Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Benjamin A
709 abonnés
1 922 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 21 janvier 2015
Lorsque Guy Georges est arrêté en 1998, il est accusé d'avoir violé et assassiné aussi violemment que sauvagement sept jeunes femmes. C'est notamment Franck Magne, un jeune inspecteur, qui a permis de bien avancer sur l'enquêteur, et ce durant près de 10 ans...
Pour son premier long-métrage (qu'il coécrit aussi) après avoir passé plus de 20 ans dans le monde des séries et téléfilms, Frédéric Tellier nous plonge dans cette sordide affaire criminelle qui aura notamment pour aboutissement de voir le système des expertises d'ADN grandement amélioré et facilité pour les enquêtes. Il braque sa caméra sur ce jeune inspecteur qui découvre la police judiciaire avec une sordide affaire d'assassinat, avant de commencer à le relier à de nouveaux et anciens faits et passer un temps fou sur cette affaire.
Alors, l'ensemble n'est pas exempt de tout reproche, à commencer par un montage qui alterne entre l'enquête et le procès de Guy Georges parfois maladroit et ôtant tout suspense, ainsi que des incursions dans la vie privée de Franck Magne qui manquent clairement de consistances et qui paraissent trop convenus. Mais la force du film ne réside pas là, mais plutôt dans l'incursion dans ce système où Tellier met en place tension et intensité, retranscrivant bien toutes les peurs, la difficulté et le quotidien de ces gens-là. Il opte pour un point de vue humain au milieu de cette grande et horrible affaire, que ce soit à travers les yeux de Magne ou des avocats lors du procès et arrive à en retranscrire toutes les émotions. Mais c'est aussi le point de vue de ne pas diaboliser Guy Georges qui est intéressant, il me montre comme un être humain, malade et soumis à des pulsions.
Centré sur cet inspecteur, il est très vite rendu intéressant et attachant grâce à ses enjeux. Bénéficiant d'une excellente et sobre composition de Raphaël Personnaz (comme l'ensemble des acteurs), Tellier ne commet aucune faute de rythme et donne un minimum de consistance aux personnages apparaissant (Olivier Gourmet, Christa Théret...), tout comme aux divers meurtres où le film est bien documenté et assez dense. C'est aussi au système judiciaire qu'il s'intéresse, la façon dont il est peut ralentir des enquêtes et comment il évolue. Il nous immerge dans ce Paris des années 1990 avec une photographie adéquate et une atmosphère lourde et sombre où le doute, le meurtre et le sang sont régulièrement au rendez-vous au 36 Quais des Orfèvres.
Efficace et palpitant, "L'affaire SK1" fait facilement oublier ces petits défauts pour nous plonger au 36 Quais des Orfèvres et dans cette longue enquête en prenant un point de vue humain.
Quel peut être l'intérêt de consacrer un film "fondé sur une histoire vraie", comme celle de Guy Georges, "le tueur de l'Est parisien", auteur de 7 homicides sordides (après viol et tortures..) sur des jeunes et jolies femmes (outre quelques agressions inabouties, comme celle d'Elisabeth Ortega), entre 1993 et 1997 ? Cet ignoble personnage (par ailleurs prostitué pour clientèle masculine) ne commençait pas sa "carrière" criminelle alors, loin, très loin de là - sauf à remarquer que vols et rapines, viols et agressions sexuelles diverses n'avaient pas encore abouti au pire.... si elles lui avaient valu de la prison (trop peu, il est vrai..). Cela aurait pu, au moins, être de dénoncer avec franchise l'incurie des services de police qui, tenant GG en 1995, l'avaient relâché, sans réussir à le confondre alors - si arrêté dans sa série sanglante, cela aurait épargné 2 vies ! Tentons un bilan. La partie "investigations" est languissante et atone à mourir, et se veut un hommage univoque au "36". La partie "procès" (au printemps 2001), proposée sans grand effort d'imagination "dramaturgique" en contrepoint, étant à peine moins poussive (Nathalie Baye sans une once de crédibilité en avocate d'assises - celle du tueur). Quant à "l'humanité" dont le réalisateur de ce "L'Affaire SK1" (grand amateur de caméra tremblotante et chavirante façon "plongée au coeur de la Crim" : du vu et revu), Frédéric Tellier (formé à l'école du spot de publicité et de la fiction télé), dont c'est le premier "long" véritable, a plein la bouche en présentant son oeuvre en AP, on se prend à la chercher - en vain (sauf quelques pathétiquement ridicules "instants de vie" - privée - de "Charlie", alias Raphaël Personnaz). Très mauvais, en résumé !
