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Septième Sens
84 abonnés
762 critiques
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4,0
Publiée le 30 avril 2014
La cigarette aux lèvres, un cow-boy adresse un regard sombre à l'horizon qui l'entoure, sec, aride et dénué de toute humanité. Sur un air de hang, My Sweet Pepper Land parle de vengeance et de justice tout en visant l'universalité. Et pourtant non, vous n'êtes pas dans l'Amérique de Leone mais bien le Kurdistan de Saleem. Baran vient de prendre le poste de policier sur un territoire dirigé par le mafieux Aziz Aga. Autant dire que cette ville est trop petite pour eux deux...
Si cette œuvre n'avait pour but que de reprendre le style westernien pour devenir un film à part entière, elle se serait lourdement trompée. Mais sa force vient du fait qu'elle considère ce genre cinématographique comme un moyen et non une fin. En insistant sur tous ces bruitages qui donnent aux décors naturels une place primordiale, et en opérant des gros plans en légère contre-plongée pour souligner le charisme et la dangerosité de ces hommes de l'est, My Sweet Pepper Land se sert de ces codes formels pour décrire la situation actuelle du Kurdistan. Brillant.
Au-delà de l'universalité du propos et de ces aspects filmiques, cette création originale est également culturelle et politique. Elle montre en effet un pays en plein dilemme, hésitant à garder ses valeurs traditionnelles (Aga le conservateur) ou à entrer dans une nouvelle ère moderne (Baran le révolutionnaire) . Grâce au charme certain de ces protagonistes (Farahani, aussi belle que rebelle) et à cette musique emplie d'histoire, le lyrisme de ce récit nous touche au plus profond de nous. Et cette histoire d'amour naissante ne vient que confirmer la poésie qui se dégage de cette fable, douce, drôle et mélancolique.
Le dernier plan prouve définitivement que My Sweet Pepper Land est une œuvre aboutie. Dans une plaine rocailleuse où la pluie n'arrête plus de tomber, la caméra du cinéaste se pose sur un arbre, isolé de tout et faisant face aux intempéries. Cela est le plus beau symbole d'espoir que le Kurde pouvait nous faire passer. Ces pays venant d'obtenir leur indépendance ont la capacité d'avoir un futur, mais encore faut-il avoir le courage et la détermination d'avancer, car le plus dur reste à construire.
sourires et larmes au programme de ce très beau western Kurde, des paysages magnifique viennent jalonner l'âpreté des paysans régies par un caïd trafiquant, les us et coutumes kurdes sont déroutantes et difficile à admettre pour nous Européens !
Rien que pour la belle et lumineuse Golshifteh Farahani, il faut aller voir ce film !!! et l'entendre jouer du hang instrument méconnu dont elle sort de magnifiques sonorités. Mais il y a une histoire qui nous plonge dans un pays magnifique, le Kurdistan, là dans sa partie irakienne ...les paysages sont superbes et superbement mis en valeur. Les deux personnages la jeune institutrice Govend, et le commandant de la police locale Baran, l'ancien combattant devenu "shérif", incarnent l'avenir du Kurdistan, qui peine à imposer des règles de gouvernance. Le film porte un regard féroce sur les balbutiements d'un état de droit..la pendaison du premier condamné à mort est un moment de totale absurdité. Les deux jeunes ans sont en butte aux archaïsmes , au refus de voir une femme accéder aux fonctions d'enseignante, au féodalisme de ces tribus qui pèsent sur les villages, et qui vivent de contrebande de toutes sortes. il y a un coté western dans ce film, les hommes rudes, la kalachnikof en bandoulière sur des petits chevaux nerveux...et comme dans les western, le bon gagne et trouve l'amour..pour montrer que la chute de Saddam Hussein n'a pas réglé le problème kurde, le réalisateur fait apparaitre de temps en temps un groupe de femmes résistantes kurdes de Turquie.
