Un film très réussi d’un point stylistique, mais un film très militant aussi, un film didactique, qui frôle parfois la perversion intellectuelle, dans sa manière de vouloir démontrer, de vouloir convertir. Jamais F. Ozon, n’avait été aussi loin dans sa volonté de démonstration sur l’ ambigüité sexuelle, en abordant ici, à sa manière, la théorie des genres. Une jeune fille qui était « normale », mariée, BCBG, mais qui avait éprouvé un amour très intense pour sa copine à l’ adolescence, découvre à la mort de celle- ci, que son mari n’était pas ce qu’elle pensait . Commence alors un imbroglio sentimental. Un homme qui voudrait être femme, une JF qui se sent homme, un homo qui ne l’est plus. Tous se complique. Le summum de ce « twist » est probablement dans la scène centrale de relation sexuelle. Ozon nous embrouille par une esthétique flamboyante et un érotisme sauvage. Mais nous entraine insidieusement dans sa démonstration. Le garçon se veut être une femme, mais n’est pas homme, il veut jouer de son sexe mais comme une femme et la JF se sent un attirance lesbienne et ne veut pas toucher le sexe d’homme. Tout cela est complètement déjanté et farfelu. Tout cela pour nous convaincre, que nous sommes tous Homme/femme, dans la lignée des genres qui n’existent pas . !! C’est lourd, c’est bête, et surtout très simpliste. Car malgré cela il peut bien y avoir des « vrais » homos qui n’aiment que les Hommes et des filles qui se découvrent vraies lesbiennes, et de gens straigth contents d’ être straight . Pas la peine de twister la réalité et de créer une race de mutants. Le plan final est tout aussi absurde, avec le Homme/femme et la femme /homme qui ont apparemment fait un enfant ensemble !!Le ridicule ne tue pas.
Les acteurs s’en tirent pourtant très bien : Romain Duris , en vieux travesti , homme déviant , mais pas homo qui fait ce qu’il peut , mais surtout Anais Demoustier qui arrive avec son naturel, sa naïveté , ses gros yeux ronds et sombres, qui s’écarquillent de plus en plus, à la découverte des secrets. C’est un peu comme si elle lisait le scénario en direct et découvrait l’aberration de celui-ci. C’est délicieux. Et puis elle a une sorte de teint diaphane, , pas vraiment sexy, pas pulpeuse , mais un érotisme naturel. C’est la Isabelle Huppert de la jeune génération . Sa performance dans le très bon film « Elles » ,film déjà sulfureux , mais autrement réussi , était déjà remarquable. Belle apparition de Aurore Clément que l’on a plaisir à revoir , et l’excellent Personnaz , très juste, tout en finesse et en délicatesse qui essaye de donner corps à ce personnage improbable. Les acteurs sauvent le film du désastre