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    The Lost City of Z
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    guillermo_go
    guillermo_go

    39 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 janvier 2018
    Ceci n'est pas un film d'aventure


    Dans les grands films d'aventure, la Nature dévore les hommes. D'Aguirre englouti dans l'Amazonie chez Herzog, à la dérive mentale de Kurtz dans la jungle viet d'Apocalypse Now de Coppola, ou les hallucinations désertiques du Sorcerer égaré de Friedkin... En réalité, l'aventurier est-il dévoré par l'enfer vert ou par sa propre hubris?

    Film Conradien par excellence (auteur de Au Cœur des Tenèbres, dont est librement adapté Apocalypse Now), chez qui l’aventure se caractérise par la fin des illusions romantiques de jeunesse, cet enchantement prometteur et menteur de l'ailleurs toujours déçu dans l’épreuve du reel, le film s'applique à montrer les évènements tels quils sont avec un réalisme tranquille, offrant aux paysages le temps de prendre toute leur démesure: le combat contre la nature est perdu d'avance, mais pas celui contre soi. James Gray dessine ici les contours de la mélancolie de l’aventurier, en reprenant son thème cher de l'individu qui s'extrait de sa condition sociale.

    C'est la grande réussite du film, épique et intime, qui représente tous les mouvement qui animent notre explorateur anglais, Percy Fawcett: son attente est condition de l'espoir, du désir, et enfin, de l'agir. Un spectacle qui examine courage et renoncements, dont la beauté du récit tient à sa construction en trois actes inattendus, où la représentation de ces tensions n'obéit pas au drame traditionnel: Exposition/Element perturbateur/resolution. Il illustre plutot l'impératif de Beckett 'Échouer, échouer encore, echouer mieux.» . Personne ne reussit tout ce qu’il entreprend, en ce sens nous sommes tous des ratés. Mais la leçon ici est que nous ne sommes pas tous des aventuriers, seul celui poursuit et ordonne ses efforts dans sa vie mérite ce titre. Nous sommes maître commencement de l'aventure, mais pas de sa fin.

    La réalité de l'aventurier est transformée, la nature qui lui resiste le désoriente, ruine sa raison. Seuls deux choix s'imposent à lui avant qu’il ne soit trop tard, revenir au point de départ ou revenir à l'état sauvage. Telle est l'ulltime paradoxe de la survie; moins vivre ou perdre son humanité. S’il n’ya pas d’aventure sans danger de mort, c’est encore le moindre des maux comparés à ceux là. Ne plus risquer sa vie, c'est déjà commencer à mourrir. Au début du film, notre héros résume ce danger avec un toast ‘To death,the best source of life'
    Après le semi échec de sa première expédition, nous reviendrons à Londres. La solitude du découvreur n'est jamais plus grande que face à l'étroitesse d'esprit de ses contemporains. Dans une belle scène de conférence publique autour de ses découvertes, Fawcett devra supporter la huée de ses confrères parcequ'il évoque l'hypothèse d'une civilisation précolombienne antérieure à la notre.
    Il partira ensuite trois à autres occasion, deux en colombie et une en France, mobilisé pour la Premiere Guerre Mondiale...

    Je suis maître que du commencement de l'aventure, mais pas de sa fin. Ulysse devient Pénelope, avoir le courage de toujours recommencer son ouvrage.
    Cet amer constat sera fait au prix de nombreuses souffrances, dans une scène déchirante, sa femme s'élève contre l'injustice dêtre privée de cette aventure et réduite au rôle de mère au foyer. Le film ne fait pas l'économie du sacrifice de la famille, et cest là quil est grand. Rare, pour ce genre viril où le héros est souvent un modèle de solitude résignée, conviction de l’isolement souvent confondue avec une certaine idée de l’indépendance à la Thoreau. Percy Fawcett sera privé de sa paternité, de voir grandir ses enfants (il rate la naissance de son second fils), de les élever et d’apprécier l’affection des siens. Son ainé ne le reconnaitra pas a son retour du premier voyage et lui demande s'il est bien son père.
    ‘What kind of fool am I to abandon my family like this?’ se demande-t-il ému au coeur de la jungle.
    La relation la plus émouvante et inattendue sera donc avec son fils. Bien entendu, son obsession sera transmise en héritage à celui-ci, qui voudra comprendre pourquoi son père lui a préféré ses expeditions à le voir grandir, enfance dont il a souffert pour laquelle il critique vivement son père.