Un vrai bijou que ce film , à la fois complètement traditionnel , avec son cadre d'action , un village perdu du Kurdsitan Irakien , ou même la route ne mène pas . C'est le bout du monde où arrivent une institutrice et un policier intégre. Et puis celui devient un Western des temps modernes, un drame antique. L'actualité se mélange avec l'irrationnel , les rebelles Kurdes sont un groupe de femmes MLF, les traficants des potentats locaux. Tout cela est filmé avec allégresse, entrecoupé de scènes incroyables, pures , par exemple le combat de chevaux presque sauvages , que l'on ne verrait pas dans un film occidental , car les ligues de Protection des animaux ne le laisserait pas passer . La bande son est superbe , mélange de rock et musique traditionnel Kurde et persanne. Les acteurs sont excellents , le couple fonctionne à merveille tout en pudeur, mais se donnant un baiser à l'écran qui n' a pas de prix et pèse son pesant d'or. La scène finale de la "retrouvaille " est aussi d'une grande poèsie, tout est dans le non- dit ,l'en dehors du cadre , mais pour le vécu à venir. Très beau.
Une jeune institutrice kurde va enseigner dans un petit village près de la frontière turque. Un ancien combattant de l'indépendance rejoint aussi le village comme commissaire. L'une fuit sa famille dominé par un père même relativement compréhensif et sa ribambelle de frères qui veulent contrôler sa vie. L'autre sa mère qui veut absolumment le marier. Dans ce village perdu des montagnes, le seigneur local dicte sa loi et règne sur l'économie de contrebande du village, appuyé par sa bande de cerbères. Il attend du commissaire la soumission à son ordre et veut également virer l'institutrice, avant-garde féministe d'un probable basculement de l'ordre établi qui l'a si bien servi. Les deux héros tiendront tête, avec l'appui fortuit d'une bande de combattantes kurdes. A la fin leur amour prévaut. Une intrigue convenue et somme toute banale, mais les deux acteurs principaux sont très attachants, le suspense nous tien quand même en haleine et on tombe sous le charme de ces paysages âpres au rude climat de montagne surprenant pour l'Irak.
Malgré son ancrage contemporain et le lieu de son action, "My Sweet Pepper Land" ressemble à un western à la Leone, avec des gros plans sur les visages, des plans larges sur des paysages désertiques, une histoire d'amour entre âmes esseulées, le saloon – ou en tout cas son équivalent – où se réunissent tous les villageois et le chef de bande local terrorisant la région. Tout ça est très classique, mais il n'y a pourtant rien à redire : la mise en scène est impeccable, le récit prenant et le couple charmant et crédible. La dénonciation de la misogynie est plutôt subtile, prenant par exemple les traits du conte social quand les frères de Govend se rendent au village tout en pouvant se révéler plus violente quand il s'agit de montrer les rebelles féministes. De même, l'intérêt ne faiblit jamais et la beauté surgit à de nombreux instants, l'isolement de l'endroit en faisant un microcosme à part, une sorte de paradis à construire pour les amoureux. Tout cela reste assez surprenant parce que le contexte politique autour de cette histoire est assez rude, mais malgré la violence, la légèreté prime toujours, d'où un charme constant. L'humour, omniprésent, apporte beaucoup à cette ambiance picaresque et fait, tout comme l'excellente Golshifteh Farahani, qu'on a envie de rester dans ce village bien après la fin du film.
ok ok il est vrai que les 'bons sentiments' un peu mièvres ne manquent pas, mais j'ai quand-même été charmée. Les paysages sont superbes et les acteurs plutôt bons. Enfin cet instrument de musique original que je ne connaissait pas... Ce film m'a fait voyager. À voir.
Le début du film, à l'humour très très noir, est à la fois très réussi et intrigant, car on se demande si tout va être dans le même registre.
Mais le réalisateur nous emmène dans un histoire plus proche du récit d'aventures, dans le décor grandiose des montagnes du Kurdistan, avec une trame proche de celle de bien des westerns, celle du type honnête qui veut remplacer la loi du seigneur de guerre local par la loi tout court. Et l'histoire est bien racontée, bien filmée, et très bien interprétée (notamment par les deux principaux acteurs, mais les seconds rôles sont également très bien: seigneur de guerre vieillissant et ses sbires, filles peshmergas kurdes de Turquie, directeur d'école, famille de l'institutrice, villageois soumis...
C'est l'occasion de découvrir une région mal connue, dans une vallée reculée de ce Kurdistan irakien qui vit une fragile autonomie, tout proche des autres Kurdistans (turc, iranien, syrien) où règnent la guérilla, carrefour de contrebande et de trafics, et dans une société où les relations entre hommes et femmes peinent à évoluer. D'un bout à l'autre, on est accroché par le récit de l'histoire de Baran et Govend...
Les ados qui ont assisté ont également beaucoup aimé.