Au risque d'être à contre-courant des critiques lues sur Allo-Ciné et dans la presse, ce n'est pas du tout le film auquel je m'attendais après avoir vu la bande-annonce. Une vraie déception. Pas de rythme, aucun suspense, l'atmosphère sordide créée par Guy Georges ne transparaît pas, et ce n'est pourtant pas faute de la mentionner à maintes reprises dans les dialogues. Le scénario est mal écrit, la mise en scène convenue et ennuyeuse.
Le pire cependant est le jeu des acteurs, qui courent après leurs personnages sans jamais enter dans leur peau. Les comédiens ont-ils été dirigés ? Ont-ils travaillé leur rôle ? Tout laisse penser que non. L'interprétation est si mauvaise que ça en est parfois caricatural. Le couple Nathalie Baye-William Nadylam ne fonctionne absolument pas (on souffre aussi pour N. Baye dès qu'on voit son visage charcuté). Raphaël Personaz est transaparent, Adama Niane pas à la hauteur du personnage si complexe et tellement effrayant qu'il est censé incarner.
Dommage de produire un tel film sur un sujet aussi prometteur.
Déçu....un film trop recentré sur la vie perso de Franck Magne...je pense que l'intérêt de sortir un film sur le premier serial killer identifié en France était d'axer l'histoire sur sa personnalité, son mode opératoire et le retentissement d'un tel fait divers pour l'époque. D'autant que l'interprète du tueur est excellent....dommage !
Un très bon film Français tiré d'un célèbre fait divers. Je n'ai pas trop ressenti l'effet "reportage" sauf lorsque Frédéric Tellier utilise des images d'archive. Je trouve que sa renforce l'ambiance des années 90 et l'époque ou Guy Georges a violer et tuer toutes ces filles dans l'est parisien. Même si on connais le dénouement finale qui reste poignant l'enquête nous prend au tripes et certaines scènes sont assez gore lorsque les enquêteurs arrive et découvre les lieux des crimes. L'affaire SK1 et la French son mes 2 coups de cœur en cette fin d'année 2014 et début 2015.
13 665 abonnés
12 404 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 9 septembre 2018
Après avoir collaborè à la mise en scène avec "36 quai des Orfèvres", Frèdèric Tellier nous livre avec "L'affaire SK1" un premier film noir autour de la terrible affaire de Guy Georges, « le tueur de l'Est parisien » , qui dèfraya la chronique au dèbut des annèes 90! Une oeuvre de traque et double traque en fait, d'enquêtes, c'est le propos central du film mais dans les deux parties! Une phase èmotionnelle qui cesse de nous rappeler que la responsabilitè, elle est là tout le temps par rapport aux victimes! Un regard sincère sur l'affaire avec une sensibilitè et une honnêtetè dans les faits que le rèalisateur a racontè! Le souci c'est que le film est sans relief et la construction de l'ensemble dèsordonnèe! On n'a du mal à se passionner pour cette enquête policière avec un manque cruel de rythme, de vitalitè, de sensationnel et d'èmotions pures! En somme, on a un documentaire sans suspense qui n'atteint pas la dimension d'un "L 627", voire d'un "Zodiac". Dans les seconds rôles, Olivier Gourmet (sur les toits) et Nathalie Baye (à la plaidoirie) sont convaincants mais ça ne suffit pas! Seul Adama Niane tire son èpingle du jeu dans la scène des aveux! Autant revoir les excellents "Prèsumè coupable" ou "La prochaine fois je viserai le coeur"...
Une immersion complète au cœur de l'enquête du 36 quai des Orfèvres pendant la longue affaire Guy Georges. Ce film est très complet et très détaillé, on suit tous les aspects de l'affaire de l'enquête de police au travail des avocats de la défense, mais je l'ai plus vu comme une excellente reconstitution que comme un très bon thriller. Je ne suis pas sûr que la double narration soit une bonne idée dans ce cas précis non pas que ça gâche la surprise, car on connaît tous la finalité de cette histoire, mais ça casse la tension et l'intensité de l'enquête même si ça permet aussi de donner du rythme au film. Le film se laisse tout de même suivre sans déplaisir puisqu'il est très bien fait, très réaliste et parce que les acteurs sont excellents sans exception, mais il n'y a rien d’extrêmement captivant, j'en attendais plus.
