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Christian Wacrenier
18 abonnés
33 critiques
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1,5
Publiée le 6 novembre 2014
C'est une histoire qui se passe dans un milieu où visiblement les fins de mois n'ont jamais posé de problèmes. Belles maisons pour magazines de décoration, banlieues à l'américaine aérées et aseptisées, voitures haut de gamme. Nous sommes dans la bonne société riche et oisive où entre tennis et week ends à la campagne on a tout le loisir de se regarder le nombril. Qui suis-je? Dans quel état j'erre? David se sent femme et après la mort de la sienne (femme) commence à lui emprunter ses vêtements. Une façon d'être la mère que la nature l'empêche d'être, celle qui nourrit et prend soin de la petite fille mise au monde peu de temps avant la mort de Laura (sa femme!). Le personnage le plus intéressant, celui qui peu à peu devient le centre de l'histoire, c'est Claire, l'amie d'enfance de Laura. Elle ne parvient pas à faire le deuil de sa grande amie et c'est en acceptant David transformé en Virginia qu'elle y parviendra en prenant conscience de son homosexualité. Elle va aimer Virginia-Laura et former avec elle un de ces couples libre et légitime, parent d'enfants qui seront aimés et feront la nique à toutes les "manifs pour tous" de France et de Navarre! D'accord, c'est sympathique et dans l'air du temps, ça ne gêne plus grand monde et ça devient presque de la routine! Soyez ce que vous êtes, formez les couples que vous voulez, élevez des enfants et marchez sur la route vers le soleil de l'avenir! Pourquoi cette histoire, filmée avec art, avec fluidité, avec élégance est-elle à ce point ennuyeuse? Duris le poilu échoue à donner une image de la féminité, il reste un travelo souriant et ridicule. Anaïs Demoustier est la seule qui dans cette histoire tarabiscotée soit crédible et retienne grâce à son jeu juste et discret l'attention du spectateur. Elle est le seul atout de ce film bobo, alambiqué et inutile.
Un nouveau cru de F. Ozon vraiment très bien. C'est très dérangeant mais le film est conduit façon thriller dramatique et c'est du très bon cinéma. Je pense que beaucoup de gens ne vont pas aimer car ce film bouscule beaucoup de choses. En attendant je suis contente que le réalisateur ait pu faire ce film bouleversant.
Chaque homme a le droit de se déguiser en femme, même si son physique peut difficilement donner le change. Le problème, du moins pour un film, c'est que le spectacle de ce travestissement perd toute ambiguité, tout charme. Alors Ozon et Duris se sont peut-être bien amusés, mais, comme l'ont noté plusieurs critiques, dans la salle, ce sont des rires gras qu'on entend. La masculinité de Duris, même avec perruque et hauts talons, fait aussi qu'on a du mal à croire à l'attirance d'une femme qui fantasme... sur une autre femme, délicate et jolie. Ce film étant présenté comme une adaptation d'un texte de Ruth Rendell, auteure britannique de thrillers psychologiques, on était en droit d'attendre du mystère, du suspense. Au lieu de cela, on a une sorte de mélo-tract en faveur des LGTB et du mariage pour tous. Un mélo qui sombre d'ailleurs souvent dans le ridicule. Le scénario se traîne. Bref on s'ennuie ferme, même si les comédiens ne s'en tirent pas trop mal, à commencer par Duris. Ajoutons que ça se passe dans un milieu de privilégiés qui exercent tous des professions peu salissantes, valorisantes et bien rémunérées, habitent des maisons immenses qui donnent sur des parcs et roulent dans des voitures de luxe. Ozon n'a pas le moindre regard critique sur cette bourgeoisie qui ne connait pas la crise et ne souffre que d'angoisses existentielles. Horripilant.
Le cinéma français ose... alors Ozon! Voilà un film qui ne fera pas palisir à tout le monde (le critique du "Parisien" a, par exemple, détesté, et c'est bien triste) mais qui ravira ceux qui aiment un cinéma original et novateur. Un cinéma qui émeut...
Osons passer un joli moment sur le thème du genre délicatement abordé au milieu de gens biens, bourgeois canadiens dans leurs maisons québécoises cossues et cosy. Duris est touchant, peut-être aussi parce que l'accoutrement féminin met en lumière son asymétrie et développe une compassion. Il est plus séduisant en mec. Personnaz fait rire en bof homophobe sauce sympa. Anais Dumoustier est attendrissante, plus difficile à cerner, probablement lesbienne sur la retenue. Ozon ne parvient pas à filmer les corps nus, c'est dommage, encore moins le corps accoutré et féminisé par des artifices de Duris. Enfin tout se finit bien, ou presque.
Des idées de génie, une interprétation remarquable de tous les acteurs, beaucoup d’audace, d’émotions et aussi d’humour, un grand moment de cinéma et un formidable appel à la tolérance. Du grand Ozon. Merci, encore merci !
