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Un visiteur
3,0
Publiée le 16 janvier 2015
Alice est une sirène qui sort de l'eau pour rejoindre son bien-aimé, le temps de faire l'amour sur la plage, à l'abri d'une calanque. C'est ainsi que s'ouvre le film. Bien vite, elle repart en haute mer, répondant à l'appel du large : un contrat de travail pour quelques semaines sur un navire de marine marchande. Laissant son amoureux sur le rivage, elle embarque comme mécanicienne. Loin de son port d’attache, entourée d'hommes, les tentations sont grandes pour cette sirène. Surtout qu'un ancien amour, que le hasard lui fait retrouver à bord, ne demande pas mieux que de renouer sensuellement. Comment résister lorsque le désir et le manque mettent le corps à l'épreuve ? Le film interroge la notion de fidélité et ce n'est pas pour rien que le bateau se nomme le Fidelio. Pour en comprendre tout l’enjeu, Alice devra descendre dans les entrailles, opérer au cœur même du navire, se mettre à l'écoute des moteurs. Elle est là où ça chauffe, là où la pression devient soudain trop forte. Mécanicienne, elle connait son affaire mais lorsque que les machines menacent de s’emballer, le danger est bien réel. La traversée d'Alice est initiatique et la fidélité du cœur ne coïncide pas forcément avec celle du corps. Elle l'apprendra à ses dépens. Comme Ulysse quittant Ithaque, elle risque de perdre pour de bon celui qui a accepté de l'attendre...
Fidelio donne une image étrange de la femme dans un environnement masculin. On dirait presque qu'une femme fait du sexisme anti-femmes ou bien alors elle dit justement qu'une femme, quel que soit son milieu, doit pouvoir être libre de ses sentiments. Un voyage introspectif dans les significations de l'amour pour Ariane Labed, magnétique dans son rôle et extrêmement sensuelle. Les payasages sont magnifiques, on regrettera juste une forme de maladresse dans le rythme, tantôt lent, tantôt un peu saccadé et un manque d'utilisation poussée des paysages qui aurait pu porter le souffle du film.
Voici un film sur la théorie du manque et de l'amour. Lacan définit l'amour comme "donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas". Cette définition me parle tout en restant pour moi énigmatique... Alice, l'héroïne du film est mécanicienne navale. Elle exerce ce qu'on pourrait imaginer être un métier d'homme. C'est une jolie femme à l'aise avec son corps, avec le sexe. Elle est amoureuse à terre, mais "ce qui se passe sur la mer reste en mer", car sinon les choses de compliquent. La vie sur un cargo est une drôle de vie, l'atmosphère peut y sembler étouffante. Ce climat oppressant des salles des machines est bien rendu dans ce film. À quelle condition peut-on s'aimer? Désirer et aimer peuvent-ils se conjuguer ensemble? Un film sur la liberté d'aimer, de coucher, d'aimer malgré tout, de découvrit finalement qui on aime. Un film qui montre qu'il n'y a pas de métier d'homme, qu'une femme peut y trouver place en tant que femme au milieu d'hommes. Un film qui donne à penser et à réfléchir sur la différence des sexes et leur rencontre possible, impossible, délicate...
Sous ses airs ordinaires, Alice (Ariane Labed) cache un sacré tempérament! La voilà qui se retrouve embauchée comme mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. Un travail qui l'oblige à se séparer pendant plusieurs mois de son compagnon, Felix (Anders Danielsen), un dessinateur de BD. La voilà qui se trouve embarquée sur un raffiot, au milieu d'hommes parmi lesquels le commandant (Melvil Poupaud) qui n'est autre que son amour de jeunesse! Pour Alice, éprise de sensualité, il est bien difficile de rester de marbre... Dans le même temps, elle découvre le carnet intime du mécanicien retrouvé mort et qu'elle a remplacé. Un beau film étonnant, libre et original, oscillant sur la mer entre le naturalisme des machineries du cargo et des moeurs des marins, l'évocation poignante du mécano décédé, les aspirations sensuelles d'Alice et sa quête d'un (ou de plusieurs!) grand(s) amour(s)! 7,5/10
Etrange monde que celui des cargos avec ses rituels païens (le passage de l'Equateur, les bizutages), le mélange des cultures et des nationalités, les fêtes excessives et les accidents techniques qui font monter le stress d'un cran. Fidelio, L'odyssée d'Alice raconte tout ceci avec un accent documentaire impressionnant qui a tendance à dépasser l'aspect purement fictionnel du film. Alice, seule femme dans cet univers très masculin, est pourtant l'objet d'un portrait très sensible de la part de sa réalisatrice, Lucie Borleteau. Belle fille en mer, solide, indépendante, libre avant tout et cependant coeur d'artichaut à l'instar des marins qu'elle côtoie. Fidelio est le genre de film qui ne veut rien démontrer, se contentant de montrer, sans juger. Il faut se laisser flotter comme son héroïne, au gré des courants. Un scénario un brin plus écrit aurait permis d'être plus proche de cette Alice dont les comportements parfois contradictoires prennent au dépourvu.
