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Roger O.
12 abonnés
35 critiques
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5,0
Publiée le 23 février 2014
C'est un film court, en noir et blanc, au format carré. Voilà déjà qui nous change de la production courante et qui fait souffler un vent presque léger sur ce cinéma pourtant austère.
Même si elle n'est plus ce qu'elle était, la nostalgie est parfois un sentiment bien agréable et, ici, on revient en terrain de connaissance: on se retrouve dans les teintes à la fois mélancoliques et pleines d'espérance des films de la grande époque des cinéastes "de l'autre côté du rideau de fer". En redécouvrant son pays, la Pologne, P. Pawlikowki a voulu en revisiter le cinéma, tout en se gardant d'un simple copiage ou d'une relecture post-moderne. Le spectateur est plongé dans les années de déstalinisation, dans la renaissance du sentiment religieux (si tant est qu'il ait jamais disparu), surtout dans les souvenirs sordides de l'antisémitisme polonais. Le réalisateur nous parlerait-il d'aujourd'hui à travers le filtre d'une situation qui paraît révolue? Le passé est en effet toujours là, à fleur de peau, à fleur de terre.
Paradoxalement, ce film au rythme lent, méditatif, réserve des surprises scénaristiques qu'il serait maladroit de révéler: tel personnage féminin, la cigarette aux lèvres, le verre d'alcool à la main, la tenue négligée, quitte l'amant d'une nuit; on songe immédiatement à "une femme de mauvaise vie", il n'en sera rien. A un autre moment, alors que l'écran est vide de toute présence, et que le tourne-disques hurle dans une pièce ensoleillée, il se produit un événement étonnant mais cohérent dans l'ensemble de l'œuvre. Quant à la décision finale de l'héroïne, elle surprend aussi tout en étant dans la droite ligne de ce qui a été dit plus tôt dans le film.
Ida est un moment merveilleux d'élégance et de réflexion, où le réalisateur sait arrêter son plan juste au moment où il risquerait de tomber dans le formalisme ou le didactisme. Ça s'appelle la grâce.
Magnifique noir&blanc, enfin ! Pour comprendre combien celle de "The Artist" était piètre. Le cadrage est exceptionnel. Rien que pour ça, le film peut être vu et revu. Pour le reste ... Dialogues, musique, scénario... c'est d'une lenteur monotone à mourir. D'ailleurs le film se termine par deux suicides : l'un est réel et l'autre est un refus de la vie.
Houla .... quel ennui ... on est vraiment dans la Pologne des années 50-60 , grise , triste ..... J'ai réussi à voir la fin entre 2 bâillements , mais bon , difficile d'aller au bout
Cette affiche d'Ida marchant dans la neige avec cette phrase : "une merveille d'une beauté sans limite" est un saisissant raccourci de ce film. On n'a jamais aussi précisément décrit la foi. On n'a jamais fait se succéder les plans avec une telle constance dans la beauté Chaque scène annonce la fin et le début dans une progression dramatique circulaire et initiatique. Quelques images marquantes : le rire d'Ida, les corps entrelacés, et le dernier plan. Dernier plan où pour la seule fois du film la caméra se met en mouvement et la musique devient off et égrène les notes limpides de Bach : "j'appelle vers toi, Seigneur". Inoubliable.
Comment évoquer avec les mots justes un tel éclaircissement dans le paysage cinématographique? A tous ceux qui ressentent un sentiment de déjà-vu de plus en plus récurent, je conseille ce chef d'oeuvre de Pawel Pawlikowski. Un véritable éblouissement. Ce qui est la plus étonnant est cette justesse incroyable: des acteurs peu nombreux mais d'une profondeur inattendue.. Je reste bouche bée devant l'aura que dégage le personnage d'Ida, mais surtout devant le travail du réalisateur: il réussit la prouesse de traduire les travers d'une société polonaise meurtrie avec une telle beauté, un tel esthétisme. Étonnant, éblouissant, fascinant, enivrant et si mélancolique. A voir et revoir.
Un très beau film, plein de sensibilité Un jeu d'acteur plein de finesse, le film m'a littéralement emporté. Le cadrage est surprenant, les personnages son filmé dans le quart droit mais on s'y adapte bien. Le noir et blanc correspond bien à ce thème
Sublime ! Chaque plan est travaillé comme un joli diamant brut, prêt à étinceler à tout moment.