    Le dernier chapitre nous offre un recommencement épique. Le talent troublant de Gray de conjuguer reconstitution anthropologique réaliste avec un rythme presque documentaire, et la maîtrise maniériste de la photographie du génialissime Darius Khondji, dont le clair obscur des torches enflammées dans la jungle bleue confine à la transe onirique, ainsi que la musique de Christopher Spelman qui s’élève sous la lune, et l’enchantement se produit. On est comme nos explorateurs, soudain saisit par une melodie émise au loin derriere les feuillages, etonnés de trouver une representation d’opéra au coeur de nulle part plus tot dans le film. Le surgissement esthétique est une des récompense pour le voyageur audacieux. Mais à quel prix.

    Si le cinéma est l'art qui a pour matière la durée, le film d'aventure (ou dans une moindre mesure le film d'action), explore une modalité du Temps.
    C'est que l'ennui est là où se révèle justement la réalité du temps, et c'est l'enjeu central de ce film : saisir des manières de vivre le temps, qui le plus souvent passe, qui, le plus souvent, se cache derrière les passe-temps. Jankelevitch nous apprend que l’aventure n’existe pas, qu’elle est une façon que nous avons de vivre le temps:
    "L’Aventure, l’Ennui et le Sérieux sont trois manières de considérer le temps. Ce qui est vécu, et passionnément espéré dans l’aventure, c’est le surgissement de l’avenir. L’ennui, par contre, est vécu plutôt au présent : certes l’ennui se réduit souvent à la crainte de s’ennuyer, et cette appréhension, qui fait tout notre ennui, est incontestablement braquée vers le futur ».

    Ceci n'est pas un film d'aventure mais un film sur l'aventure.
    Elle n’existe peut-être pas pas. Sauf au cinéma.

    "Nous vivons du poison dont on meurt. »
    - Vladimir Jankélévitch

    « On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage
    qui vous fait, ou vous défait » Nicolas Bouvier

    "Elle est là
    Elle va au-delà du bien du mal
    Je connais sa loi sans lendemain
    Ça m'est égal, demain est loin
    L'aventure c'est l'aventure
    Elle est pareille à l'amour
    Elle est en moi pour toujours"
    - L’aventure c’est l’aventure, Johnny Hallyday
    Raw D
    Raw D

    10 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 janvier 2018
    Je suis assez surpris de la bétise et l'aveuglement de certaines critiques adressées ici par certains spectateurs : acteurs lisses : wow vraiment? Quelle facilité, Juste parce que deux acteurs sont jeunes et beaux on s'empresse de les fustiger? alors que l'un d'entre eux a tout fait pour s'enlaidir, le jeu de Pattinson et Hunam est discret et subtil, ce qui change du cabotinage d'acteurs comme Sean Penn ou Daniel Day Lewis, pour citer les moins pires. Le film manque de merveilleux? Un opera en pleine jungle, c'est pas merveilleux ça? On ne sent pas la moiteur de la jungle? Vraiment? Lost City Of Z est similaire aux Portes du Paradis de Cimino et retranscrit à l'écran le coté poisseux et sale de l'époque et évite la sur ésthétisation de certains films d'"auteurs" de notre époque. The Lost City of Z est somptueux, classique (dans le sens noble du terme) mais personnel et stylé, juste pas votre film d'aventure pour deux neurones avec un scénario photocopié, c'est un film éxigeant qui demande de l'attention, qui ne se reçoit pas comme un vulgaire blockbuster ou un biopic classique et cousu de fil blanc, sans artifice inutile, sans dramatisation à outrance, un film intelligent qui n'essaie pas de souligner tout en rouge, qui ne prend pas son public pour des idiots... c'est un film dans la lignée de Michael Cimino, le Coppola de Apocalypse Now, le Kubrick de Barry Lyndon, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde pendant ce film que j'ai trouvé envoutant et fascinant ... sans doute l'un des meilleurs films de James Gray.
    Charles G
    Charles G

