Comment ébranler le train-train quotidien d’une jeune religieuse arrivée au terme de son noviciat ? Rien de plus simple : confrontez-la à un passé qu’elle ne soupçonnait pas, faites-la cohabiter temporairement avec sa tante, passionaria politicienne assumée, au mode de vie rock’n’roll, et mettez en péril sa pureté originelle en lui faisant croiser le chemin d’un joueur de saxophone plutôt beau gosse. Le tout sur fond d’une Pologne rurale morne et antisémite. Pour l’emballage artistique ? Un noir et blanc aux cadrages audacieux et une image au format carré ont été choisis pour exprimer sous une forme épurée le cheminement spirituel et la quête d’identité de la jeune fille. C’est malheureusement au détriment du récit et de sa narration que l’on se raccroche par dépit aux qualités visuelles de ce film dépourvu de toute émotion. C’est également le jeu figé et uniforme de son actrice principale qui écarte d’emblée l’empathie que son personnage pourrait susciter. « Ida » est un film contemplatif, livide, vain et l’engouement qu’il provoque me surprend beaucoup. Par chance, soixante dix-neuf minutes ont seulement suffi au réalisateur pour nous infliger cet ersatz de chef-d’œuvre proclamé.
Contrairement à ce que penserez sûrement en sortant de la salle, les Polonais ne croient pas en Dieu. Il y a bien longtemps que Dieu a abandonné la Pologne. Tout ce qui reste aux Polonais, c'est l'expiation d'un péché invisible, mais dont l'abandon divin constitue la preuve irréfutable. Le choix est alors simple : fuir la vie en se réfugiant dans la religion pour expier sans fin, ou bien se suicider. Soit par l'alcool, soit en cédant à la tentation de ce vide abyssal. Vous l'aurez compris, ce chef d'oeuvre en noir et blanc résume toute l'identité polonaise (difficile à comprendre pour les non-slaves, mais à défaut de comprendre, on peut ici le toucher du coeur et de l'âme). N'y allez pas pour voir la vie en rose, mais surtout allez écluser plusieurs vodkas en sortant ... C'est toujours mieux que de rentrer dans les ordres !
Un ovni au format carré, esthétique en diable avec de belles ellipses et un "storrytelling" tarabiscoté. Une réalisation soignée, fine et inspirée. Mais l'enjeu est prévisible, le thème un peu caricatural et le tout devient soporifique. Une curiosité.
Je ne comprend pas les critiques élogieuses pour ce film! D'un ennui ferme, il ne se passe rien, alors oui on en a plein les yeux du blanc, de la neige, en veux tu en voila, l'histoire aurait pu etre intéressante mais voila, à force d'attendre l'action on finit par s'endormir. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Les seuls moments sympas étaient les moments musicaux avec l'orchestre de l'hotel.
Ça ne m’était jamais arrivé : J’ai vu ce film 2 fois. A la suite ! La première, sans doute, pour me décrasser les yeux. La seconde, pour essayer d’aller au delà de la beauté sidérante des images, et profiter d'un récit dont je n'avais fait qu'entrevoir la subtilité. Le film n’a pas pâti de ces deux séances, "Ida" est un putain de chef-d’œuvre. On mesure soudain à quel point l’expression "belle photographie" est aujourd’hui galvaudée au cinéma, qu’on parle de ces cadres qui se contentent de suivre avec plus ou moins de brio le déplacement des acteurs, ou de la lumière qu’imaginent les chefs-opérateurs. Oui, ce film est un éblouissement. Des films en noir et blanc, on en voit quelques uns. Des tournés en 4/3, plus rarement, tant le format allongé est devenu la norme depuis l’avènement des écrans 16/9ème. Mais jamais choix plus cohérent, plus habité, que celui de Pawel Pawlikowski. Aucun réflexe fétichiste là-dedans, aucun désir vintage, seulement le souci de la forme juste. Ce sens de l’épure, cette façon de composer des cadres où les personnages n’occupent qu’une partie de l’image, ce retour de l’air – une notion qu’on croyait perdue - et cette foi dans le plan qui dure, donnent à l’histoire d’Ida, jeune novice partie à la recherche de ses origines, une puissance d’évocation rarement atteinte. Les personnages d’Ida et de sa tante sont dessinés avec une incroyable délicatesse. Leur questionnement existentiel n'est jamais formulé, et pourtant... Dans le rôle titre, Pawel Pawlikowski a trouvé l’interprète idéale : une débutante au visage encore enfantin, expressions indéchiffrables, regard opaque… Sa beauté mutique habite de bout en bout ce long-métrage bouleversant.
Tout en sobriété, cet "Ida" ne savère toutefois aussi prenant, émouvant et poignant que prévu. En revanche, la photographie est magnifique avec ce choix judicieux du noir et blanc.
Différent, sobre et assez fort. Une manière claire, élégante et efficace de raconter une histoire dramatique. Je suis encore tout étonné que le réalisateur ait réussi à fournir autant de messages et d'émotions avec si peu de mot. Pas très gai, mais à voir.
c'est un film dur dont l'intensité dramatique est soutenue par les prises de vue noir et blanc, parfois gris et blanc, gris comme la morosité qui envahit parfois notre pensée devant les longs plans de paysages mais qui laisse le temps à notre pensée de se mettre dans la pensée de l'héroïne; et sans aucun souci de sensiblerie ou sentimentalisme, toute la sensibilité n'est jamais dans les mots mais s'inscrit en filigrane dans les superbes prises de vue. J'ai adoré ce film
Magnifique film ! On en sort rêveur et "imprégné" pour plusieurs jours. Les acteurs sont formidables, les prises de vue d'un classicisme rigoureux, le drame est prenant, la bande son de Kristian Selin Eidnes Andersen vient servir le propos avec une émotion rare. Enfin, last but not least, la durée réduite du film renforce l'impression de densité de l'oeuvre et cette concision va heureusement à contre courant des délayages (jusqu'à 2H3 de projection !) qui semblent vouloir devenir la norme.
Trop beau, et trop cadré. Et beaucoup de clichés. On ne rentre jamais vraiment dans l'histoire à force d'esthétisme qui frise l'académisme. La jeune actrice a le regard vide, heureusement la tante est plus intéressante, spoiler: mais évidemment
elle disparait.
D'où un ennui qui s'installe et une fin bien catho qui correspond bien au retour actuel aux valeurs traditionnelles !!!