Très agréable surprise pour un film étranger à petit budget représentant les zones montagneuses délaissées entre la Turquie, l'Irak et l'Iran, peuplées par des kurdes depuis tout temps persécutés et en quête d'émancipation. Le film devient presque un western des temps modernes avec un héros de la résistance qui se porte volontaire pour faire régner l'ordre républicain dans une zone dominée par une grande famille mafieuse qui voit d'un mauvais œil cet élan progressiste. Superbe rôle de femme également avec l'institutrice du village qui cristallise contre elle la bêtise de la morale de moyen-âge encore d'actualité dans ce village.
Un western au Kurdistan avec un policier intègre (le shérif), une jolie institutrice et les méchants contrebandiers ; on est en terrain connu, mais le Kurdistan n'est pas l'Amérique et c'est ce décalage entre le scénario et le lieu de l'action qui fait tout le charme de ce film, mais peut-être aussi quelque part, lui donne ses limites.
Que cette petite réserve ne vous empêche pas d'aller voir ce bijou, avec deux très beaux acteurs attachants. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit le Kurdistan au cinéma et en plus c'est très bien filmé !
À mille lieues des superproductions aux effets qui se veulent spectaculaires et attractifs, Hiner Saleem réalise un "Eastern" qui vire dans le thriller, sans se départir de quelques références à Sergio Leone et ses westerns spaghettis. En cela, la première scène est une réussite totale, mélangeant dérision et drôlerie. La réalité semble être toute autre. Un endroit du monde, perdu au milieu de nulle part, le Kurdistan. Un pays divisé mais bien réel qui semble n'avoir à offrir que ses paysages somptueux, et un système obscurantiste dans lequel la condition féminine est ramenée à bien peu de choses. À presque rien. Un parrain local clame "Il y a des lois écrites et des lois ancestrales". Le réalisateur avoue "Je voulais faire allusion aux lacunes institutionnelles du Kurdistan" il survole ainsi la situation politique du pays qui se veut en voie de développement. Une poignée de femmes Turques d'origine Kurdes, trouvent leur liberté dans le maquis, et mèneront une révolte et un militantisme forcené pour une égalité des droits. La photographie de Pascal Auffray magnifie tous les lieus. La musique les rend encore plus envoûtants. Des seconds couteaux vont s'opposer à un officier de police nouvellement nommé. Baran, incarné Korkmaz Arslan, regard magnifique et grande découverte en ce qui me concerne. Une rencontre aussi avec la sublime et troublante institutrice. Celle-ci ne baissera pas les bras, au fin fond de ce village perdu pour instruire des enfants négligés de tous. De la même manière elle tiendra tête aux écervelés qui lui tiennent lieu de frères pour tendre vers sa liberté et une libération de la femme. Un beau rôle pour Golshifteh Farahani, beauté pure et grand talent réunis. Sa seule présence, réduit à rien quelques faiblesses du scénario. Elle n'impose pas sa beauté, son talent pas davantage. Sa seule personnalité frappe de plein fouet.
Un très bon film sur les kurdes d'Irak et de Turquie ! Le film est très original car l'ambiance est digne d'un western américain, ce qui peut étonner en raison du sujet du film ! Le scénario est également très drôle avec pas mal d'humour noir, ce qui atténue le fond dramatique du récit. La relation qui se noue entre les deux héros est touchante. L'actrice principale est sublime (pour les amateurs d'Asghar Farhadi, c'est elle qui tenait le premier rôle dans "A propos d'Elly"). La musique est incroyable (l’héroïne joue d'un instrument hors du commun provoquant des sons magnifiques). Enfin, le film est très esthétique : les images, notamment les paysages, sont superbes. Bref, peu de choses à redire sur ce très bon long métrage !
Une excellente surprise que ce film. Comme l'on déjà dit certains critiques ce film aurait du s'appeler "il était une fois dans l'Est" car il reprend tous les codes des bons vieux westerns. Quant aux acteurs , franchement certains ont eu un césar ou un oscar pour moins que cela... Si je ne met pas 5 étoiles c'est peut être parce qu'il manque un petit "grain de pepper" au scénario pour en faire un vrai chef d'oeuvre ... et aussi parce que le film est un peu trop court à mon gout.
Une modeste petite perle baroque bien joué qui nous initie dans le nouvel état kurde d' Irak aux apprentissages de la démocratie et des droits de la femme ...plus que de l'homme . A recommander !