La maison, vétuste, inconfortable, "pas aux normes", mais si pleine de charme, et le jardin embroussaillé mais si agréable à la nuit tombée, quand la lune élève son croissant au dessus des feuillages.. Trois soeurs, l'aînée, qui "a tout partagé" avec les puînées, la petite dernière, "la dernière chance", et la seconde, "celle qui gêne parce qu'elle est au milieu". Trois belles filles, fragiles et fortes comme des filles du désert, parisiennes et Israéliennes, parlant hébreu et français, rêvant de réaliser leurs rêves avec le produit de la vente immobilière. Leurs retrouvailles dans la maison d'Atlit, leurs discussions, leurs querelles, leurs atermoiements. L'aînée qui ne veut plus de l'exil au Canada et à qui quelqu'un (chut, pas de spoiling) chuchote de prendre un amant, pas un autre mari, non, un amant..La seconde, qui partage en rêve et en réalité sa terre avaec un enfant de Palestine, pour qui les olives sont à ceux qui les cueillent, et un âne est une richesse, non un animal de compagnie; la troisième, que ses parents ont" commis l'erreur de prénommer géographiquement" et qui de ce fait est condamnée à errer de voyage en exploration sur tout le globe, au lieu d'accepter l'amour d'un homme dans un seul pays… Et par dessus tout cela, l'apparition poétique et comique des figures tutélaires qui vient former le lien entre les soeurs tchékoviennes de ce très joli film sur l'espoir de réussir l'impossible en réunissant les ressemblances et les différences. Très belle photos, dialogues réussis,beaux jeux d'acteurs sobres et justes, même les moments plus lents sont réussis, ils sont la respiration de ce film qui mêle très bien Histoire et fiction.