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Kubrock68
42 abonnés
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3,5
Publiée le 8 mai 2022
Une femme mécano part sur un bateau au long court. Le portait d'une femme moderne qui sait interagir dans un monde masculin. C'est vraiment original dans le métier abordé et parfaitement incarné par Ariane Labed. A découvrir
Il y a, semble-t-il, une valeur documentaire réelle dans ce premier long-métrage de Lucie Borleteau, qui donne à voir la vie à bord d'un cargo, d'un point de vue technique comme humain (l'ambiance est assez proche de l'esprit carabin, avec ces conversations qui tournent autour du sexe, le bizutage, mais aussi la camaraderie). Mais ce qui est fort dans Fidelio, c'est son personnage central, figure féminine doublement émancipée : Alice (Ariane Labed, très convaincante) est mécanicienne dans un milieu très viril où elle parvient à se faire sa place, mais c'est aussi sentimentalement qu'elle dénote. Elle assume, à l'instar de ses co-équipiers, qui ne font aucun mystère de leurs fantasmes, une sexualité libre et aime deux hommes à la fois (précisons qu'elle est heureuse en couple et que le désir ne vient pas d'un manque à combler !). Sans donner tort ou raison à ses personnages, la réalisatrice nous permet de réfléchir, finalement, sur l'importance de la tradition culturelle dans notre vision du couple en général et de la sexualité féminine en particulier, encore taboue. Sensuel et bien interprété (même les seconds rôles sont soignés), c'est un bon début pour une jeune cinéaste.
Pour son premier long-métrage la réalisatrice Lucie Borteleau nous convie dans un monde peu vu au cinéma, celui des hommes de mer et plus particulièrement celui des équipages de cargo (souvent constitués de plusieurs nationalités). Elle y introduit un personnage féminin ce qui a l’originalité de montrer une héroïne dans un monde extrêmement masculin et donc de ne pas tomber dans les ornières des thèmes trop souvent attachés à la féminité pour parler de sujets qui concernent indifféremment hommes et femmes : l’amour, le couple, la fidélité… Si l’histoire n’est pas incroyablement forte, l’environnement lui donne une saveur assez étrange dans ce monde clos que constitue le navire entre un pond à ciel ouvert et des coursives, cabines et salle des machines exiguës où les corps se frôlent et les tête-à-tête sont inévitables. Dans cet univers métallique et très masculin, la réalisatrice/scénariste nous évite les problèmes de sexisme (bien que parfois ce sujet affleure en surface) pour dépeindre une jeune femme un peu effrayée par l’amour et le couple en tant qu’engagement et qui comme ses collègues hommes, n’hésite pas aller satisfaire ses besoins physiques avec d’autres partenaires que son amoureux. La lecture du journal intime de son prédécesseur décédé pendant une mission et la rencontre avec un amour passé vont lui faire se poser des questions sur sa vie et notamment sa vie amoureuse. À côté des questionnements existentiels d’Alice, on assiste à la vie à bord de ces immenses bâtiments gérés par peu de personnels avec parfois des coutumes et des règles un peu étranges. Un film très introspectif, qui pose des questions assez conventionnelles, mais qui le fait de façon originale tant par l’environnement que par les personnages. Un drame intéressant et un premier film plutôt très réussi. À voir.
Au travers d'un beau portrait de femme, ce film assez original parle avant tout de liberté : liberté de vivre ses rêves, liberté d'aimer, liberté de vivre... L'actrice Ariane Labed est au passage une vrai révélation.