    34 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 janvier 2018
    James Gray est considéré par Noir Amer comme l'un des tous meilleurs réalisateurs actuels, aussi l'attente est toujours immense lorsqu'un nouveau film signé de sa patte sort à l'écran. Il faut ajouter que The Lost City Of Z est un projet qu'il cherche à financer depuis près de dix ans, qui a d'abord été réservé par Brad Pitt, puis laissé tomber, que l'on croyait définitivement tombé aux oubliettes avant que Gray ne trouve un autre moyen de le financer. Assez différent des sujets traités auparavant, ce récit historique n'en est pas moins poétique et initiatique que les précédents. En 1906, Percy Fawcett, qui a déjà fait ses preuves au sein de l'armé britannique, est envoyé par la Société Géographique Royale D'Angleterre aux limites du Brésil et de la Bolivie, en pleine forêt amazonienne, afin d'en établir la frontière de manière aussi équitable et juste que possible, les deux pays n'arrivant pas à tomber d'accord. L'aventure commence ici, puis prend un tout autre tournant lorsque Fawcett découvre des vestiges d'une civilisation ancienne et pourtant apparemment très développée. Il y aura donc un deuxième, puis un troisième voyage, aux saveurs différentes, avec des évènements différents, mais toujours avec une atmosphère irréelle que Gray transpose avec brio. Le film est poétique, magnifique, métaphysique, envoûtant. Il a une force que les grands films de James Gray ont, et dont on ressort transformés. Un bijou.
    Nicothrash
    Nicothrash

    383 abonnés 3 051 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Une étonnante pellicule avec des hauts et des bas mais surtout de splendides paysages perdus au milieu de l'Amazonie et la présence de l'excellent Charlie Hunnam. C'est d'ailleurs ce dernier qui constitue le principal intérêt avec également un Robert Pattinson hirsute et toujours juste. La vie de Percy Fawcett, ici contée est assez incroyable mais elle nous ai proposée par James Gray de façon quelque peu soporifique et c'est bien dommage. Autant certaines séquences vous clouent au fauteuil, autant d'autres vous laissent de marbre, je pense notamment à la période de guerre assez insipide. Pour autant, on s'intéresse assez à Fawcett pour le suivre dans sa quête insensée envers et contre tous et à travers les âges et l'air de rien, on tient les 2h20 jusqu'à la fin tragique, ou non, de l'explorateur et de son fils. Le doute persiste et il faut reconnaitre que la partie finale relève clairement tout le film, c'est beau et envoutant et le rêve d'un explorateur intrépide et téméraire prendrait presque vie ...
    Cyril J.
    Cyril J.

    27 abonnés 625 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 novembre 2017
    Inspiré de la véritable histoire, et du mythe aussi, de Percy Fawcett, sous-officier de l’armée Britannique et explorateur, voici l’aventure romancée de sa quête passionnelle, étroitement liée à l’amour de sa famille, dans sa recherche de l’hypothétique Cité Perdue au milieu de jungle amazonienne, qu’il baptisa Z, et que les observations actuelles accréditent.
    Cette saga déroule différents âges et épisodes de sa vie et nous entraine sur 3 expéditions dans l’enfer vert sud-américain, où, comme pour tous les occidentaux qui s’y confrontèrent, ne lui seront pas épargnés famines, maladies, perditions, morts et blessés, intempéries, animaux hostiles et mortelles tribus indigènes, quoique montrées particulièrement maladroites dans ce film.
    De 1904 à 1925, ses expéditions, vouées au départ à de la cartographie et de l’arbitrage de frontière économique entre le Brésil et la Bolivie, l’émerveillent quant à la culture incroyablement harmonieuse des autochtones dans cet univers de torture omnipotente, n’en déplaise aux bonnes sociétés bien-pensantes qui s’auto-proclament les meilleures et les premières ; et des indices concrets l’envouteront dans l’espoir fantastique de découvrir une certaine et antique civilisation. Ni la 1ere guerre mondiale, ni la confrontation vulgaire avec l’arrogance vaniteuse et conquérante des salons anglais, ni les calvaires de la jungle ne peuvent entrer en considération dans le feu sacré qui brûle le cœur d’un véritable explorateur dans sa quête intime et dans la liberté de son rêve.
    benitoberlon
    benitoberlon

    59 abonnés 971 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 novembre 2017
    Splendide! Je n'ai pas vu les 2h20 passer. On se laisse complètement prendre par l'obsession que porte cette explorateur à la découverte de cette cité Z!
    Une réussite!
    Uther Zendrest
    Uther Zendrest

