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    The Lost City of Z
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    469 critiques spectateurs

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    Loïck G.
    Loïck G.

    336 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2017
    Dans la jungle amazonienne, les hommes s'égarent. Fitzcarraldo, Evans, le héros de « L’étreinte du serpent » de Ciro Guerra, et puis Fawcett ce militaire britannique obnubilé par ces contrées sauvages où dit-il, une cité s’est perdue. Dans une forêt inhospitalière, immense, plantée entre la Bolivie et le Brésil. Il venait y tracer une frontière : il découvre une civilisation. Cette histoire vraie d’un explorateur malgré lui, et qui le deviendra à force d’entêtement et d’une quête de vérité, James Gray ne la brusque jamais. Il ne s’aventure guère dans les entrelacs de la forêt amazonienne : c’est Fawcett qui l’intéresse et qu’il dépeint avec une insistance notable. Un beau portrait humaniste dont la délicatesse affirmée n’enlève rien à la vérité des événements que porte une affiche elle aussi remarquable emmenée par Robert Pattinson et Charlie Hunnam.
    Pour en savoir plus
    Simon P.
    Simon P.

    48 abonnés 121 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mars 2017
    On sort de ce film comme on sort d'un rêve ; on est marqué par ce que l'on vient de voir, on en ressent encore les effets. Par sa mise en scène dénuée de tout effets de style inutile à la Danny Boyle, James Gray élève, par sa virtuosité, le cinéma américain. A mi chemin entre le film d'aventure et le drama psychologique, l'obsession de cet aventurier progressiste captive de bout en bout, c'est magnifique.
    Ghighi19
    Ghighi19

    67 abonnés 1 869 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juillet 2021
    Beau est le mot qui vient quand le film s arrête. Nous sommes immergés dans le destin de cet homme qui a pour but de découvrir cette nouvelle civilisation au risque de sa vie . James Gray réalise un film d aventures à l ancienne avec de belles images et des comédiens investis .
    Johan b
    Johan b

    40 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mai 2020
    un film qui ne vous laissera pas indemne une aventure intérieure d'un homme qui part a la recherche de lui même.
    Anne M.
    Anne M.

    72 abonnés 641 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mars 2017
    Angleterre 1906, la société royale de géographie fait appel au militaire Percy Fawcett pour tracer une carte de la frontière entre la Bolivie et le Brésil afin d’éviter un conflit entre ces deux pays. Au cours de cette expédition Percy Fawcett découvre des vestiges archéologiques assez modestes qui le persuadent néanmoins de l’existence d’une cité perdue.

    Le film raconte une dizaine d’année de la vie de l’explorateur, faisant mention de trois expéditions différentes entrecoupées par des séjours plus ou moins long en Europe. Une partie du film est consacrée à la bataille de la Somme, remarquablement évoquée.

    La passion pour l’Amazonie ne le quitte jamais. Cela engendre des relations complexes avec sa famille : il est tiraillé par son obsession tout en aimant profondément sa femme et leurs enfants.

    Davantage qu’un film d’aventures, il s’agit de l’histoire et du destin d’un homme, à la fois mari, père, officier, explorateur et de ses motivations profondes. Les acteurs sont bien choisis. Les scènes en Amazonie pourraient constituer un reportage d’ethnologie en territoire inconnu, avec ses imprévus. La forme du film est classique, avec une belle image.

    Une très belle épopée que je conseille.
    steely_dan_76
    steely_dan_76

    15 abonnés 341 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2018
    Très beau film d'aventure dans la lignée des Mission et autre Fitzcaraldo. Les acteurs principaux sont à la hauteur. A voir ...
    FlecheDeFer ..
    FlecheDeFer ..

    45 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 avril 2017
    Beaucoup d'attentes mais malheureusement pas au niveau où je l'aurais espéré. Grand fan des films d'aventures qui ont bercé mon enfance (il en sortait beaucoup plus dans les 80'-90'), j'espérais revoir un film qui me ferait rêver, qui soit un total dépaysement, avec tous les clichés du genre, la quête, les obstacles, la mort d'un proche, les doutes, la camaraderie, le succès final mais avec son prix, etc... Au final, l'aventure occupe moins de la moité du film et comme elle se divise en plus en trois expéditions, elle est assez largement survolée!... On se retrouve avec un film qui couvre trente ans de la vie d'un homme par petites touches, tout en faisant le grand écart entre sa vocation d'aventurier et son rôle de père et de mari. Alors, c'est une approche choisie, que je respecte, mais moi ce n'est pas ce que je voulais voir. Moi, je voulais de l'Aventure avec une grand A, je me retrouve avec de l'aventure avec un petit a, couplée à un film biographique. Beau film malgré tout.
    Cyril J.
    Cyril J.

