Vous pensiez qu’on en avait fini avec la saga "Harry Potter" ? Moi aussi, puisque la romancière J.K. Rowling avait annoncé la fin de la série littéraire… jusqu’à la sortie inattendue des nouvelles aventures du célèbre sorcier en octobre 2016. En attendant la nouvelle adaptation cinématographique, voici donc le premier spin-off de la saga, toujours basé sur le roman éponyme de l’auteure britannique. Autant dire que le film était attendu au tournant et ne pouvait se permettre d’être traité autrement que l'a été l’ensemble des épisodes Harry Potter. Alors qui de mieux que David Yates pour réaliser cette nouvelle trilogie annoncée, quand celui-ci connait aussi bien le monde de J.K. Rowling en ayant réalisé les 4 derniers épisodes de la franchise ? Oui les quatre derniers, excusez du peu. Sous les directives de la romancière qui a signé elle-même l’adaptation, Yates avait donc toutes les recettes pour offrir un spectacle intéressant et continuer à captiver le public : inventivité (comme par exemple l’apparence physique des fameux animaux fantastiques), rendre le côté fantastique parfaitement crédible, etc... Nous voici donc des années avant l’ère Harry Potter, puisque ce spin-off aux allures de préquel nous renvoie aux aventures de Norbert Dragonneau, l’auteur du livre qu’étudiait le jeune magicien. Norbert Dragonneau est campé par Eddie Redmayne, excellent dans la peau de ce personnage aux apparences timorées et maladroites, une apparence manquant singulièrement d’assurance qui cache bien ses talents d’enchanteur. Le plus étonnant est qu’il semble si naturel… Face à lui on a un étonnant Dan Fogler, un comédien qui semble exceller dans les multiples étonnements que subit son personnage. Il en est même amusant, volant ainsi la vedette à tous les autres (une performance !) en parvenant à le rendre éminemment sympathique. Cependant on peut reprocher un manque de développement de la psychologie des personnages. Il en va ainsi notamment de Tina Goldstein (Katherine Waterston), de Percival Graves (Colin Farrell), et à la limite de Norbert Dragonneau. Mais comme je vous l’ai dit, la trilogie est annoncée, alors attendons de voir pour en savoir un peu plus sur eux. Bien sûr, cette nouvelle franchise, dérivée de la saga originelle, ne fait pas exception à la règle quant aux personnages loufoques, voire totalement barrés. Il y va ainsi de Queenie Goldstein (Alison Sudol), excentrique à souhait. Nous trouverons aussi Jon Voight, toujours aussi bon depuis qu’il est dans ses vieux jours, mais sa présence est somme toute limitée. En ce qui concerne Colin Farrell, son jeu est un peu trop évident : dès son entrée en scène, on sent qu’il y a quelque chose qui cloche, qu’il cache quelque chose, et c’est presque un non-sens de constater que personne parmi tous les magiciens ne voit rien. Quant à l’histoire, les pistes sont bien brouillées pour retenir l’attention du spectateur. Ce dernier ne sera d’ailleurs pas dépaysé par les thèmes musicaux, puisqu’on retrouve certaines consonances qui ont accompagnées la franchise aux 8 épisodes, et même à un moment on reconnait (de loin) une petite ressemblance avec le thème principal de la saga "Saw" ("Hello Zepp"). Il ne sera pas plus dépaysé par les effets spéciaux qu’il attendait au moins à la hauteur de l’événement (c’est-à-dire irréprochables). Le fait est qu'ils sont d’excellente facture et se conforment à l’univers "Harry Potter", tout en prenant soin de monter crescendo vers le spectaculaire. Voir les murs s’écrouler en voyant chaque pierre se désolidariser les unes des autres, ou la grosse scène finale (dont l'épilogue laisse d’ailleurs un léger goût d’inachevé tant ça paraissait si facile) est un véritable plaisir des yeux. Visuellement, c’est beau, puissant et spectaculaire, grâce aussi à une très bonne bande son. Il est seulement dommage que la fin traîne autant en longueur, surtout en voyant les personnages se dire adieu alors que certaines relations n’ont pas été suffisamment travaillées pour nous faire croire qu’ils se connaissent tant que ça. "Les animaux fantastiques" n’est donc pas dénué de quelques petits défauts, mais offre tout de même un très bon divertissement, voire excellent pour les spectateurs les moins pointilleux.