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    The Lost City of Z
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    Christoblog
    Christoblog

    838 abonnés 1 688 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2017
    Grand film classique (et très sage), The lost city of Z séduit avant tout par sa modestie.

    On imagine le barouf qu'auraient immanquablement produit bon nombre de cinéastes avec un tel sujet : descente super spectaculaire de rapides, vision fugace de cités toute d'or recouvertes, indiens particulièrement combatifs.

    James Gray a le grand mérite de présenter une vision douce de cette histoire rocambolesque : les rapides sont tout riquiqui, les traces de civilisation réduites à de simples tessons de poterie, et les indiens sont plutôt bienveillants.

    Cette façon très délicate de conter une histoire est servie par une photographie sublime de Darius Khondji (pour une fois pas trop jaune), un casting épatant (idée géniale de prendre un visage assez peu connu pour tenir le rôle principal) et un scénario tout en circonvolutions, alternant les raccourcis osés et les étirements de scène signifiants.

    Le résultat est un film dans lequel on pourra peut-être avoir un peu de mal à s'impliquer, mais qui dégage un charme indéfinissable, comme s'il se situait en dehors de toute époque. La mise en scène de James Gray est d'une intelligence et d'une sensibilité rare, à l'image du dernier plan, d'une immense beauté.
    MIRALB
    MIRALB

    2 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 mars 2017
    Ce film est une pure merveille. 2 h14 qui passent comme un instant. Je suis restée complètement sous le charme.
    Une mise en scène au cordeau, des décors à couper le souffle et des acteurs au top. Je ne connaissais pas l'acteur principal Charlie Hunnam et je dois avouer que je n'ai absolument pas reconnu Robert Pattinson.
    Un équilibre parfaitement tenu entre aventure, émotion, anthropologie.
    Bref, pour ma part un des meilleurs films depuis... plusieurs mois.
    Domnique T
    Domnique T

    69 abonnés 241 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mars 2017
    Jamais depuis Aguirre et Fitzcaraldo, le sujet de la jungle primaire envoûtante et dangereuse n’avait été traité avec autant d’acuité. Ce milieu hostile est hissé ici au rang de déité immaitrisable. Par une forme de récit très prosaïque, le réalisateur fait remonter à la surface nos souvenirs de jungle fantasmée dans les littératures de notre enfance. Mais ce n’est pas tout. L’aspect biopic de cet explorateur britannique est traité avec finesse et férocité. De graves sujets comme l’arrogance de la civilisation occidentale, le coût du sacrifice familial, la force de l’orgueil sont magnifiquement narrés. Un vrai grand moment !
    Nyns
    Nyns

    221 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mars 2017
    James Gray est un réalisateur des plus talentueux de sa génération, sa carrière déjà bien lancée il sort pour la première fois de sa zone de confort new-yorkaise pour nous offrir une aventure tirée d'une histoire vraie, celle d'un explorateur anglais méconnu du début du siècle dernier. Il se voit caractérisé par son obsession d'une citée perdue et encore jamais découverte par l'homme moderne. Le rendu final est tellement beau et propre que même s'il est compliqué de trouver une corrélation avec le reste de son œuvre, on retrouve la façon classique et appliquée d'amener son sujet et de raconter son histoire qui est devenu sa marque de fabrique. Malheureusement ce qui fait sa force dans ses précédents long métrages lui dessert ici. On peine à rentrer dans la passion de l'explorateur, on manque d'éléments psychologiques pour comprendre toute l'ambiguïté de son positionnement, pourtant en 2h20... il y avait largement le temps. Le rendu est trop factuel, et les enchainements entre la jungle sauvage et le retour à la vie de famille se fondent dans l'incompréhension. Fawcett est dépeint comme un mari aimant et un père absent, rongé par le remord de ne pas voir ses enfants grandir, mais encore une fois, ce côté là est trop sous-entendu. On retrouve malgré tout la symbolique des liens familiaux cher à James Gray. Pour tous les amoureux du 7ème art il sera aussi impossible de ne pas penser à Apocalypse Now avec cette rivière, cette obsession, ce désir inconscient... Pourtant le mastodonte référence des années 70 ne peut faire que de l'ombre à cette réalisation décousue. On a tous les éléments d'une grande épopée passionnante mais le résultat final est trop rigide et froid spoiler: quelques poteries au sol puis sur un rocher?
    . C'est la frustration qui l'emporte même si James nous a donné beaucoup d'éléments intéressants, la guerre, la société du siècle dernier avec l'honneur et les vices qu'elle présente, une certaine idée du féminisme qui fait son chemin, la vision des hommes sur l'inconnu. Et puis les images sont travaillées et diversifiées. Le changement d'univers (jungle/R-U/front 14-18) fait quand même son effet. C'est pour toutes ces raisons que je reste sur une note positive. Mais c'est une petite déception.
    selenie
    selenie

