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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 12 juin 2021
Robert Rossen comme Elia Kazan ou Edward Dmytryk aura connu le déshonneur d’avoir témoigné devant la HUAC (Commission sur les activités anti-américaines) en 1953 après avoir dans un premier temps refusé de le faire en évoquant le cinquième amendement de la constitution américaine. Finalement convaincu de sympathie communiste, il est chassé de la Columbia. Dans l’impossibilité de travailler, il cède à la pression. Déjà alcoolique et diabétique, sa carrière n’atteindra jamais la plénitude qui lui semblait promise. Après le coup d’éclat que sera « L’arnaqueur » (1961) qui annonçait un possible retour en grâce, il meurt prématurément le 18 février 1966 à seulement 57 ans. En 1947, quand il met en scène son premier long métrage, l’avenir s’annonce pourtant radieux. Scénariste reconnu dans le domaine du film noir, il a déjà travaillé sur « La ville gronde » (Lloyd Bacon en 1939), « Les fantastiques années 20 » (Raoul Walsh en 1939) , « Le vaisseau fantôme » (Michael Curtiz en 1941) ou encore « L’emprise du crime » ( Lewis Milestone en 1946). Autant dire que la réputation de Rossen est solide. La chance passe devant sa porte quand Charles Vidor, réalisateur star de la Columbia à la suite du succès de « Gilda » (1946), refuse le projet d’adaptation d’une idée originale de Milton Holmes. Rossen réécrit le scénario du film qui voit Dick Powell, jusqu’alors vedette de comédies légères pour la Warner et la Paramount, poursuivre sa reconversion vers des rôles de privés ou de « bad guys » distingués, entamée avec « Adieu ma jolie » d’Edward Dmytryk (1944). Johnny O’Clock (Dick Powell), adjoint de Nelle Marchettis (Thomas Gomez) à la tête d’un casino est le prototype de l’ambitieux qui mise sur un charisme dont l’élégance suave est en permanence tempérée par un contrôle rigide des émotions. Personnage énigmatique apparemment dénué d’empathie dont l’intrigue va progressivement entamer l’apparente indifférence. C’est tout d’abord son ancienne maîtresse devenue la femme de son associé (Ellen Drew) qui par un cadeau malencontreux au retour d’un voyage au Mexique va provoquer une défiance irréparable dont les conséquences auront des ramifications pernicieuses. L’arrivée de la sœur (Evelyn Keyes) d’une employée du casino retrouvée "suicidée" va encore plus fragiliser la belle assurance de Johnny O’Clock qui doit désormais batailler sur deux fronts. S’ajoute la présence d’un flic ripoux auprès des deux hommes qu’un inspecteur opiniâtre joué par un Lee J. Cobb cantonné dans un registre un peu trop classique, cherche à faire tomber. L’intrigue qui se déploie sur deux niveaux s’avère plutôt relâchée, empêchant cette première réalisation de prendre place parmi les grands films noirs. C’est donc du côté de l’évolution psychologique de Johnny O’Clock, parfaitement incarné par Dick Powell qu’il faut aller rechercher l’intention du réalisateur qui de ce point de vue à parfaitement atteint son objectif. Très maîtrisé techniquement, « L’heure du crime » s’avère être un coup d’essai convaincant qui sera parfaitement transformé la même année avec le plus abouti et introspectif « Sang et or », se déroulant dans le milieu de la boxe, avec John Garfield. Robert Rossen, un réalisateur au potentiel sacrifié sur l'autel de la paranoïa anticommuniste américaine.
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3,0
Publiée le 9 octobre 2013
Vengeance, argent, jalousie..."Johnny O'Clock", un nom qui sonne comme aucun autre, un nom insolite que porte Dick Powell dans ce premier long-mètrage de Robert Rossen! Outre le prètexte de son rècit, cela offre à l'acteur de "Murder, My Sweet" l'occasion de croiser quelques jolies pèpèes dont une femme fatale sans scrupules et prête à tout (Ellen Drew est fort convaincante), victime d'un mari (ou plutôt d'un « macaroni ») qui met sa sensualitè puissante sur un pièdestal tout en l'emprisonnant! La mise en scène est intèressante et les dialogues souvent savoureux, en particulier les pics entre Powell et Lee.J Cobb : « Sortez d’ici avant que je vous mette la tête au carrè »...Mais il y a aussi du romantisme entre Powell et Evelyn Keyes : « Lumière tamisèe - musique douce - pluie » . Un film noir très typique du style de Rossen (bavard mais passionnant) avec une partition surprenante puisqu'elle s'identifie quand on s'y attend pas au personnage principal ( « O'Clock, O'Clock, O'Clock...toujours ce clic-clac » )...
Film noir. Un scénario assez alambiqué, une romance qui prend le pas sur l'action, une intrigue assez faible et un suspens quasi-inexistant. Dommage car la réalisation est honnête et les acteurs plus que corrects. Se laisse voir, sans plus.
Une distribution sympathique pour un petit film, tout son charme réside en peu de chose. Dick Powell manque un peu de personnalité et de dynamisme pour jouer ce dur, séducteur, enclin à être le héros de ce film. Déjà en ce temps là, porter un film sur ces épaules ne semble pas être évident. Pourtant le film prend le temps d'installer ces personnages, et son ambiance, le flic honnête, le ripoux, les hommes de main, la femme fatale par qui le mal viendra, et la belle, innocente et prête à tout sacrifier après connaitre notre héros que depuis 24h...beaucoup de codes qui correspondent au polar noir, mais trop de clichés et un rythme en demi teinte empêche de le film de vraiment décoller. Quelques pointes d'humour viennent soutirer quelques sourires.