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    Le Temps des aveux
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    benoitG80
    benoitG80

    3 418 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 décembre 2014
    "Le Temps des aveux" comme le livre "Le Portail", se focalise avant tout sur la relation entre l'ethnologue François Bizot et son bourreau ou geôlier Duch lors de la révolution des communistes au Cambodge durant le milieu des années 70, au risque de gommer certains aspects sanglants de ce pan d'histoire...
    Ce qui n'empêche pas au film de nous intéresser avant tout à ces deux hommes, de l'arrestation jusqu'au dénouement bien plus tard au moment du procès.
    C'est bien par le prisme de leur rencontre, puis de leurs échanges que l'on va aussi découvrir ou redécouvrir assez légèrement l'histoire des Kmehrs rouges et leur révolution sous le régime de Pol Pot !
    On reste à la fois fascinés par la protection que Duch va mettre en place auprès de son prisonnier, tout en regrettant de ne pas tout saisir de ce tortionnaire, de le voir sous son vrai jour pour mesurer l'horreur et la démesure de ces milliers d'exécutions dont il a porté la responsabilité.
    Cette protection que Duch privilégie plutôt que l'exécution radicale, reste énigmatique tant on essaie d'en chercher les explications : l'admiration, l'entente, son intime conviction sur l'innocence de Bizot ? Alors que ce dernier fait tout pour s'échapper et se mettre en difficulté...
    Maintenant, certains mots, certaines phrases échangés entre ces deux hommes finalement curieusement liés, résonnent avec force jusqu'à leur dernière entrevue très saisissante où Duch fera remarquer à son protégé, que lui a eu la chance de ne pas traverser de guerres ou alors que c'est grâce à lui, qu'il a pu connaître sa fille...
    Raphaël Personnaz a sans aucun doute un rôle très différent de son répertoire habituel et s'en sort assez bien et grandi de sa prestation, tandis que Phoeung Kompheak, avec ce jeu hyper maîtrisé et calculé, devient un personnage inquiétant d'autant plus quand on apprend que l'acteur a été l'interprète du véritable Duch à son procès !
    Assurément, le choix du réalisateur est ici très net et assumé en se limitant à l'étude très rapprochée de ces deux êtres pendant cette captivité jusqu'à ces retrouvailles inattendues au moment du procès, choix par respect du livre de François Bizot, mais on ne peut que regretter l'occultation de ce mouvement et de ce génocide même si les explications et allusions sont bien là, sans suffire malgré tout pour frapper réellement le public, ce qui était essentiel à mon avis en parallèle des intentions louables du réalisateur...
    Il n'en reste pas moins que cette histoire est particulièrement étonnante et ici bien relatée avec une mise en scène sobre et sans fioritures. Pour ces raisons, "Le Temps des aveux" de Régis Wargnier est à recommander même s'il ne va certes pas jusqu'au bout de son enjeu ou de ses réelles possibilités...
    islander29
    islander29

    867 abonnés 2 359 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 décembre 2014
    J'ai trouvé le film intéressant, même si la relation entre le bourreau Khmer et le scientifique français n'est pas assez étoffée à mon gout, (un peu comme si on regardait par le trou d'une serrure).....On ne sent pas vraiment le poids de l'histoire ou en tout cas de l'horreur (peut être n'était ce pas l'objectif du réalisateur).....Mais il faut reconnaitre à la décharge du film qu'il offre un regard décalé sur le conflit, au travers d'une histoire particulière (celle de Raphael Personnaz) et de beaux seconds rôles '(Olivier Gourmet, l'épouse cambodgienne)......Je pense que l'objectif du film n'était pas de transmettre l'émotion d'un conflit mais plutôt de relater des faits de ce conflit.....Un point de vue que je respecte, mais qui du coup empêche le débordement émotif.......Pour le reste le film est bien filmé, ( décors magnifiques) bien joué (surtout Gourmet), et propose une très belle scène de traversée du pont....On regrettera seulement un manque de conviction dans les émotions de Personnaz (il joue parfois trop) et dans la globalité du scénario.....Pas mal cependant......
    Julien D
    Julien D