    6 392 abonnés 6 221 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mars 2017
    6ème long métrage pour le grand James Gray qui n'a jamais franchement trébuché jusqu'ici. Le cinéaste signe un biopic trop sage, trop linéaire, trop académique pour nous plonger pleinement dans la psychologie de Percy Fawcett et donc dans son aventure. Le fait que l'explorateur croit dur comme fer à l'Eldorado est résumé de façon simpliste, jamais le récit d'approfondit un peu le pourquoi du comment de ce personnage obnubilé par l'Eldorado à une époque pas si lointaine. James Gray signe un film qui méritait plus de folie, de passion, de souffle épique, de réflexion géo-archéologique...
    Kriticall
    Kriticall

    5 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mars 2017
    Beau film d'un classicisme sobre (un peu trop à mon goût), d'où se dégage une certaine forme de mélancolie surranée, comme souvent chez James Gray. Contrairement à des bêtises que j'ai pu lire, on est loin d'Aguirre et bien évidemment aux antipodes d'un Spilberg... Cet anti-Indiana Jones est avant tout une réflexion sur la foi : peut-on croire envers et contre tous, peut-on croire en un ailleurs désirable, peut-on croire malgré l'absence...?
    Dominique Appietto
    Dominique Appietto

    28 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2017
    Encore un Chef d'oeuvre de James Gray, mais cette fois ci à un niveau rarement atteint par le cinéma américain. Mêler de cette manière l'intime et le grandiose nous bouleverse profondément. Il y a aussi -encore et toujours chez Gray - des plans sidérants de beauté mêlés à des «effets de montage» extraordinaires. Et un des plus beau dernier plan de l'histoire du Cinéma.
    Francis Coppola disait toujours combien il ne pouvait plus refaire un Apocalypse now... James Gray l'a fait.
    Flaw 70
    Flaw 70

    264 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2017
    Jusqu’à aujourd’hui, James Gray nous a habitués à un cinéma citadin. Passionné par New York, et plus précisément l’arrondissement de Brooklyn, il l’a magnifié dans son fabuleux triptyque sur le crime (composé de Little Odessa, The Yards et We Own the Night) et avait continué à en faire le centre de son récit dans son puissant drame Two Lovers. Même dans son The Immigrant, il venait aborder la ville avec un regard étranger la symbolisant comme le cœur de son cinéma. Avec The Lost City of Z, il a pour ambition de sortir de sa zone de confort pour se mettre dans la même position que son personnage principal. Un explorateur en quête de territoires nouveaux. Pour la première fois de sa carrière, le cinéaste s’intéresse à des faits réels plutôt qu’à un scénario original et il quitte le confort de New York pour l’épaisseur ardente de la jungle. Beaucoup pourraient y voir une envie de marcher dans les pas de ses prestigieux confrères. On pense à Herzog et son Aguirre, la colère de Dieu mais aussi au Lawrence of Arabia de David Lean, des œuvres aux qualités reconnues. James Gray n’a jamais caché ses influences mais il possède sa propre voix et vient apporter ici sa pierre à ce fabuleux édifice.

    L’essence même du cinéma de Gray vient d’une envie de reconnaissance, d’être considéré comme l’égal de ses pairs et plus encore de prospérer au-delà des entraves de la famille. Tout ces personnages jusque-là, que ce soit dans le crime, dans l’amour ou dans les fausses promesses d’un monde meilleur; cherchent à s’extirper de ce que leurs noms ou leurs origines représentent pour prouver leur valeur. Avec le temps, c’est une obsession qui est presque devenue méta pour le cinéaste qui a toujours eu du mal à trouver le succès auprès des critiques souvent injustes à son égard. Même The Immigrant, son film le moins exaltant et le plus statique conserve de beaux arguments de cinéma. Pourtant, depuis toujours il eu aussi beaucoup de mal à trouver une estime auprès du public, ses films étant souvent des échecs commerciaux cuisants. Entre Percy Fawcett, le héros de The Lost City of Z, et le cinéaste se tisse donc un lien étrange et saisissant, tellement les ambitions des deux hommes coïncident. Tirant son récit d’un fait réel, Gray arrive néanmoins à en faire son oeuvre la plus intime, malgré les dimensions épiques du propos, et aussi celle qui pour lui est la plus personnelle. Retranscrivant avec ferveur le parcours de ses personnages, il ne part pas comme eux en quête de mystification ou de cités d’or, ce que Gray cherche c’est l’humain. Malgré les mystères enivrants de l’intrigue, qui vire par moments dans l’onirisme, le cinéaste offre la prouesse formidable de trouver la sensibilité dans cette quête de gloire et de rédemption.

