Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Jean-luc G
63 abonnés
773 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 11 novembre 2018
Laissons parler Pawlikowski lui-même: "Je voulais détacher la foi de sa dimension tribale, qui est très présente chez les nationalistes aujourd'hui. Pour eux, l'identité polonaise, c'est l'identité polonaise catholique. Mon film dit qu'on peut aussi être polonais et juif ». Plus ardu que Cold war, plus statique, ce premier volet , visiblement nourri d'éléments autobiographiques, est tourné dans son pays natal après 50 ans d'exil. Les cadrages décentrés, repoussant sans cesse les personnages presque en dehors du cadre, attirent l’œilspoiler: mais pourront fatiguer certains spectateurs. La réussite vient de la confrontation entre deux femmes à l'opposé: l'une, mature et énergique, a été procureur sous Staline. Déchue, marquée par spoiler: l'élimination de son fils , sa vie débouche sur une impasse. L'autre est sa nièce, ignorante du monde et de l'arrivée du jazz, élevée dans la foi catholique et sure de son avenir. La première est jouée par une actrice de renom, la deuxième par une débutante. Au milieu, la question sous-jacente: entre le catholicisme et le communisme , qui a éliminé le plus de juifs?... On reste en noir et blanc, il correspond aux souvenirs d'enfance du réalisateur. Derrière la beauté formelle des images, reste un regard acéré sur la Pologne d'un intellectuel qui ne veut pas désespérer de son pays. DVD1 - novembre 2018
13 713 abonnés
12 426 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 19 février 2016
Le parcours initiatique d'une jeune religieuse à travers la Pologne communiste des annèes 60 donne lieu à une oeuvre esthètique et moderne qui reçut l'Oscar du meilleur film ètranger en 2015! Un film courageux, dans un format 4/3 et des acteurs inconnus hors de Pologne! Une vraie cohèrence entre thèmatique et visuel, à commencer par ce superbe noir et blanc, limite mètaphorique! A quoi pense t-elle ? Elle ne pense pas! Elle de beaux cheveux mais personne ne les voit! Son nom ? Ida Lebenstein alias Soeur Anna, une jeune femme qui se destine à rentrer dans les ordres! Elle dècouvre qu'elle est juive et affronte les souvenirs de l'Holocauste! Agata Trzebuchowska (elle a parfois le regard de Gemma Aterton), belle et mystèrieuse, porte le film sur ses frêles èpaules! En plus de l'Oscar, "Ida" a reçu le Prix du meilleur film europèen ainsi que 4 autres rècompenses! C'est toujours formidable qu'un long-mètrage qui ne semblait pas prometteur puisse faire aussi bien où le rèalisateur Paweł Pawlikowski propose une esthètique particulière avec des cadrages très mèticuleux! Toutes ses questions sur la foi et l'idèologie s'ouvrent sur les traumatismes du passè auxquels sont confrontès les polonais! De plus, pour transcrire ce malaise à l'image, on n'a une camèra fixe, des dècors gèomètriques et des personnages qui sont souvent dècadrès...
Il est certain que si j'avais eu la bonne idée d'aller vérifier ce que j'avais pensé de "My Summer of Love", le seul film que j'avais déjà vu de Pawel Pawlikowski, j'aurais peut-être hésité à me laisser enfumer par les critiques unanimement louangeuses concernant "Ida". Certes, ce premier film polonais de ce réalisateur polonais est loin d'être mauvais mais, quand même, de là à en faire "L'un des grands films de cette année", "Un film épuré d'une beauté à couper le souffle" ou "Un chef d'oeuvre de spiritualité", faut pas pousser. En fait, comme dans beaucoup de films polonais on se retrouve face au délire catholique de ce pays et à ses problèmes de conscience face à ce que ce pays a fait subir aux juifs pendant la 2ème guerre mondiale. Le petit trait de génie, c'est d'avoir réalisé ce film en noir et blanc : ça permet de faire parler mais ce noir et blanc, qui, le plus souvent, n'est qu'un gris quasiment permanent, est loin d'être aussi somptueux que celui de "La maison à la tourelle". Dans ce film très court (1 h 19 mn) mais qui parait long, on s'ennuie quand même pas mal. Reste la musique : réunir Mozart, Bach, Coltrane et Adriano Celentano, fallait le faire et c'est réussi !
