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Benjamin A
711 abonnés
1 922 critiques
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3,5
Publiée le 9 mars 2014
Récompensé à travers diverses compétitions (festival du film de Londres, Toronto...) "Ida" de Paweł Pawlikowski nous raconte l'histoire d'une sœur orpheline, Anna qui sort du couvent avant de prononcer ses vœux pour comprendre ce qui est arrivé à ses parents durant l'occupation nazi et qui va aller chez sa tante qu'elle n'a jamais vu. Le scénario et l'histoire, pourtant simple, vont au fur et à mesure devenir plus complexe que ça n'y parait, devenir de plus en plus intéressant et va surtout nous proposer de suivre le parcours et l'évolution de Ida, depuis sa sortie du couvant, le "choc des cultures" avec sa tante, la remise en cause de la foi et de la religion, ainsi que la place que cela peut prendre dans une vie, avec comme fond la Pologne des années 1960 ainsi qu'un pays au passé douloureux. Un film intelligent mais jamais lourd, qui évite aussi toutes niaiserie dont ce genre de sujet est parfois confronté. La mise en scène belle et très épuré, l'immense qualité de la photographie en noir et blanc, le parfait choix de musique ainsi que leurs utilisations, la maitrise technique (dans les plans, les cadrages...) ou encore la justesse des interprétations (notamment la jeune actrice principale, d'une sobriété exemplaire) constitue les grandes réussites de ce film. Une très bonne surprise.
Déjà s’extraire des néons étourdissants du métro, du vacarme et de l’étrange douceur de cet hiver parisien pour voir un film polonais en noir et blanc, ou la neige réchauffe étrangement ceux qu’enferment cette salle obscure, c’est faire une expérience mystique qu’il est urgent de s’offrir dans ce monde où tout va trop vite, mais jamais très loin.
Cette plongée silencieuse dans une atmosphère douloureuse mais d’une beauté inouïe n’est que pure délice, même pour une novice du cinéma polak dont je fais parti. Si IDA vous transporte vers des émotions que vous découvrez intactes, c’est que l’alchimie entre une interprétation épurée d’un élégant duo féminin et un scénario aussi simple que solide, est servie par une photographie qui magnifie le septième art. Chaque plan, chaque cadre, chaque champ et contre-champ révèle une composition savante et surprenante qui fait d’IDA un ovni. Mais attention ce serait malhonnête de réduire ce film à sa sublime apparence, allez-y pour le voyage dans le temps où la seconde guerre mondiale déchirait les villageois. Ida ne touche pas que les yeux, elle touche(ra) le cœur de tous ceux qui prennent le temps d’aller au cinéma, pour le cinéma. Magnifique cinéma.
Pawel Pawlikowski est un réalisateur polonais qui quitta la Pologne à 14 ans, vécu en Allemagne, italie, Londres et Paris... Avant de revenir en Pologne... "Ida" est son premier long métrage polonais après 4 films dont le plus connu "My Summer of Love" (2004) qui révéla l'actrice Emily Blunt. Son retour dans son pays d'origine est salvateur car ce film estr de très loin son meilleur film, c'est même un petit bijou. Après une mise en scène onirique pour la chronique adolescente "My Summer of Love", le réalisme classique pour le thriller "La femme du Vème étage" (2011) il signe là un film en noir et blanc à la mise en scène aussi épurée que fascinant. Dans la Pologne d'après-guerre (on imagine fin 50 début 60) une orpheline élevée dans un couvent catholique retrouve une tante et part à la recherche de son passé et de sa famille juive... Pas de mouvement de caméra, pas de plan séquence mais une succession de scène en quasi plan fixe où à chaque fois on nous offre un cadre d'un beauté inouïe, la photographie est juste sublime. Tout, absolument tout est épuré au juste nécessaire, des décors aux costumes comme aux jeux des interprètes... On sent là la force du passé documentariste du réalisateur, et il y ajoute un oeil minimaliste mais toujours suffisant jusque dans l'émotion. Pas la moindre once de pathos et pourtant 2-3 fois l'émotion nous submerge de façon subtile et vraie. Entre la nièce orpheline qui semble un peu perdue, voir abasourdie au fil de sa quête et sa tante, juge, qui survivait en tentant d'enterrer un passé doudoureux sous des litres d'alcool le réalisateur nous montre un pan d'histoire de son pays avec le minimum possible et de quelle manière... Chaque scène est une photo, le cinéma et l'art réunis à chaque minute. Les subtilités méritent sans aucun doute un second visionnage. En prime un duo d'actrices absolument superbe. Juste un tout petit bémol sur le fait que la quête aurait dû prendre 5mn à la dernière partie. Un drame familial dans les sombres méandres du passé, où mémoire (qu'on cherche ou pas), pardon (qu'on le veuille ou non), suicide (qu'on choisit ou pas), rédemption (qu'on désire ou pas), douleur (toujours là) sont les fardeaux de deux femmes à la solitude terrifiante. Un des plus beaux films de ce début d'année...