    Avec l’aide d’acteurs impliqués et talentueux, il arrive à donner vie à ses incarnations romancées de personnes ayant existé. Ils parviennent tous à les rendre terriblement authentiques et touchants. Charlie Hunnam irradie d’intensité et de charisme soutenu à merveille par la sensibilité déchirante de Sienna Miller qui prouve encore être une des actrices la plus sous-estimées de sa génération. Cependant, on retiendra surtout la transformation éblouissante de Robert Pattinson, méconnaissable et d’une justesse sidérante. Un acteur tout bonnement phénoménal. The Lost City of Z ne se repose pourtant pas sur ses acteurs, quand bien même ceux-ci valent à eux seuls le détour, mais le film impressionne aussi par la finesse et la densité de son écriture. Plus que de parler d’hommes en quête d’un eldorado impossible et d’une gloire illusoire, c’est une oeuvre qui trouve souvent les mots justes pour parler du monde tel qu’on le connaît aujourd’hui. Tel qu’il a commencé à être façonné à l’époque. Fawcett nous est présenté comme un personnage humble, rêvant d’égalité et d’un monde meilleur à offrir à ses enfants. Sans jamais tomber dans le pathos ou la manichéisme, Fawcett étant par moments injuste et égoïste, Gray nous montre le parcours d’un homme à travers ses rêves, ses échecs et les préjugés de son temps. De ce que le personnage a hérité de son père et de ce qu’il lègue à son fils, Gray y trouve une façon poétique et tragique de parler de transmission, de paternité et de paix. Au final, le film nous raconte l’histoire la plus simple qu’il soit, un homme qui cherche la paix intérieure pour la trouver dans l’amour de son fils.

    De par son sujet, James Gray aurait pu facilement tomber dans la recherche froide de la prouesse technique mais décide au contraire de rester proche de l’humain. Avec sa mise en scène faussement classique, il pioche dans des mécaniques traditionnelles du cinéma pour en tirer une oeuvre aussi moderne qu’intemporelle. La photographie de Darius Khondji apporte un grain vieillit à l’image, accentué par le traitement très saturé des couleurs et de la lumière. On a parfois du mal à dater le film, qui pourrait bien être un film d’époque retrouvé que maintenant. Un tel travail sur l’image en est remarquable, chose très courante dans le cinéma de Gray qui brouille toujours la ligne du temps avec son imagerie résolument rétro pour un langage cinématographique néanmoins très moderne. Sauf qu’avec The Lost City of Z, ce rendu n’avait jamais paru aussi authentique et formidable. Couplé avec un montage d’une rare intelligence, qui dans son découpage entre deux scènes arrive à faire ressortir des pépites d’émotivité comme lorsque le héros manque d’être frappé par une flèche et que l’on nous montre en même temps la naissance de son premier enfant. Le film jongle souvent avec des parallèles de ce genre et symbolise avec brio le poids du temps et des regrets. Avec son rythme lent et posé, Gray parvient toujours à éviter avec brio l’ennui car il insuffle à ses scènes un vrai souffle épique. Au détour d’une rencontre avec une tribu cannibale, d’une scène de bataille ou de chasse, il offre une mise en scène ample et majestueuse qui donne une dimension homérique à ses séquences et à son oeuvre dans sa globalité.

    Avec The Lost City of Z, James Gray signe une épopée tragique tout aussi épique qu’intime dans la psyché humaine. Le fil étriqué de la vie prend ici la forme tortueuse du cours d’un fleuve inexploré, où entre les éternels recommencements, les attentes et les mirages se révèle à nous un voyage métaphysique bouleversant. Par la perfection de son casting, la finesse de son écriture et la majesté de sa réalisation, Gray signe un chef d’oeuvre magnifique et mémorable qui touche les sentiments humains comme un film ne l’avait pas fait depuis longtemps. Trouvant dans ce récit son incarnation la plus personnelle, il transcende son cinéma pour donner naissance à ce qui pourrait bien être un des films les plus importants du 21ème siècle, et que même si il prend place dans une autre époque il s’impose comme une très belle réflexion sur son temps. Une oeuvre universelle, intemporelle, et un classique instantané.
    poet75
    poet75