    26 abonnés 625 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 novembre 2017
    Inspiré de la véritable histoire, et du mythe aussi, de Percy Fawcett, sous-officier de l’armée Britannique et explorateur, voici l’aventure romancée de sa quête passionnelle, étroitement liée à l’amour de sa famille, dans sa recherche de l’hypothétique Cité Perdue au milieu de jungle amazonienne, qu’il baptisa Z, et que les observations actuelles accréditent.
    Cette saga déroule différents âges et épisodes de sa vie et nous entraine sur 3 expéditions dans l’enfer vert sud-américain, où, comme pour tous les occidentaux qui s’y confrontèrent, ne lui seront pas épargnés famines, maladies, perditions, morts et blessés, intempéries, animaux hostiles et mortelles tribus indigènes, quoique montrées particulièrement maladroites dans ce film.
    De 1904 à 1925, ses expéditions, vouées au départ à de la cartographie et de l’arbitrage de frontière économique entre le Brésil et la Bolivie, l’émerveillent quant à la culture incroyablement harmonieuse des autochtones dans cet univers de torture omnipotente, n’en déplaise aux bonnes sociétés bien-pensantes qui s’auto-proclament les meilleures et les premières ; et des indices concrets l’envouteront dans l’espoir fantastique de découvrir une certaine et antique civilisation. Ni la 1ere guerre mondiale, ni la confrontation vulgaire avec l’arrogance vaniteuse et conquérante des salons anglais, ni les calvaires de la jungle ne peuvent entrer en considération dans le feu sacré qui brûle le cœur d’un véritable explorateur dans sa quête intime et dans la liberté de son rêve.
    Clément L
    Clément L

    15 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 juillet 2017
    Excellent film, de très bons acteurs, un scénario long se déroulant sur plusieurs années développe très bien le personnage de Charlie hunnam, la notion du temps reste abstraite ce qui donne un charme au film, je n'ai rien à dire sur le jeu des acteurs qui sont tous à la hauteur.
    Pour résumé un film biopic aventure marquant que je conseil réellement !!
    TUTUR29
    TUTUR29