    4 abonnés 305 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 octobre 2017
    C'est méchamment long, et ces retours incessant avec la ville nous coupe de toute aventure rendant toute l'histoire totalement vaine. Et surtout, il n'est nullement questions des derniers rébondissement de cette affaire, c'était bien la peine de nous casser tout le rythme du film ! Je lisais récemment un passionnant article sur Steven Soderbergh et sa passion pour le montage. En voilà du boulot !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 401 abonnés 4 251 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2017
    Percival Harrison Fawcett, né en 1867, est un explorateur britannique disparu dans les jungles brésiliennes en tentant de trouver une cité perdue. Le fait que ses restes n'aient jamais été retrouvés a donné naissance à une série de mythes, d'histoires et de rumeurs qui ont duré un quart de siècle. Sa disparition reste une énigme. James Gray, réalisateur renommé pour The Migrant ou La Nuit nous appartient s’est lancé le défi de raconter cette histoire. Alors que personne ne croyait en ce film, il s’avère que The Lost City of Z est une fresque impressionnante centrée sur l’obsession de son personnage joué à merveille par Charlie Hunnam. Car si le film dure deux heures vingt et qu’il est tourné au cœur de la jungle, c’est au dépend du grand spectacle que Gray signe une œuvre intimiste. Le cinéaste film l’échec et la frustration avec élégance et fait de son film d’aventure, une émouvante épopée intérieure.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Allan-H
    Allan-H

    1 abonné 7 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2017
    Un très bon film intelligent,beau sur plusieurs plans... Il manque juste une plus grande recherche écriture et profondeur dans le scénario pour en faire un chef d’œuvre
    JulienJ86
    JulienJ86

    5 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 octobre 2017
    Ce film ma laisser sur ma faim, la fin est réussi mais tout le long du film il retrace la vie d'un homme d'histoire sans pour autant nous transporter le seul souci c'est que quand il partent en expédition l'on n'est pas immergé dans cette jungle c'est trop peu détaillés et l'on ne s'attache pas assez au personnages ...
    cineccita
    cineccita

