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Jorik V
1 267 abonnés
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3,0
Publiée le 24 septembre 2015
Louis Garrel balade sa trogne nonchalante et charmeuse dans le cinéma français d’auteur depuis maintenant une bonne décennie. Il ne le cache pas, c’est un amoureux du cinéma, plus particulièrement d’un certain cinéma français moribond, celui de la Nouvelle Vague. On l’a vu dans les meilleurs films de Christophe Honoré, réalisateur du très joli « Dans Paris » et de la sublime et mélancolique comédie musicale « Les Chansons d’amour ». C’est avec lui que l’acteur a écrit ce premier film. Son premier long-métrage après plusieurs courts. Il s’est choisi comme partenaire l’acteur Vincent Macaigne. Une évidence tant le bonhomme est devenu en l’espace de deux ou trois ans le chantre d’un nouveau cinéma d’auteur français branché et intello. Au milieu, Golshifteh Farahani, l’héroïne d’ « Une séparation », finit de constituer le casting de ce triangle amoureux. « Les Deux amis » ne plaira pas à tout le monde et risquera d’en ennuyer beaucoup. Un peu comme les films de Christophe Honoré justement… Ou ceux mettant en scène Vincent Macaigne. Ce n’est pas forcément intello mais ça respire fortement le cinéma bourgeois parisien. En revanche, c’est très bavard mais jamais pour ne rien dire. Et on sort de là avec une belle leçon d’amitié plutôt que d’assister à un suspense amoureux. Il faut avouer que l’on s’ennuie parfois, notamment dans une bonne partie en creux dans le milieu du film. Dès lors que les trois personnages sont séparés en fait. En effet, il y a une réelle alchimie entre eux. Si le film fonctionne tout de même et charme par intermittence, c’est grâce à ses interprètes. Golshifteh Farahani en tête qui apporte sa grâce fiévreuse à cette jeune femme en sursis dont on ne connaîtra jamais la faute. De ses cris à ses larmes, tout sonne incroyablement vrai. Quant à Macaigne, il fait ce qu’on attend de lui comme toujours : le copain un peu lourdaud, sorte de Michel Blanc intello. Et Louis Garrel parvient à allier mise en scène (très inspirée par Honoré encore une fois) et direction d’acteurs sans oublier de bien jouer sa moue boudeuse qui aimante tant la caméra. On est à moitié conquis il est vrai. Mais la dernière partie dans l’hôtel contient assez de scènes réussies pour que l’on sorte de la salle avec l’impression qu’un réalisateur est né et qu’il n’attend que son prochain long-métrage pour nous épater.
"Les deux amis" est un drôle de film. Ce n'est pas un film drôle. Quoi qu'on rit de temps en temps ; car cette histoire triste n'est pas filmée tristement.
Ce que je viens d'écrire n'est pas très clair ? Reprenons. Clément (Vincent Macaigne, pitoyablement attendrissant) est fou amoureux de Mona qu'il rencontre à la gare du Nord. Sauf que Mona (Golshifteh Farahani, lumineusement belle) a un secret : elle est en régime de semi-liberté et doit rentrer chaque soir dormir en prison. Clément demande à son meilleur ami, Abel (Louis Garrel, bellâtrement auto-dérisoire), de servir d'entremetteur. Mais Abel tombe amoureux de Mona au premier regard. Emue de l'amour que lui porte Clément, troublée par l'attirance qu'elle ressent pour Abel, obsédée par l'urgence de regagner sa cellule, Mona doit choisir.
"Les deux amis" a le charme fou des triangles amoureux : Clément aime Mona qui aime Abel qui n'aime au fond que lui ? Et si c'était en fait l'inverse ? Abel qui aime Mona qui aime Clément ? ou alors, Abel et Clément, homosexuels en déni, qui s'aiment à travers Mona ?? Dans House of Cards, Frank et Claire Underwood finissent par coucher avec leur garde du corps. En France, on a le triolisme autrement plus subtil.
"Les Caprices de Marianne une pièce dont j’ai joué une scène à l’âge de quinze ans et qui m’a accompagné tout au long de mon parcours au théâtre" a déclaré Louis Garrel. Grand cinéphile, il évoque ses références allant de La règle du jeu de Jean Renoir, en passant par Sautet ou Le Marche à l'ombre de Michel Blanc.
Après avoir tourné six fois sous sa direction, le scénario un brin nostalgique de ce premier long-métrage, est coécrit avec Christophe Honoré. Il sera question d'une histoire particulière, celle qui mènera à la rupture d'une amitié. Identique à la fin d'une liaison amoureuse.
Si le tournage en 35 mm a permis à Louis Garrel de se "concentrer davantage", toujours selon ses dires, le résultat est étonnant. Les couleurs sont l'image des sentiments des principaux protagonistes. Brillantes.