    32 abonnés 1 115 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2021
    The Lost City of Z est un très bon film ! D'abord, j'aimerais saluer la prestation des acteurs qui est excellente, notamment Robert Pattinson qui a vraiment pris l'habitude de sortir de sa zone de confort après la saga Twilight et ce pour notre plus grand bonheur. Tom Holland, du peu qu'on en voit, est aussi très bon et prouve que sa réputation n'est pas entièrement dû à son interprétation de Spider-Man. Enfin, Charlie Hunnam porte vraiment le film et est super attachant et charismatique ! La mise en scène de Lost City of Z est irréprochable et nous place dans une tension très forte dans chaque scène où les personnages sont dans la jungle. On ne sait jamais d'où peut venir le danger et ce que vont découvrir les personnages. Puisqu'il se passe dans la jungle, ce film est aussi très dépaysant et il a une très belle photographie par moment. L'histoire de famille des Fawcett m'a paru assez secondaire au début du film, mais elle prend peu à peu de l'ampleur et offre quelques scènes vraiment touchantes. Le seul gros problème de ce film est son rythme : cela manque parfois vraiment de d'actions, de musiques ou de dialogues pour rythmer le tout. Passer 2h20 devant ce film me paraît assez long, et ayant été écourté de 20 à 30 minutes, le film aurait pu être largement meilleur. Ca reste quand même un très bon film que je vous recommande, et j'essaierai à l'avenir de plus m'intéresser à la carrière de James Gray.
    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 septembre 2019
    Ce fut l’un des flops les plus coûteux de 2017. Comme le veut la règle, ce fut aussi l’un des plus injustes, celui d’une oeuvre brillante qui ne sut pas rencontrer son public, sans compter qu’on tenait là un des ultimes représentants de la grande épopée à l’ancienne, en opposition frontale des Destruction-porn aux vagues effluves de science-fiction et Marvelleries bariolées qui trustent les sommets du box-office contemporain. Il est tout aussi exact que ‘The lost city of Z’ fut pensé, écrit et réalisé par un réalisateur new-yorkais très “européen”, dont les films n’ont jamais convaincu outre-Atlantique et, en outre, c’est la première fois que James Gray délaissait le cadre new-yorkais, même si le héros de l’heure partage un certain nombre de points communs avec les autres figures de l’univers du cinéaste. Pourtant, il mériterait tellement qu’on s’attarde à ce qu’il raconte, ce récit des explorations du major Percival Fawcett, dont les nombreuses expéditions en Amazonie soulevèrent l’enthousiasme des foules durant les premières décennies du 20ème siècle, et qui disparut corps et âme dans le Mato grosso en 1925, alors qu’il recherchait une mystérieuse cité perdue dont il était convaincu de l’existence et qu’il avait baptisée “Z”. Quoique de nombreuses expéditions de secours aient été mises sur pied dans les années qui suivirent pour découvrir ce qui lui était arrivé, Fawcett tomba dans un relatif oubli avant de connaître un regain d’intérêt inattendu pour avoir servi d’inspiration probable à la création du personnage d’Indiana Jones. ‘The lost city of Z’ débute sous des auspices classiques, et ne cherche d’ailleurs pas autre chose qu’à se faire une place au sein des classiques du cinéma américain : insatisfait de sa position sociale et professionnelle, Fawcett accepte une longue mission de topographie en Amérique du sud, sans se douter que c’est au plus profond de la jungle qu’il va rencontrer sa véritable raison d’être. On suit les périples de Fawcett et de ses hommes à travers les zones inexplorées de l’Amérique du sud, les dangers qu’ils affrontent, les contacts délicats avec des indigènes qui n’ont jamais croisé d’hommes blancs, la conviction qui se forge peu à peu chez lui que l’Amazonie n’est pas la terre primitive que tout le monde voit en elle et qu’elle a pu autrefois abriter des civilisations prospères. Au fil des voyages, c’est à la métamorphose totale d’un homme qu’on assiste, celle d’un militaire pétri des a-priori de son temps qui quittait sa famille la mort dans l’âme à un aventurier qui finit par s’abandonner de manière obsessionnelle à sa quête de vérité et à la recherche d’une forme d’utopie dont il trouve par comparaison son milieu social et géographie tristement dépourvu : Fawcett trouve dans l’enfer vert le défi qu’il attendait, le cadre idéal pour le dépassement de soi et le triomphe de ses idées et de sa volonté de vaincre et de réussir l’impossible. La dernière expédition se déroule presque dans une atmosphère mystique, où le mythe et l’épopée qu’il croit être en train d’écrire avec son fils lui semblent plus essentiels que les contingences réelles. En filmant la jungle au plus près, sans épate, de manière presque minimaliste, sans chercher les panoramas monumentaux qui imposeraient son immensité au spectateur, sans céder à l’envie d’exagérer les menaces qui pèsent sur les explorateurs mais sans jamais recourir à l’humour ou au second degré pour dédramatiser la progression, Gray réussit un coup de maître : peu de réalisateurs ont réussi à capter la dangerosité de la forêt tropicale, sa moiteur qui s’insinue partout, sa chaleur qui plonge peu à peu les hommes dans une transe proche de la folie. Des gens comme Francis Ford Coppola, Werner Herzog en font partie : il n’est d’ailleurs pas difficile de mettre en parallèle ce voyage fluvial et celui d’Apocalypse now, en direction d’un lieu mythifié où les normes humaines ont été abolies, qui se double d’une véritable odyssée intérieure pour ses participants...et il n’est pas davantage impossible de voir l’orgueil et la démesure qui animent Fawcett faire écho à ceux de Aguirre ou de Fitzcarraldo, à qui la jungle a insufflé sa démesure avant de les briser. Que Gray se rassure : échec au box-office ou pas, il l’a clairement tourné, son classique du cinéma américain….et a trouvé sans difficulté sa place auprès des maîtres.
    José O.
    José O.