    1 204 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 décembre 2014
    Vingt-deux ans après son célèbre film Indochine, Régis Wargier retourne en Asie du sud-est dans le but d’adapter les deux romans autobiographiques de François Bizot, sous la houlette de Rithy Panh, le réalisateur d’excellents documentaires sur le génocide cambodgien. Choisissant donc la fiction pour raconter l’une des nombreuses exactions du bourreau khmer surnommé Douch, le scénario s’axe entièrement sur le point de vue de Bizot, interprété par un Raphaël Personnaz que l’on n’a jamais vu aussi malmené, pendant et après sa détention dans un camp de prisonniers. Alors que la première moitié du film se concentre exclusivement sur les mois de captivités du prisonnier français et ses conversations avec son geôlier, la suite s’appesantie sur les évènements politiques sans réussir à maintenir la charge mélodramatique précédemment enclenchée. Les deux personnages que sont Bizot et Douch sont fascinants dès lors qu’ils sont ensemble à l’écran, leurs échanges apportant un regard sans jugement moral sur les enjeux humains du conflit, mais le reste du film,de par sa sobriété formelle et sa construction étirée, manque cruellement d’enthousiasme.
    Le Blog Du Cinéma
    Le Blog Du Cinéma

    106 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 décembre 2014
    (...) C’est le rapport inhabituel entre ces deux hommes qui a intéressé le réalisateur. On assiste à l’histoire d’un syndrome de Stockholm inversé. Le geôlier s’identifie à son prisonnier, s’attache à lui et tente de le défendre alors que le prisonnier fait tout ce qu’il peut pour se sortir de sa situation. Pourquoi cet homme a-t-il sauvé l’ethnologue français ? On s’interroge, on cherche des indices : est-ce parce qu’il est étranger ? Est-ce parce que Douch croit en son innocence ? Est-ce parce qu’il est le seul avec qui Douch peut échanger des citations sur son idéologie ? La réponse reste élusive, sûrement parce que le narrateur lui-même ne la connait pas.

    Le rythme lent du film, contemplatif parvient à nous capturer et à nous plonger dans l’histoire de ces deux hommes. On découvre avec incrédulité la vie Cambodgienne de l’époque et l’évolution sans heurt (c’est du moins notre impression) des Khmers Rouge. Les paysages, ainsi que les décors sont beaux et réalistes. Le choix de filmer au Cambodge en pleine nature avec des vrais paysans et des vrais moines n’y est pas étranger.

    Kompheak Phoeung est la véritable révélation de ce film. Dans la peau de Douch il brille, il fascine, il effraie autant qu’il charme. Sa connaissance de l’homme – il a été le traducteur français lors du procès de Douch – l’a peut-être aidé à en tirer un portrait aussi juste. On a envie de trouver des excuses à sa conduite et on se jette sur chaque parcelle d’humanité qui transpire de ce personnage. Comme il le dit lui-même « c’est la procédure », il n’a pas le choix. Lorsqu’il rencontre ses supérieurs, il perd de sa superbe et on le voit bloqué dans cette hiérarchie. On tombe plus facilement dans le piège du syndrome de Stockholm que François Bizot.
    Raphaël Personnaz ne livre pas une performance inoubliable. Sa transformation physique est impressionnante – il a perdu 10 kilo pour le rôle – mais son interprétation est trop lisse. On ne retiendra pas non plus ses assistants ou sa femme auxquels on ne s’attache pas un instant.

    Le film aurait pu gagner en émotions mais la retenue dont fait preuve Régis Wargnier fonctionne. La violence est hors champs, factuelle, protocolaire, très loin de l’image chaotique que l’on pourrait avoir d’une révolution. L’ordre qui règne parmi les Khmers Rouge transparait à l’écran et dans la narration du film. Tout est linéaire et administratif, sur le fond comme sur la forme. L’absence de musique renforce cette sensation. Pas d’envolée lyrique pour cette histoire, ce sont les prémices d’un génocide pas une fresque romanesque (...

