Décidément rien ne change jamais vraiment entre le spectateur que je suis et les films de François Ozon. Sorte de désamour qui se répète.... Une nouvelle amie ne déroge pas à la règle. Ca commence pourtant fichtrement bien avec une atmosphère léchée, cinéphile même, lorgnant du côté de l'obsession hitchcokienne, ça termine plutôt à la façon d'un Parle à elle qu'on aurait mixé avec Tout sur ma mère d'Almodovar. Et c'est bien là le problème. Entre les deux, Ozon ne trouve jamais sa propre voix. Et son film n'a au final ni l'étrangeté fétichiste du grand Alfred ni la sève follement charnelle du grand Pedro. On se retrouve avec un gloubiboulga de phrases creuses et d''intrigues emberlificotées tournant autour d'éternels effets de miroirspoiler: "je t'aime en fait mais toi tu aimes la femme en moi et finalement on aimait tous les 2 feu ma femme et peut-être même que toi tu l'aimais au-delà de ce que Platon préconise parce qu'à travers moi c'est elle que tu continues d'aimer" ... Burp, c'est l'indigestion de postures un peu vaines. Le film peine donc à convaincre surtout lorsque démarrent les séquences de shopping frôlant le ridicule (voix fluette de Duris dans un ascenseur puis ricanements complices puis enchaînement de moments fleurant bon le Pretty Woman du film d'auteur). Et puis franchement, par les temps qui courent, quelle idée de nous pondre un film où de jeunes gens vivent dans des maisons de 400 mètres carrés, peuvent s'arrêter de bosser comme ça du jour au lendemain en claquant des doigts et dont les obsessions se limitent à aller se faire épiler le bas du dos et s'acheter des fringues après une partie de tennis ???? Etre à ce point coupé du vrai monde, ç'en est presque indécent... Enfin ça n'est que mon avis. A noter tout de même une jolie prestation d'Anaïs Demoutier, très très convaincante, le petit rayon de soleil du film.
J'ai beaucoup apprécié les thèmes abordés dans ce film. En particulier, la féminité chez l'homme. La féminité chez un homme est souvent associée à l'homosexualité alors qu'ici le personnage est hétérosexuel. Il aime s'habiller en femme, il aime la féminité, il aime les femmes.
On aimerait voir plus souvent de la douceur et de la féminité chez les hommes qui sont toujours montrés comme des mâles virils, macho, fort, insensible.
Le personnage de Claire semble représenter la frustration, elle ne semble pas vouloir montrer sa féminité, et c'est sa "nouvelle amie" qui lui montre comment faire. Et la rencontre avec elle lui permet de lever des fantasmes qu'elle avait peut être enfouie. Un homme habillé en femme est intrigant, attise la curiosité, semble inoffensif et est attirant.
C'est un film très intéressant sur la frontière masculin féminin chez l'homme et la femme.
J'aime beaucoup la réplique du personnage de David : "Je vais pouvoir faire tout ce qui m'était interdit en tant qu'homme". La société impose aux hommes et aux femmes certains comportement, attitudes, vêtement, il semble bizarre de faire autrement.
Je préfère cependant les films d'Almodovar, dont le thème du travestissement masculin est abordé avec beaucoup de brio.
Je dois bien dire que ce film ne restera pas dans ma mémoire pendant des années. Sauf peut être pour le fou-rire de voir Romain Duris en travesti. Sur le coup son jeu est vraiment très bon et il arrive à faire passer beaucoup d'émotions sous une couche de fard et de rouge à lèvre, ce qui est remarquable. Le personnage de Demoustier qui tombe amoureuse du mari travesti de sa meilleure amie décédée parce qu'elle y voit une représentation de son amie, c'est un peu téléphoné comme scénario. Du coup j'ai regardé le film d'une manière extérieure sans franchement de déplaisir mais sans excitation non plus.
Les 5 premières minutes du film sont subliment, tout en finesse, ensuite j'ai eu du mal à suivre cette histoire, malgré un Romain Duris comme toujours génial.
Je vote le maximum pour ce film car le cinéma n'avait encore jamais traité avec autant de justesse ce genre de personnage. Le visuel, le grotesque, l'exagération n'avaient pas permis jusque là de montrer ces comportements. N'en déplaise aux bien-pensants, la psychologie "quantique" dont nous serions dépendants fait qu'une particule peut avoir deux aspects superposés, être à plusieurs endroits en même temps... Acteurs parfaits, mention pour Anaïs Demoustier qui montre à la perfection son choc initial et au long du film son évolution, son attirance... On peut refermer la cage aux folles maintenant. Tant mieux.
Une nouvelle amie est un film curieux, dérangeant, intrigant mais également prenant. Si on passe les 10 premières minutes, particulièrement ennuyeuse et mal montées, on découvre le vrai sujet de l histoire et le travestissement de Romain Duris. L histoire bascule alors dans l étrange, dans le mélo, dans l inversion des genres et des sentiments pour au final faire une abstraction totale du sexe de nos héros. Anais Dumoustier est émouvante dans ce film et est une jolie surprise, quant à Romain Duris il ne fait que continuer à prouver qu'il sait tout jouer et qu il est le meilleur acteur français depuis bien longtemps.
Un long métrage déroutant toujours subtilement mis en scène par François Ozon. Les interprètes sont admirables et leurs performances étonnantes et excellentes. Malheureusement le film ne passionne jamais vraiment et le spectateur regarde les péripéties d'un regard distant et sans réelle conviction, plutôt passible, devant ce qui se passe à l'écran.
Une fois de plus Francois Ozon veut jouer sur le trouble qu il cherche à créer chez son spectateur. Avec une nouvelle amie il s interroge sur la personnalité, sur l identité notamment sexuelle, mais aussi sur l absence de l être aimé qui jette le trouble. A ce point de vu le rôle d Anais Demoustier (avec une interprétation de grande qualité de sa part) est le plus intéressant du film. Ayant perdu sa meilleure amie, déboussolée par son absence, elle va se rendre compte que son amitié allait sûrement au delà de ce que l on peut entendre de manière classique mais qu elle était aussi basé sur une attirance et une frustration physique. D un point de vue scenaristique j ai trouvé dommageable que le personnage de Romain Duris avoue que son goût pour le travestissement date d avant le décès de son épouse. Je pense que le trouble et les questions sur la personnalité qui change au contact de l autre puis de son absence n en auraient été que renforcées. Du coup je trouve que le film est par moment trop convenu et c est un comble pour Ozon.
C'est une catastrophe. Le jeu des acteurs, les clichés, les décors... et la bande-son - la bande-son! - larmoyante en veux-tu en voilà, conçue pour nous expliquer quoi ressentir à tel ou tel moment. Une ca-ta-strophe.
En fait, tout est très simple pour François Ozon : une femme, c'est une mèmère épilée-fardée en dessous dentelles qui pouponne. Et l'avenir est aux individus, hommes et femmes, qui enfileront cet uniforme pourtant ringard. Film fourre-tout, suite de clichés racoleurs et simplistes, pour satisfaire à peu de frais les spectateurs de TF1 du dimanche soir.