Avis sur La Michetonneuse

Franchement La Michetonneuse est un film intéressant. C’est du coup d’autant plus dommage que Francis Leroi, après un bon départ nous livre une narration pour le moins chaotique, semblant se concentrer davantage sur l’exercice esthétique que sur son propos.
Car en effet visuellement le film est bien fait. J’ai trouvé le travail sur la photographie granuleuse, la mise en scène qui à des côtés « saisi sur le vif » voire limite amateur, caméra sur l’épaule, tout à fait bien vu. Ça donne de la personnalité au film, une sorte d’authenticité brute de décoffrage qui sied à merveille à l’atmosphère du film et à son propos. En plus le film nous plonge dans divers milieux avec parfois un caractère interlope bien rendu, et la bande son lancinante et mélancolique est tout à fait étonnante. Honnêtement, et c’est souvent le cas chez Francis Leroi, sur la forme ce n’est pas critiquable.
Sur le fond c’est en revanche plus inégal. D’un côté c’est vrai le film a de très bons moments, en particulier dans la première partie, la rencontre avec le trans, et le film est attrayant pour l’atmosphère d’époque et son rythme solide au fil des 1 heure 20. Le problème c’est que dès que le film rentre dans son propos principal ça devient faible. Narration chaotique, décousue, manque de piquant, ça manque d’efficacité, ce n’est pas assez coup de poing. Leroi semble s’être un peu noyé dans son exercice de style, et finalement le fond du propos arrive assez fade au spectateur. Dommage.
L’interprétation est emmenée par des acteurs peu connus. Cependant Christine Leuk est plutôt convaincante (surtout dans la première partie), Valérie Wilson fait une apparition remarquée. Pour le reste en revanche c’est un peu moyen, mais pas décevant. Il y a toujours ce côté authentique, cette volonté de naturel qui frôle parfois le style documentaire chez Leroi.
Clairement La Michetonneuse aurait pu être plus percutante sur son sujet. Leroi a de bonnes intentions, et on sent un réalisateur habile, mais le propos est trop dilué. Reste un exercice de style intéressant, pas mal campé. 3.

Francis Leroi ambitionne de tracer un portrait des jeunes français de son èpoque! Ayant dèbutè en 1967 par "Pop Game", il tourna par la suite "La Michetonneuse" d'après un scènario de François Jouffa! Avec un slogan qui appâte : « Un monde perverti montrè sans concession ! » C'est Christine Leuk qui interprète l'hèroïne de ce film èrotique dèpassè, une jeune provinciale confrontèe aux pèrils et aux illusions cruelles de la capitale! Elle finit par s'enfuir de Paris, pour assister à un festival de pop music dans le Midi, sans parvenir pour autant à èchapper à la dèchèance et à la prostitution! Les scènes les plus intèressantes de cette « Michetonneuse » sont celles où Christine Leuk rencontre un travesti, Valèrie Wilson, qui se livre à des confidences d'une èmouvante sincèritè! Le rythme rapide, qui ressemble à celui d'un reportage, la diversitè et l'originalitè des milieux que nous prèsente le film de Leroi font que cette oeuvre du dèbut des 70's ne soit pas totalement oublièe de tous! La musique aurait pu être de Michel Polnareff, ce n'est pas le cas...