    L'intégralité de notre avis à propos du TEMPS DES AVEUX, sur Le Blog du Cinéma
    ffred
    ffred

    1 711 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 décembre 2014
    Vingt deux ans après, Régis Wargnier revient en Indochine. Mais il est loin le temps où il nous offrait de belle fresque historique (Indochine, dernier film français à avoir reçu l'Oscar du film étranger en 1993). Très loin donc. Très loin aussi de La déchirure, auquel on pense vaguement, se situant au même endroit à la même époque. Depuis Est-Ouest, le metteur en scène ne fait que décliner. On avait touché le fond avec La ligne droite. Le temps des aveux s'en sort un peu mieux mais à peine. Tout ici est plat. L'histoire est édifiante mais elle vient se diluer dans une mise en scène inconsistante et sans personnalité. Il n'y a pas souffle, pas de passion, pas de profondeur, pas de suspens et surtout pas d'émotion. On ne ressent pas la tension, le pression, l'horreur que l'on est en droit de ressentir dans un tel film. Ce n'est pas les belles images qui changent quelque chose. Même le jeu des acteurs s'en ressent. Raphaël Personnaz n'a aucun charisme, aucune présence. Du coup, on ne s'attache pas du tout au personnage. A sa décharge, il a dû faire ce qu'on lui demandait. Seul Olivier Gourmet surnage mais le rôle est très court. Bref, c'est raté et décevant. En souvenir des premiers films de Wargnier, je continue d'aller voir ses films. Je me demande bien pourquoi...
    dominique P.
    dominique P.

    839 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 décembre 2014
    Excellent film tout simplement.
    Je ne connaissais pas l'histoire de ce monsieur et j'ai été très bouleversée.
    Le film est très bien fait, cela est très soigné.
    Dommage que ce beau film sorte en fin d'année donc malheureusement en même temps que des films français ou américains du style comédies à gros budget et sans intérêt.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 décembre 2014
    Le Temps des aveux est un très bon film dramatique biographique franco-belgo-cambodgien coécrit et réalisé par Régis Wargnier avec Raphaël Personnaz (excellent dans son meilleur role) qui joue François Bizot un anthropologue français, spécialiste du bouddhisme du Sud-Est asiatique qui va être arrêter avec deux de ses assistants cambodgiens par des miliciens khmers rouges et conduit dans un camp de rééducation dirigé par Kang Kek Ieu, alias Douch (joué par Kompheak Phoeung, un très bon acteur Cambodgiens) qui deviendra, entre 1975 et 1979, le directeur du centre d'interrogatoire de Tuol Sleng (S21)... A noter la presence de l'excellent acteur Olivier Gourmet dans le role du consul (Francais) Marsac..., l'absence de musique et que le roman Le portail (d’où est tiré le film) de François Bizot (publié en 2000) a reçu le prix des Deux Magots (un prix littéraire français créé en 1933)... Mais surtout que si ce film n'a pas la force de La Déchirure de Roland Joffé (une histoire presque similaire), il en est pas moins fascinant, terrible et d'un réalisme saisissant ce qui est dut a la mise en scéne très sobre du réalisateur Régis Wargnier (qui signe peut être son meilleur film) et a ses deux acteurs principaux (Raphaël Personnaz n'a jamais été aussi bon)... Un des meilleurs films Francais de l'année 2014.
    Yetcha
    Yetcha

    886 abonnés 4 401 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 25 octobre 2015
    Ce film regroupe l'ensemble des ecueils des films français historiques, ça manque de rythme et de romance. C'est-à-dire qu'il est probablement trop proche de la réalité, et c'est plutôt pénible à regarder et surtout ennuyeux. Au cinéma, il ne faut pas oublier l'aspect inventé pour donner dynamisme et intérêt. Ici malheureusement, malgré un sujet passionnant et peu traité, on n'attend qu'une chose, la fin pour reprendre le cours normal de notre vie.
    poet75
    poet75

