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poet75
270 abonnés
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3,5
Publiée le 5 janvier 2015
Sous ses airs ordinaires, Alice (Ariane Labed) cache un sacré tempérament! La voilà qui se retrouve embauchée comme mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. Un travail qui l'oblige à se séparer pendant plusieurs mois de son compagnon, Felix (Anders Danielsen), un dessinateur de BD. La voilà qui se trouve embarquée sur un raffiot, au milieu d'hommes parmi lesquels le commandant (Melvil Poupaud) qui n'est autre que son amour de jeunesse! Pour Alice, éprise de sensualité, il est bien difficile de rester de marbre... Dans le même temps, elle découvre le carnet intime du mécanicien retrouvé mort et qu'elle a remplacé. Un beau film étonnant, libre et original, oscillant sur la mer entre le naturalisme des machineries du cargo et des moeurs des marins, l'évocation poignante du mécano décédé, les aspirations sensuelles d'Alice et sa quête d'un (ou de plusieurs!) grand(s) amour(s)! 7,5/10
Voilà vraisemblablement le film français de 2014, le plus impudent mais surtout le plus surprenant. Non seulement par le clin d’œil littéraire à l’œuvre d’Homère (Alice comme Ulysse mettra 10 années à retrouver « Fidelio » le bateau témoin de ses premiers pas dans la marine marchande et de ses premières amours avec Gaël, non sans quelques péripéties). Mais également par ce récit de voyage sans concession qui porte notre héroïne sur la voie qu’elle s’est tracée depuis toujours, celle de l’indépendance et de la liberté. Ce n’est pas pour autant une œuvre vindicative ou féministe, juste un beau portrait d’une femme lumineuse et radieuse interprétée par une Ariane Labed totalement habitée par son rôle. Lucie Borteleau se joue d’ailleurs du spectateur, elle compose un univers très masculin, limite macho, dans lequel Alice, qui « n’a pas la vertu des femmes de marins », tient surtout sa place et impose un respect à la seule force de ses compétences et d’un caractère pour le moins trempé. C’est cette ambivalence, entre « la femme » et « le collègue », qui donne à ce film un côté malicieux des plus réjouissants. La réalisatrice (dont c’est le premier long métrage) connaît visiblement bien le milieu de la mer, qu’elle dévoile dans toute sa vitalité, avec ses codes et ses coutumes. Rarement cet univers clôt des marins a été aussi bien dépeint, il faut remonter à l’inoubliable « Crabe Tambour » de Schoendoerffer, dont on trouvera ici pas mal de similitudes. Est-ce à dire que « Fidelio » est un film d’homme, non bien évidemment… quoique… « Fidelio » est avant tout une œuvre attachante, décalée, bien filmée et jouée qui vous imprègne de son charme et semble vous susurrer à l’oreille les paroles de Victor Hugo, « la mer est un espace de rigueur et de liberté ».
Extraordinaire ! Merci à la réalisatrice pour ce pur moment de bonheur. Les prises de vues, la restitution de l'ambiance du bord tant au travail que pendant les temps libres, tout est juste. (Parole de quelqu'un qui a passé trois semaines sur un cargo.
Pourquoi 4,5 et pas 5 étoiles ? A cause d'une interrogation de ma part. On critique souvent l'exposition exagérée du corps de la femme au cinéma, et ce depuis des années. Ce film ne fait pas exception à la règle, et c'est dommage s'agissant justement d'un film de femmes (réalisatrice et scénariste). N'eût-il pas été possible, sans rien changer au scénario, de suggérer plutôt que de montrer de façon aussi appuyée ?
Etrange monde que celui des cargos avec ses rituels païens (le passage de l'Equateur, les bizutages), le mélange des cultures et des nationalités, les fêtes excessives et les accidents techniques qui font monter le stress d'un cran. Fidelio, L'odyssée d'Alice raconte tout ceci avec un accent documentaire impressionnant qui a tendance à dépasser l'aspect purement fictionnel du film. Alice, seule femme dans cet univers très masculin, est pourtant l'objet d'un portrait très sensible de la part de sa réalisatrice, Lucie Borleteau. Belle fille en mer, solide, indépendante, libre avant tout et cependant coeur d'artichaut à l'instar des marins qu'elle côtoie. Fidelio est le genre de film qui ne veut rien démontrer, se contentant de montrer, sans juger. Il faut se laisser flotter comme son héroïne, au gré des courants. Un scénario un brin plus écrit aurait permis d'être plus proche de cette Alice dont les comportements parfois contradictoires prennent au dépourvu.