François Ozon a toujours aimer filmer les femmes (Sous le sable, Huit femmes, Swimming pool...). Cette fois, il nous raconte l'histoire d'un type (c'est le cas de le dire) particulier de femme : un travesti. François Ozon et Romain Duris arrivent parfaitement à faire alterner chez le spectateur le rire que peuvent provoquer les situations liées à la présence de cette sorte de personnage et la compréhension. Le cinéaste arrive à éviter les clichées spoiler: (David/Virginia est hétérosexuel et non homosexuel comme le veulent les idées reçues sur les travestis) et à instaurer de nombreux troubles sexuels spoiler: (lesbianisme, fantasme de Claire sur une liaison homosexuelle entre son mari et David, nécrophilie...) qui font penser par moment à Alfred Hitchcock en évoquant Psychose et Sueurs froides, deux films où les troubles sexuels ont une importance capitale. A côté du splendide Romain Duris, il faut également souligner la brillante interprétation d'Anaïs Demoustier spoiler: qui interprète le personnage d'on doute le plus de la sexualité : hétérosexuelle, lesbienne refoulée (les regards sur Laura, "Je ne peux pas ! -Pourquoi ? -Parce que tu es un homme", elle ne se rapproche de David qu'en le découvrant habillé en femme...), voyeuse, nécrophile... . En faisant passer ce rôle par tous les sentiments que peut ressentir les spectateurs spoiler: (étonnement, rejet, tentative de compréhension, amitié, attirance sexuelle...) , François Ozon pousse ces derniers à aller vers plus d’ouverture envers des êtres aussi atypiques que David/Virginia. Dans une période où l'acception des différences est de moins en moins présente et où le rejet de l'autre de plus en plus fréquent, Une nouvelle amie, en plus d'être passionnant, est un film sociologiquement essentiel aujourd'hui.
un film intéressant mais qui reprend trop les codes du film "dans la maison" : le style de vie americain, le personnage qui insite le second et qui est dépassé... on soulignera la belle performance de romain duris
Film de gros clichés ou vont s'affronter les critiques à 2 dimensions. Soit le gentil tolèrent, soit l'obtu méchant Nazi.(ça rappelle en effet les réflexions de comptoirs de notre actualité). Le film a peu de fond, il touche un sujet certes qui existe, mais ou aucune réflexion plus profonde n'existe. La fin qui met en scène la 2 eme naissance où les yeux s'ouvrent uniquement si on la considère comme une femme est un peu lourde.
J'apprécie habituellement les films de François Ozon, mais là c'est vraiment raté ! Entre Almodovar et la cage aux folles, on ne sait pas très bien où l'on nous mène. Romain Duris est toujours ridicule. Les rires gras des spectateurs dans la salle prouve que le sujet n'est pas bien traité. Le film surfe sur la vague des débats "transgenre" mais l'aborde de manière grotesque. C'est inintéressant, pas crédible, vulgaire, ni dramatique ni drôle et même pas subversif !! Dommage pour la jolie Anaïs Desmoutiers qui essaie un peu de sauver ce désastre.
Une question: comment en 2014, à l'heure où défilent encore dans la rue les banderoles de la manif pour tous, et avec la carrière et le talent déjà prouvé de François Ozon, peut-on arriver à commettre l'impardonnable erreur de traiter le thème du transgenre, plus que jamais en demande d'une littérature et cinématographie crédible, comme une mascarade à l'ambiguïté trop facile qui ne parvient jamais à verser dans le comique (ou plutôt le ridicule) ou le dramatique. A force de frotter les genres les uns contre les autres, Ozon provoque l'auto-destruction d'un scénario qui paraissait prometteur (belles scènes d'ouverture) mais aussi d'un sujet qui, même s'il peut prêter à la dérision, demeure néanmoins sensible et requiert beaucoup de délicatesse. C'est à nouveau au travers d'un conte, hyper normé et stéréotypé (le mari beauf, le monde du travail, le rapprochement travesti-pervers douteux), qu'il déroule un scénario qui se limite souvent à l'anecdote et très peu à la psychologie, et tente des rebondissements qui sont finalement tous prévisibles, un peu comme un Almodovar mais sans rythme et sans effusion. Romain Duris en poupée potiche parait trop à l'aise dans ses bas, et son absence de charisme tout comme son talent à minauder ne le rendent pas touchant pour un sou. Et quand on se prendrait presque à s'émouvoir, Ozon insiste pour nous faire éclater de rire. Rien n'est important finalement ici, c'est le jeu pour le jeu et la mort qui se prenait tant au sérieux ne sert que de prétexte. Le grinçant se révèle être du mauvais goût, le réalisateur dégrade fatalement et dangereusement le personnage-clé de son dernier opus et on finit par se demander franchement ce qui se passe derrière cette caméra insolente, puérile et régressive. A vouloir traiter ce sujet intime sans jamais se pencher du côté de la pudeur, Ozon passe à côté de deux occasions: faire un film déchirant ou une comédie tonitruante.
Avec un scénario un peu "re-tordu", tiré par 4 épingles, cette tragicomédie sur la confusion de genres, pousse l'ambiguïté à l'extrême. Distrayant, parce que construit comme un thriller, le bémol de ce film est Romain Duris. Peu convaincant et non seulement physiquement, l'acteur n'arrive pas à transmettre de l'émotion à son personnage, contrairement à Anaïs Demoustier qui fait ici une interprétation remarquable. Allez le voir....s'il n'y a rien d'autre plus intéressant.