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L'Info Tout Court
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4,5
Publiée le 7 janvier 2015
De ce premier long-métrage ressort deux indéniables puissances féminines. La première c'est Ariane Labed, interprète d'Alice éponyme et qui impose force et fragilité à la fois en un spectaculaire tour de force. La deuxième, c'est évidemment sa réalisatrice, Lucie Borleteau, qui laisse présager par un seul premier long-métrage d'un talent qui ne demande qu'à s'épanouir de nouvelles fois. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète:
Lucie Borleteau envisageait au départ de réaliser un documentaire sur la vie maritime puis s’est ensuite orientée vers la fiction, afin de développer une approche plus personnelle de son sujet. Fruit de deux années d’écriture en collaboration avec la scénariste Clara Bourreau, Fidelio, l’odyssée d’Alice décrit le quotidien de ces marins au long cours aux destinées tourmentées, dont certains ont juré fidélité à la mer plutôt qu’à une femme.
Le personnage d’Alice donne chair au souffle romanesque qui (ré)anime pour un temps la vieille carcasse du Fidelio, cargo en fin de vie. Les deux scénaristes inventent en elle une sorte d’idéal féminin détonnant dans un milieu traditionnellement masculin : féline et athlétique, Alice croque la vie et les hommes à pleines dents, dans un refus du compromis.
Une mer mystérieuse aux humeurs changeantes, une femme tiraillée entre ses principes et les bras d'un (autre) homme, Fidelio, l’odyssée d’Alice ose se frotter doucement à L’avventura de Michelangelo Antonioni (1960), chef-d’œuvre sur le désir et son transfert face à la mort, quand les corps disparaissent avant d’avoir livré toute leur vérité...
Voilà vraisemblablement le film français de 2014, le plus impudent mais surtout le plus surprenant. Non seulement par le clin d’œil littéraire à l’œuvre d’Homère (Alice comme Ulysse mettra 10 années à retrouver « Fidelio » le bateau témoin de ses premiers pas dans la marine marchande et de ses premières amours avec Gaël, non sans quelques péripéties). Mais également par ce récit de voyage sans concession qui porte notre héroïne sur la voie qu’elle s’est tracée depuis toujours, celle de l’indépendance et de la liberté. Ce n’est pas pour autant une œuvre vindicative ou féministe, juste un beau portrait d’une femme lumineuse et radieuse interprétée par une Ariane Labed totalement habitée par son rôle. Lucie Borteleau se joue d’ailleurs du spectateur, elle compose un univers très masculin, limite macho, dans lequel Alice, qui « n’a pas la vertu des femmes de marins », tient surtout sa place et impose un respect à la seule force de ses compétences et d’un caractère pour le moins trempé. C’est cette ambivalence, entre « la femme » et « le collègue », qui donne à ce film un côté malicieux des plus réjouissants. La réalisatrice (dont c’est le premier long métrage) connaît visiblement bien le milieu de la mer, qu’elle dévoile dans toute sa vitalité, avec ses codes et ses coutumes. Rarement cet univers clôt des marins a été aussi bien dépeint, il faut remonter à l’inoubliable « Crabe Tambour » de Schoendoerffer, dont on trouvera ici pas mal de similitudes. Est-ce à dire que « Fidelio » est un film d’homme, non bien évidemment… quoique… « Fidelio » est avant tout une œuvre attachante, décalée, bien filmée et jouée qui vous imprègne de son charme et semble vous susurrer à l’oreille les paroles de Victor Hugo, « la mer est un espace de rigueur et de liberté ».
Extraordinaire ! Merci à la réalisatrice pour ce pur moment de bonheur. Les prises de vues, la restitution de l'ambiance du bord tant au travail que pendant les temps libres, tout est juste. (Parole de quelqu'un qui a passé trois semaines sur un cargo.
Pourquoi 4,5 et pas 5 étoiles ? A cause d'une interrogation de ma part. On critique souvent l'exposition exagérée du corps de la femme au cinéma, et ce depuis des années. Ce film ne fait pas exception à la règle, et c'est dommage s'agissant justement d'un film de femmes (réalisatrice et scénariste). N'eût-il pas été possible, sans rien changer au scénario, de suggérer plutôt que de montrer de façon aussi appuyée ?
J'aime les grands cargos qui voguent sur la haute mer. J'aime les jolies brunes surtout lorsqu'elles sont en bleu de chauffe en fond de cale et s'assument totalement dans un métier dit d'homme. Formidable film sur la liberté féminine aujourd'hui, jamais totalement acquise, et pleine de doutes parfois. La protagoniste joue merveilleusement juste et les autres acteurs sont au diapason. Filmé sans originalité mais avec cohérence, maîtrise et une superbe captation de la lumière. Dialogues bien écrits. Une description très juste de la réalité sociale d'un milieu qui est à la fois moderne (l'aberration du capitalisme mondialiste notamment) et traditionnel (une femme... ou un homme !, dans chaque port, les rites des passages symboliques de cap ou latitude par ex.). Un coup de chapeau pour avoir osé un tel film, et l'avoir pleinement réussi.