La quête d’une orpheline et apprentie none vers ses origines dans une Pologne des années 60 en proie à un passé peu glorieux, au récit un peu austère mais servi par une mise en scène en noir et blanc d’une élégance rare, avec des scènes d’une grâce folle. Oscar du meilleur film étranger 3,75
On est agréablement surpris que le réalisateur du chichiteux Femme du Vème soit si radicalement passé, en épurant son style jusqu'à un ascétique noir et blanc, à un tel niveau d'abstraction et d'intelligence des images. Ici, pas de roublardise, pas d'effets grandiloquents, tout est suggéré. Les ellipses sont teintées d'élégance comme les images ou la musique, parfaite illustratrice des sentiments qui habitent les personnages. Le scénario nous étreint peu à peu dans cette tristesse d'une histoire somme toute banale dans la Pologne de l'après-guerre. Ni pathos, ni accusation haineuse, on nous épargne les jugements définitifs. Le spectateur est assez grand pour se faire son propre jugement.
Récompensé de multiples fois la première fiction de Pawel Pawilowski nous ramène dans la Pologne communiste des années 60. Avec un noir et blanc qui appelle à la sobriété voire à l’austérité le réalisateur nous met en présence de deux femmes, une tante et sa nièce, qui en se découvrant toutes deux vont aussi lever le voile sur un passé sur lequel elles et le pays tout entier avaient décidé de fermer les yeux. Le réalisateur trace alors le portrait d’une Pologne qui refuse de regarder les zones d’ombre de son passé tant pendant la guerre (dénonciation des Juifs, meurtres de ces derniers, accaparassions de leurs biens) que pendant l’époque des purges staliniennes. Il tresse aussi le portrait de deux femmes profondément marquées par ce douloureux passé, parfois sans même le savoir. La tante, juge intransigeante et femme alcoolique est, des deux, la plus émouvante tant, au long du film, on voit, à quel point ce passé dont le deuil n’a pas été réalisé affecte toujours sa vie sous ses airs dur de femme libérée. Ida offre, alors, un contraste qui n’est que plus frappant, mutique, austère et discrète elle ressemble à une image inversée de cette tante exubérante. Mais le voyage dans cette Pologne qui préfère détourner les yeux des problèmes et dans un passé ignoré va bouleverser une vie qui semblait clairement engagée sur des rails et une voie sûre. Un film sur le passé, deuil et la vérité et sur comment ils affectent notre présent en même temps que deux portraits de femmes touchant et plein de force. Je ne sais pas si cela valait toutes ces récompenses, mais le film vaut en tout cas largement le coup d’œil.
En s’attachant à la relation forte entre Ida (Anna) jeune nonne qui doit prononcer ses vœux, et sa tante, véritable passionaria du libéralisme sociétal, Pawel Pawlikowski retrace les années sombres de la guerre froide en Pologne. Pays qui se cherche, engoncé dans un communisme primaire mais où le poids de la religion reste très prégnant. Cette quête d’un passé spolié, qu’entameront les deux femmes, la vertu s’appuyant au bras du vice, les mèneront à reconsidérer leur vie et sera déterminant pour leur avenir. Tout au long de ce film, on ressent l’oppression de ces années de plomb. Les prises de vue et les décors jouent sur des volumes géométriques rectilignes et autres perspectives fuyantes au point d’en écraser les protagonistes qui se retrouvent de fait presque hors du cadre. Le montage en séquençages furtifs ajoute au malaise ambiant. Quant au noir et blanc (digne d’un Robert Bresson) il contribue à l’épure souhaitée afin de ne s’attacher qu’à l’essentiel. De ces années 60, alors qu’en France nous chabadabadions, Pawlikowski exprime le mal être d’une Pologne qui vomit ses remords pour mieux rebondir. Avec ce concept très maitrisé, cet ascétisme bouleversant, ce film semble tout droit émaner de la « Nouvelle Vague » française (on pense à Resnais, Truffaut, Rivette). Mais sa contemporanéité sous-jacente le place de fait en tête de la production de cette nouvelle vague du cinéma polonais qui émerge depuis quelques années.
Joli noir & blanc qui combiné au 4/3 m'a rappelé "Tabou" d'il y a 2 ans. Le film est un peu austère, il ne faut pas y aller pour se changer les idées après la mort d'un proche, mais la prestation authentique des acteurs donnent un souffle mélancolique dans une recherche de vérité touchante à travers les ravages indélébiles de la guerre des années après la fin de l'horreur. Un beau portrait d'orpheline à la recherche de ses origines marquées par le nazisme.
