté en 1933 en raison de ses origines juives et de son adhésion au SPD) qui sont à l'origine du procès de Francfort. Mais c'est sous la pression des Puissances d'occupation (Américains, Britanniques et Français) qui lui demandent des comptes sur la poursuite des criminels de guerre que les autorités allemandes créent cette commission. Là il y a un problème avec la narration du film. On pense alors au cas du procès des Unionistes, responsables du génocide des Arméniens de 1915, mené par le gouvernement libéral turc en 1919-1920 en s'appuyant de la même manière sur le droit interne et également sous la pression des puissances de l'Entente. A cette différence que le processus fut suspendu à l'arrivée au pouvoir du nationaliste (et ex unioniste) Mustafa Kemal et les criminels érigés en héros dans le cas turc. Autre différence: l'objectif de Fritz Bauer est de faire le procès du système du camp et des hommes ordinaires qui y ont contribué plutot que des chefs.
Le personnage du journaliste est par ailleurs trop caricatural. On a du mal à croire à l'acte de rédemption qu'accomplissent le procureur et le journaliste dans le film (lire le kadish sur les lieux du camp). Il aurait été plus intéressant quitte à inventer un personnage ambigu comme le journaliste d'en faire un ex-prisonnier devenu gardien plutôt qu'un autre allemand. Cela s'est en effet produit et fait partie du processus de déshumanisation et de la formation de cette zone grise déjà décrite par Primo Levi dès 1947.
Rien que pour la véracité de son propos, ce film mérite d'être vu. Il focalise sur un pan de l'histoire européenne et mondiale dont on ne peut se douter avant de l'avoir vu. Nous avons, - nous, troisième génération post seconde guerre mondiale -, tant été instruits quant aux terribles conditions carcérales réservées aux détenus sous la domination nazie qu'il est difficile d'imaginer que tel n'a pas toujours été le cas. Et pourtant, oui, un jour, il a bien fallu que quelqu'un révèle toutes ces atroces vérités au grand jour, avec tout le choc sociétal et personnel que cela peut engendrer. La force de film, à mes yeux, est de présenter cet immense pan de l'histoire avec toute l'apparente simplicité du récit de vie, c'est-à-dire, sans héroïsme excessif, sans sur dramatiser l'expérience du héros, sans vouloir nous faire pleurer à tout prix sous prétexte que le sujet est grave et sans vouloir nous faire considérer son jeune procureur comme une espèce de demi dieu exceptionnel (comme on aurait pu imaginer le cinéma américain le faire s'il s'était emparé d'une telle histoire). Au contraire, le récit reste sobre en ce sens qu'il se pose au plus près des faits et retransmet en cela un touchant humanisme. A regretter, seulement, le fait qu'il colle au classique schéma narratif du jeune homme d'origine modeste, qui, à force de travail et d'acharnement, parvient à se démarquer et grimper au sommet de l'échelle sociale spoiler: jusqu'à ce moment fatidique où tout s'effondre autour de lui, qu'il perd tout, son travail, ses amis et même sa femme, (pendant au moins cinq minutes !) se repente et retrouve sa joie d'antan à la fin (tada ! la vie est belle) .
Captivant, le film oscille entre le polard, le récit historique et la dénonciation politique d'une Allemagne qui a du mal à se débarrasser de ses vieux démons nazis.