Fidelio est une histoire d’amour imbriquée dans un documentaire. En effet, la réalisatrice s’est beaucoup intéressée aux métiers du transport maritime. Son personnage principal est une jeune femme mécanicienne qui doit faire sa place dans ces métiers d’hommes. Pourtant, cette dernière est une femme libérée qui vit ses romances comme le vivrait un homme. Fidelio, l’odyssée d’Alice est donc un film féministe. Mais Lucie Borleteau enchaîne les liaisons et les histoires secondaires. Résultat, on se retrouve face à une multitude de situations qui ne trouvent pas d’aboutissements. C’est un film qui laisse pantois. D’une part car la vie à bord y est un véritable témoignage de la vérité et que les plans à bords sont complexes. D’autres part car la fiction démarrait bien mais ne se voit pas de fin. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Sous ses airs ordinaires, Alice (Ariane Labed) cache un sacré tempérament! La voilà qui se retrouve embauchée comme mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. Un travail qui l'oblige à se séparer pendant plusieurs mois de son compagnon, Felix (Anders Danielsen), un dessinateur de BD. La voilà qui se trouve embarquée sur un raffiot, au milieu d'hommes parmi lesquels le commandant (Melvil Poupaud) qui n'est autre que son amour de jeunesse! Pour Alice, éprise de sensualité, il est bien difficile de rester de marbre... Dans le même temps, elle découvre le carnet intime du mécanicien retrouvé mort et qu'elle a remplacé. Un beau film étonnant, libre et original, oscillant sur la mer entre le naturalisme des machineries du cargo et des moeurs des marins, l'évocation poignante du mécano décédé, les aspirations sensuelles d'Alice et sa quête d'un (ou de plusieurs!) grand(s) amour(s)! 7,5/10
Alice est une jeune femme marin de profession qui s’engage pour un remplacement d’un mois sur un grand paquebot « le Fidelio » (le bien-nommé !) sur lequel elle a déjà œuvré une dizaine d’années plus tôt. Elle laisse à terre un amoureux norvégien dont elle semble très éprise, à moins que ce ne soit surtout la relation charnelle plutôt intense qu’ils partagent ensemble qui la lie à lui. Embarqué sur le navire au titre de second, elle reprend sa fonction de maintenance du moteur, le dénommé « démonia » par certains marins de l’équipage depuis que l’un d’entre eux a trouvé la mort près de la dite machine. Surtout, la jeune femme retrouve à bord le capitaine du navire avec qui elle a autrefois partagé une passion dévorante… Sur fond de romance au schéma somme toute assez convenu, ce premier film de Lucie Borteleau, offre un témoignage pertinent de la problématique particulière d’une vie de marin et ce quel que soit le sexe de l’individu : on est toujours entre hommes sur un navire et même si des relations charnelles ont lieu entre l’héroïne et certains hommes de l’équipage notamment le capitaine, elles ont toujours un goût d’éphémère et d’inachevé. La réalisatrice réussit particulièrement bien à illustrer la singularité des rapports des marins en mer. La solidarité qui se dégage du groupe face à l’adversité aussi bien que lors du partage de soirées chaudes et bien arrosées est bien rendue et pourrait donner envie d’embarquer à bord par la force qui en émane. Cependant comme en témoigne le camarade qui est décédé en mer dans son journal de bord, lorsque cette parenthèse-là prend fin, ces marins se retrouvent le plus souvent décalés face à une vie terrestre auquel ils ne prennent part qu’en pointillés. Dès lors, toute vie sentimentale stable semble impossible soit qu’ils ne parviennent pas à la construire soit qu’elle soit compromise par les blessures qu’ils infligent aux conjoints restés à les attendre. C’est à ce dilemme d’ailleurs que se trouvera confrontée la jeune femme lorsqu’elle devra choisir entre ses deux amants… Ce premier film bien mené à la réalisation soignée retient notre attention de bout en bout même si on peut regretter que le scénario ne soit pas plus étoffé pour donner plus de corps à l’ensemble (notamment dans le lien entre l’évolution de l’héroïne dans sa vie sentimentale et sa lecture du cahier de bord du marin disparu). Cependant son originalité réside dans le fait de placer une femme au cœur d’un monde d’hommes et de démontrer que dans certains contextes particuliers (ici la vie en mer), les mœurs et états d’âme des humains qui y sont confrontés n’ont finalement pas de sexe. Un premier film plutôt bien réussi donc d’une réalisatrice à suivre.
Moi:
Alice est mécanicienne dans la marine marchande. Elle laisse au port son jeune amoureux norvégien pour une mission en mer où elle va croiser : un ancien amour, un mécanicien mort et son témoignage, des amours de passage,… Ce qui se passe durant ces longs mois de mer doit rester en mer, c'est la règle ; mais lorsque le petit ami norvégien découvre la réalité d'une vie de marin, tout se complique. Lucie Borteleau réalise ici un premier long métrage intelligent, sérieux, appliqué et très bien documenté. Elle fait un vrai film de marin ; la vie de ces ouvriers de la mer est le centre du film. Le truc un peu original est d’avoir mis au coeur de l’intrigue une femme au milieu d’hommes. Et pour illustrer la célèbre phrase : « une femme dans chaque port » avoir mis une femme au centre est malin. Un plaidoyer pour la théorie du genre ; homme ou femme, loin de leurs attaches au milieu de l’océan durant de longues semaines ; tous prennent quelques distances avec leur moitié et se révèle avoir un comportement affectif et sexuel assez semblable. Comme si la mer rebrassait les cartes. A travers une Ariane Labed toujours juste, ce film nous montre bien les contours d’un nouveau monde affectif né dans ce vase clos. Par contre, le scénario a beaucoup de difficultés à raccorder l’histoire du marin mort à l’histoire d’Alice ; on peut même penser que cette intrigue parallèle à l’errance affective d’Alice est un prétexte à un enjeu policier… mais non, çà fait plouf… Film très agréable mais un peu trop court en bouche… mais une jeune réalisatrice prometteuse
Un très bon film français sur une femme navigatrice pour s'évader à travers les océans pour retrouver sa liberté. Un très beau drame sentimental autour de l'amour et du voyage en mer.