De beaux rôles pour des acteurs qui se connaissent depuis quelques années. Tous trois sont parfaits. La caméra filme magnifiquement la sublime Golshifteh Farahani. Actrice lumineuse qui, par sa seule présence, efface quelques longueurs.
Louis Garrel "voulait faire un film de chambre, au plus près de l’intimité". C'est fait et réussi.
Pour un premier film, voici une belle réussite. L'intrigue nous emmène dans les déambulations des deux compères. Quand la sincérité l'emporte chez l'un et qu'il n'est pas toujours nécessaire de tout se dire. Une belle aventure dans laquelle nous entraîne le jeune Garrel...
Bien aimé ce premier film de Louis Garrel, trois acteurs formidables, surtout Gohshifte Farahani, je me permets de rappeler que cette actrice n'a pas joué dans "une séparation"
"Deux amis" est une comédie dramatique un peu décalée réalisée par Louis Garrel. Dans ce film, le personnage de Vincent Macaigne, amoureux transi de Mina interprétée par Goldshifteh Farani est "aidé" dans son entreprise de séduction par son meilleur ami, séducteur sournois et écrivaillon à ses heures interprété par Louis Garrel. L'ensemble de l'intrigue et les relations du trio amoureux se complique avec l'obligation légale de Mina de réintégrer une prison pour femmes en Picardie. Le film est amusant, les situations loufoques se succèdent. Le film doit également beaucoup au charme de l'actrice franco iranienne toujours lumineuse.
Si la romance des films de Truffaut reprend ici quelques droits (voir « Jules et Jim »), le regard de Louis Garrel pour son premier film est assez personnel et parfaitement adapté à la manière dont il conduit son propre personnage. Aux côtés de ce que je considère comme les deux comédiens parmi les plus doués de leur génération, Golshifteh Farahani et Vincent Macaigne. Un trio nullement amoureux, mais qui pourrait le devenir si les aléas de la vie et des sentiments ne s’entremêlaient pas de manière assez singulière. Avec le secret qui interdit à Mona de vivre pleinement ses amours. Christophe Honoré, co-scénariste du film n’est certainement pas étranger à la mélancolie ambiante, qui prend le pas sur la tristesse et qui donne un ton très particulier à ce premier film qui bien évidemment en appelle d’autres. Pour en savoir plus
Un premier film que je craignais être prétentieux mais qui s'avère plutôt réussi et dégage beaucoup de charme. Le film réussit à être original malgré une thématique mainte fois traitée dans le cinéma français (le triangle amoureux), il s'avère être plus souvent être une réflexion sur l'amitié (d'où le titre) entre deux hommes que tout oppose niveau caractère. C'est plutôt bien écrit, les dialogues sont souvent drôles, malgré un certain manque de rythme. Louis Garrel s'offre le "mauvais" rôle dans lequel il excelle avec beaucoup de charisme, Vincent Macaigne confirme qu'il est l'actuel meilleur tendre looser du cinéma français mais c'est surtout la présence de Golshifteh Farahani qui tend à magnifier le film, elle est vraiment superbe.
Louis Garrel a choisi d'adapter (d'assez loin) la pièce d'Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne. Pourtant, en sortant de ces Deux Amis, on pense plutôt à un extrait d'On ne badine pas avec l'amour de De Musset également :"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; [...] mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux." En promenant sa caméra entre ses 3 êtres insupportables, il réussit un beau pari : faire une comédie (on rit beaucoup) pleine de tristesse. Force est de constater que ce coup d'essai est réussi. On reste dans la zone de confort du comédien (le microcosme parisien bobo qui s'encanaille) mais il capte des moments aussi crédibles que inconfortables : les vacheries, les rencontres inter-âge, les mensonges de confort, les regrets, les soirées... On les déteste mais le résultat vaut le déplacement.
J'aime ce cinéma parisien qui ne se prend pas au sérieux et qui rigole autant qu'il nous fait rigoler. Par dessus le marché, ce film est bien fabriqué. Le jeu des deux zigotos, c'est un rendez-vous, comme avec Woody Allen. On retrouve des figures connues auxquelles, pour certains d'entre nous, nous sommes attachés. Bogossitude nonchalante de l'un, drôlerie intempestive de l'autre... Et puis une actrice, une merveille, un miracle de l'humanité, Golshifteh, en guest star, éblouissante, émouvante, belle... Je l'ai vu un dimanche pollué tristounet et j'en suis sorti ragaillardi. Nul besoin de céder à la tentation des comédies imbéciles françaises ou américaines puisque l'on peut voir des comédies jolies, délicates, enlevées, sans une once de vulgarité, et avec en cadeau des scènes étonnantes (danse de Golshifteh dans un café et drame sur un quai de gare)... Excellente productrice, excellents auteurs, la salle n°13 de l'UGC des Halles et bravo au beau gosse, dont la chevelure n'a pas fini de m'énerver.