Que ce film polonais en noir et blanc ait réussi lors des premières séances à Paris, le mercredi de sa sortie, à rivaliser avec "Les Trois frères, le retour" est plus que réjouissant quand on se retrouve confronté à sa vision: quel beau film, quelle originalité, quelle émotion. Un seul mot: magnifique!
Comment ébranler le train-train quotidien d’une jeune religieuse arrivée au terme de son noviciat ? Rien de plus simple : confrontez-la à un passé qu’elle ne soupçonnait pas, faites-la cohabiter temporairement avec sa tante, passionaria politicienne assumée, au mode de vie rock’n’roll, et mettez en péril sa pureté originelle en lui faisant croiser le chemin d’un joueur de saxophone plutôt beau gosse. Le tout sur fond d’une Pologne rurale morne et antisémite. Pour l’emballage artistique ? Un noir et blanc aux cadrages audacieux et une image au format carré ont été choisis pour exprimer sous une forme épurée le cheminement spirituel et la quête d’identité de la jeune fille. C’est malheureusement au détriment du récit et de sa narration que l’on se raccroche par dépit aux qualités visuelles de ce film dépourvu de toute émotion. C’est également le jeu figé et uniforme de son actrice principale qui écarte d’emblée l’empathie que son personnage pourrait susciter. « Ida » est un film contemplatif, livide, vain et l’engouement qu’il provoque me surprend beaucoup. Par chance, soixante dix-neuf minutes ont seulement suffi au réalisateur pour nous infliger cet ersatz de chef-d’œuvre proclamé.
Me fiant aux critiques dithyrambiques, je suis donc allée voir "Ida".... Malgré la belle photo, je m'y suis fermement ennuyée..... Le vide du regard d'Ida face à des événements totalement imprévus et imprévisibles, m'a horripilée.
La vie dans un couvent n'appelle pas les démonstrations de sentiments autres que religieux, mais bon sang, cette fille n'éprouve-t-elle donc rien ? Quel regard inexpressif et quasi bovin... C'est dur, ce que je dis, mais je m'attendais à un film à la "Bresson", dur et palpitant, au lieu de cela, le visage lisse de l'actrice (heureusement qu'il y a la tante plus humaine).... Ida, apprenant la vérité sur ses origines, fait n'importe quoi.... En effet, comment pourrait-elle apprécier une vie ordinaire (avec, dès le départ des excès) alors qu'elle a été formatée toute sa jeune vie par le couvent et bien sûr, retrouve le chemin de ce couvent...... et de la vie à laquelle elle a été préparée.
Les Oscars du Meilleur Film étranger sont pour moi généralement un véritable vivier de perles rares et autres joyaux qui m'ont donné de superbes séances. Mais "généralement" ne veut pas dire "tout le temps". C'est pas qu'*Ida* soit un mauvais film, mais c'est juste qu'il ne m'a pas du tout intéressé et que je ne vois pas non plus son intérêt. Paweł Pawlikowski a réalisé un film qui se déroule en 1962 comme un film tourné en 1962, sur le plan de l'histoire et sur celui de la technique. Bon, si la censure communiste de l'époque aurait certainement compliqué un peu le truc (quoique les films d'Andrzej Munk, de Wojciech Has et d'Andrzej Wajda de cette même époque montrent qu'on pouvait malgré tout réaliser des films audacieux et même très critiques sur le pouvoir en place !!!), mais à part cela il aurait eu beaucoup plus d'intérêt s'il avait été réalisé en 1962. Autrement, l'interprétation est bonne, l'histoire est a-priori intéressante mais complètement ruinée par un rythme excessivement lent qui fait que l'ensemble qui dure de moins de 80 minutes paraît durer plus de deux heures, le noir et blanc soigné, mais c'est plus un noir et blanc de 1962... Non, je ne vois vraiment pas l'intérêt de ce film...