Le cadrage est formidablement novateur, profondément moderne et rafraîchissant - Malgré le thème du film - et donne toute sa pudeur à ce petit bijou d'effroi.
On oscille entre folie douce et gravité. Et elle réside là l'insoutenable légèreté de notre être.
Bref, cette sensualité, cette réserve si délicate donne envie de faire l'amour à la sortie de ce film et d'honorer les plaisirs simples de l'humanité.
magnifique film dont le noir et blanc sied a merveille, tres esthétique avec ses ombre et ses perspectives d'architecture, les actrices bien sur et la musique aussi.
Film austère et triste, mais d'une très grande beauté formelle posant les problèmes de l'identité, de la culpabilité, de l'engagement religieux, servi par deux actrices excellentes. Le N&B, le format 4/3, les plans fixes (à l'exception du dernier), le cadrage avec des personnages souvent petits en bas de l'écran, ou plus grand mais en bas à gauche, toujours dominés par un paysage gris, nuageux, et triste, triste.. une musique discrète, sauf aux moments "relativement gais" comme l'orchestre dans l'hôtel, tout concourt à souligner le lourd passé de la Pologne, que ce soit par le comportement de certains face aux juifs pendant la guerre ou le manque d'enthousiasme de la Pologne communiste des années 60.
Le réalisateur ne nous rend pas sympathique ses personnages, c'est ce qui m'a fait le plus apprécier son film, l'histoire se suffit à elle-même. Merveilleuses actrices!
Voici un put*in de très beau film !!! Beau dans tout les sens du termes. Beau déjà par l'histoire, certes minimaliste, voire simple, mais il n'y a pas besoin de multiples rebondissements. L'histoire n'est pas celle de l'enquête sur les origines d'Ida mais bien sur son éveil à la vie profane et la naissance de sa relation avec sa tante. Et beau surtout par sa photographie exceptionnelle. Et on peut dire que Pawlikowski nous laisse tout le temps de l'admirer : rythme lent, plans fixes, peu de dialogues. La photographie de ce film ne brille pas que par sa lumière et son contraste mais surtout par sa composition. Le choix du format 4:3 est un choix artistique fort qui permet de séparer l'image en quatre. A ce titre, beaucoup de lignes verticales et surtout horizontales viennent séparer l'espace. La plupart du temps l'objet d'intérêt ou les personnages n'occupent que la moitié inférieur (la moitié supérieur étant souvent réservée au divin, au religieux). Ce découpage crée un sentiment d'oppression malgré que ce soit souvent le ciel qui occupe le haut de l'image, comme si une chape pesait sur eux. Et Ida, personnage centrale, héroïne de ce film, elle n'occupe bien souvent qu'un quart (voire même moins : un coin) inférieur, comme s'il elle se refusait à la vie séculière. Quand par hasard elle se retrouve au centre du cadre, c'est pour en sortir immédiatement et revenir dans un coin. L'un des rares moment où elle atteint la moitié supérieur du cadre (via la voiture qui remonte la rue) c'est pour tout de suite passer à un plan où ,priant dans une église, elle occupe à nouveau un coin de l'image. Il y a plein d'exemples dont je pourrais parler mais c'est un vrai plaisir que je ne veux pas vous gâcher d'admirer et d'analyser ces images. Le seule regret que j'ai de ce film c'est que les 20 dernières minutes manquent d'intensité émotionnelle comparativement à la première heure. Cela aurait pu être rattrapé par une belle conclusion, mais je n'ai pas compris le choix du réalisateur pour cette scène finale spoiler: d'Ida filmée de face marchant vers le couvent avec une caméra à l'épaule très instable. Pourquoi ce choix ? Alors que tout est filmé en plan fixe ou par de lents travellings ? Ida est pourtant d'un calme olympien à ce moment là. De cet apaisement qui suit la prise d'une importante décision. Bref, regret mineur pour un très beau film : 4.5/5
Un beau film . Avec une image esthétisée d'un lumineux Une histoire certes bouleversante sur la lâcheté et une époque bien douloureuse de la Pologne. Pologne des années 1960 bien reconstituée . Un film pour autant frisant l'ennui .