Je me souviens très bien de cette affaire dans les années 90. Je venais d'arriver dans le 11è arrondissement, périmètre des crimes, et il y régnait une certaine psychose. Un scénario minutieux, très documenté, sur une mise en scène sobre, vide de toute esbroufe et de tous clichés, nous collent au siège dans une tension palpable qui grandit de minute en minute. On connait donc le dénouement de l'histoire, qui de toute façon nous est montrée dès début, mais cela ne change rien au suspens et à l’intérêt qu'on y trouve. On en oublie même cette fin pour se plonger totalement dans l’enquête faite d'allers et retours entre les années d'investigation et le procès. Le casting, dominé par un Raphael Personnaz bien plus convaincant que sur le Wargnier, est parfait. Nathalie Baye est très bien (mais devrait arrêter, comme beaucoup de ses collègues, la chirurgie esthétique, on dirait le Joker de Batman), tout comme les toujours excellents seconds rôles que sont Olivier Gourmet, Thierry Neuvic, Michel Vuillermoz, Christa Theret ou Marianne Denicourt. Totale réussite donc pour ce premier film de Frédéric Tellier. L'ensemble aurait pu donner aussi un excellent documentaire. Mais cette fiction, collant au plus près à la réalité, aussi passionnante que terrifiante, est terriblement efficace. L'affaire SK1 est donc la première belle réussite française de cette année 2015.
Symbole d'une nouvelle qualité française un peu poussive, L'affaire SK1 ne présente pas beaucoup d'intérêt en terme cinématographique. Frédéric Tellier fait partie de ces réalisateurs de seconde zone qui n'hésitent pas à nous offrir un travelling vertical sur la Tour Eiffel quand celle-ci entre dans le champ de la caméra, comme le ferait n'importe quel touriste chinois en goguette sur le Trocadéro.
La plupart des acteurs et actrices sont mauvais (William Nadylam est catastrophique en avocat de Guy Georges) ou moyen (Raphael Personnaz est transparent, comme souvent, Olivier Gourmet et Michel Vuillermoz assurent tout juste, dans leur registre habituel). Une exception toutefois dans la grisaille du casting : l'extraordinaire prestation de Adama Niane, qui joue le tueur, et qui parvient à la fois a nous terrifier et à nous intriguer.
Le film, s'il ne présente que peu d'intérêt en tant qu'objet cinématographique, excite un peu notre curiosité quant au fait divers qu'il représente. Le début de la traque est en particulier étonnante, avec ces coïncidences incroyables qui égarent les enquêteurs (le meurtre de Dijon, la présence de Reboul sur les différents lieux de crime).
Petit à petit, la curiosité s'émousse cependant, la répétitivité des meurtres générant un certain ennui, ce qui contraint le réalisateur à faire le choix d'un montage "cache-misère", qui tente sans grand succès de dynamiser le film par un montage temporel alterné. On est évidemment très loin des vertiges métaphysiques que générait le Zodiac de Fincher, sur un sujet comparable.
Malgré tous ces défauts, L'affaire SK1 ne parvient pas à être totalement inintéressant : le portrait qu'il dessine de Guy Georges est suffisamment frappant pour marquer l'esprit du spectateur. A voir si vous avez le temps.
Un petit policier au rythme très lent. La traque du suspect est un peu répétitive et vraiment longuet. La reconstitution du procès est par contre plutôt réussie, car c’est un exercice assez périlleux, la cour est bien constituée, et Nathalie Baye assure au mieux son rôle d’avocate. A noter la prouesse de l’acteur black Adama Niane qui arrive à rentrer dans ce personnage complexe, sauvage, brutal, effrayant puis ensuite repentant, de Guy Georges. Une interprétation émouvante et juste. Personnaz et Vuillermoz excellents aussi. Une bonne reconstitution, un peu poussive.
Je suis Charlie (le personnage principal joué par Raphael Personnaz porte ce prénom pour faire un jeu de mot, son nom étant Magne) ... Parfois l'actualité cinématographique s'entrechoque avec l'actualité tout court... Toujours est-il que si, dans ce film, on évoque l'attentat du métro Saint-Michel en 1995, on est surtout plongé au coeur d'une enquête sur des meurtres effroyables... et tout est magnifiquement traité, l'enquête comme le procès... on se croirait presque au sein d'un documentaire!