Mr. Holmes (2015
Sherlock Holmes est vieux et prend sa retraite à la campagne. Il essayera de se rappeler et de mettre sur papier une de ses dernières affaires, mais la maladie le guette et sa mémoire commence à lui faire défaut.
Pourra-t-il encore compter sur son esprit et sur son raisonnement ?
Le film prend le choix de mettre en parallèle trois histoires, deux enquêtes se passant à des moments et à des endroits différents, et le moment actuel, dans ce cottage anglais à la campagne. C’est intéressant car l’histoire des flashbacks est racontée au fur et à mesure de Sherlock qui se les rappels, certains bout n’arrivant que de manière abrupte, à la façon d’un rêve qui reviendrait subitement en mémoire. Et les éléments déclencheurs sont liés d’une histoire à une autre, tandis que le mystère est maintenu par le mauvais état de sa mémoire et alors qu’il a déjà résolu le problème mais n’arrive pas à s’en souvenir.
Sherlock Holmes n’est pas celui que l’on connait, mis sur papier par son collège le docteur Watson, tel un personnage atypique, coiffée de son célèbre chapeau et de sa pipe. Non, c’est un homme normal, avec ses propres gouts et peu d’exubérance. Mais le temps passant, il est devenu acariâtre, et son magnifique esprit se perd, les souvenirs se mélangent et des détails importants de sa mémoire sont hors de sa portée. Aujourd’hui âgé, il sera confronté à un problème, bien qu’à l’impact moindre que ses précédentes affaires, il s’y investira entièrement.
Ian McKellen est très bon dans son rôle. Il transmet et donne à son personnage une personnalité renfrognée, maussade et grincheuse, mais également la peur et le doute qui accompagne la perte de mémoire, comme si le sol se dérobait et qu’il n’était plus en contrôle de la situation.
Le personnage de Milo Parker est intéressant, malin, et bousculant les habitudes de Sherlock. Il sera la touche de créativité, le « petit jeune qui remet en question les dires de l’ancien ». C’est classique mais la relation est sympathique.
Par contre, Laura Linney est légèrement décevante, servant plus d’outils à l’histoire en tant que force de contradiction face à Holmes qu’à faire avancer l’histoire.
Le film est bien filmé, avec de beaux décors et une utilisation privilégié de la nature, des images de la campagne, et des décors en extérieur, donnant une sensation de calme à l’œuvre.
Je noterai également que la technique et l’attention apporté au maquillage de Ian est remarquable, lui faisant perdre une fois 15 ans, et dans la scène suivante lui en ajoutant 10. C’est organique et aide à nous faire plonger dans le récit.
Un film agréable, pas exubérant, sobre et sympathique.
7/10