Beaucoup de bruit autour du nouveau film de François Ozon.... à cause du sujet bien sûr, un poil sulfureux, voguant dans les zones sensibles d'un débat sociétal actuel. On y aborde donc le travestissement, le genre, on flirte avec des questionnements sur la sexualité bref, " Une nouvelle amie " semble souffler sur les braises de la discorde du moment.
Ça, c'est ce qui transparaît dans les médias depuis une semaine. La critique, de plus en plus bienveillante avec le réalisateur, applaudit des deux mains. Il faut l'avouer, il y a dans ce film un des ingrédients principal qui fait monter les critiques aux rideaux : les références ! Là, Ozon n'a pas lésiné. On le savait grand fan de Douglas Sirk et de ses mélos, il y est abondamment cité. Mais on peut aussi y trouver, en vrac, des clins d'œil à Truffaut, Éd Wood, Todd Haynes, Almodovar. même à Xavier Dolan ( c'est fun non ? ) mais également à lui même, certaines scènes rappelant furieusement pas mal de ses films ( Potiche, 8 femmes, Ricky, entre autres) . Alors avec tous ceux là ( et d'autres sans doute), il est facile d'écrire tout un tas de fariboles toutes plus pointues et intelligentes les unes que les autres, mais qui ont pour fâcheuse tendance de camoufler parfois quelque peu la réalité du film. Ce genre de propos s'adresse en premier lieu au public cinéphile qui, pense-t-on, adore jouer à rechercher les hommages .... C'est un jeu comme un autre, cela ne faisant pas pour autant les bons films.
Donc au milieu de ce dispositif de références, il y a une histoire, dont le point de départ est connu de tout le monde. Un jeune veuf, afin de rassurer son bébé désormais orphelin, revêt les vêtements de son épouse au moment de le nourrir. Surpris par la meilleure amie de la défunte, il finira par avouer avoir toujours aimé se déguiser en femme et profiter de cette occasion pour assouvir ses désirs. Entre ces deux personnages, une relation ambiguë va naître. L'un assumera de plus en plus son goût pour le travestissement et l'autre accentuera sa féminité pour le moins mise en quarantaine depuis sa naissance. Répulsion, incompréhension, attirance, ambivalence, l'histoire va explorer ce territoire de l'intime, par petites touches, sans jamais vraiment approfondir, en finesse mais aussi en gommant systématiquement le côté militant et surtout réaliste de la chose. On est clairement dans le mélodrame. C'est d'ailleurs annoncé dès les premières minutes dans une longue scène tellement dégoulinante de clichés et de guimauve autour des années d'enfance et d'adolescence des deux amies, que la suite pourrait paraître presque sobre.
Je dis presque car, en plus d'un décor à la " Desperate housewives" , l'image est particulièrement travaillée et surtout composée avec grand soin , passant d'une douceur angélique à une esthétisante froideur glacée, nous signifiant sans détour que nous sommes dans une fiction hautement romanesque.
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