D'une apparente banalité sur un sujet pas facile, la réalisatrice a cependant réussi un vrai coup de maître en nous entraînant sur les traces de son héroïne au gré de ses amours aléatoires dans un milieu essentiellement masculin. Curieusement, c'est un film que l'on garde en mémoire malgré l'environnement hostile et pas vraiment esthétique. Pas de fausse note, c'est bien traité et reverrai avec plaisir cette mécanicienne interprétant avec une belle sincérité son rôle de femme. A voir.
Alice est une sirène qui sort de l'eau pour rejoindre son bien-aimé, le temps de faire l'amour sur la plage, à l'abri d'une calanque. C'est ainsi que s'ouvre le film. Bien vite, elle repart en haute mer, répondant à l'appel du large : un contrat de travail pour quelques semaines sur un navire de marine marchande. Laissant son amoureux sur le rivage, elle embarque comme mécanicienne. Loin de son port d’attache, entourée d'hommes, les tentations sont grandes pour cette sirène. Surtout qu'un ancien amour, que le hasard lui fait retrouver à bord, ne demande pas mieux que de renouer sensuellement. Comment résister lorsque le désir et le manque mettent le corps à l'épreuve ? Le film interroge la notion de fidélité et ce n'est pas pour rien que le bateau se nomme le Fidelio. Pour en comprendre tout l’enjeu, Alice devra descendre dans les entrailles, opérer au cœur même du navire, se mettre à l'écoute des moteurs. Elle est là où ça chauffe, là où la pression devient soudain trop forte. Mécanicienne, elle connait son affaire mais lorsque que les machines menacent de s’emballer, le danger est bien réel. La traversée d'Alice est initiatique et la fidélité du cœur ne coïncide pas forcément avec celle du corps. Elle l'apprendra à ses dépens. Comme Ulysse quittant Ithaque, elle risque de perdre pour de bon celui qui a accepté de l'attendre...
(...) Fidelio, l’odyssée d’Alice est un premier long métrage qui parle d’amour ou plutôt de transport amoureux (...) Sur la mer Alice est reine. Elle est une femme au milieu des hommes, mais n’est pas un objet, elle parle de sexe sans défi, sans honte (...) Parfois il arrive que les filles légères n’aient pas le cœur lourd, voilà ce que nous dit avec brio Lucie Borleteau (...) surtout, elle a choisi une actrice dont le visage ensorcelle tout le film. Une actrice au corps à la fois gracile, mais qui dégage aussi une force et une sérénité complètes. Ariane Labed (prix d’interprétation féminine au dernier festival de Locarno) s’accomplit, autant qu’Alice, qu’elle ne rend jamais vulgaire. Finalement, Alice veut vivre avant tout avec « plusieurs lignes de cœur » et quoi qu’il advienne une chose est sûre : elle aimera (...) sans qu’il soit parfait, ce premier film est très prometteur. C’est le deuxième premier film français à retenir cette année, après la sortie des Combattants. Preuve que le cinéma français a de l’avenir ! Lucie Borleteau a une vraie plume pour les dialogues qui glissent au fil de l’eau, sans accroche. Il lui manque juste un peu moins de classicisme dans la mise en scène. Elle doit oublier d’où elle vient (la Fémis) pour se laisser aller comme son Alice à être totalement libre dans ses mouvements (...
La liberté, la responsabilité, les nécessaires rapports avec les autres ; la vie en société, quoi. C'est léger et grave à la fois. En tout cas, moi j'étais vraiment parti. Il fallait débarquer et sortir par le forum des Halles ; je serais bien resté...
Un film sans prétentions, anonyme, simple, frais, humain comme je les affectionne ! Alice, malgré son style garçonnet et loin des standards de beauté, est très charismatique et ardente, voire excitante... Ce métrage laisse indéniablement une empreinte, une trace derrière lui !
Voici un film sur la théorie du manque et de l'amour. Lacan définit l'amour comme "donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas". Cette définition me parle tout en restant pour moi énigmatique... Alice, l'héroïne du film est mécanicienne navale. Elle exerce ce qu'on pourrait imaginer être un métier d'homme. C'est une jolie femme à l'aise avec son corps, avec le sexe. Elle est amoureuse à terre, mais "ce qui se passe sur la mer reste en mer", car sinon les choses de compliquent. La vie sur un cargo est une drôle de vie, l'atmosphère peut y sembler étouffante. Ce climat oppressant des salles des machines est bien rendu dans ce film. À quelle condition peut-on s'aimer? Désirer et aimer peuvent-ils se conjuguer ensemble? Un film sur la liberté d'aimer, de coucher, d'aimer malgré tout, de découvrit finalement qui on aime. Un film qui montre qu'il n'y a pas de métier d'homme, qu'une femme peut y trouver place en tant que femme au milieu d'hommes. Un film qui donne à penser et à réfléchir sur la différence des sexes et leur rencontre possible, impossible, délicate...
Un bon film...original...peu de film traite du quotidien de personnes travaillant sur un bateau...les acteurs sont très bon...malgré tout quelques maladresses...