Film austère et superbe ...éblouissant malgré le noir et blanc ou le gris qui peuvent parfois être tout aussi lumineux que la couleur...Peu de paroles, de belles musiques...Ida, touchante Agata Trzebuchowska, conditionnée dès l'enfance à l'orphelinat, pour être nonne prononcera-t-elle finalement ses voeux ? le final le suggèrerait..La foi est-elle plus forte que la médiocrité du monde ? Au moins aura-t-elle eu auparavant une saine révélation dans les bras d'un beau saxophoniste...le personnage de Wanda ( Agata Kulesca), sa tante jamais vue, est tout aussi fort ...elle a choisi le socialisme , version procureur et purges , partageant avec sa nièce un lourd héritage qu'elle noie dans l'ivresse. Pawel Pawlikowki signe là un film tout en retenu, renoue avec le passé de sa famille, l'histoire de la Pologne qui n'en a pas fini avec son passé tortueux et de son rapport avec la question juive. A voir absolument.
Le contexte (la Pologne d'après-guerre) est passionnant. Le réalisateur y croise plusieurs thèmes forts à travers la quête d'identité d'une jeune femme : communiste, catholicisme, culpabilité. Dès les premières images, on est séduit par le soin apporté à la mise en scène, au cadre et à la photographie. A cette histoire forte et émouvante, les scénaristes apportent une touche d'humour bienvenue qui donne au film son ton bien particulier et totalement addictif.
Une œuvre forte, intense, quasi essentielle au cœur d'un cinéma mondial qui n'en finit plus de fuir en avant dans la démesure, l'excès et la profusion d'effets spéciaux. Comme un marqueur, Ida, portée par une Agata Trzebuchowska tout simplement éblouissante et lumineuse, vient rappeler que le cinéma peut aussi être un art, une réflexion sur le temps et sur l'humanité. Ida, comme le cinéma de Bresson qu'il rejoint immanquablement (comment ne pas penser à Jeanne d'Arc?), éclabousse par son talent, sa puissance et sa lumière. Ici, pas d'effets, pas de surenchère, pas de complications inutiles : une histoire simple, claire, lumineuse qui vient submerger le spectateur par la profondeur de son propos. Une chef-d'oeuvre signé Paweł Pawlikowski.
Nous n'étions pas loin du pur cliché du film d'auteur intimiste profondément ennuyeux. Un fait historique relatant la découverte par une nonne de sa famille disparue pendant la guerre ; c'est l'objet d'une quête psychologique, où le personnage doit retrouver ses origines et en même temps apprendre une part de lui-même. Le but est double ici : une jeune nonne ne veut qu'entrer dans le monde seulement pour raisons familiales. Le reste est interdit : pas d'alcool, de tabac ni de relations spécifiques. C'est d'ailleurs par la mort de sa tante que Ida découvrira le monde qu'elle avait repoussé. Et reviendra chez les Soeurs après. Pure intrigue psychologique, mise en valeur par la photographie, fidèle à l'ambiance des années 60 et au format 1:33, et au cadrage particulier, où les têtes des personnages dépassent le bord cadre pour ne laisser qu'un vide autour. Comme s'ils étaient écrasés par une force invisible. Artistiquement correct, mais les longueurs sont malgré tout présentes, ça doit être une manie chez ces films-là d'allonger les plans et séquences presque inutilement, d'autant plus qu'il n y a pas beaucoup de dialogues.
Un joli film sur une jeune fille orpheline au couvent qui va découvrir l'existence de sa tante à la personnalité diamètralement opposée mais qui va l'aider à retrouver la trace de leur famille disparue. C'est très bien réalisé avec un très joli noir et blanc et le casting est à la hauteur. Ida va-t'elle prononcer ses voeux et s'enfermer le restant de son existence ou succomber à la vie trépidante de sa tante faite d'alccol, de tabac et de plaisir sous la couette? Un film court qui manque un peu d'émotion mais très agréable pour la soirée...
Je suis habituellement un grand admirateur des films noirs et blancs contemplatifs qui évitent d'en dire trop. Mais Ida m'a complètement largué, alors oui le noir et blanc est très propre, les plans parfaitement pensés (bien que trop de dé-cadrage tu le dé-cadrage). Un film qui veut renouer avec le cinéma classique mais qui n'atteint jamais la force de ces prédécesseurs. Un film sur le parcours d'une famille au passé douloureux dans l'après-guerre qui ne parle finalement de rien, décevant.