    272 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 décembre 2014
    En 1971, tandis qu'il travaille à la restauration des temples d'Angkor, l'ethnologue François Bizot est arrêté et fait prisonnier par un groupe de Khmers rouges se battant pour la conquête du Cambodge. Arraché à sa femme et à sa fille, il est détenu dans un camp, en pleine jungle. Mais le plus étonnant, c'est qu'il ne doit sa survie que grâce à la clémence et à la protection du chef de ce camp, un certain Douch qui se singularisera plus tard en tant que tortionnaire, faisant torturer et mettre à mort des milliers d'individus dans le sinistre camp S21.
    Telle est l'énigme que pose ce film. Comment un bourreau aussi implacable que ce Douch a-t-il pu sauver la vie d'un homme, français il est vrai, mais que bien d'autres combattants khmers rouges auraient voulu exécuter? A cette question, bien sûr, il n'est pas de réponse claire. Douch est-il réellement convaincu de l'innocence de Bizot, comme il le prétend? S'est-il pris d'affection pour le Français, lui qui, en mille autres occasions, sera imperméable à la pitié?
    Régis Wargnier a su parfaitement mettre en scène ce troublant face-à-face, préservant toute la part d'étrangeté qui unit, malgré eux, ces deux hommes. 7,5/10
    xlr8
    xlr8

    69 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 janvier 2016
    Film de Régis Wargnier, tiré d'une histoire vraie, se déroulant au Cambodge, à l'époque des Khmers rouges. Je ne connais pas le livre qui a servi de support, ni les protagonistes. Wargnier retrouve l'Asie du Sud-Est plus de vingt ans après Indochine, que j'avais beaucoup aimé. On y retrouve son style académique, sans esbroufe, sans grandes envolées lyriques, sans musique de fonds pour renforcer les émotions. Certains déploreront ce traitement. Le réalisateur a, je pense, voulu rester fidèle à la thématique de ses oeuvres, très tournées sur les êtres humains et leurs relations entre eux. On ne pouvait pas s'attendre à un film de guerre, ou de dénonciation acharnée des atrocités commises... Mais ces atrocités, cette inhumanité, ce totalitarisme, transpirent à travers de multiples scènes. Ce film n'est donc pas spectaculaire, il est à dimension humaine, et demande l'implication du spectateur pour ce qui est de l'émotion et de la dimension historique. Les acteurs sont bons, Personnaz fait toutefois trop acteur de théâtre sur certaines scènes. Je ne conseillerai pas ce film à la plupart de mes connaissances. Ceux qui ont aimé Indochine devraient l'apprécier, même s'il reste en-dessous, et que la distribution est beaucoup moins prestigieuse.
    cylon86
    cylon86

    2 527 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 décembre 2014
    En 1971 au Cambodge, la révolution des Khmers rouges éclate. François Bizot, ethnologue français, est capturé, soupçonné d'être un espion. Emprisonné pendant un moment par les Khmers, Bizot fait la rencontre de Douch, l'homme qui dirigera plus tard S21, prison où furent exécutées des milliers de personnes. Douch n'est encore qu'un révolutionnaire idéaliste qui croit en l'innocence de Bizot. Les deux hommes nouent une relation étrange qui les marquera. Si la description du régime des Khmers rouges faite par Régis Wargnier est intéressante et que le film contient un certain potentiel dramatique, l'ensemble est plutôt froid, nous empêchant à tout moment de rentrer dans l'émotion qui est quelquefois voulue. On ne pourra pas reprocher aux acteurs de ne pas bien faire leur travail (une fois de plus, Raphaël Personnaz est impeccable) mais la maladresse et la naïveté de certains dialogues empêchent de rentrer complètement dans le film qui ne manquera pourtant pas de nous surprendre et de nous dévoiler une partie aussi dramatique que passionnante de l'histoire du Cambodge.
    selenie
    selenie

    6 285 abonnés 6 191 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 décembre 2014
    Malheureusement Régis Wargnier signe là son plus mauvais film. Le prologue, dès la première minute, gâche la fin puisqu'on nous spoile d'emblée l'issue ! Mais c'est bien la direction d'acteur et les choix du réalisateur qui semblent peu inspirés. En effet Douch (ou Duch) est un homme au regard froid, vide de tous remords ou sentiments - il suffit de voir le documentaire le documentaire "Duch, le maitre des forges de l'enfer" (2011) de Rithy Panh pour s'en convaincre - alors qu'avec Phoeung Kompheak on ne voit que la gentillesse dans les yeux alors qu'on voit le diable dans le visage du vrai Duch. D'ailleurs la relation entre Douch et Bizot, ligne directrice du film, est loin d'être traité à fond. Wargnier passe à côté de son sujet pour une mise en scène trop solennel et trop figé. Dommage...
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 2 janvier 2015
    Mes parents étant d'origines cambodgiennes et ressortissants du régime des khmers rouges, je me suis toujours naturellement intéressés à cet évènement tragique de l'histoire.