Ceux qui ne voient en Louis Garrel qu'un beau ténébreux sans profondeur en seront pour leurs frais. Les deux amis est un premier long-métrage plutôt séduisant, non que son scénario soit inoubliable, mais la légèreté apparente et voulue sert de paravent à une belle ode à l'amitié dans le cadre d'un faux triangle amoureux. Filmé avec élégance et un vrai sens du rythme, parsemé de scènes cocasses ou simplement émouvantes, Les deux amis n'emprunte pas les sentiers trop foulés de l'intimisme à la française malgré son côté parisien marqué et ses influences entre la Nouvelle Vague et le cinéma de Claude Sautet. C'est un peu du Dolan soft, si l'on ose dire. Louis Garrel ne s'est pas donné le beau rôle et il est épatant en sournois irrésistible. De même, Vincent Macaigne est mieux que l'éternel ahuri qu'il semble toujours incarner. Les deux amis ont par ailleurs la chance de côtoyer Golshifteh Farahani, éblouissante, cela va de soi, dans une partition où elle montre toutes les facettes de son talent.
Excellente surprise que ce premier film de Louis Garrel. Dans le prolongement du court-métrage La Règle de Trois, Les deux amis se veut une sorte de fable extrêmement fraîche et originale sur les rapports sentimentaux d'un trio de personnages ; des rapports à la fois amicaux et sentimentaux.
J'ai été rapidement pris dans le film, dés les premières minutes en fait. Garrel maîtrise sa caméra à la perfection et le montage propose des sauts dans le temps plutôt originaux et bien sentis. Globalement, le premier acte du film est magistral. Les acteurs sont tous géniaux et dirigés d'une main de maître. On ressent une véritable alchimie entre eux et, chose assez rare finalement, ils possèdent tous une personnalité propre. C'est dans leurs différences (étant chacun à l'opposé de des autres) qu'ils s'unissent et créent une entité attachante.
La façon de mettre en scène et d'aiguiller le scénario m'a véritablement plu et je dois avouer que le dernier tiers accuse un peu le coup par rapport à une première partie plus intense et rythmée.
Malgré tout, le film est vraiment bon, d'une justesse assez folle, très surprenant et surtout très drôle, beaucoup plus que les 3/4 des comédies qui sortent actuellement.
C'est un peu une sorte de mélange, un cocktail de plein de bonnes choses, de plein de bonnes idées, sans jamais être lourd, sans jamais être pompeux ou poussif, Les Deux Amis se révèle un véritable bon film que je conseille aux amateurs du style.
Même si le point de départ est une histoire d'amour impossible entre Macaigne et Farahani – elle a un lourd secret révélé dès la séquence d'ouverture – on comprend vite que le sujet majeur est l'amitié, filmée comme un sentiment au moins aussi puissant que l'amour, comme une romance amicale. Le rythme rapide passe parfois sur des situations que l'on aurait voulu voir développées, mais Louis Garrel s'avère être un metteur en scène brillant, oscillant entre sensibilité à fleur de peau et un humour potache que l'on ne soupçonnait pas forcément chez le brun ténébreux. Une jolie révélation et un rôle en or pour Golshifteh Farahani, ex-compagne du jeune cinéaste.
J'ai beaucoup aimé ce huis clos original à 4. Mona qui est en semi-liberté, travaille dans une sandwicherie le jour et dort la nuit en prison. Elle est éprise d'une vraie liberté. Clément, comédien mais plutôt figurant, est fou amoureux de Mona et très fleur bleue, il ne comprends pas qu'elle ne peut pas aller plus loin avec lui. Rentre en scène Abel, le meilleur ami de Clément, beau gosse égocentrique qui se gosse de l'amour. En voulant aider son ami à conquérir Mona, il va se prendre à son propre jeux d'égoïste. Et enfin, le spectateur qui est complice de tous ces non dits très comiques qui rendent très frais ce triangle amoureux.
Un triangle amoureux dont le ton oscille entre humour et passage plus graves, il y avait là largement de quoi se rater pour un premier film. Pourtant, même s’il n’est pas parfait, « les Deux amis » est une bonne surprise. A l’image des personnages, c’est un film contradictoire, très parisien et pourtant qui s’applique partout, grave mais aussi potache, rythmé mais avec des pauses contemplatives… Tout cela permet de bien montre les errements des personnages tous livrés avec un cœur un peu trop gros et beaucoup trop sensible pour affronter la grisaille du monde. Le trio fonctionne parfaitement, chacun est perdu à sa façon et chacun se cherche. Touchants et parfois énervant, leurs caractères sont toujours sincères. Leur rencontre va les faire avancer et c’est un moment de douceur cinématographique à savourer en se laissant porter.