Qui a dit que le cinéma français était formaté? Si l'on regarde en marge des grosses productions, il existe des petits bijoux qui ne demandent qu'à être vus et appréciés. Bien sûr cela peut être raté comme "Tiens toi droite" ou " Gaby baby doll" ces dernières semaines, ces deux naufrages surfant sensiblement sur une même thématique que "Fidelio". Alice est une jeune femme d'aujourd'hui et exerce la profession de mécanicienne de la Marine Marchande. Elle embarque pour une mission d'un mois sur le "Fidelio", laissant à terre son amant, dessinateur de BD norvégien. Déterminée, professionnelle, elle remplace sans mal un mécanicien qui s'est suicidé. Seule femme sur le bateau, elle sait s'imposer et participer pleinement à la vie a bord. Le seul bémol est qu'elle retrouve en la personne du commandant, un ancien amant, connu lors de son apprentissage. Mais "comme ce qu'il se passe en mer, reste en mer", elle va renouer avec lui, cédant sans peine à son désir. Tout le contraire d'une Pénélope, Alice va vivre sa vie de femme, sans culpabilité, tout en sachant que des amours au pluriel ne sont pas choses faciles. Le scénario peut sembler mince mais il est irrigué par des notations secondaires sur les rapports entre les hommes du bateau, tous se baladant avec des histoires où se mêlent amour et solitude, mais aussi sur les conditions de travail dans un navire marchand et du sous prolétariat philippin à qui incombent les basses besognes. Alternant des scènes quasi documentaires avec d'autres beaucoup plus intimistes, le film déploie son charme doucement et surement. On s'attache à Ariane, on sent ses hésitations tout comme ses fureurs, ses chagrins car elle est magnifiquement interprétée par Ariane Labed, pour moi une vraie découverte. Elle porte sans mal le film sur ses frêles épaules. Elle est aussi crédible en combinaison de mécano qu'en femme amoureuse ou troublée. Un peu plus sur le blog
Moi qui n'aime pas la mer et qui suis même souvent malade devant un film de bateau, voilà un premier long métrage qui m'a pourtant enchanté. Pour son coup d'essai, Lucie Borleteau fait preuve ici d'une parfaite maitrise sur tous les plans. Elle voulait faire un documentaire, elle en a fait une fiction, mais qui sonne tellement juste et réaliste que l'on pourrait s'y méprendre. Sur le Fidelio (le nom du bateau), c'est tout un monde qui est récréé. On y parle plusieurs langues, et il y a tout ce qui fait la vie : l’amour, la mort, l'amitié, les conflits, les retrouvailles, les ruptures... Au centre de cet univers, il y a Alice, seule femme à bord, formidable Ariane Labed (vue dans le méconnu et beau Une place sur la terre). Elle est simple, fraiche, forte, fragile, sensuelle et belle. Elle porte littéralement le film sur ses épaules. Un très beau portrait de femme pour une très belle prestation récompensée par un prix d'interprétation à Locarno. A ses côtés, le toujours convaincant Mevil Poupaud et la révélation de Oslo, 31 Août le magnétique et mystérieux Anders Danielsen Lie. Telle l’héroïne, on se laisse embarquer sans problème pour une magnifique traversée, aussi puissante que passionnante. Un premier film sensible et singulier qui se révèle être la belle et l'excellente surprise française de cette fin d'année.
Bonjour Merci pour ce film, émouvant, juste, plein, libre, vrai... excellent J'ai été embarqué durant une traversée de vie temporisée par des vagues d'émotions, des rafales de justesse, des calmes questions sur la liberté de la femme, ... Je souhaite succès cette jeuner réalisatrice.... Merci pour cet odyssée. claire
j'ai aimé ce film, qui joue sur plusieurs tableaux.....Le premier est le registre amoureux, le plus abordé, et force est de constater que l'amour est une chose compliquée surtout quand on est une femme seule entourée de marins sur un cargo.....Le deuxième est la vie à bord, on assiste à différentes manœuvres ou accidents à bord, où cette femme technicienne est pleine de ressources, c'est assez pointu .....La troisième est une peinture élégante de la mer, avec des photos élégantes sur le large ou les ports maritimes (Dakar, Gdansk, etc....).....Le film est très équilibré dans l'alternance des trois registres et est filmé avec élégance il faut le reconnaitre......Les faits psychologiques sont mineurs, mais pas la profondeur des sentiments, disséqués avec une certaine virtuosité ......Cette femme que l'on qualifiera de moderne montre une émancipation que fera des heureux et des malheureux, mais le tableau est vivant et inspiré....Certains nus agrémentent le film, sans voyeurisme, plutôt comme un hommage au corps de la femme......Les musiques sont subtiles, notamment le quatuor à cordes de Ravel qui vient comme une ritournelle....... Au total le film sait intéressé et affirme des idées farouches sur l'amour...Je conseille l'embarquement immédiat.......