J'aime les grands cargos qui voguent sur la haute mer. J'aime les jolies brunes surtout lorsqu'elles sont en bleu de chauffe en fond de cale et s'assument totalement dans un métier dit d'homme. Formidable film sur la liberté féminine aujourd'hui, jamais totalement acquise, et pleine de doutes parfois. La protagoniste joue merveilleusement juste et les autres acteurs sont au diapason. Filmé sans originalité mais avec cohérence, maîtrise et une superbe captation de la lumière. Dialogues bien écrits. Une description très juste de la réalité sociale d'un milieu qui est à la fois moderne (l'aberration du capitalisme mondialiste notamment) et traditionnel (une femme... ou un homme !, dans chaque port, les rites des passages symboliques de cap ou latitude par ex.). Un coup de chapeau pour avoir osé un tel film, et l'avoir pleinement réussi.
(...) Fidelio, l’odyssée d’Alice est un premier long métrage qui parle d’amour ou plutôt de transport amoureux (...) Sur la mer Alice est reine. Elle est une femme au milieu des hommes, mais n’est pas un objet, elle parle de sexe sans défi, sans honte (...) Parfois il arrive que les filles légères n’aient pas le cœur lourd, voilà ce que nous dit avec brio Lucie Borleteau (...) surtout, elle a choisi une actrice dont le visage ensorcelle tout le film. Une actrice au corps à la fois gracile, mais qui dégage aussi une force et une sérénité complètes. Ariane Labed (prix d’interprétation féminine au dernier festival de Locarno) s’accomplit, autant qu’Alice, qu’elle ne rend jamais vulgaire. Finalement, Alice veut vivre avant tout avec « plusieurs lignes de cœur » et quoi qu’il advienne une chose est sûre : elle aimera (...) sans qu’il soit parfait, ce premier film est très prometteur. C’est le deuxième premier film français à retenir cette année, après la sortie des Combattants. Preuve que le cinéma français a de l’avenir ! Lucie Borleteau a une vraie plume pour les dialogues qui glissent au fil de l’eau, sans accroche. Il lui manque juste un peu moins de classicisme dans la mise en scène. Elle doit oublier d’où elle vient (la Fémis) pour se laisser aller comme son Alice à être totalement libre dans ses mouvements (...
Qui a dit que le cinéma français était formaté? Si l'on regarde en marge des grosses productions, il existe des petits bijoux qui ne demandent qu'à être vus et appréciés. Bien sûr cela peut être raté comme "Tiens toi droite" ou " Gaby baby doll" ces dernières semaines, ces deux naufrages surfant sensiblement sur une même thématique que "Fidelio". Alice est une jeune femme d'aujourd'hui et exerce la profession de mécanicienne de la Marine Marchande. Elle embarque pour une mission d'un mois sur le "Fidelio", laissant à terre son amant, dessinateur de BD norvégien. Déterminée, professionnelle, elle remplace sans mal un mécanicien qui s'est suicidé. Seule femme sur le bateau, elle sait s'imposer et participer pleinement à la vie a bord. Le seul bémol est qu'elle retrouve en la personne du commandant, un ancien amant, connu lors de son apprentissage. Mais "comme ce qu'il se passe en mer, reste en mer", elle va renouer avec lui, cédant sans peine à son désir. Tout le contraire d'une Pénélope, Alice va vivre sa vie de femme, sans culpabilité, tout en sachant que des amours au pluriel ne sont pas choses faciles. Le scénario peut sembler mince mais il est irrigué par des notations secondaires sur les rapports entre les hommes du bateau, tous se baladant avec des histoires où se mêlent amour et solitude, mais aussi sur les conditions de travail dans un navire marchand et du sous prolétariat philippin à qui incombent les basses besognes. Alternant des scènes quasi documentaires avec d'autres beaucoup plus intimistes, le film déploie son charme doucement et surement. On s'attache à Ariane, on sent ses hésitations tout comme ses fureurs, ses chagrins car elle est magnifiquement interprétée par Ariane Labed, pour moi une vraie découverte. Elle porte sans mal le film sur ses frêles épaules. Elle est aussi crédible en combinaison de mécano qu'en femme amoureuse ou troublée. Un peu plus sur le blog
La liberté, la responsabilité, les nécessaires rapports avec les autres ; la vie en société, quoi. C'est léger et grave à la fois. En tout cas, moi j'étais vraiment parti. Il fallait débarquer et sortir par le forum des Halles ; je serais bien resté...