    48 abonnés 1 486 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 octobre 2017
    C'est interminable, on passe de la jungle amazonienne à Londres en deux secondes, c'est épuisant . Un film beaucoup trop long qui eût été meilleur en 1h30.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 211 abonnés 4 193 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 octobre 2017
    La filmographie ramassée de James Gray est passionnante depuis ses débuts en 1994 avec "Little Odessa" où déjà il délimitait les contours de son cinéma. Des références permanentes à Brighton Beach le quartier de son enfance à New York et à ses origines russo- juives ainsi qu'un attachement profond aux valeurs familiales dont il n'hésite pas à décrire la pesanteur et l'influence dans les destinées personnelles. Cette inclinaison s'inscrit parfaitement dans le film de genre que Gray n'hésite pas à visiter. Son style de facture classique fortement imprégné par celui de Francis Ford Coppola ou de Martin Scorsese l'incline à entamer un compagnonnage avec Joaquin Phoenix un peu à l'image de celui qui avait associé Martin Scorsese à Robert de Niro puis à Leonard DiCaprio mais aussi à s'entourer des acteurs mythiques du Nouvel Hollywood pour donner corps à ses scénarios et couver les jeunes pousses qui peuplent ses castings. Ainsi Vanessa Redgrave, Ellen Burstyn, Robert Duvall, James Caan ou Tony Musante ont apporté leur expérience aux premiers films de James Gray. "The lost city of Z" avec son développement épique semble marquer une rupture ou à tout le moins une évolution. Nous dirons plutôt une évolution quand on sait qu'il est un très grand admirateur d' "Apocalypse now" (1979) de Coppola. Sans doute attendait-il d'être prêt pour se lancer dans un tournage bien plus problématique que tout ce qu'il avait pu faire jusqu'alors. En 2009 il avait été impressionné par le roman de David Grann, "La cité perdue de Z" inspiré par la vie de l'explorateur anglais Percy Fawcett qui s'était lancé au début du XXème siècle dans la recherche d'une civilisation perdue dans la jungle amazonienne. Après avoir contacté la Paramount dès 2010 pour monter le projet, il doit attendre 2015 pour voir celui-ci se concrétiser. Le jeune réalisateur emboîte donc le pas de Werner Herzog et de Francis Ford Coppola pour narrer à sa manière une autre de ces expéditions où l'homme occidental a bien plus à perdre qu'à gagner, la jungle n'étant réellement accessible qu'à ceux qui y sont nés. Mais James Gray n'a ni la folie ni la grandiloquence des deux réalisateurs précités dont les tournages sont à eux seuls des épopées qui égalent le film. C'est plutôt du côté du trop oublié "Les sources du Nil" (1989) de Bob Rafelson qu'il faut chercher une parenté au film de James Gray. Là où Herzog et Coppola voulaient s'imposer face à la nature, Gray adopte l'attitude du roseau et se contente de saisir simplement la petitesse de l'homme face à l'immense masse verte qui l'entoure, souvent l'étouffe mais toujours le fascine au point de toujours vouloir y retourner. En ce sens Percy Fawcett (Charles Hunnam) n'échappe pas à la règle passant à côté de sa vie en Angleterre où grandissent sans lui ses enfants. La thématique de la famille étant un aspect crucial du travail du réalisateur, il accorde plus de temps que d'autres ne l'auraient fait à la femme de Fawcett (Sienna Miller) qui doit gérer l'absence puis l'effacement quand son mari revient en héros heureux ou malheureux de chacune de ses expéditions. Somptueusement photographiée par Darius Khondji (déjà présent sur "The immigrant"), la jungle amazonienne nous confirme qu'elle n'est jamais aussi qu'en images réelles. Le dernier tiers du film quand Percy Fawcett vieillissant entame son dernier voyage avec son fils rejoint le versant fantastique d' "Apocalypse now" et la déréliction de la vaine conquête de l'Eldorado par Aguirre pour conclure de la plus belle des manières ce nouvel opus d'un James Gray qui ne déçoit jamais. On notera le très beau caméo de Franco Nero comme un clin d'œil au Fitzcarraldo immortalisé par Klaus Kinski le compagnon d'aventure génial et délirant de Werner Herzog.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2017
    Un film magnifique !
    Quand la volonté de la découverte du monde se fait miroir de celle de soi.
    Le film nous entraine dans une aventure où le monde est en état constant de cartographie, les expéditions se font dangereuses.
    Entre paradigmes, conflits politiques et vie familiale, le film élabore avec talent le processus d'identification au héros de l'histoire.
    Elthib7
    Elthib7

    76 abonnés 1 287 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 septembre 2017
    J'ai pas accroché du tout à ce film, histoire soporifique et bien trop long... Je ne le conseille pas. 1,5/5
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    136 abonnés 1 634 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 septembre 2017
    James Gray revisite ici un genre abandonné, tombé en désuétude: le film d’aventure. Pas le film d’aventure type « Indiana Jones » où l’action écrase les personnages, James Gray aborde cette quête d’une cité perdue au fin fond de la forêt Amazonienne par un anglais du début du XXème siècle comme une aventure intérieur. Cet homme est habité par cette quête et sa volonté de démontrer aux aristocrates anglais cupides arrogants et surtout racistes que l’indien est leur égal… au minimum. Cette quête d’Absolu le conduit vers une aliénation mentale. A travers ses allers retour entre l’Angleterre et sa famille et ses expéditions, James Gray traite aussi d’un sujet qui lui est cher dans sa filmographie : la place de la famille dans sa réalisation personnelle en tant qu’homme. Sacrifiant sa famille sous le joug de son désir profond, mais aussi d’un besoin de reconnaissance, le film est ample et devient même lyrique dans le dernier tiers. Là aussi, ce long métrage fait écho aux autres œuvres de Gray : qu’est ce qui conduit Fawcett dans ce premier voyage le condamnant à continuer ensuite ? Le désir d’être reconnu par sa classe sociale, lui le déclassé : une énième réflexion sur les méfaits de la société de classes chez Gray. L’odyssée est magnifique, élégante et limite enfantine ; mais se termine dans une apothéose métaphysique inattendue rappelant beaucoup « Apocalypse Now ». Entre intimité et quête de l’inconnu, le portrait de cet homme est un anti « The revenant » tant James Gray ne cherche pas l’épate visuelle ou sensorielle à tout prix. Un de mes tous meilleurs films de l’année et ce dès les premières minutes : sobre et poétique. A voir absolument.
    Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
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