    13 abonnés 35 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 avril 2017
    Très beau film. Mais il ne faut pas s'attendre à un gros film d'aventures (à la Forêt d'Emeraude par exemple), c'est très linéaire, réalisé sans artifices. C'est plus une aventure intérieure, un voyage initiatique et j'avoue que l'obsession de ce personnage (réel, que je ne connaissais pas) envers l'Amazonie est fascinant. Mais peut-être que ça manque un peu de flamboyance justement (du coup ça reste très réaliste, c'est un choix, on est plus proche de Terence Malick que de John Boorman). Manque un petit quelque chose pour que ça devienne vraiment un film essentiel, un film référence. Un grain de folie à la Werner Herzog (qui a réalisé 2 chefs-d'oeuvres en Amazonie) ou à la Apocalypse Now n'aurait pas fait de mal au film, la jungle y est propice. Je trouve aussi que les personnages manquent un peu d'émotion. Les acteurs restent très distants de leurs rôles. Dommage parce que ça aurait pu être un très grand film. Mais j'ai beaucoup aimé néanmoins et je le recommande.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 mars 2017
    3 ans après le décevant "The Immigrant", James Gray coupe enfin le cordon avec son acteur fétiche, Joaquin Phoenix, et se lance à l'aventure en pleine jungle amazonienne. Voilà bien longtemps qu'un film d'aventures avec jungle, indiens et explorateurs, n'était pas sorti au cinéma. Mis en scène par un homme plutôt habitué aux milieux mafieux (bien que grand amateur d'un style old school qui marque jusqu'au grain de ses images), "The Lost City of Z" est inspiré de l'histoire vraie de l'explorateur Percy Fawcett, disparu dans la jungle amazonienne alors qu'il recherchait une mystérieuse cité antédiluvienne. Plus qu'un film d'aventures, le dernier James Gray est une sorte de rêve d'adulte où chaque protagoniste semble irrésistiblement attiré par ce qui est inconnu et dangereux. Rarement un cinéaste aura aussi bien retranscrit à l'écran le goût pour l'aventure qui sommeille en chacun de nous, une sorte d'obsession sensée donné un sens à la vie des êtres conscients doués de libre-arbitre. Classique mais redoutablement efficace dans sa description d'un désert vert peuplé de menaces étranges et funestes, 'The Lost City of Z" est un conte pour adultes qui met de côté tout artifice pour se concentrer sur la dimension humaine de l'œuvre où humanisme, sens du devoir, tolérance et passion. Tous ces éléments s'harmonisent avec brio pour redéfinir un cinéma qui n'arrive plus à se passer d'effets spéciaux phagocytant un suspens enfin retrouvé. James Gray a tout compris au film d'aventure en lui redonnant toute son humanité et son onirisme.
    Shawn Atreides
    Shawn Atreides

    11 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 mai 2024
    James Gray fait partie de ces cinéastes bijoux. Ceux qui emportent avec eux tout un bagage cinématographique tout en inscrivant leurs œuvres dans une réflexion et un imaginaire totalement contemporains.

    Que l'on évoque ses drames de gangsters familiaux, ses films historiques ou encore ses tentatives autobiographiques/de science-fiction à hauteur d'Hommes, Gray cherche toujours l'aspérité, à mettre le doigt sur des émotions terriblement humaines, aussi ambiguës soient-elles.

    Ce qui est magique et inattendu dans son The Lost City Of Z, c'est qu'il arrive à embarquer toutes ces ambitions et obsessions dans un véritable film d'aventures. Le meilleur dans tout ça ? Pas question d'un film d'aventures rocambolesques, perfusé aux CGI, gags et autres fausses romances.

    Ici, rien de tout ça, Gray vous invite à sonder votre âme d'explorateur oublié, de préparer vos bagages et de partir avec Percy Fawcett, dans un voyage qui suinte la poussière et l'urgence de la découverte (parfois la gloire) en ce début de XXème siècle en terres inconnues d’Amérique latine.

    Une histoire comme toujours résolument encré malgré tout dans l'univers familial. Il va questionner la place et les aspirations de chacun ou encore le fait de trouver où sont les limites aussi bien dans la sphère privée que sociétale, dans un monde moderne encore en pleine construction.

