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Un visiteur
4,0
Publiée le 28 février 2014
Ce film dégage une puissance et une beauté remarquable. La photographie est sublime, on se met à contempler chaque plan. Aucun superflu, il y a juste ce qu'il faut et c'est suffisant. Le noir et blanc donne plus de force au récit et le cadrage nous plonge dans un univers et une atmosphère unique. A découvrir.
Un cadrage singulier et beau. Un très bon film émouvant qui nous fait poser des questions : sommes nous issus de nos racines ou de ce que l'on nous enseigne ?
Premier film de Pawel Pawlikowski tourné dans son pays natal, la Pologne, Ida retrace l’histoire de cette nation à travers les yeux d’une jeune orpheline élevée au couvent, Anna/Ida (Agata Trzebuchowska).
Dans les années 60, alors qu’Ida est en passe de faire ses vœux pour devenir nonne, la mère supérieure lui propose, ou plutôt lui impose, de rencontrer sa tante Wanda (Agata Kulesza). Le but est simple, tester la foi d’Ida en faisant renaître le passé et en l’exposant au monde extérieur, à la tentation.
On suit le film du point de vue d’Ida, de l’ignorance à la lumière en passant par la très récente et très forte relation avec sa tante. La rencontre des deux femmes est marquée par la solitude, Wanda de n’avoir aucune famille, Ida de ne connaître le monde, mais également par la dualité. Wanda, qui a de multiples facettes (personnage politique, mère de famille…) noie son chagrin dans l’alcool et la déchéance, Ida, le visage fermé, mène sa vie selon la foi. Pour illustrer ces états d’âmes torturés et renforcer la nostalgie d’une époque révolue, Pawlikowski revient au format 1,33 dans un noir et blanc magistral, poétique. Le cadrage renforce la psychologie de nos protagonistes par des plans picturaux, décadrés, épurés, laissant place aux natures mortes ou se focalisant sur le visage des deux actrices.
J'y allais un peu à reculons, ayant peur d'une énième approche lacrymale sur les juifs et le nazisme.... Et bien rien de tout ça. Une histoire profonde, de réconciliation avec des racines, de mise à jour de la vérité, de pouvoir (celle qui joue la juge magnifique) et désespoir, d'innocence et de soif de vérité (Ida), mystique. J'ai adoré et été très touché. Subtile et jamais jugeant mais observant et élargissant. On en ressort chamboulé et meilleur. Bravo.
Les critiques presse nous promettaient "un éblouissement", un bijou, "du pur cinéma"...le film n'est pas désagréable mais il n'a rien de transcendant. Pas de surprise. Les silences, le noir et blanc, la photo, tout est attendu. On en sort gris.
Acclamé par les critiques, succès d’estime en salles et récipiendaire de nombreuses récompenses à travers le monde avec notamment l’Oscar du meilleur film étranger, « Ida » est le prototype même de la bête de festivals. Sortant clairement du tout-venant de la production cinématographique contemporaine et s’affranchissant de toutes les modes, ce long-métrage risque de ne pas plaire à tout le monde par sa facture visuelle et narrative très particulière. On y voit une nonne partir à la recherche de ses origines et de son passé pendant que sa foi se heurte à l’athéisme de sa tante dans la Pologne communiste des années 60. Beau sujet traité comme si le film avait été tourné à cette époque. Et c’est ce qui pourra laisser beaucoup de spectateurs sur le bas-côté.
L’esthétique du film est vraiment soignée et cohérente de bout en bout. Mais on a rarement vu film aussi austère dans sa réalisation. Une austérité payante car les images sont magnifiques mais tout est d’une froideur clinique qui confine à l’ascétisme. Noir et blanc sublime, cadrage carré, quasi absence de musique et dialogues limités au minimum font que « Ida » pourra en rebuter plus d’un. Mais cette forme assumée de bout en bout est aussi peu avenante qu’elle est paradoxalement somptueuse. Les personnages semblent comme écrasés par le cadre et le poids du passé et des âmes. Les plans fixes s’enchaînent comme des photographies artistiques d’antan et flattent l’œil. Mais ce déchaînement de rigueur et de sévérité visuelle est si rare qu’il faut accepter de s’y plonger sous peine de trouver tout cela artificiel. « Ida » est comme une pièce de musée, à la fois poussiéreuse mais au fond finalement universel.
La quête des origines de l’héroïne parvient tout de même à nous captiver. On a envie de découvrir le secret derrière le passé du personnage principal. Si les révélations qui s’égrènent au compte-gouttes ne sont pas renversantes, elles maintiennent notre attention durant les deux tiers avant que notre intérêt s’amenuise dans la dernière partie. Heureusement le film est court et ne semble pas durer une éternité malgré son rythme lent et son penchant contemplatif. Les thèmes abordés sont forts et bien mis en exergue mais tout cela penche parfois trop vers le conceptuel au détriment de l’émotion qu’un tel sujet et que de telles thématiques laissaient présager. Du cinéma d’auteur pur et dur pour public averti.
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À l’image caricaturale de ce qu’on peut se faire de la Pologne, "Ida" est un film froid et austère, illustration d’un pays maltraité par les massacres des nazis et les purges communistes. Le style est marqué mais étouffe l’émotion.
Un film initiatique sur la recherche de soi et sur l'importance du passé pour construire l'avenir dans un pays au passé lourd où la population en porte encore les stigmates. L'oeuvre est dotée d'une belle réalisation et d'un duo d'actrice possédant une certaine justesse. À la fois triste et optimiste, l'ensemble aurait mérité plus d'ambition.
Doté d'une magnifique photographie noir et blanc qui sublime la Pologne des années 1960, Ida est un drame familial tout en retenue, qui ne cherche jamais à provoquer l'émotion, et qui reste toujours sur une ligne factuelle et pudique. Cela ne l'empêche pas d'aborder des sujets très difficiles, voire même déchirants, au travers du périple de deux femmes à la recherche de leur passé. Malgré un final qui s'étire un peu en longueur, le film m'a paru très convaincant dans son approche artistique et dans le traitement de son sujet, qui lui a d'ailleurs permit de gagner l'Oscar du meilleur film étranger en 2015.
C'est beau. ça, on ne peut pas dire le contraire. Mais le film mériterait de s'appeler Wanda, car le personnage de la tante est le seul attachant. Tout est lisse chez Ida, dont l'histoire ne suscite jamais l'empathie.. Pourtant, quel sujet! C'est dommage. Heureusement, reste la musique ..Mozart, Bach, Coltrane, Adriano Celentano...
On pourrait résumer ce film à un road-movie tragique dans une Pologne sinistre. Mais il est infiniment plus. C’est en fait un remarquable film à la réalisation stupéfiante, qui vous accroche dès la première image. Un noir et blanc d’une grande beauté, des cadrages de référence dans un format presque carré, d’époque, des visages cadrés serré mais avec à propos. Ajoutons aussi un montage parfait, dense mais explicite, une lenteur tout à fait supportable qui accompagne le lent parcours intérieur des deux héroïnes, des dialogues aussi épurés que les décors d’une Pologne post-stalinienne particulièrement guillerette ! Enfin une interprétation remarquable des deux actrices principales, l’une professionnelle aguerrie, l’autre débutante transcendée. Seule l’histoire reste un peu faiblarde mais très sobre, sans posture socio-historique. Un très grand film, austère mais fort.