    Malgré des décors plutôt fidèles, un jeu d'acteur de Raphaël Personnaz plus que suffisant et un récit sympathiquement déroulé, Le temps des aveux affichent selon moi deux points faibles majeurs.

    Dans un premier temps le réalisateur, Régis Wargnier a été trop timide dans la démonstration de la cruauté et de l'injustice subie dans les prisons khmers rouges. Seule une très courte scène de torture est exposée. Biensûr j'entends bien que le but du film n'était pas de témoigner de ces cruautés. Mais un climat de terreur, de peur et d'injustice était extrêmement important à instaurer pour entrer dans la psychologie du détenu François Bizot et mieux comprendre l'impartialité de Douch, le tortionnaire.
    Dans un deuxième temps, le film qui se veut autobiographique manque cruellement d'introspection. Le personnage principal joue également le rôle du narrateur et nous décrit les faits. Mais nous n'entrons malheureusement jamais dans ses sentiments et ses états d'âmes.

    Le temps des aveux reste un film agréable et joliment réalisé malgré un budget serré. La relation entre François Bizot et son bourreau Douch, qui est le coeur du récit est toutefois décrite de façon maladroite. Et malheureusement pour les spectateurs à la recherche d'un film crédible et immersif sur l'univers du régime des khmers rouges, nous n'y sommes toujours pas.
    traversay1
    traversay1

    3 600 abonnés 4 870 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 décembre 2014
    Fut un temps où les films de Régis Wargnier créaient l'événement et attiraient les spectateurs (Indochine). Le temps des aveux, récit véridique de l'enlèvement de l'anthropologue François Bizot par les troupes Khmères, pas encore au pouvoir, ne semble aujourd'hui rencontrer qu'indifférence. C'est dommage mais ce n'est pas non plus scandaleux tant le cinéaste semble vouloir traiter son histoire en l'affadissant, reléguant l'horreur au second plan pour ne retenir que l'affrontement entre le prisonnier français et l'un de ses kidnappeurs, le tristement célèbre Duch. (auquel Rity Panh a consacré un documentaire). Wargnier explore le thème de la culpabilité (doublement) mais il le fait avec une certaine paresse et presque douceur hormis une scène poignante sur un pont. Le choix narratif fait par Le temps des aveux pourrait ne pas manquer d'intérêt mais la force de la conviction n'est pas au rendez-vous, pas plus dans la mise en scène que dans l'interprétation de Raphaël Personnaz qu'on a déjà vu bien plus à son avantage. Une relative déception donc pour un sujet au fort potentiel.
    Hastur64
    Hastur64

    226 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 septembre 2015
    Avec ce film Régis Wargnier revient sur l'émergence du mouvement Khmer Rouge à travers le portrait d'un ethnologue français prisonnier et torturé par l'un des pires bourreaux du régime : Douch. Le premier mérite du film est de ne pas faire dans la diabolisation des Khmers, ni dans l'angélisation du principal protagoniste François Bizot. Il s'attache à une subtilité de la psychologie des personnages et de leur relation. Cela permet de voir le début de la terreur khmer à travers le calvaire de plusieurs mois de ce ressortissant français : paranoïa, torture, enlèvement, exécutions sans jugement, rééducation... Le réalisateur évite aussi de trop dramatiser les événements, parfois trop, au risque de paraître un peu insipide, mais qui permet de revisiter une époque terrible qui a vu des choses aussi incroyable que l'évacuation de la capitale cambodgienne de la totalité de ses habitants. Raphaël Personnaz est très convaincant dans ce rôle d'homme amoureux de ce pays qui refuse d'abandonner ces assistants et culpabilise de n'avoir pu sauver que lui-même. Un film un peu trop sage peut-être, mais qui offre une vision dépassionnée et lucide sur la chute d'un pays dans la barbarie du point de vue d'un expatrié. Un drame poignant néanmoins, qui donne envie de s'intéresser plus profondément à cette période.
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