    278 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2017
    Ce film, de loin le plus ambitieux de son auteur, avait beau être en projet depuis longtemps déjà, on n'en est pas moins surpris de le voir enfin sur les écrans (il a fallu une longue obstination au cinéaste pour le mener à bien) et de le voir tel qu'il est, c'est-à-dire échappant totalement au cadre qui était celui de tous les films précédents de James Gray. Comme on a affaire à un cinéaste new-yorkais jusqu'au bout des ongles, on était en droit de mettre en doute sa capacité à filmer autre chose que cet environnement-là, environnement qui lui a inspiré une série de films remarquables (jusqu'à ce chef d'oeuvre qu'est « The Immigrant », sorti en 2013).
    A présent qu'est projeté sur nos écrans « The lost city of Z » qui n'a plus rien à voir avec New-York, force est de constater que les doutes qu'on pouvait avoir sont balayés. Et de quelle façon ! Car, sous ses allures de film d'aventures classique, se révèle une œuvre subtile et ambitieuse parfaitement réussie et qui recèle de multiples niveaux d'interprétation. En vérité, comme James Gray l'explique lui-même dans une interview, il n'a pas voulu faire un film d'aventures « mais un film d'aventuriers ». Ce n'est donc pas tant l'aventure en tant que telle qui intéresse le réalisateur, mais les hommes qui la suscitent et qui s'y trouvent mêlés. Pour dire les choses clairement, il ne faut pas s'attendre à voir sur l'écran un sosie d'Indiana Jones !
    Le personnage qui est au cœur du film de James Gray est un officier de l'armée britannique et il se nomme Percy Fawcett (Charlie Hunnam). Le film commence en 1906, à l'heure où l'on apprend qu'une guerre risque d'éclater entre la Bolivie et le Brésil pour des questions de frontières. Percy Fawcett est désigné pour explorer une région inconnue de la forêt amazonienne afin de la cartographier. S'il accepte cette mission à risques, bien qu'il soit marié et père de famille, ce n'est pas uniquement parce qu'un militaire doit se soumettre à un ordre, mais c'est parce que la réussite de cette expédition lui vaudrait de retrouver l'estime de ses pairs, perdue ou entachée à cause d'une faute paternelle. Dans la bonne société anglaise de cette époque-là, où tout est corseté et codifié, la faute d'un père rejaillit sur ses enfants.
    Dès lors, le film se partage en allers et retours entre l'Angleterre et les trois expéditions menées par Percy Fawcett dans la jungle amazonienne, sans oublier néanmoins la séquence tragique de la Grande Guerre (durant laquelle l'officier est envoyé au combat dans la Somme). Or, très rapidement, ce n'est plus son propre retour en grâce au sein de la bonne société anglaise qui obsède l'explorateur, mais la recherche d'une cité qui serait cachée au cœur de l'immense forêt et qu'il désigne par la lettre Z. L'homme qui revient de sa première exploration en Amazonie n'est plus tout à fait le même. Son aventure n'a pas été que physique, mais aussi intérieure : elle a ébranlé ses convictions, lui a fait découvrir d'autres peuples et d'autres cultures qu'on s'empressait trop rapidement et trop superficiellement à qualifier de sauvages. Le regard de Fawcett se transforme et son obsession ne se limite pas à la recherche d'une cité perdue au cœur de l'immense forêt, elle se traduit aussi par son obstination à vouloir changer les à priori de ses coreligionnaires.
    Je passe rapidement sur les qualités purement formelles du film, du point de vue de l'image et de celui du son (cf. les superbes séquences montées avec des extraits de « Daphnis et Chloé » de Maurice Ravel) : elles sont sans reproche. Ce qui m'intéresse davantage, ce sont les différents niveaux d'interprétation qu'offre le film. Bien sûr, aucun de ces niveaux n'est imposé par le réalisateur, mais il serait dommage de les ignorer pour ne voir dans cette œuvre qu'un simple film d'aventures qui, du coup, pourrait sembler presque banal.