Le portrait intense d’une femme libre en plein tangage amoureux. Dans le couple que forme Alice et Félix, c’est la femme qui part en mer et l’homme qui reste à terre. Mécanicienne dans la marine marchande, la jeune trentenaire part pour une mission sur le Fidelio où elle découvre que son prédécesseur est mort et que le commandant du navire n’est autre que Gaël, son ancien amour. Entre camaraderie et escale, le coeur d’Alice sera soumis à rude épreuve et dans cette tempête des sentiments, elle devra assumer ses choix…
Une femme filmée par une femme dans un milieu d’homme. Le premier long-métrage de Lucie BORLETEAU est, à n’en pas douter, un film d’amour. L’amour de la mer, l’amour des hommes mais surtout l’amour de la liberté. Adepte d’une mise en scène très naturelle, la réalisatrice suit son héroïne pas à pas jusque dans les moments les plus intimes sans que jamais la caméra ne se fasse indiscrète. Quasiment de tous les plans, l’ardente Ariane LABED – par moments, d’une troublante ressemblance avec Marion COTILLARD – irradie tellement qu’elle affadirait presque ses partenaires masculins, les pourtant excellents Melvil POUPAUD et Anders DANIELSEN LIE. Mais la jeune cinéaste maîtrise suffisamment l’art du scénario pour multiplier les pistes, donnant parfois à son film des airs de thriller et ne laissant au spectateur que le plaisir de se laisser surprendre. Tourné entre la France, le Sénégal et la Pologne, ce film ne pouvait pas rendre un plus bel hommage à tous ces marins au long cours qu’en relatant leur vie, parfois dissolue, avec respect et compréhension.
Après avoir signé un court-métrage remarqué La grève des ventres, Lucie BORLETEAU poursuit dans la même veine avec Fidelio, l’odyssée d’Alice : des films subtilement féministes où ses héroïnes, de par leur complexité et leur courage – comme Alice, qui n’a pas peur de mettre les mains dans le cambouis, au travail comme avec ses sentiments- en disent bien plus que certains documentaires.
C'est pas l'homme qui prend la mer mais la mer qui prend... les spectateurs, nous emmène en voyage et à la découverte du monde d'Alice, une femme qui assume ses envies et désirs dans un univers d'hommes. Un film où on respire le grand air en suivant l'évolution de cette jeune femme.
Excellent! C'est très réaliste, me rappelle mes embarquements, et j'ai trouvé des échos de ma vie personnelle. La difficulté de vivre la séparation du couple est réelle dans la marmar. Même s'il est vrai que les bateaux où il y a des femmes sont très rares, quand il y en a, cela crée des problèmes, c'est assez inévitable.
Juste une petite critique : le commandant qui vire par dessus bord un membre d'équipage décédé en mer, ça, c'est peu probable, ou alors il a envie de finir en prison!
Attention, ce film représente une certaine marine marchande, ce n'est pas comme ça sur tous les bateaux! Il y a aussi des bateaux sur lesquels l'alcool est interdit (même si cela n'est pas toujours respecté), en général on ne fume plus à l'intérieur, ou seulement dans un espace spécial, et les marins qui ont encore le temps de débarquer aux escales se font rares...
Ce film décrit la marine marchande qui travaille avec des bateaux pourris et la vie dure de ses marins. Heureusement, ça évolue, mais cette marmar existe toujours. Il dépeint de manière très fine les sentiments que peuvent avoir des hommes et des femmes séparés de leur conjoint pendant de longues périodes. Même si elles sont rares, la position des femmes à bord est elle aussi très bien restituée.
Et il n'y a pas besoin d'être féministe pour dire que les femmes ont aussi des besoins sexuels. Et pas besoin d'être très observateur pour constater que l'on peut aimer plusieurs personnes en même temps, autant les hommes que les femmes.
Fidelio raconte très justement la vie de marin sur un navire marchand. le personnage d'Alice est décrit avec beaucoup de finesse le rapport a amour a la fidélité et la liberté également. Un film a voir. et un univers trop rare au cinéma.
un seul mot captivant ,une grande actrice que je découvre et elle incarne à merveille le role bravo!!! et bravo pour un premier film à la réalisatrice !!
Poésie, Amour, Femme. La femme actuelle, du 21ème siècle: celle qui ose s'affirmer. La femme filmé comme on la voit rarement au cinéma... Tout est beau, apaisant, doux, sensible, mais tellement fracassant et fort en même temps. Une histoire humaine, qui aborde plusieurs sujet: La relation à distance, la fidélité, la femme dans un milieu de travail très masculin, la sexualité, l'amour... Je me suis reconnue dans ce personnage et je pense que bien des femmes se reconnaitront encore dans cette histoire. 1er long métrage de la réalisatrice, splendide. Des acteurs vibrants, en un regard tout est dis. Un véritable coup de coeur.
Fidelio... Fidèle... Tout est dis dans le titre...