(...) Fidelio, l’odyssée d’Alice est un premier long métrage qui parle d’amour ou plutôt de transport amoureux (...) Sur la mer Alice est reine. Elle est une femme au milieu des hommes, mais n’est pas un objet, elle parle de sexe sans défi, sans honte (...) Parfois il arrive que les filles légères n’aient pas le cœur lourd, voilà ce que nous dit avec brio Lucie Borleteau (...) surtout, elle a choisi une actrice dont le visage ensorcelle tout le film. Une actrice au corps à la fois gracile, mais qui dégage aussi une force et une sérénité complètes. Ariane Labed (prix d’interprétation féminine au dernier festival de Locarno) s’accomplit, autant qu’Alice, qu’elle ne rend jamais vulgaire. Finalement, Alice veut vivre avant tout avec « plusieurs lignes de cœur » et quoi qu’il advienne une chose est sûre : elle aimera (...) sans qu’il soit parfait, ce premier film est très prometteur. C’est le deuxième premier film français à retenir cette année, après la sortie des Combattants. Preuve que le cinéma français a de l’avenir ! Lucie Borleteau a une vraie plume pour les dialogues qui glissent au fil de l’eau, sans accroche. Il lui manque juste un peu moins de classicisme dans la mise en scène. Elle doit oublier d’où elle vient (la Fémis) pour se laisser aller comme son Alice à être totalement libre dans ses mouvements (...
Les coïncidences si chères à mon coeur, déclenchent parfois des récits hauts en couleur. Or, celle qui va troubler Alice, personnage principal du film, est lourde en émotion et en remise en question. Alice, joliment et efficacement interprétée par Ariane Labed, est engagée comme mécanicienne, pour remplacer un malchanceux technicien qui a vu son existence s'interrompre brusquement dans la chaleur moite et le brouhaha de la salle des machines du "Fidelio". Alice est amoureuse d'un scandinave, dessinateur de bandes dessinées, qu'elle délaisse pour de longs périples sur les mers. Sexy comme ça n'est pas permis dans son petit bleu de travail couvert de cambouis, elle débarque sur le gigantesque navire et se rend compte que le capitaine n'est autre que son premier amour. Bien vu de la part de la réalisatrice Lucie Borleteau: une mécano canon aux faux airs de la femme d'affaires Clara Morgane , au milieu de rustiques gars de la marine, qui tombe nez à nez avec un capitaine ( Melvil Poupaud ) qu'elle aima intensément jadis. Le décor était planté. Hergé fit un peu la même chose lorsque Tintin monta à bord du Karaboudjan pour rencontrer son acolyte de toujours, le capitaine Haddock. Mais la jeune comédienne est évidemment cent fois plus glamour que le journaliste à houpette. Fidelio est un film intense qui nous plonge dans un univers que l'on connaît peu, celui de la marine marchande, de la vie à bord d'un gigantesque bateau sur lequel règne une forme étrange de solidarité; tourné par moments comme un documentaire pour basculer d'un coup de vague dans l'histoire d'amour qui le porte. Une escale à Dakar rompt un peu le parfum des embruns mêlé à celui du fuel, où la belle fait quelques emplettes sur le marché Sandaga, en pensant à son norvégien de boyfriend, puis le Fidelio repart, avec son nom de baptême prédestiné, en emportant avec lui les tentations de la charmante mécanicienne, qui prouve que l'infidélité peut surgir quand on ne s'y attend vraiment pas.
Un bon film...original...peu de film traite du quotidien de personnes travaillant sur un bateau...les acteurs sont très bon...malgré tout quelques maladresses...