    Je voudrais seulement distinguer deux des niveaux d'interprétation du film (qui, si nous les intégrons et les méditons, en font une œuvre passionnante et géniale). Le premier est politique et je l'ai déjà indiqué en parlant de changement de regard. Le film évoque une longue période de l'histoire, une période de conquêtes et de colonisation, qui s'est soldée par des injustices, des blessures, voire des massacres sans nombre. Combien d'hommes sont partis d'Europe à la découverte de terres et de peuples nouveaux en ayant la certitude de porter la civilisation là où, selon eux, il n'y avait que sauvagerie ? Comme si les « sauvages » n'étaient pas, eux aussi, transmetteurs d'une civilisation, différente certes, mais tout aussi valable que celle des Européens ! C'est cette funeste arrogance des hommes blancs convaincus de devoir civiliser les autres « races » que fustige, à juste titre, ce film. Il le fait de façon subtile mais claire. Percy Fawcett, tout en restant marqué par les préjugés de son pays et de sa classe sociale (il oppose, par exemple, un refus sans appel à sa femme qui souhaiterait l'accompagner lors d'une de ses expéditions), se laisse petit à petit transformer par ses rencontres avec les Indiens d'Amazonie et ose exposer ce changement de regard à ses compatriotes anglais, quitte à susciter l'incompréhension, voire le rejet, de la plupart d'entre eux. Une séquence du milieu du film indique on ne peut plus clairement que non, décidément, les Européens n'ont pas de leçons à donner aux Indiens : la prétendue sauvagerie de ces derniers a-t-elle jamais atteint le niveau de violence et de barbarie des hommes engagés dans la guerre de 1914-1918 ? Je pense que chacun mesurera aussi combien ce sujet garde sa pertinence, cent ans après les faits rapportés dans le film, à l'heure où, un peu partout dans le monde, à l'instar de l'élection de Donald Trump, on assiste à la montée en puissance de ceux qu'on appelle populistes et qui brandissent comme un étendard le rejet de ceux qui sont différents.
    Mais je veux terminer ma critique en indiquant un autre niveau d'interprétation de « The lost city of Z », qui ne s'oppose d'ailleurs nullement au premier mais le complète. C'est le niveau qu'on peut désigner, sans vouloir employer de grand mot, du nom de « mystique ». Un poète comme Charles Péguy nous a appris que politique et mystique peuvent aller de concert. Dans le film de James Gray, ce niveau « mystique » est signifié par son titre lui-même et se voit confirmé, dès le début du premier voyage en Amazonie de Fawcett, par la lecture d'un poème de Kipling que lui avait confié son épouse. Qu'est-ce que la cité perdue que recherche obstinément l'explorateur ? Telle est la question qui traverse le film en son entier. Certes, il peut s'agir d'une cité réelle, au sens où on peut la situer sur une carte et en retrouver, éventuellement, les ruines. Il est à remarquer cependant qu'au cours du film, chaque fois que Fawcett semble en trouver une trace, celle-ci se dérobe aussitôt à son regard, cachée par exemple par le rideau d'une cascade. Vient alors à l'esprit une autre interprétation, qui n'est nullement incongrue. La cité perdue ne désigne pas seulement un lieu précis, situé dans la forêt, mais une profondeur du cœur humain. En vérité, Fawcett voyage autant à l'intérieur de lui-même, au plus profond de son être, qu'à l'extérieur. La cité perdue, ce pourrait être aussi bien, un jaillissement de pardon, de paix, d'amour, qui vient du secret du cœur et qui fait se tourner l'un vers l'autre un père et un fils enfin réunis et qui peuvent se dire les mots les plus simples du monde « Je t'aime, mon fils », « Je t'aime, papa ». Comment mieux conclure, comment mieux signer un film qui, décidément, se révèle extraordinairement fécond pour la sensibilté, pour l'esprit et pour le cœur des spectateurs ? 10/10
    PierreL
    PierreL