    L'ouvre est à la fois captivante, dure, et envoûtante avec son rythme si particulier, des parti-pris forts qui en font l'un des seuls sinon le meilleur représentant du film d'aventures "sérieux", mais qui jamais ne se prend au sérieux. Une proposition d'auteur qui me font tout simplement vibrer !
    labadens
    labadens

    12 abonnés 242 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 septembre 2024
    Partir, oser, braver : les élans de Percy Fawcett sont en bien des points ceux de James Gray avec ce film qui se présente comme une véritable rupture par rapport aux chapitres précédents de sa filmographie. Même s’il avait déjà investi le passé historique dans The Immigrant, The Lost City of Z franchit les frontières et déploie sa carte, qu’elle soit spatiale ou temporelle.
    Cette multitude de pistes vertigineuses pourrait perdre le spectateur, au fil d’un film long, dense, et construit principalement sur le modèle de la répétition entre les expéditions, les échecs et leurs retours. Mais parce qu’il partage avec son protagoniste un cap, matérialisé par cette boussole dont la symbolique sera déterminante lors du dénouement, Gray travaille sur les ramifications sans jamais perdre de vue la colonne vertébrale d’un récit qui ne dévoilera ses réelles obsessions que dans son dernier tiers.
    La première dynamique est celle de l’espace : le voyage vers un inconnu. Les images sont superbes, grâce au travail jaune et doré de Darius Khondji, la remontée du fleuve se faisant sous la protection de glorieux classiques du septième art qui semblent regarder le petit frère avec bienveillance : c’est l’opéra dans la jungle de Fitzcarraldo, le radeau à la merci de rives hostiles d’Aguirre, sans que jamais la folie furieuse propre à Herzog n’atteigne l’équipée ici présente. De l’Angleterre natale, on garde une image initiale presque viscontienne, entre bal et chasses à courre, étriquée et en intérieurs, même si la cellule familiale y donne une véritable saveur.
    Sur ces deux pôles géographiques se greffe le paradigme temporel : rappelons qu’il s’agit dans un premier temps de cartographier les territoires inexplorés, dans un cadre entièrement inféodé au présent : on demande au Major de redessiner une frontière afin de prévenir d’une guerre en Bolivie. Le baron local du caoutchouc le lui dit lui-même : il explore pour la paix, et que pour rien ne change, ce qui garantit la pérennité d’affaires prospères. La paix, un écho particulièrement ironique à la grande (et un peu longue en terme de récit) parenthèse de la bataille de la Somme, qui montre ce que la sauvagerie veut dire : aux racines fertiles de la jungle succèdes celles, suppliciées et éclatées, d’un champ de terre labouré de cratères.
    Mais la question centrale reste au départ celle du passé : si Fawcett embarque, c’est tout d’abord pour laver le nom de son père souillé par l’infamie : s’il remonte aux sources du fleuve, c’est aussi et surtout pour purifier son ascendance. Et ce qu’il découvre alors déplace son regard sur le passé : non pas le sien propre, mais celui d’une civilisation, d’une grandeur passée dont l’Occident ne peut concevoir l’existence.
    Si Gray évite les trop grands attendus d’une épopée, c’est parce que le temps des illusions est déjà dépassé : les cités d’or sont un mythe qui a coulé les conquistadors, et Fawcett se présente surtout comme un progressiste qui voudrait réhabiliter les indigènes encore considérés comme des primitifs. Mais dans cette quête elle-même, l’expérience semble être la mise en épaisseur de couches de revers successifs : la victoire n’est pas là où on l’attend, et le tragique semble être la condition même de la découverte de vérités essentielles.
    Fawcett n’existe que dans le mouvement : lorsqu’il est dans la jungle, ses élans vont vers les siens. Lorsqu’il est au pays, tous ses rêves le ramènent à cette cité cachée. Une séquence émouvante cristallise cette ambivalence : lorsque, les yeux bandés après le combat au front, il pleure ses rêves d’Amazonie, aveuglé par son obsession tout en identifiant, bouleversé, les visages de ses enfants par le toucher.
    S’explique alors l’évolution de son regard : des appareils de mesure topographique, il passe à la photographie des populations. Alors que l’évolution logique de sa quête épique devait le conduire vers une expansion du plan jusqu’à la ville tant convoitée, c’est davantage le gros plan sur les portraits qui l’emporte. De son amitié avec son compagnon de voyage, de la maturité de son fils aîné qui l’entraine dans une troisième mission, et jusqu’à l’assentiment de son épouse, qu’il n’aura pourtant, en dépit d’un amour sincère, jamais réellement cessé d’abandonner. On retrouve là les composantes des drames intimes de Gray, à ceci près que la famille, contrairement à Little Odessa, La Nuit nous appartient ou Two lovers, pour ne citer qu’eux, n’est plus un carcan, mais un soutien vers l’élan dans lequel l’individu pourra accomplir sa destinée.
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