Moi qui n'aime pas la mer et qui suis même souvent malade devant un film de bateau, voilà un premier long métrage qui m'a pourtant enchanté. Pour son coup d'essai, Lucie Borleteau fait preuve ici d'une parfaite maitrise sur tous les plans. Elle voulait faire un documentaire, elle en a fait une fiction, mais qui sonne tellement juste et réaliste que l'on pourrait s'y méprendre. Sur le Fidelio (le nom du bateau), c'est tout un monde qui est récréé. On y parle plusieurs langues, et il y a tout ce qui fait la vie : l’amour, la mort, l'amitié, les conflits, les retrouvailles, les ruptures... Au centre de cet univers, il y a Alice, seule femme à bord, formidable Ariane Labed (vue dans le méconnu et beau Une place sur la terre). Elle est simple, fraiche, forte, fragile, sensuelle et belle. Elle porte littéralement le film sur ses épaules. Un très beau portrait de femme pour une très belle prestation récompensée par un prix d'interprétation à Locarno. A ses côtés, le toujours convaincant Mevil Poupaud et la révélation de Oslo, 31 Août le magnétique et mystérieux Anders Danielsen Lie. Telle l’héroïne, on se laisse embarquer sans problème pour une magnifique traversée, aussi puissante que passionnante. Un premier film sensible et singulier qui se révèle être la belle et l'excellente surprise française de cette fin d'année.
Les coïncidences si chères à mon coeur, déclenchent parfois des récits hauts en couleur. Or, celle qui va troubler Alice, personnage principal du film, est lourde en émotion et en remise en question. Alice, joliment et efficacement interprétée par Ariane Labed, est engagée comme mécanicienne, pour remplacer un malchanceux technicien qui a vu son existence s'interrompre brusquement dans la chaleur moite et le brouhaha de la salle des machines du "Fidelio". Alice est amoureuse d'un scandinave, dessinateur de bandes dessinées, qu'elle délaisse pour de longs périples sur les mers. Sexy comme ça n'est pas permis dans son petit bleu de travail couvert de cambouis, elle débarque sur le gigantesque navire et se rend compte que le capitaine n'est autre que son premier amour. Bien vu de la part de la réalisatrice Lucie Borleteau: une mécano canon aux faux airs de la femme d'affaires Clara Morgane , au milieu de rustiques gars de la marine, qui tombe nez à nez avec un capitaine ( Melvil Poupaud ) qu'elle aima intensément jadis. Le décor était planté. Hergé fit un peu la même chose lorsque Tintin monta à bord du Karaboudjan pour rencontrer son acolyte de toujours, le capitaine Haddock. Mais la jeune comédienne est évidemment cent fois plus glamour que le journaliste à houpette. Fidelio est un film intense qui nous plonge dans un univers que l'on connaît peu, celui de la marine marchande, de la vie à bord d'un gigantesque bateau sur lequel règne une forme étrange de solidarité; tourné par moments comme un documentaire pour basculer d'un coup de vague dans l'histoire d'amour qui le porte. Une escale à Dakar rompt un peu le parfum des embruns mêlé à celui du fuel, où la belle fait quelques emplettes sur le marché Sandaga, en pensant à son norvégien de boyfriend, puis le Fidelio repart, avec son nom de baptême prédestiné, en emportant avec lui les tentations de la charmante mécanicienne, qui prouve que l'infidélité peut surgir quand on ne s'y attend vraiment pas.
Un bon film...original...peu de film traite du quotidien de personnes travaillant sur un bateau...les acteurs sont très bon...malgré tout quelques maladresses...
Bonjour Merci pour ce film, émouvant, juste, plein, libre, vrai... excellent J'ai été embarqué durant une traversée de vie temporisée par des vagues d'émotions, des rafales de justesse, des calmes questions sur la liberté de la femme, ... Je souhaite succès cette jeuner réalisatrice.... Merci pour cet odyssée. claire
C'est trop nul:trouver un sujet et peu importe lequel pour parler de libertinage; regretté de ne pas être parti en cours; bien sûr on peut parler du trouble amoureux, des relations, mais que c'est là superficiel, bidon, bateau; et de penser que cette réalisatrice et actrice vont se croire remarquables.. Le temps de l'aventure avec Emmanuelle Devos a infiniment plus de réussite et de tact Comment ce genre de film peut voir le jour en salle, j'en reviens pas!, désolé..