Un drame sobre voire austère, esthétique et contemplatif, aux cadrages et plans magnifiés par le noir et blanc. Cependant, l’histoire s’avère sans surprise ni grande vraisemblance, les personnages sont creux et ennuyeux ; l’ensemble est d’une lenteur désespérante et ennuyeuse. Une réalisation sans émotion ni saveur, vaine et désincarnée !
Ida est un beau film heureusement court car il évite l'ennui. La sobriété de la mise en scène accroît la grande émotion qui se dégage des personnages. Un bijou virtuose et intimiste.
Avec une économie de moyens étonnante, Ida nous en dit très long sur l'histoire de la Pologne. Du massacre des Juifs au stalinisme, cette histoire est traitée de façon extrémement subtile, sans le moindre manichéisme. On regrettera sans doute la chute très pessimiste, mais comment ne pas être ému par ces deux personnages magnifiques, Wanda la rouge qui a vu ses idéaux trahis et Ida qui découvre brutalement la société sous ses aspects les plus abominables. Sur le plan formel, la recherche esthétique ne vient jamais s'imposer au détriment du sujet, chaque plan nous apporte une explication supplémentaire. Par sa sobriété, Ida évoque un peu aussi les premiers films en noir et blanc de Polanski, comme Le couteau dans l'eau, mais le propos est beaucoup plus profond. Un film envoûtant dont l'intensité dramatique ne peut laisser indifférent.
"Ida" est inspiré d'une histoire vraie. Dans la Pologne communiste des années 60, une jeune orpheline, à la veille d'entrer dans les ordres, apprend qu'elle a été placée par ses parents juifs dans un couvent avant leur assassinat. Avec sa tante, qui avait rejoint pendant la guerre les rangs de la résistance justice avant de devenir procureur général de l'Etat communiste, elle part à la recherche de ses origines.
"Ida" est un film extrêmement stylisé. Tourné en noir et blanc et en 4x3, il est composé de courts tableaux quasi immobiles et volontairement décentrés. Les personnages émergent du bord du cadre. L'effet esthétique est celui d'une grande lenteur alors que l'action progresse à toute allure par ellipses. La jeune Ida voit ses certitudes s'écrouler. La foi chevillée au corps, elle poursuit, silencieuse et entêtée, une quête désespérée qui se fracasse sur la vulgarité antisémite de la Pologne des années de fer. Sa tante poursuit le chemin inverse : alors que Ida cherche qui elle est, elle veut fuir ce qu'elle a été, la complice aveugle d'un système implacable.
"Ida" est un film baigné par la grâce. Il réussit la gageure de tenir sur la durée un parti pris stylistique qui s'épuise en général au bout de quelques minutes. Ces effets de style ne sont pas gratuits mais servent le sujet d'un film beau et grave.
Eblouissement, ravissement, etc etc... les qualificatifs ne manquent pas sur l'affiche pour attirer le chaland. Le tout est vrai...en partie seulement. Sur le plan formel et esthétique, le film est une pure merveille. Le travail sur l'image (noir et blanc, d'ailleurs plutôt toutes les nuances du gris), le son, les décors, le montage, tout fait de Ida un délicat travail...
Je suis complètement passée à coté de ce film, mais alors, complètement. La lenteur des scènes, le cadrage fixe et la ringardise ambiante m'ont assommé du début à la fin. Je n'ai pas une seconde ressenti d'empathie pour les personnages malgré la gravité du propos, ni d’intérêt pour le scénario. J'ai trouvé la rencontre avec le saxophoniste totalement surfaite, superficielle et improbable. Un seul bon point pour le jeu extraordinaire de la tante qui est assez bluffante.
Extrêmement lent ! Les acteurs sont dans la contemplation, de vrais pantins inanimés. Aucune émotion, le film semble être sur "pause" pendant 1h20. L'histoire est assez sombre mais à la manière des acteurs, je n'ai rien ressenti. On a juste l'impression qu'ils font partis du décors sans y participer. Je décommande !