    5 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 mars 2017
    Une succession de scènes SMS sans âme.
    De clichés de mises en scène surannés, de vieilles ficelles, une musique prétentieuse et grandiloquente omni présente...... un mauvais film des années 50.
    Le thème et l'histoire sont pourtant passionnants à la base, mais mal traités au possible...
    Et 2H20.....c'est long long long........
    A aucun moment on ne ressent la beauté et la magie de la grand forêt amazonienne..
    Par contre décors et costumes magnifiques.
    Les acteurs sont bons, malgré des dialogues d'une grande pauvreté...
    Je pense que c'est au niveau de la mise en scène que ça a foiré. Et encore une fois, quelle indigence dans les dialogues.......
    PaulGe G
    PaulGe G

    113 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 mars 2017
    c'est long, c'est lent, c'est très très bavard, on passe d'une scène a une autre comme du coq a l'ane pour repartir dans des paroles interminables, de plus que vient faire cette épisode de la guerre de 14, quand le sujet est l'exploration. les enfants grandissent mais lui ne vieilli pas, toujours bien rasé au fond de la jungle, il y a plein d'incohérence et on s'ennui ferme . on est loin de la foret d'émeraude ou de Aguire.
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    209 abonnés 1 920 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 mars 2017
    Cette histoire d'explorateur lorgne du côté de Aguire la colère de Dieu, Apocalypse now, Mission, voir les aventuriers de l'arche perdu. Le problème, c'est qu'il ne parvient jamais à la hauteur de ces grands films. D'une part il semble avoir manqué de moyens : on passe directement des salons londoniens à la jungle amazonienne sans découvrir les ports et les villes d'Amérique du sud, sans jamais ressentir la durée du voyage, sans même être ébloui par le caractère envoûtant de la nature. D'autre part, le scénario se disperse, en particulier avec une séquence sur la guerre de 14-18, tournée elle aussi avec peu de moyens, qui n'apporte pas grand chose. Le propos de Gray est humaniste : les Indiens sont des êtres humains comme nous et ils ont construit de grandes civilisations. Certes, cela pouvait faire tiquer l'aristocratie britannique au début du vingtième siècle, mais c'est tout de même assez largement admis aujourd'hui. Quant à la personnalité de Percy Fawcett, aventurier en quête de gloire, prêt à sacrifier sa vie de famille pour réussir, mais qui prend conscience de la façon injuste dont sont considérées les populations amazoniennes, elle m'a laissé un peu indifférent. On ne ressent pour lui ni empathie ni hostilité. Reste quelques bonnes scènes comme la rencontre avec l'esclavagiste brésilien et les débats de la société de géographie. Mais l'ensemble manque de souffle. Entre le portrait d'un arriviste frustré et la plongée dans l'univers des tribus amazoniennes, Gray n'a pas su choisir. Dommage.
    ffred
    ffred

    1 740 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2017
    Auteur de quatre chef d’oeuvre sur cinq, dont le plus beau mélo (Two lovers, mon film préféré de 2008) et le plus beau polar (La nuit nous appartient) des trente dernières années (seul The immigrant est légèrement raté), James Gray nous revient avec un grand film d’aventure. Changement de style pour le réalisateur qui, pour la première fois, ne retrouve pas son acteur fétiche Joaquin Phoenix et ne tourne pas à New York. De Londres à la forêt amazonienne, il nous retrace l'histoire vraie de Percy Fawcett (qui aurait inspiré le personnage d’Indiana Jones) explorateur britannique du début du XXè siècle. D’entrée, je me suis laissé prendre par l’histoire et j’ai adhéré totalement. Pourtant, le rythme est plutôt lent et les péripéties dans la jungle n’occupe qu’une partie du film. Mais une...
    jeff21
    jeff21

    67 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 mars 2017
    L'idée d'adapter le livre paraissait à elle seule une bonne idée. Tout pouvait faire un très bon film.Mais rien n'est vraiment bien rendu :ni l'obstination de l'explorateur, ni la découverte de terres lointaines, ni les voyages interminables pour aller découvrir d'autres terres, ni le mode de vie des indiens, ni la cruauté de la jungle amazonienne. Tout est terne, plat, insipide sans émotion ni poésie. Vide. James Gray ne signe pas le meilleur de ses films.
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    193 abonnés 687 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mars 2017
    C'est toujours un plaisir de voir un film de James Gray, même si ici nous sommes bien loin de New-York. Après des années d'attente, il réalise enfin ce film adapté du livre éponyme, se focalisant sur l'explorateur et non sur la partie contemporaine où un journaliste cherche à retracer l'aventure de l'explorateur. Car il s'agit bien de l'histoire vraie de l'explorateur britannique Percy Fawcett et de sa quête pour trouver cette fameuse cité perdue. Même si le film connait quelques longueurs, il n'en est pas moins intéressant. Toutes les explorations, les retours à Londres entre la joie des retrouvailles et les conflits familiaux dus aux absences répétés de Fawcett, donnent une bonne dynamique. Les personnages sont vraiment bien écrits et bien incarnés. Charlie Hunnam est bon en père et explorateur obsessionnel et Sienna Muller en mère et femme indépendante. Les thématiques de la relation au père, l'obstination, la place de la femme à cette époque sont assez bien abordées. La réalisation est à l'image du style du cinéaste : maitrisée et sobre. Un très bon film sur l'obstination d'une quête.
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